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Philippe Aronson (Traducteur)
EAN : 9782070780907
560 pages
Gallimard (27/09/2007)
3.56/5   205 notes
Résumé :
Rien ne va plus pour le très britannique Howard Belsey, spécialiste de Rembrandt et gauchiste convaincu, qui végète en fin de carrière dans la petite université de Wellington, près de Boston : son épouse vénérée, l'Afro-Américaine Kiki, lui bat froid depuis qu'elle le sait coupable d'infidélité. Leur fils aîné, Jerome, s'est réfugié chez Monty Kipps, l'ennemi juré de Howard, un intellectuel anglo-antillais ultra-conservateur. Enfin, voilà que Monty lui-même débarque... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
3,56

sur 205 notes
Deux familles d'universitaires, les Kipps et les Belsey, sont en concurrence dans le domaine intellectuel et bientôt sentimental à cause de leurs enfants...
Roméo et Juliette chez les profs du campus ? Pourquoi pas ! L'idée semblait attrayante.
D'autant que Zadie Smith incarne une certaine image du renouveau de la littérature britannique (du fait de ses origines). La question de l'identité est donc omniprésente dans le roman, même si on sent quand même le côté "guindé" de la littérature britannique. L'auteur tourne beaucoup en dérision ces lectures multiculturaliste, en vogue dans les universités depuis la fin du 20ème siècle. Il y a donc beaucoup de moqueries vis-à-vis de ces jeunes "Noirs" qui cherchent à définir leur identité ethnique et culturelle de la façon la plus juste qui soit n ce début de 21ème siècle.

N'étant pas une grande adepte des discours politiques misérabilistes vis-à-vis des descendants d'immigrés et du discours bobo-intellectualo-pédago-démago-universitaire ("multiculturalisme" fait certes plus classe dans les sphères universitaires mais bon) j'ai souri et apprécié les propos de Zadie Smith. En revanche les digressions incessantes, le flot d'évènements sans grande importances décrits dans les moindres détails, les histoires de coureurs de jupons trop faciles et la construction parfois très approximative du récit ont eu raison de moi.
C'est dommage.

Pour le moment je vais me contenter d'oublier l'existence de ce roman, et le fait que je l'ai lu.
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Les Kipps et les Belsey ne s'apprécient guère : les deux chefs de famille sont concurrents à l'université, tous deux spécialistes du même peintre, et Jérôme le fils Belsey est mortifié après avoir bêtement demandé en mariage Victoria, la fille Kipps, au bout d'une semaine. Et tout ce petit monde se côtoie dans la banlieue de Boston. Chacun y va de ses petites histoires, sur fond de questions raciales...

