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EAN : 9782246446910
391 pages
Grasset (28/08/1991)
3.7/5   60 notes
Résumé :
Le 9 septembre 1976, Mao meurt sans avoir prononcé les quelques mots qui auraient fait de sa femme la nouvelle impératrice rouge. Et Madame Mao, hâtivement, maladroitement, tente un coup d'État. Un mois plus tard, elle est arrêtée. Ainsi s'achève une des plus folles « carrières » du siècle. Ainsi commence le nouveau roman de Lucien Bodard, dans l'ambition féroce et l'hystérie. C'est la plus extravagante des histoires, l'ascension d'une fille de rien, née dans le rui... >Voir plus
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Imaginez un peu l'histoire des Misérables si Cosette avait été égoïste, cruelle et protégée, en guise de Valjean, par un agent secret dont le talent principal était l'assassinat de masse.
C'est cette histoire, à peine romancée, que raconte Lucien Bodard, celle de Jiang Qing, la veuve de Mao qui rêva de lui succéder, qui tenta un coup d'Etat pour ce faire, et dont l'histoire retient essentiellement son rôle central, à la tête de la Bande des Quatre, dans le déchaînement de la violence et des persécutions pendant la Révolution culturelle.
Elle était née Shumeng, c'est-à-dire « Pure et Simple », ce qui ne s'invente pas et comme le personnage de Cosette, elle eut une enfance misérable. Son Jean Valjean se nommait Kang Sheng, membre clandestin du Parti communiste dès les années vingt. Il était spécialisé dans les coups tordus, les assassinats tout particulièrement ; il fut son amant et son protecteur jusque dans les instances dirigeantes du PC chinois où il la présenta à Mao. Rebaptisée Yun He (Grue des Nuages, ça ne s'invente pas non plus), puis Lan Ping (Pomme Bleue) lors de son séjour à Shanghaï, son ascension culmina lorsqu'elle prit la place et les prérogatives, dans le lit de Mao, de He Zhizen l'épouse (la troisième) de l'époque.
On croirait, tant elle semble justifier les deux qualificatifs, que le terme de «vipère lubrique » utilisé pour la première fois en 1935 lors des tristement célèbres procès de Moscou avait été créé pour celle que Simon Leys (Ombres Chinoises) décrivait sans complaisance ainsi : « Par elle-même, elle n'était rien, qu'une actrice ratée et une « demi-mondaine », à peine éduquée, dépourvue d'intelligence et de talent...; Témoin la fin lamentable de sa carrière qui sombra avant d'avoir pris son vrai départ ».
Mais, comme on dit souvent, on ne fait de bons romans qu'avec des personnages qui ont oublié d'être lisses. Lucien Bodard déploie ici sa connaissance de la Chine et le talent qui lui a valu tant de récompenses (Goncourt, Interallié) pour brosser un récit d'aventures où l'on ne s'ennuie jamais. Cette brillante fresque historique fait revivre la Chine encore médiévale de la première partie du XXème siècle, dresse le bilan sans concession des horreurs perpétrées par l'armée japonaise et du funeste mercantilisme européen dont l'épicentre se trouvait à Shanghaï, tout particulièrement dans la Concession française. Il retrace aussi les luttes, souvent sournoises et souterraines, entre Nationalistes et Communistes. Des massacres de Shanghaï et Nankin, aux méandres de la Longue Marche, l'histoire tragique et furieuse de la Chine défile. Compromissions, collusions, trahisons, exécutions, soulèvements, répressions, retournements d'alliance jalonnent aussi la lente progression des communistes chinois vers la prise du pouvoir dont, paradoxalement, les Japonais auront été les auxiliaires les plus efficaces. Tout est remarquablement décrit, avec la richesse de la langue et la profusion de détails qui rendent le récit tellement vivant, la stratégie à long terme de Mao aussi bien que les performances sexuelles de Pomme Bleue.
Le destin de Jiang Qing est assurément un des plus extraordinaires du vingtième siècle, Lucien Bodard était certainement un des mieux placés pour faire de la vie de cette terrible mante religieuse un roman passionnant.
