Citations sur Arkane, tome 1 : La Désolation (47)
Le silence parle. Il suffit de l’écouter.
Tous les événements qui se produisent dans les mondes de matière se trament d’abord dans le silence.
(p. 106 Bragelone 2019)
«-Oh si, elles protestent! Ton dard, mon ami, est un poignard, et sa lame est blessante. Elles se mordent les lèvres pour ne pas hurler, mais leurs corps protestent, leurs yeux protestent, leurs peaux protestent, leurs silences protestent, et tu ne les entends pas. Il n’est pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. »
p.74
Il y a pire que le vautour géant,
Il y a pire que le démon Harana,
Il y a pire que la furie de l’Odivir,
Il y a pire que la colère d’une déesse,
Il y a pire que le courroux de la terre,
Il y a le questeur d’Arkane.
[Chanson populaire des rives de l’Odivir,
Pays d’Arkane]
La rumeur s’était propagée les semaines précédentes d’une alliance entre les maisons de l’Aigle, de l’Ours et du Dauphin. Il ne s’agissait pas, elle en prit conscience avec une brutalité suffocante, de l’une de ces querelles absconses et futiles qui agitaient régulièrement les familles régnantes comme les risées l’eau des bassins : l’exil de Matteo n’avait été que la première étape d’un projet mûrement réfléchi et proche de son aboutissement.
On avait décidé d’abattre le Drac.
Que sais-tu de ton destin ? Qui peut te conduire dans les Hauts ou te précipiter dans les Fonds ? Qui joue ton sort aux dés ? Les déesses ? Elles ont bien d'autres choses à penser. Tes parents ? Ils ont trop à faire avec eux-mêmes. Toi ? Pourquoi en ce cas te heurtes-tu aux portes fermées ? Pourquoi certaines s'ouvrent-elles et d'autres demeurent fermées ? Ta seule part est d'accompagner le mouvement. Si tu t'y opposes, ta souffrance empirera. Si tu dois être bourreau, soit un bon bourreau. Si tu dois être légionnaire, combats de toutes tes forces. Si tu dois être patriarche, protège ta famille et les intérêts de la cité. Si tu dois être mendiant, sache tendre le bras et sourire aux passants. Laisse la destinée te prendre sous son aile.
Sacrifier la liberté au nom de la sécurité revient à s'enfermer soi-même en prison.
La première fut secourue par le drac aux écailles rouges, la deuxième par l'aigle aux plumes orangées, la troisième par le dauphin à la peau jaune, la quatrième par le loup à fourrure verte, la cinquième par le corridan bleu tacheté, la sixième par l'ours nocturne des étangs, la septième par l'orbal, le serpent violet vivant dans les fonds de vase...
Vieillir est la plus belle et la pire des choses,
La pire, quand elle obscurcit l'âme et le coeur,
La plus belle, si, par elle, croît la capacité d'aimer.
Renn s’efforça d’oublier le brouhaha qui enflait dans le couloir et se concentra sur la pierre, cherchant une cohérence dans ses reliefs, dans ses saignées. Elle n’avait d’inerte que l’apparence. Il fallait à l’apprenti découvrir et épouser le mouvement invisible qui l’animait. (p. 385.)
Dans son esprit se forma l’image d’une bouche assez large pour autoriser le passage d’un homme. Les étoiles dansèrent au-dessus de lui, fusèrent dans toutes les directions, puis se stabilisèrent, dessinant de nouvelles figures, de nouvelles constellations. La matière se pliait à son désir. (p. 386.)