Ce livre est resté 9 ans dans ma bibliothèque, trônant de manière effrayante sur une étagère, m'incitant guère à l'ouvrir. Acheté à sa sortie en 2005, je l'avais bêtement mis dans mon panier à cause de sa jolie couverture très féminine, rose, pimpante et fleurie. Ahhh, j'étais jeune et influençable, mes préférences littéraires pas encore assez déterminées et mon radar pas assez affuté.
Et dès l'ouverture : c'est le drame. du vent, de l'air, rien. Ça brasse, ça parle, ça jacasse pas mal. C'est la vie de tous les jours d'une famille en soi très banale. le travail, l'amour, la famille, les amis, les relations tout court, tout y passe. Déjà à l'origine, c'est pas mon truc.
Et puis, Zadie Smith cherche à faire réfléchir le lecteur sur le racisme. le jeune Levi, métisse, qui s'attire à chaque fois qu'il passe dans la rue des regards suspicieux (n'est-ce pas un peu bateau comme manière de critiquer ? Un peu léger, non ? Même si ça a un fond de vrai bien sûr, ça fait très scolaire, la base de la base, bref...) par exemple. Sauf que le côté "yo sista, you're a strong black female" a un côté hyper irritant. Tout est rapporté à la couleur de la peau des personnages. POURQUOI écrire "you're a strong black female" et pas "you're a strong female/woman"?? Est-ce que c'est un vocabulaire communautaire ?? Mais dénoncer le racisme et vivre dans le communautarisme n'est-il pas un acte contradictoire ?? Est-ce quelque chose de générationnel, quelque chose dont ma génération née dans nos pays industrialisés se fiche éperdument puisqu'il n'y a rien d'étrange à vivre avec des gens de couleur autour de nous ? Il y a une part évidemment d'explication géographique et historique, puisque l'histoire se déroule aux USA et que certains endroits restent assez racistes ou simplement méfiants envers les Noirs, mais dans ce livre ça fait juste trop. Cette dénonciation est d'une platitude philosophique exceptionnelle face à d'autres livres tels que "La Couleur de l'eau" de James McBride.
Et puis, finalement, j'ai eu la révélation. En fait, ce livre, c'est de la chick-lit améliorée. L'écriture est plus soignée, plus recherchée, saupoudrée d'un peu de questions philosophico-idéologico-didactiques. Mais le reste est complètement creux, comme en chick-lit. Et le pire dans tout ça ? C'est que c'est vendu comme un roman normal, qui a été nominé pour le Man Booker Prize, sans doute juste parce que c'était écrit par une femme noire (on met en lumière ce que beaucoup aiment appeler les "minorités", un vocabulaire qui à mes yeux entérine l'inégalité qui peut exister entre êtres humains aujourd'hui) qui écrit sur les Noirs.
En bref, même si en soi ça se lit vite vu la quantité incroyable de dialogues tels que :
"Qu'est-ce que tu fais ?
- Rien.
- Mais si, dis-moi.
- Oh, je regarde par la fenêtre.
- Bon, t'as mangé ce matin ?
- Les oeufs sont dans le placard. Tu fais quoi aujourd'hui ?
- Je vais à la piscine et puis j'ai cours après."
... cette lecture reste pénible pour qui déteste le genre. A éviter si comme moi vous aimez les récits dans lesquels il se passe des trucs. On a notre propre vie, c'est amplement suffisant !! Quant aux enjeux de société, ils sont ici trop anodins pour réveiller un quelconque intérêt voire même justifier qu'on encense autant cet auteur.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Livre pluriel, roman familial et campus novel qui camoufle des interrogations sociales, sociétales, raciales, culturelles et artistiques, de la beauté est une oeuvre pleine, complexe, ambitieuse. Ses changements de points de vue permettent à Zadie Smith d'évoquer l'élaboration de l'identité, entre influences parentales et découverte de la vie, de soi-même. Elle écrit, en parallèle, la crise d'adolescence des enfants et la crise de la cinquantaine des parents, tous aux prises avec leur place dans le monde, face à sa beauté et à la leur qu'ils tentent encore de trouver – singularité et diversité comme constance de cette beauté (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/06/12/de-la-beaute-zadie-smith/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Il y a tellement de choses à dire sur ce roman que je suis un peu embarrassée pour rédiger mon billet. Je vais commencer par ne pas raconter l'histoire. Même en essayant de la résumer, ce serait beaucoup trop long. Pour rester concise, je dirai juste que De la beauté fonctionne comme une chronique dont l'intrigue se fraie un chemin au travers des épreuves de la vie familiale.
Ses personnages (mère de famille, universitaires, poètes, musiciens hip-hop, etc.) ont chacun des relations différentes avec leur classe sociale, leur éducation, leur couleur de peau, leur culture et, surtout, leur façon de s'exprimer qui apparait comme un marqueur social. C'est la manière dont ces personnages vivent, ou luttent pour vivre, avec leurs propres choix et leurs propres dogmes, qui constitue le thème central du roman à coté de ceux de la trahison, la rivalité, l'amour, l'amitié, la discrimination, l'expression artistique et bien sûr... la beauté. Mais plus qu'une simple chronique familiale, De la beauté est aussi la chronique d'un pays et d'une époque.
C'est dense mais la lecture est rendue agréable par les nombreux dialogues toujours vivants et réalistes car chacun possède un ton et un vocabulaire qui lui est propre. Malgré quelques longueurs et faiblesses de l'intrigue -comme les trop nombreuses coïncidences qui favorisent certaines rencontres- j'ai apprécié de goûter à la virtuosité de la plume de Zadie Smith.
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C'est l'histoire d'une famille mixte : Howard Belsey, universitaire de Wellington, près de Boston : son épouse l'Afro-Américaine Kiki, leurs enfants Jerome, Zora et Levi. Alors que son couple bat de l'aile après que Kiki est découvert l'infidélité de son mari, voilà que l'ennemi juré d'Howard débarque dans la même Université. Les ennuis vont s'accumuler pour Howard Belsey tant sur sa vie privée que professionnelle.. Zadie Smith que je lis pour la première fois aborde avec beaucoup d'humour des thèmes très actuels ; le métissage, le choc des cultures et celui des classes sociales.Ce roman se lit avec beaucoup de plaisir car Smith,sous la comédie de mœurs, laisse poindre avec ironie les relations conflictuelles entre époux mais aussi avec leurs enfants.
Avec beaucoup de justesse elle dépeint le décalage entre génération.
On rit même si le rire est parfois jaune. Une jolie plume.
Dans la lignée des grands auteurs britanniques que sont Boyd, Coe ou Lodge.