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Le 9 septembre 1976, Mao meurt sans avoir prononcé les quelques mots qui auraient fait de sa femme la nouvelle Impératrice rouge. Et madame Mao, hâtivement, maladroitement, tente un coup d'Etat. Un mois plus tard, elle est arrêtée. Ainsi s'achève une des plus folles carrières" du siècle. Ainsi commence le nouveau roman de Lucien Bodard, dans l'ambition féroce et l'hystérie. C'est la plus extravagante des histoires, l'ascension d'une fille de rien, née dans le ruisseau ou presque, qui devient actrice dans Shanghaï la fabuleuse et qui force son chemin jusqu'au futur maître de la Chine. Les armes de la future Madame Mao ? Sa rage de survivre, son exceptionnelle qualité de méchanceté, et puis son mépris des hommes qu'elle domine par le sexe. Elle n'en respecte qu'un, Kang Sheng qui la protégea quand elle était enfant, Kang Sheng l'espion, le futur chef des services secrets de la Chine rouge. La rencontre de ces deux êtres, leur complicité... Tout est là. Bodard montre une Chine convulsive, déchirée, encore endormie dans le Moyen Age, mais déjà folle de modernité mal assimilée sous la botte des Blancs ivres de mercantilisme. Et surtout, il raconte à sa manière fourmillante la saga du parti communiste chinois, les combats contre les Nationalistes de Tchang Kaï Chek, la clandestinité, les complots, les trahisons, la Longue Marche. C'est la plus formidable épopée du XXe siècle."
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Lucien Bodard était un grand connaisseur de l'Extrême-Orient, de la Chine en particulier. Il a été grand reporter, notamment pour couvrir la guerre d'Indochine. Dans le monde littéraire, il est surtout connu pour ses romans: "Anne-Marie" qui lui a valu le prix Goncourt en 1981. "Les dix mille marches", publié en 1991, a une importante composante historique. Il décrit en détails l'incroyable carrière de Jiang Qing (1914-1991), qui fut la dernière épouse de Mao Zedong.

Cette femme, belle (du moins quand elle était jeune), sans scrupules et très ambitieuse, réussit une ascension vraiment extraordinaire, alors qu'elle est partie de rien. Son enfance est très dure, comme c'était le cas en Chine dans le petit peuple. Devenue actrice à Shanghai, elle intrigue habilement, côtoie des personnages situés à l'extrême-gauche, collectionne les amants - notamment Kang Sheng, maitre espion du PCC - puis rejoint la zone tenue par les troupes communistes. Là, elle se fait présenter à celui qui n'est pas encore le maître tout-puissant de la Chine; il l'épouse en 1938. En raison de sa personnalité et de son passé sulfureux, Jiang Qing suscite une grande méfiance chez les dirigeants du PCC, qui la mettent à l'écart. Malgré tout, et grâce à l'appui de Mao, elle finit par jouer un rôle très important dans la politique du pays, notamment pendant la grande Révolution Culturelle. L'étoile de cette femme obsédée par le pouvoir est alors à son zénith. Plus dure sera sa chute… Tout de suite après la mort du Grand Timonier (1976), elle est arrêtée et accusée de complot, comme les autres membres de la "bande des quatre". Condamnée à mort, elle ne sera pas exécutée et mourra beaucoup plus tard (en 1991).

En décrivant dans ce gros ouvrage la vie de Jiang Qing, Bodard évoque la période la plus violente de l'Histoire de la Chine, qui est généralement méconnue ici. J'ai trouvé que c'était très intéressant. le récit me parait conforme à la documentation que j'ai pu consulter. Mais je voudrais savoir si certains faits relatés ont été romancés, et jusqu'à quel point.
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Mao va mourir, son agonie s'internise mais il ne désigne pas son successeur. Sa veuve veut son pouvoir en héritage, Jian Quin ne doute de rien, elle n'a jamais douté. Née au plus bas de l'echelle chinoise, armée de sa beauté et d'une ténacité sans faille elle va se battre pour le pouvoir comme elle a lutté pour sortir du caniveau.

Quand elle s'appellait Shumeng, Grue des nuages, Pomme bleue ou Jian Quin elle fût la même : déterminée, sans scrupules, sans limites avec pour but d'être au dessus de tous et surtout de toutes.
Le destin l'a placée dans un pays et une époque de grandes turbullences où la vague peut vous envoyer par le fond ou vous porter au sommet de la dune. Sa chance sera d'avoir trouvé un pygmalion, Kang Sheng l'homme de l'ombre du PC chinois qui la guidera aux bons endroits aux bons moments et pour finir dans le lit de Mao.

La grande histoire est le décor du combat de Jian Quin, la petite actrice qui joue surtout de ses fesses est au coeur de l'évènement quand Kuomintang et communistes se rendent coup pour coup, quand Staliniens et Trotskistes s'épurent sous les yeux de japonais avides et d'occidentaux repus.

Roman torrentiel, fiévreux, violent, sexuel, Les dix mille marches vous ballotte des campagnes à la misère innommable à Shanghai la ville extrême où tout est possible au milieu de l'argent et du vice d'une société pourrissante.
