Citations sur La Magnifique (Pépites) (32)
Elle avait cru que Jaroslaw lui appartenait, que leur amour était une évidence, et qu'il suffisait de dormir collé l'un contre l'autre pour que cela dure toujours. C'était une erreur.
Ainsi, leur voyage n’était pas terminé. Le Continent avait beau s’arrêter là, au pied des collines, et se noyer dans la mer, ce n’était pas un obstacle suffisant pour empêcher Bella Rossa et Jaroslaw de poursuivre leur route.
Ils étaient des vagabonds. Ils appartenaient à ce peuple des migrants qui, ici ou là, trimbalent leurs désirs, leurs misères, et cherchent à se délester des fardeaux de l’existence.
Leur amour se nourrissait du vent de la course et de l’espoir qu’ailleurs la vie serait plus douce.
Il connaissait ça, lui aussi. Le désastre qui suit le deuil, le gouffre dans lequel on est précipité, comme si la vie n'était plus rien qu'une longue chute, une dégringolade dans le néant. p 295
"- Mouais, soupira Bella Rossa. Vous aut' les Français, vous avez plein d'mots, mais pas d'parole".
Si l'existence ressemblait pour le moment à une flaque de boue, rien n'interdisait de croire qu'il n'en sortirait pas, un jour, une pépite.
Bella Rossa est une jeune femme aux cheveux flamboyants et à la vitalité hors du commun. Pourtant, depuis sa naissance son existence n'est qu'une suite de calamités. Lorsque la guerre arrive jusqu'à Maussad-Vallée, elle décide que le moment est enfin venu de partir à la recherche de la fortune : elle a son idée ! Et tant mieux si, en chemin, elle trouve le bonheur... Embarquant son père paralysé et sa collection de casseroles, Bella Rossa se met en route vers l'Ouest. Ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'elle manquera de mourir par la faute d'une pépite et que l'Ouest lui réserve des rencontres aussi dangereuses que formidables. Ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'il existe des pépites plus précieuses que celles des chercheurs d'or...
- C'est un miracle, sourit-elle avec des larmes dans la voix.
- Il en faut bien d'temps en temps, soupira Bella Rossa. Sans quoi, la vie s'rait qu'une fameuse cochonnerie.
N'y avait-il donc rien de normal dans cette existence ? Rien de clair ? Rien de prévisible ? Pourquoi, en dehors de Maussad-Vallée, où tout était toujours pareil, les choses étaient-elles si embrouillées ? Pourquoi y avait-il tant de secrets et d'histoires troubles cachés dans la mémoire des gens ?
Après tout, si les collines d'ici fabriquaient de l'or, tous les espoirs étaient permis ! Et si, l'existence ressemblait pour le moment à une flaque de boue, rien n'interdisait de croire qu'il n'en sortirait pas, un jour, une pépite.
Leur amour se nourrissait du vent de la course et de l'espoir qu'ailleurs la vie serait plus douce. Ce n'était pas un amour destiné à prendre racine dans le sol et à s'abriter entre les murs d'une véritable maison. Il leur fallait l'horizon et l'air du large.