AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782362790935
288 pages
Alma Editeur (17/10/2013)
3.39/5   9 notes
Résumé :
De 1840 à 1940, le spectacle des freaks, des difformes et personnes considérées comme des erreurs de la nature, connut une vogue particulière aux Etats-Unis. Outre les nains, les siamois, les femmes à barbe et autres curiosités, les Peaux-Rouges étaient exhibés, puis les sauvages et autres peuples exotiques.
Que lire après La fabrique des monstres : Les Etats-Unis et le freak show 1840-1940Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Mesdames et messieurs, bienvenue dans la caravane de l'étrange ! Voilà un essai qui se situe complètement dans l'univers d'Elephant man de David Lynch ou Freaks de Tod Browning ou encore la série American horror story. Venez passer votre temps en compagnie des femmes à barbes, des lilliputiens, des colosses, des bicéphales, des microcéphales, des siamois, des "étrangers" forcément cannibales...
De tout temps on a pu le voir, l'homme ne possède que peu d'égard envers ses semblables surtout lorsqu'ils s'avèrent hors norme. Cet essai est rempli d'anecdotes et de photographies qui appuient la théorie. C'est vraiment un livre très étonnant à parcourir avec une vraie analyse sur la mise en scène presque pornographique parfois du handicap et de la différence et sur une société du spectacle préalable à la télévision mais qui possède en filigrane exactement les mêmes difformités: le sensationnalisme et la course à l'audimat et à la célébrité coûte que coûte, quitte à travestir la réalité et à en oublier parfois toute dignité. Ici, pas de victimisation à outrance des freaks, pas de culpabilisation non plus des spectateurs, juste une analyse du fonctionnement de la société de consommation ou la différence est un fonds de commerce comme un autre. Robert Bogdan cherche à comprendre le regard que nous portons globalement sur le handicap et les pistes de réflexion qu'il apporte sont très intéressantes.

On y trouve vraiment une analyse de la société américaine, et plus globalement occidentale, de la fin du 19ème et du début du XXème siècle, ainsi qu'une bonne réflexion sur les prémices de notre société médiatique.

La BO de cette lecture, Jessica Lange et son "Gods and monsters", extrait de la série American horror story : ♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=BsatXVjYZp8 ♫♪
Commenter  J’apprécie          10
A ce jour, aucune étude sociologique ou scientfique n'a été consacrée au freak show (...) Il me semble pourtant que le freak show permet de mieux comprendre certaines pratiques sociales, de retracer l'évolution du concept d'anormalité et de théoriser le regard que nous portons sur la différence. (cf. p.16 de l'introduction). Voilà ce qu'ambitionne d'analyser Robert Bogdan à travers son étude sur La fabrique des monstres. Apparues aux États-Unis dans les années 1980, les Disability Studies sont à la croisée des Gender Studies et des Cultural Studies. Peu relayées en Europe, les sciences du handicap sont pourtant susceptibles d'alimenter d'intéressantes recherches (cf. pistes de réflexion proposées dans le présent ouvrage). Comme le souligne Robert Bogdan, l'étude des freaks shows a bien de choses à nous apprendre car la différence et à forciori l'anormalité, suscite toujours quelques réflexes de défiance, de curiosité ou de fascination qu'il convient de comprendre et de théoriser. Qu'elle porte sur les caractères physiques ou les déficiences mentales, l'étude originale des handicaps telle que présentée par le sociologue américain, rappelle que le divertissement de masse à l'américaine s'est principalement forgée sur la fabrique des freaks. Remontant à la genèse du phénomène par l'étude de l'histoire des freaks, l'auteur démontre que les "spécimens" exhibés dans les sideshows, les Dime museums, les Odditoriums, les cirques, les parcs d'attractions ou autres expositions universelles, ne sont au final rien de plus... ou de moins, que des gens du spectacle (importance du travail de mise en scène)... A bas donc nos préjugés et nos idées préconçues ! Les "monstres" décrits par Bogdan ne sont ni pathétiques, ni pitoyables : même s'ils ont stimulé certaines curiosités inavouables ou malsaines, même s'ils ont pour certains connu des sorts malheureux, les Freaks sont loin d'être les victimes que nous imaginons. Leur différence est bel et bien leur fonds de commerce et a largement participé de leur popularité. Car si les bonisseurs sont des menteurs et les pandres des dupes, les spectateurs en mal de sensations fortes recherchaient avant tout le divertissement et non l'apitoiement...

Lire la crhonique complète sur Les Embuscades littéraires d'Alcapone
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
Commenter  J’apprécie          40
Très bonne ouvrage, en ayant seulement fais un survol du livre je peut dire qu'il y a énormément d'information concernant le freak show, ce qui est vraiment intéressant.

Je m'attendais par contre a plus de photo, peut être que mon attente était un peu élever par rapport a ceci l'ayant acheté en ligne.
Commenter  J’apprécie          10


critiques presse (3)
LaViedesIdees
11 septembre 2014
La traduction de cet ouvrage — par la mise en avant des limites du point de vue médico-centré — pourrait contribuer, vingt-cinq ans plus tard, à dépasser la position médicale encore dominante et faire avancer la réflexion vers une prise en compte des personnes dans leur globalité.
Lire la critique sur le site : LaViedesIdees
Liberation
10 décembre 2013
C’est en somme parce qu’ils ne font plus rire mais pitié que les freak show vont disparaître à la fin des années 30. Cette rupture est importante pour l’auteur qui y voit en fait le signe d’une mise à l’écart des handicapés, une forme de refus d’accepter la différence peut-être plus radicale et discriminante que celle ayant cours au XIXe siècle.
Lire la critique sur le site : Liberation
Lexpress
14 octobre 2013
Traduite en français vingt-cinq ans après sa parution aux États-Unis, La Fabrique des monstres est aujourd'hui considérée comme un classique des disability studies ("sciences du handicap"). Un regard dérangeant sur la différence physique, qui redonne au freak son humanité, loin de toute commisération.
Lire la critique sur le site : Lexpress

autres livres classés : barnumVoir plus

Lecteurs (34) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz-Journal d'un nul débutant

En quel classe est le personnage principal ?

En 6ème
En CM2
En 1ère
Au brevet

7 questions
31 lecteurs ont répondu
Thème : Journal d'un nul débutant de Luc BlanvillainCréer un quiz sur ce livre

{* *}