J'avais beau voir les interrogations que le récit devait susciter chez nous – Flavières est-il paranoïaque ? est-ce une machination ? est-ce réellement une réincarnation ? –, je n'ai pas réussi à me prendre au jeu, encore moins à ressentir la moindre tension. J'ai trouvé le temps bien long sans réellement comprendre en quoi cette histoire était intéressante. Tout est très mou : je ne demande absolument pas de l'action à toutes les pages, j'aime des récits lents et psychologiques, mais là, des développements de l'histoire aux dialogues et interactions entre les personnages, tout m'a semblé affreusement plat.
Ainsi, le mystère apparaît noyé dans un flot de banalités, ce qui fait que la résolution dans les deux dernières pages tombe complètement à plat.
Même le fait d'avoir situé l'histoire pendant la Seconde Guerre mondiale m'interroge. La première partie se déroule vers 1939-1940, mais le conflit est lointain, véritablement en arrière-plan comme une toile de fond floue et inutile. Cela permet éventuellement de justifier la fuite de Flavières pendant les quatre ans qui s'écoulent entre les deux parties composant le roman, mais d'autres excuses auraient pu être trouvées. le cadre historique n'est en l'occurrence d'aucune utilité à la narration et est souvent oublié.
Les personnages auraient pu rattraper les faiblesses de la narration, mais, malheureusement, je n'ai pas davantage eu d'empathie pour le personnage principal. Ni même simplement de l'intérêt.
Certes, le roman parle également de souffrances ordinaires, telles que l'alcoolisme ou le deuil, mais encore une fois, la narration a fait que je suis restée assez indifférente à ces thématiques qui auraient pu me toucher. Finalement, le sentiment le plus fort que Flavières a su m'inspirer a été de l'agacement vis-à-vis des relations insistantes (harcelantes) qu'il noue avec les femmes du roman.
Quant aux femmes… elles manquent de corps et de crédibilité (souffrant notamment de « retrouvailles » tirées par les cheveux). Les auteurs ont beau accumuler les mots pour les décrire, tenter de les nuancer, de les approfondir par leur apparence, leur comportement, elles restent inconsistantes. Un seul triste mot pour les décrire : fades.
En réalité, j'ai souffert tout au long du roman d'une absence d'intérêt pour à peu-près tout, de l'histoire aux protagonistes. J'ai failli abandonner à plusieurs reprises et, si ce n'est que cela va me permettre de comparer avec le film, j'aurais dû opter pour cette solution.
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