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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La ZAD est là, tout près de la zone pavillonnaire où Laurence et Loïc vivent un quotidien ordinaire, rêvant d'un avenir meilleur pour leurs enfants. Mais leur aîné Yohann s'est peu à peu intéressé à ce qui se passait dans cette communauté qui revendique des idées qui le séduisent, bien loin des idéaux désuets de son père, qui voit là une simple provocation. Jusqu' au drame, qui fait basculer l'histoire familiale dans le malheur. Au chevet du fils, les consciences s'éveillent, les parcours s'éloignent.

On se souvient du roman de François d'Epenoux, le Roi nu-pieds, qui au coeur d'un décor identique, retraçait les aléas d'une relation entre un père et son fils. Anne Boquel élargit le propos aux deux parents, et met bien en évidence le point de rupture qui marque l'évolution d'un couple qui déjà s'était éloigné, résistant par le ciment de l' éducation de leurs enfants. Avec le drame, la fin est annoncée.

Laurence et Loïc nous confient l'un après l'autre leur vision politique de notre société, à l'aune de leurs expériences respectives. Sans privilégier l'un ou l'autre.

Plus de questions que de réponses dans ce roman émouvant, aux multiples pistes de réflexions, la parentalité, l'avenir de la planète, l'éducation…L'écriture, sans fioritures ni effets de manche, exprime avec simplicité et sincérité les ressentis de chacun, et les dialogues sont très bien retranscrits.


Un très bon moment de lecture

288 pages Robert Laffont 11 janvier 2024
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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On ne connaît jamais ses enfants…c'est ce que constate Laurence après un appel dans la nuit. Son fils Yohann est dans le coma après un incident avec des CRS dans une ZAD voisine. Sa vie ne tient qu'à un fil. Alors que Loïc, son mari, en colère, en veut à la terre entière, Laurence va essayer de comprendre. Avec minutie elle va enquêter, remonter la trace de son fils, de ses engagements, au risque de négliger sa famille…
Sans manichéisme, Anne Boquel interroge l'activisme et l'état de notre monde. Elle questionne aussi avec beaucoup d'acuité les répercussions d'un drame sur une famille. La colère, l'engouement, la tristesse…toutes les émotions sont parfaitement décrites et nous plongent avec finesse dans la psyché des personnages. Il est difficile de ne pas s'identifier.
Un texte qui sonne juste sur un sujet très actuel. Merci à Babelio et aux editions Robert Laffont pour ce livre offert lors d'une #massecritiquebabelio.
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C'est un beau sujet qu'a choisi Anne Boquel ; à ma connaissance pas ou peu traité dans un roman : Les ZAD « Zone A Defendre » après avoir été baptisées par l'Etat « Zone à Amenagement Différé » et leurs occupants les « zadistes ».
Elle donne vie à une famille qui vit près de la ZAD en n'y prêtant guère d'intérêt jusqu'à ce que le fils de 17 ans soit touché par un projectile, là-bas, dans cet endroit peuplé de « marginaux » qu'ils ne comprennent pas, et tombe dans le coma.
Depuis quelque temps Yoann partait souvent « emporté par une passion qui lui (à sa mère) demeurait absolument hermétique ».
Après l'accident, les parents veulent comprendre ce qui s'est passé et entrent en contact avec les zadistes. Aucune réponse claire ne leur est apportée et ils commencent à s'éloigner l'un de l'autre, le père s'arcboutant sur ses certitudes de chauffeur routier droit dans ses bottes, et la mère, Laurence, qui retourne inlassablement à la ZAD malgré la froideur des militants à son égard « la méfiance, pourtant, rôdait, presque intacte(…) Elle cherchait en eux tous une consolation qu'elle ne trouvait pas.»
J'ai aimé les portraits des principaux militants de la ZAD : le Pilote, Sylvain, Rox et Louise Michel ; l'autrice retrace leur histoire personnelle, ce qui les a amenés à choisir cette vie, si dure, presque sans espoir et comment évoluent leurs relations avec Laurence qui, à force d'être présente finit pas se faire accepter au grand dam de son mari.
Anne Boquel nous fait bien comprendre les contradictions auxquelles est sujette Laurence qui, malgré l'amour que lui porte son mari Loïc, épouse de plus en plus le point de vue des zadistes.
J'ai moins aimé des scènes comme celle du barrage routier et celle de l'attaque finale auxquelles j'ai trouvé une certaine faiblesse narrative.
Mais l'autrice excelle dans la description des sentiments et n'est ce pas cela que l'on attend avant tout d'un roman ?
L'ensemble du roman est tout à fait réussi et n'est pas près de se faire oublier.

