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EAN : 9782367466149
320 pages
Geste (01/08/2016)
3.33/5   3 notes
Résumé :

Niort, printemps 1936. En cette veille de Pâques, le train de nuit de Paris arrive avec deux passagers de moins qu il n'en avait embarqués. Quelques heures plus tard, deux corps sont retrouvés sur la voie à Thouars.

Le commissaire spécial Bonsergent est chargé de
l'enquête, qui prend vite une tournure inattendue, au moment où le ministère de l'Intérieur est en pleine chasse aux espions qui veulent tout connaître du potentiel industri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La Feuille Volante n° 1278

Meurtres à Niort , une affaire d'État- Frédéric Bodin – le gestenoir..

Nous sommes au printemps 1936 à Niort et le train de nuit venant de Paris arrive en gare avec deux passagers en moins. A Thouars, quelques heures plus tard, on retrouve deux cadavres sur la voie. Drôle d'affaire pour des villes de province réputées calmes. On songe à un accident, à un meurtre peut-être et le commissaire des Chemins de Fer Bonsergent est chargé de l'enquête, Mais rapidement, ce qui pouvait ressortir de la routine va prendre une autre dimension puisque l'une des victimes, Anna Comblet, est la belle-fille d'un important industriel niortais travaillant pour la défense nationale et l'autre, l'inspecteur Boismé, un policier parisien chargé d'enquêter sur d'éventuels faits d'espionnage dont serait victime cette entreprise. L'enquête qui démarre écarte très vite la thèse de l'accident pour privilégier celle d'un double homicide, des meurtres qui vont sortir Niort de sa torpeur avec, en contrepoint , les relations internationales dégradées à cause de la montée du nazisme et l'émergence du Front Populaire. de plus, la lutte entre la police locale et les espions allemands désireux de s'approprier des secrets militaires pour une guerre qui s 'annonce va embrouiller un peu les recherches. Tout se complique avec des rebondissements, des disparitions, des fausses pistes, des filatures, des prises de contact discrètes avec des cadres de l'usine niortaise, des meurtres, tous à l'arme blanches, et surtout une suspicion qui pèse sur Anna du fait de sa nationalité allemande et de ses parents qui, restés dans leur pays, sont l'objet de brimades de la part de la Gestapo . le tout dans l'atmosphère électrique des élections législatives en France...

C'est écrit dans le style simple et précis d'un polar, Ce premier roman est bien documenté et se rattache à l'histoire et la vie locale de l'époque, notamment par les références aux journaux et aux documents d'archives. Je l'ai lu pratiquement sans désemparer tant l'intrigue est surprenante et passionnante, le suspense y est entretenu jusqu'à la fin.

A titre personnel, ce texte a réveillé dans ma mémoire ma fascination pour les trains, l'ambiance surannée d'une gare du milieu du siècle dernier, l'haleine blanche des locomotives au charbon inondant la marquise de la station, sur le quai le mécanicien attentif avec sa burette d'huile à la main et son visage noirci, la voix chuintante des hauts-parleurs, l'épaisse torpeur des trains de nuit, la promiscuité des compartiments, les photos en noir et blanc de paysages qui les décoraient, le filet à bagages, les miroirs qui se faisaient face et multipliaient une image fuyante et oblique à l'infini, le confort douillet des voitures de 1° classe auxquelles je n'avais pas accès et je ne parle pas des wagons inconfortables et malodorants de 3° classe, le contrôleur à qui je tendais mon petit carton rose, son composteur de laiton qui le poinçonnait, le tangage monotone des boggies, la peur de s'endormir dans le train et de manquer la gare ... Et je me suis aussi souvenu des michelines aux couleurs délavées qui s'arrêtaient à toutes les gares de campagne...J'y ai retrouvé la ponctualité des trains de l'époque, l'amour des cheminots pour leur métier, leur jargon, leur mémoire des correspondances et des horaires et cette sorte d'aristocratie du rail qui différenciait les « roulants » et les mécaniciens des autres cheminots…

