Et je danse, aussi

Me serais-je naturellement dirigée vers ce roman après, notamment, l'expérience catastrophique du Cercle des amateurs d'épluchures de patates ? Je ne pense pas. Mais ma curiosité littéraire est telle que je ne refuse pas une découverte lorsque l'on me l'offre. Et heureusement, j'ai été davantage convaincue par Et je danse, aussi que par l'ouvrage cité ci-dessus.

Eh oui, j'ai apprécié par la correspondance de Pierre-Marie Sotto et Adeline Parmelan, j'en ai tourné les pages rapidement comme ce style nous invite à le faire. Tous deux m'ont paru concrets, assez esquissés pour qu'on puisse, en quelque sorte, s'y attacher (du moins, le temps d'une lecture). Quelques personnages secondaires, qui nous permettent de découvrir davantage le cercle des proches de Pierre-Marie, apportent une bouffée d'air frais ou une tornade enragée.
Sur une toile quasi policière de disparition non élucidée et d'enveloppe mystérieuse, ce sont les vicissitudes du quotidien qui se dessinent au fil des mails dans lesquels les deux protagonistes se dévoilent vies présentes et passées. Problèmes de couples, ennui, famille décomposée et recomposée, décès, échec professionnel ou sentimental, doute de soi et de sa vie, secrets de famille, mais aussi, les bons moments de paix, de bonheur, de rencontres. En bref, un panorama de l'ordinaire finalement.
Intéressant, ce roman épistolaire écrit à quatre mains, celles de Jean-Claude Mourlevat et Anne-Laure Bondoux. Sans être un chef d'oeuvre, Et je danse, aussi est très divertissant, ce qui est aussi le but de la littérature (aucune obligation de se prendre systématiquement la tête avec des pavés philosophiques). Avec humour, il parle de la vie telle qu'elle est, avec ses joies et ses douleurs, avec ses fantaisies et ses rencontres.

MAIS. Car il y a un « mais ». Outre le fait que je n'ai pas vraiment rêvé ou été embarquée dans cette histoire de vies qui pourraient être la mienne aujourd'hui ou demain, je me suis un peu lassée de leur bonne humeur quasi permanente. La tristesse ou la colère ne semble pas durer plus de deux mails chez eux. Peut-être suis-je trop pessimiste pour que cela ne me paraisse pas vraiment crédible.
L'autre critique que je ferai concerne la fin. Tout d'abord, le secret qui pèse sur le livre est élucidé, disséqué et balayé très rapidement. Et ensuite, j'ai eu l'impression que la fin était pliée en quatrième vitesse. Hop, on conclue définitivement le fameux mystère, on organise une rencontre, le tout introduit par un fade et facile « Cinq mois plus tard ». Un peu déçue, je l'avoue.

Pour finir sur une note positive, Et je danse, aussi rappelle que la vie est un roman si on veut la voir comme tel et peut être, même sans super-héros, extraordinaire.

Merci à Babelio et aux éditions Fleuve pour le livre et la rencontre organisée prochainement !
Lien : https://oursebibliophile.wor..

J'ai lu d'une traite l'épreuve offerte par Fleuve Editions, sans pouvoir lâcher « et je danse aussi » et pourtant l'idée de publier 150 emails échangés du 24 février au 24 octobre 2013 entre Pierre-Marie, écrivain couronné par le Goncourt et Adeline, lectrice sarthoise, semblait de prime abord un peu fragile pour publier un roman de 852 640 caractères.

Mais ces deux personnages, peut être des alias de Jean-Claude Mourlevat (prochain Goncourt ?) et d'Anne-Laure Bondoux, se révèlent vite VIVRE malgré les plaies et les bosses collectionnées au fil des années.
Adeline dont l'enfance fut massacrée par la découverte de la pédérastie de son père et l'adolescence dévorée par la gloutonnerie, voit son mariage détruit par la mort de son nourisson mais découvre, avec énergie, des raisons de vivre, d'espérer, d'aimer et de réussir en se consacrant aux autres.
Pierre-Marie, malgré une apparente réussite littéraire saluée par les médias, cache mal la fin brutale de son dernier mariage et la difficulté de poursuivre son oeuvre.

Leur improbable rencontre épistolaire débute une enquête qui va leur révéler 8 mois plus tard les secrets d'une double disparition et ainsi les libérer et sans doute les rapprocher.

Composer un livre en accolant des courriels est un exercice littéraire, à ma connaissance, inédit. Ce cadre semble restrictif et bien sur il limite la description des personnages, de leurs environnements et réduit la relation entre les acteurs au lire - écrire en rendant impossible toute autre relation neuro sensorielle et en interdisant toute communication non verbale. Mais le talent de nos auteurs transcende cette difficulté et leurs plumes communiquent sentiments, émotions, silences et demi mots.
Les romans écrits à quatre mains sont peu nombreux : les Goncourt, les Rosny, Erckmann Chatrian, Allain et Souvestre ont illustré le genre qui semblait éteint.

C'est donc une double bonne surprise que ce titre offre en révélant un duo prometteur et en créant un nouveau genre littéraire le « rommel » néologisme résultant de l'union du roman et du courriel.

Merci à Babelio pour ce magnifique cadeau qui complète « la mesure de nos silences » de Sophie Loubière autre révélation des éditions Fleuve

J'ai toujours beaucoup lu et j'ai ainsi pu,au fil du temps,affirmer et affiner mes goûts littéraires.Ce roman n'aurait pas attiré mon attention dans une librairie car il ne correspond pas à ce que je recherche d'habitude.J'aurais eu tort.
Comme je suis curieuse ,j'ai souhaité le recevoir pour découvrir un livre écrit à 4 mains.Ce fut une belle découverte.Les auteurs abordent ,à travers une correspondance suivie,les épreuves de la vie de couple dans une famille recomposée,la solitude après un abandon,un décès,la routine qui pourrait être fatale malgré l'amour encore présent.Tout cela sur un ton auquel l'humour donne un ton particulier,une sorte de légèreté.On sent la soif de vivre des personnages.On a envie qu'ils s'en sortent.
J'ai suivi avec beaucoup de plaisir les échanges humoristiques contenus dans ces correspondances(une sorte de match de ping pong).
Je suis ravie de pouvoir rencontrer bientôt les auteurs et curieuse de les entendre présenter leur livre.

Adeline se met à correspondre avec Pierre-Marie, célèbre romancier qui n'écrit plus depuis deux ans.
Au fil de leur correspondance, les deux se dévoilent et se racontent, leurs passés, leurs amours, leurs blessures aussi.
De lourds secrets remontent ainsi à la surface et révèlent le lien improbable qui les unit.

Une bien belle découverte que la lecture de ce roman . Une histoire qui m'a fait sourire (souvent), pleurer (un peu) et surtout qui m'a mis du baume au coeur. En résumé, une ode à la vie, à l'amitié et à l'amour.