AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,45

sur 99 notes
5
5 avis
4
3 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
2 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'enfant Lucien Bonnard, le fils de "Monsieur le consul" abandonne la Chine pour découvrir la France. le roman débute le jour où Lucien, seul avec sa mère, Anne Marie, débarque sur le sol de la métropole tant glorifiée par Monsieur le Consul, resté au loin.
Alors l'enfant Lucien va vivre trois mois de folie, trois mois de passion, trois mois de jalousie, trois mois de désespoir. Car il croit qu'il va avoir sa mère pour lui tout seul. Et il va sentir qu'Anne Marie lui échappe, qu'elle n'est pas là pour filer le parfait amour avec son fils mais pour mener la vie mondaine dont elle rêve. Elle n'a qu'un but : entrer dans l'intimité d'un couple célèbre qui a fait la carrière de son mari, celui d'André et d'Edmée. Elle se débarrasse d'un fils encombrant, en le faisant admettre dans la pension la plus chic de France... Lulu Bonnard, le chinois atteint là le fond de l'humiliation et du désespoir... Anne Marie ne vient pas le voir une seule fois.
Enfin, arrivent les vacances.Le fils retrouve sa mère, toujours semblable et pourtant différente : elle est devenue parisienne, elle éblouit le monde de 1925, elle fascine et bouleverse son fils.
Lucien Bodard brosse un superbe portrait de femme. Anne Marie... La mère, l'ambitieuse, la mondaine, Anne Marie l'incertaine, l'angoissée. Et il a écrit le plus beau et le plus douloureux roman d'amour, celui de l'amour filial.
Commenter  J’apprécie          230
Après Monsieur le Consul puis le Fils du Consul voici le troisième volet de la trilogie des souvenirs d'enfance de Lucien Bodard. C'est toujours aussi fascinant et les pages tournent toujours très vite.
On avait laissé Lucien s'embarquer pour la France en compagnie d'Anne-Marie sa mère adorée. le consul a bel et bien été abandonné à ses « chinoiseries » avec la noble mission de gagner de quoi entretenir (plutôt bien) sa famille parce qu'il faut bien que Lucien reçoive enfin une éducation française. Lucien est heureux car il n'a plus à partager sa mère avec son père.
Il va lui falloir très vite déchanter, le pensionnat l'attend avec son isolement et ses brimades. Celui qui n'a pas connu vers son dixième anniversaire la déchirure de la séparation et de la plongée dans ce monde impitoyablement carcéral trouvera, sans doute, que comme lui dit sa mère « il est temps de devenir un grand garçon », mais celui y a goûté ne peut que reconnaître, magnifiquement dépeintes, ses propres angoisses enfantines.
La description de la dernière journée passée auprès de sa mère est saisissante tant elle est gâchée par le sentiment du temps inexorable qui s'écoule avant la séparation si redoutée et l'attitude plus que froide de la mère qui «… livre le veau qu'on va mener à l'abattoir ».
Lucien n'a pas de chance, Anne Marie a des projets plus exaltants que de tenir sa promesse « Dis Maman, tu viendras souvent à l'école ? Chaque dimanche ? Oui, oui, je viendrai souvent. (Elle) répond avec son sourire prometteur, celui qui ment ». Il l'attend, il l'espère, il la guette, elle ne vient pas.
Dimanches cruels, dimanches perdus…
Les grandes vacances vont lui offrir la joie de retrouver sa mère mais aussi de comprendre que son éducation française n'était qu'un prétexte pour elle; son véritable but était de laisser derrière elle Albert qu'elle n'aime pas et débuter la vie mondaine à laquelle elle aspire dans l'ombre du protecteur de son mari, haut fonctionnaire du quai d'Orsay. Lucien le comprend rapidement. de nouveau, un rival !
On lit avec beaucoup de plaisir les aventures du petit Lucien, spectateur inquiet des réceptions que sa mère aime tant (« Elle est heureuse, mais est-ce que je fais partie de son bonheur ? ») ou joueur talentueux de mah-jong. On découvre, qu'au lendemain de la grande guerre victorieuse, le rédacteur du traité de Versailles et maître à penser des Affaires Etrangères est décidé à ménager l'Allemagne vaincue pour éviter une nouvelle hécatombe.
Et puis un jour, arrivent deux lettres à entête du consulat de France à Chengdu. Une pour Lucien et l'autre pour sa mère « les pages sont innombrables, c'est un vrai roman fleuve qu'Albert a envoyé. Anne-Marie est mécontente dès la première page,…elle froisse nerveusement la feuille (et) en fait une boule qu'elle jette. (Elle) a achevé la lettre éparpillée dans sa chambre en boulettes froissées. »
Bien sûr, Lucien finira par lire ce qu'il ne devait pas lire et le lecteur stupéfait partage sa découverte du naufrage jusqu'à présent silencieux et mystérieux du mariage de ses parents (« dont (il) souhaite la désunion tout en la craignant »). Les masques tombent et les secrets sont livrés.
Impossible, rendu à ce point du roman de ne pas le terminer d'une traite même si la nuit est déjà trop avancée. On dormira mieux demain. Difficile également de ne pas prendre parti pour l'un des conjoints, ce qu'a déjà fait Lucien à sa manière : « D'abord je dois m'occuper d'Albert. On dirait qu'elle va lui régler son compte. Elle a son petit sourire qui en dit long. Elle dirige sa guerre contre mon père. Cela l'amuse au point qu'elle ne se sent même pas humiliée d'avoir à se servir de ses charmes. Sale Anne Marie, je l'aime… »
Nul doute que ces trente pages consacrées à la lettre d'Albert aient pesé très lourd, en 1981, dans la décision du jury Goncourt, de couronner « Anne Marie ». Choix judicieux car elles sont fascinantes.
Commenter  J’apprécie          160
très beau livre, plein de vie de chair écrit magnifiquement par Lucien Bodard. Récit d'un lien avec une mère plein d'amour mais aussi de jalousie voire de haine. Une Mère anne Marie qui se soucie surtout d'être dans une France qu'elle aime et un Paris important. Un Enfant né en Chine, 10 ans plein de l'immensité de la grandeur de la Chine danbs sa magnificence mais aussi dans sa cruauté et qui lui dans cette france petite n'a aucun lien sinon celui de sa mère ou du moins ce qu'elle veut bien lui donner.....
Commenter  J’apprécie          110
Lulu est de sa maman. Dilemne oedipien Son entrée a l'internat est naturellement vécu comme un drame, une trahison, une humiliation, un abandon, surtout qu'elle ne viendra pas le voir une seule fois jusqu'aux vacances, et qu'aux vacances, elle sera uniquement occupée de conserver la bonne position sociale qu'elle a réussi à obtenir grâce à des relations politiques de son mari : un couple dont la femme est raide jalouse et méprisante envers Anne Marie, et un homme secrètement amoureux d'Anne Marie, apparemment. Un livre sensuel comme Lucien Bodard savait les écrire.
Commenter  J’apprécie          00
Roman sur sa mère, superbe et délaissée par son mari, dévorante d'amour pour son fils, dont il n'a pu relâcher l'étreinte qu'en publiant ce livre racontant cette passion
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (263) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3677 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}