J'y ai retrouvé aussi l'atmosphère d'une ville de province, sans doute différente de ce qu'elle est aujourd'hui, peut-être, moins attractive à l'époque, plus inconnue aussi sans doute, puisqu'on avait du mal à la situer sur le cadastre national. le décor est au rendez-vous : le marché ici est toujours une tradition niortaise qui remonte au Moyen-Age, les foires de la place de la Brèche faisaient aussi partie de la vie de cette cité comme les bords de Sèvre qui annoncent le Marais Poitevin tout proche et « Le Grand Café » était le lieu de rencontre des Niortais . On pouvait même y croiser l'écrivain Ernest Perrochon, Prix Goncourt 1920 qui y avait ses habitudes. La balade dans la ville de l'époque a un petit côté suranné mais bien agréable quand même.

Cette intrigue mérite bien le sous-titre d'une « affaire d'État ». Ce fut pour moi un bon moment de lecture.

© Hervé Gautier – Septembre 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Niort, Avril 1936, nous sommes à quelques jours des élections qui porteront le Front Populaire au pouvoir.
Il se passe de drôles de choses dans cette petite ville provinciale d'habitude si calme.
2 des passagers ayant pris le train de nuit de Paris sont retrouvés mort en gare de Thouars.
Accident, meurtre.... le commissaire Bonsergent en poste à la gare de Niort est chargé de l'enquête. Or cette enquête de routine va rapidement se transformer en affaire d'Etat. En effet, l'une des victimes est la belle fille d'un important industriel niortais dont l'entreprise travaille pour le compte de la défense nationale; l'autre est un policier parisien chargé d'enquêter sur l'espionnage dont serait victime cette même entreprise.
Au fur et à mesure des meurtres qui se succèdent, Niort va devenir le terrain d'une vaste chasse à l'homme entre la police locale et un réseau d'espion agissant pour le compte des Nazis. La lutte est sans merci pour s'approprier des secrets militaires qui seront bien utiles quelques années plus tard. Jusqu'au coup de théâtre final, l'histoire est passionnante et le suspens entier.
Outre cette histoire d'espionnage, j'ai particulièrement apprécié la description de la ville, de ces recoins et ruelles et surtout des us et coutumes qui régissaient la vie politique de l'époque. La description et l'ambiance qui règne au Grand Café de la Brèche sont remarquables : alors que le destin du pays se joue lors de ces élections, on assiste impuissants aux tambouilles électorales entre Radicaux, Socialistes, la seule chose qui compte étant d'être élu.
En résumé, ce livre fait passer un excellent moment et par les temps qui courent c'est bien là l'essentiel.

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le Mémorial de l'après midi, lui, n'avait pas manqué l'occasion, dans cette édition datée du samedi 2 mai, de donner quelques ultimes conseils à ses lecteurs-électeurs : "Quelques heures seulement nous séparent du deuxième tour de scrutin qui fixera les destinées de la France.
Nous avons dit et nous répétons que le premier devoir de tout citoyen conscient du rôle qu'il tient de la loi pour sa participation aux affaires de la France est d'accomplir ses obligations civiques et d'aller déposer son bulletin dans l'urne dimanche prochain. Son second devoir, non moins essentiel, est de donner son suffrage à un candidat qui a affirmé ses idées républicaines et nationales et sa formelle réprobation des théories révolutionnaires, collectivistes et internationalistes, en un mot un candidat partisan de l'ordre et de la légalité, contre les mesures attentatoires à la Liberté, à la Patrie, à la Famille et à la Propriété individuelle.
DONC, PAS D'ABSTENTIONS !
VIVE LA REPUBLIQUE ! "
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Deux heures plus tard, il reçut la réponse par télégramme chiffré. Bonsergent aimait bien cette administration-là qui envoyait des télégrammes chiffrés à ses agents qui n'avaient pas le code pour les déchiffrer.
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C'est un peu la magie du Grand Café, on sait que le patron a une étiquette collée dans le dos, mais ça n'empêche pas ses opposants de venir y boire un coup.
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En passant Place Lavault, Bonsergent et Chesneau avisèrent un bistrot pour prendre un petit remontant. Si, entre police et gendarmerie, on pouvait mutualiser une enquête, on n'en était quand même pas encore à faire calva commun.
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