Lien : https://poirson.marie-helene..
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Drame familial sur fond d'activisme écologique et social.

Un roman très puissant par la justesse et l'épaisseur de la psychologie des personnages.
Une plume sans fioriture qui exprime beaucoup avec peu.

Ça déborde de rage, de tristesse et d'incompréhension.

Il m'a manqué un petit quelque chose pour en faire une lecture coup de poing mais, néanmoins, j'ai beaucoup aimé !
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Yohann Bellanger est un gamin, un môme, un frère et un fils. Il réalise qu'il est forcé d'évoluer dans un monde dont ses parents n'ont pas pris soin. Un monde bancal dont il faut changer les codes, qu'il faut surtout protéger, pour lui et les générations à venir. Par provocation sûrement, Yohann s'engage dans la ZAD proche de chez lui. Mais un soir, il est gravement blessé par l'intervention violente des CRS. Avait-il vraiment conscience du danger ? Etait-il assez préparé à ces échanges musclés ?

Yohann sera finalement le prétexte pour comprendre l'état de notre monde et le décalage générationnel actuel. Venant d'une famille très modeste, Yohann a grandit auprès d'un père qui a trimé toute sa vie pour pouvoir s'offrir son petit lopin de terre, profiter de ses cinq semaines de congés payés, servir de bons repas à ses enfants. Pourtant aux yeux de Yohann, il y a tellement plus important...

A travers ses pages, nous allons suivre le quotidien d'une famille dans la souffrance. Laurence, mère avant tout, déchirée par la peine, va tenter de comprendre les choix de son fils en intégrant petit à petit la ZAD alors que Loïc, le père, va rejeter totalement cette option en rendant ce groupe coupable de l'état de son fils. Emilie, la petite soeur de Yohann, va se retrouver au milieu d'une situation inconfortable du haut de ses 10 ans, ne sachant pas si elle doit se faire plus petite qu'elle n'est ou poser les questions qui trottent dans sa tête.

Derrière les mots d'Anne Boquel, nous retrouvons le cri d'amour d'une mère. Un instinct maternel prêt à tout pour comprendre les choix de son enfant. En intégrant la ZAD, Laurence qui a toujours évoluée dans l'ombre de son mari va s'émanciper. Louise-Michel et surtout la jeune Rox vont être des rencontres qui vont changer le regard de Laurence sur la vie, lui apporter espoir et force.

Boquel nous adresse ici un récit qui colle parfaitement à notre époque. L'histoire de ces jeunes qui prennent conscience de la Terre que leurs aînés leur ont laissé et qui se battent pour elle.
Un sujet actuel qui j'en suis sûr, saura trouver son public lors de cette rentrée littéraire.
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Ce livre est celui des conflits, des confrontations, des luttes, intérieures comme idéologiques, celles qui investissent toute l'énergie qu'on leur cède.

Dans chaque combat il y a des dommages collatéraux. Chaque acteur de cette histoire en subira la déflagration sans y avoir assisté.

Johann n'est encore qu'un gosse, distant, timide et timoré, pourtant il a déjà des idées et des convictions profondes, déterminées, prêt à lutter l'avenir incertain de la planète.

Cet amour pour la nature et sa préservation l'amène à s'engager dans la ZAD proche de chez lui, un projet de construction de pont aux conséquences écologiques désastreuse.
Seulement, suite à une violence altercation avec les CRS, Yohann se retrouve grièvement blessé, plongée dans le coma, le monde s'effondre autour de lui.

C'est dans ce climat de douleur que tous devront avancer, et révéler ce qui sommeil chacun.
La violence d'un père qui ne comprenait pas son fils et qui nourrit sa haine envers les zadistes qu'il tient pour responsables, une tentative pour rattraper le passé.
Une soeur "invisible" dont la situation lui échappe, l'apeure.
Une mère désemparée puis soucieuse de comprendre son fils en se rapprochant des gens de la ZAD chez qui toutes les pensées et les journées étaient désormais dédiées avant l'accident.
Ces zadistes au grand coeur de tous horizons et opinions politiques confondus, terrassés autant qu'acharnés.

Une famille tiraillée qui, comme la grenade qui aura tout engendré, est sur le point d'exploser.

L'autrice utilise donc un thème d'actualité pour exacerber les tensions et les rages latentes qui sommeillent, les questions intergénérationnelles qui divisent. La dure réalité de voir le destin de son enfant échapper à sa compréhension, les barrières idéologiques se dresser ou s'effondrer selon l'élément déclencheur, l'éveil des idées, sans partis pris.
J'ai beaucoup aimé l'opposition des sentiments qui m'ont tiraillé lors de ma lecture, entre colère et acceptation, entre compréhension et hésitation, entre peur et résilience.
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