Le roman se passe en France.
Isidore a onze ans et il est le petit dernier d'une fratrie de six enfants. Il est très différent de ses frères et soeurs.
Ce sont tous des surdoués et ils sont tous plongés dans leurs études jusqu'à ne sortir de leurs chambres seulement pour le repas. Il faut souligner que certains visent un doctorat.
Isidore est le plus « normal » et le plus sensible de tous : il n'a jamais sauté de classes et fait très attention aux remarques des autres, par exemple.
« J'étais persuadé que si je fuguais, ça ferait plaisir à ma mère. Elle se plaignait tout le temps qu'on n'était pas assez aventureux. Ça ne faisait ni chaud ni froid à mes frères et soeurs, qui étaient indifférents aux opinions d'autrui en règle générale, mais moi, je prenais ça à coeur. J'étais le dernier des six et je ne voulais pas qu'on m'attribue les bizarreries des autres. Je voulais être unique. Moi-même. Différent. En même temps, je n'avais pas trop le choix (j'étais moins beau et moins intelligent que les autres). Mais je n'avais pas non plus d'idée précise de ce que je devais être. Alors, je me disais que je pouvais au moins essayer d'être ce que ma mère voulait et donner sa chance à l'aventure. » (pages 14-15).
Ce qui fait aussi sa différence est qu'il est le seul capable d'exprimer des émotions et il n'a pas peur de faire appel à celles-ci.
La famille sait qu'Isidore sera toujours là pour eux. Ils peuvent compter sur lui pour écouter, réconforter, trouver des solutions…
Même s'il n'est pas un surdoué, il s'interroge sur de nombreux sujets. Il est très curieux de nature.
L'auteur,
Camille Bordas, nous brosse le portrait avec humour et tendresse d'un Isidore passant de l'enfance à l'adolescence, dans une famille totalement atypique.
Cette famille est tellement décalée qu'elle en devient comique et attachante.
Isidore est doué pour la vie. Ses frères et soeurs sont, eux, doués pour les études.
Dans «
Isidore et les autres », le héros cherche à comprendre les autres et le monde qui l'entoure.
« « Parfois, j'ai l'impression d'avoir élevé une portée de petits misanthropes intolérants. Toujours dans vos bouquins. Vous n'en levez le nez que pour critiquer le reste de l'humanité. » Elle s'est tournée vers moi, comme je m'y attendais, pour dire : « Sauf toi Dory (surnom d'Isidore), bien sûr. »
Simone n'aimait pas qu'on la traite d'intolérante. C'était son petit point faible et son paradoxe….
« Et qu'est-ce que tu voudrais que je fasse, maman ? Je veux bien que les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits, mais s'ils décident de grandir sans ouvrir un bouquin, rien ne m'oblige à subir leur conversation.
- Je ne veux pas que tu fasses quoi que ce soit, ma chérie. J'aimerais juste, de façon générale, que tu sois plus ouverte, et je dis ça pour ton bien, que tu sortes un peu de ta tanière, que tu rencontres des gens…
- Des gens ? a dit Simone, indignée. Mais j'en connais déjà plein ! » »
(page 51).
Camille Bordas est une Française vivant à Chicago. Elle a d'abord écrit son roman en anglais, salué notamment par
Zadie Smith, l'auteur américaine «
De la Beauté ». Puis, elle l'a traduit en français en modifiant le texte original.
Elle explore les relations au sein d'une famille « d'excentriques". Et on l'a découvre à travers les yeux d'Isidore, un adolescent, comme il en existe des millions dans le monde.
Et si le vrai génie de cette famille était tout simplement d'avoir un garçon comme les autres, Isidore, leur rappelant sans cesse ce qu'est vraiment la vie.