La langue de Bodard est luxuriante, lyrique et sensuelle, elle convient à un récit et à des personnages aux rêves fous, démesurés, sanglants. Un chef d'oeuvre qui sera poursuivit dans "Le chien de Mao"
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Un livre que j'ai trouvé fastidieux et que j'ai fini par lâcher.
Peut être n'était ce pas le bon moment ?

Ou bien "écriture" ou / et "structure" ne me convenaient pas. Dommage, car j'apprécie, en général, les écrits traitant de l'Asie.
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Ensuite les événements se précipitent. L'essai de Pomme Bleue est publié dans l'indifférence générale, et même sa virulence progressiste fait sourire : on n'en est plus là, on ne songe plus qu'à la guerre contre les Japonais, la guerre imminente, inévitable !
Kang Sheng, lui, continue à rire :
_ Les nationalistes et nous couchons dans le même lit, mais nous ne faisons pas les mêmes rêves, dit-il à Pomme Bleue. N'oublie jamais ça.
_ Mais qu'est-ce qui va arriver ?
_ La guerre évidemment. Réfléchis, regarde autour de toi. Les Japonais vont attaquer la Chine riche, celle que détient Tchang Kaï-chek. Nous, dans le Shaanxi de la pauvreté, nous serons relativement à l'abri et depuis là nous nous répandrons dans tout le Nord sans trop avoir à combattre. La guerre contre le Japon durera des années et des années, ce sera la Guerre Longue tant souhaitée par Mao, la guerre aux épisodes imprévisibles et formidables qui risque d'embraser le monde en conflagrations géantes. Tout ce temps les armées nationalistes se décomposeront peu à peu, tandis que les nôtres propageront leur doctrine et recruteront. L'alliance avec le Kuomintang contre les Nippons est une très belle façade qui cache une lutte secrète, impitoyable. Et nous gagnerons, la Chine tombera entre nos mains comme un fruit mûr.
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Un pilote est monté à bord du vapeur et le dirige vers une côte plate et marécageuse où se découvre un chenal étroit, méandreux, qui s'enfonce à l'intérieur des terres : le Whangpoo, une coulée d'eau grise complètement désolée, pestilentielle. Dans ce néant nauséabond, ravagé par le paludisme, il y a moins d'un siècle, les Barbares ont fondé Shanghaï. Une dernière courbe que le bateau prend lentement et la métropole surgit devant Pomme Bleue.
Ce qu'elle voit, c'est un paysage fantastique, une forêt de pierres, le jaillissement d'un monde pétrifié dans sa beauté et sa richesse, une parade de tours, de dômes, de campaniles, de coupoles, un délire architectural souverain, une armée de la matière triomphante. Ces orgueilleuses structures bâties dans un style venu d'Albion, de Byzance, du Bengale et de la Phénicie clament la grandeur du commerce qui dépouille la Chine selon la loi et l'ordre des Blancs. Au sommet d'une de ces érections, une énorme horloge égrène les heures de la spoliation et du profit. Et ces heures se succèderont à jamais.
Ce que Pomme Bleue voit, tout ce décor, c'est le Bund, la façade de la Concession internationale sur le Whangpoo. Une illusion... une réalité qui s'incruste en elle dans sa fantasmagorique et cruelle splendeur.
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Le jour de la première séance publique, elle se glisse dans une file d'attente - ainsi des gens vont payer pour la voir, des gens normaux qui ne la connaissent pas et qui avancent lentement en mangeant des grains de pastèque. Ces figures d'abrutis sont finalement absorbées par la pénombre et elle surgit sur l'écran, loqueteuse, hagarde... Son premier face-à-face avec elle-même, devant le public : âpre et formidable poignance, ,joie hallucinante, légère inquiétude aussi. Elle se regarde, elle s'examine, elle se trouve émouvante, mais surtout elle épie les visages autour d'elle, elle guette les respirations, les bruits, les rumeurs. Si ces gens savaient... Hélas, son exaltation ne dure pas. Dans l'assistance elle sent monter l'indifférence, l'ennui. On bâille quand meurt son fils, on rit quand elle se joint aux chasseurs. Lorsque la lumière se rallume, la foule s'en va rapidement. C'est tout juste si quelques spectateurs la reconnaissent. Quelques tièdes félicitations. Un garçonnet lui fait signer un autographe, rien d'autre. Elle se retrouve dehors pâle et angoissée, déchue...