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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Howard observa par la vitre un réverbère à moitié enseveli sous la neige ; deux vélos gelés - dont on ne discernait que les guidons - y étaient attachés. Howard tenta de s'imaginer en train de dégager la neige de son vélo, un petit matin, pour aller travailler - un emploi de base comme ceux que les Belsey avaient connus depuis toujours -, sans succès. L'espace d'un instant, une pensée l'absorba : il ne pouvait plus jauger le luxe de sa propre vie.
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On parle du silence bienheureux qui peut exister entre deux amants, mais celui que Jérôme partageait avec sa sœur et son frère, assis à manger sans rien dire, était formidable aussi. Avant l'existence du monde, avant qu'il soit peuplé, et avant qu'il y ait des guerres, des emplois, des universités, et des films, des vêtements et des opinions et voyages à l'etranger - avant tout cela, il n'y avait eu qu'une seule personne, Zora, et un seul endroit: la cabane de chaises et de draps dans le salon. Quelques années plus tard, Levi était arrivé; on lui avait fait de la place; et ce fut comme s'il avait toujours existé. A présent, en les observant tous deux, Jérôme se reconnut dans les articulations de leurs doigts et la jolie conque de leurs oreilles, leurs longues jambes et leurs cheveux bouclés en bataille. Il pouvait s'entendre dans leurs légers zézaiements - leurs langues charnues vibrant contre leurs dents légèrement avancées. Il ne se demandait pas s'il les aimait ou comment ou pourquoi. Ils incarnait l'amour : ils avaient été la première preuve d'amour dans sa vie, et ils en seraient la dernière confirmation lorsque tout aurait disparu.
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The doorbell rang. [...] This was a Haïtian fellow called Pierre [...]. [...] In the car, on the radio, men were screaming at each other in a French that was not, as far as Howard could tell, actually French.
'The airport, please,' said Howard, over this.
'OK, yes. We have to go slow, though. Streets pretty bad.'
'OK, not too slow, though.'
'Terminal?'
The accent was so pronounced Howard thought he heard the name of Zola's novel.
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Truth is in a face, as much as it is anywhere. We women know that faces are full of meaning, I think. Men have the gift of pretending that's not true.
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When people get married, there is often a battle to see which family - the husband's or the wife's - will prevail. Howard has lost the battle, happily. The Belseys - petty, cheap and cruel - are not a family anyone would fight to retain.
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