Au bout de quelques jours le film quitte l'affiche et le directeur du studio engueule Pomme Bleue :
_ Il vous a manqué la simplicité qui aurait convenu à votre rôle. Certes vous haïssez les loups, vos grimaces le font comprendre, mais vous ne savez pas aimer les hommes... Vous êtes incapable d'exprimer l'humilité, la compassion, vous vociférez et gesticulez comme une mégère. Nous allons perdre de l'argent à cause de vous. Votre contrat est donc temporairement suspendu, vous ne recevrez plus de salaire...
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Mois de torture pour Grue des Nuages. Elle hait les péronnelles pomponnées, leurs atours de soie, leurs jolies robes aux dentelles délicieuses, leurs oreilles percées de boucles d'argent, leurs regards vifs, acérés, leurs badinages, leurs roueries, leurs coteries. Un lien les unit, l'argent. Pauvresse, pauvresse, hurlent les jouvencelles dès que Grue des Nuages apparaît - la pauvreté colle à sa personne comme une infirmité, comme une malédiction. On la pourchasse, on la couvre de sarcasmes, elle se rebelle, elle assaille les pécores, elle les pince, elle les griffe, mais elle ne fait qu'augmenter le choeur des insultes, on la surnomme "la mendiante", on raille sa tunique effrangée et ses chaussures qui bâillent. Si, à bout, elle fond en larmes, elle déclenche une pétulante gaieté. On l'appelle "la fille sans père", affront terrible. Toutes les voix autour d'elle piaillent : Qui est ton père ? Tu n'as pas de père, tu n'es qu'une roulure, fille de roulure.
Grue des Nuages est meilleure élève que ses compagnes, mais les institutrices, loin de la protéger, l'accablent aussi... Pour la moindre faute, (elle) est grondée, à la joie générale. Un jour une de ces gorgones la gifle et immanquablement Grue des Nuages se précipite sur elle pour lui crever les yeux. Quel scandale ! On l'entraîne jusqu'aux WC - WC modernes avec chasse d'eau - où le directeur en personne lui cingle le postérieur avec une ceinture de cuir. Ensuite, elle est renvoyée.
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"_ Le peuple m'aime et nous sommes le peuple.
_ Le peuple, le peuple. Comme si tu étais le peuple. Tu me fais rire. Laisse le peuple tranquille et soigne ta clientèle. Fais le trottoir, tape-toi les gros michetons avant que Hua ne te les souffle."
Cet accent de crapulerie, voilà le vrai Zhang, le maquereau issu des fanges de Shanghaï. Curieusement, cette façon de la traiter en putain de la Chine ne heurte pas Jiang Qing. Quand elle est déprimée, quand elle doute, la grossièreté de son amant la réconforte : même pour les affaires d'Etat, il n'est jamais meilleur que dans sa peau de souteneur.
"_ Ramasse les commissaires politiques, les généraux, les dirigeants. Tu les réchaufferas et aussitôt nous passerons à l'action.
_ Je leur parlerai de Mao.
_ Mao est mort et ces gens-là se foutent de lui. Peut-être que les cadres moyens et subalternes du Parti le révèrent encore, mais ils ne sont rien. Nous, nous ne recherchons que les grands dignitaires, les hommes clés qui n'entendent que le langage de l'intérêt."
Ce rustre a forcément raison, puisqu'il connaît les lois de la pègre. Et qu'est-ce que le Parti, sinon une pègre ?
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Vidéo de Lucien Bodard
Jacqueline Duhême Une vie (extraits) conversation avec Jacqueline Duhême à la Maison des artistes de Nogent-sur-Marne le 8 février 2020 et où il est notamment question d'une mère libraire à Neuilly, de Jacques Prévert et de Henri Matisse, de Paul Eluard et de Grain d'aile, de Maurice Girodias et d'Henri Miller, de Maurice Druon et de Miguel-Angel Asturias, de dessins, de reportages dessinés et de crobards, d'Hélène Lazareff et du journal Elle, de Jacqueline Laurent et de Jacqueline Kennedy, de Marie Cardinale et de Lucien Bodard, de Charles de Gaulle et du voyage du pape en Terre Sainte, de "Tistou les pouces verts" et de "Ma vie en crobards", de Pierre Marchand et des éditions Gallimard, d'amour et de rencontres -
"Ce que j'avais à faire, je l'ai fait de mon mieux. le reste est peu de chose." (Henri Matisse ). "Je ne sais en quel temps c'était, je confonds toujours l'enfance et l'Eden – comme je mêle la mort à la vie – un pont de douceur les relie." (Miguel Angel Asturias)
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