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Après avoir vu la fameuse série Chernobyl, j'ai eu envie de poursuivre avec un livre que j'avais chez moi depuis un moment : 86, année blanche. Et à vrai dire j'ai été assez déçue. le roman est basé sur l'alternance de 3 histoires. Je n'ai pas du tout aimé celle se passant en France, trouvant qu'elle n'avait pas sa place dans le roman. Les deux autres (se passant en Ukraine) m'ont plu mais je n'ai pas été aussi emballée que je l'aurais souhaité. le réalisme est pourtant là, mais l'intensité non. J'aurais voulu quelque chose de plus touchant.

A ceux qui veulent en apprendre plus sur Tchernobyl, passez votre chemin. Cependant cette histoire est un bon début je pense pour celles et ceux qui ne se sont jamais renseignés sur cette catastrophe.
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Depuis la France pour Lucie, ou depuis Prypiat et Kiev en Ukraine pour Ludmila et Loulia, trois femmes évoquent le printemps 1986 marqué par l'explosion d'un réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
Pour chacune d'elle, cette catastrophe est associée à un fait marquant, d'une intensité plus ou moins dramatique, auquel sont associés inquiétude, interrogation, espérances, croyances…

L'idée de trois témoignages féminins est originale. Ils font resurgir nos propres questions et réactions, nos insouciances ou nos angoisses, au moment où l'Europe occidentale apprenait par bribes l'information.
Pour ces raisons, j'ai trouvé ces trois femmes attachantes, les accompagnant dans les métamorphoses de leur vie avec empathie. Toutefois, au fur et à mesure, j'avais envie que le romanesque l'emporte sur l'actualité qui a été si longuement commentée à l'époque et aujourd'hui encore, alors que le débat sur le nucléaire, sans dire qu'il n'a pas avancé, engendre toujours autant de préoccupations.

L'écriture est agréable et la structure du roman, avec ses chapitres courts, donne envie de poursuivre la lecture sans temps d'arrêt.
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29 avril 1986, un incendie se déclare à la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine. Trois femmes prennent la parole dans ce roman :

Lucie, une adolescente de quinze ans, toulonnaise, qui craint l'arrivée du nuage radioactif, et pense à la fin du monde.

Ludmila, mariée à Vassyl, mère d'un petite fille, accueillait des amis le soir où à Prypiat, l'accident s'est produit. Vassyl travaille à la centrale, comme tous les habitants de cette ville sortie de terre, moderne, propre – le symbole de la réussite soviétique. Les amis, accompagné d'un Français, regardent le ciel noyé par les flammes. Inquiet, Vassyl décide d'aller à la centrale dès le lendemain. Ludmila n'est pas inquiète, elle a une confiance aveugle envers le gouvernement soviétique. Les médias n'en parlent que très peu d'ailleurs.

Enfin, Ioulia – en couple avec Petro, ils ont assisté à l'incendie chez Ludmila et Vassyl, leurs amis, et ont repris la route vers Kiev. Ioulia rêve d'indépendance, elle s'est amourachée du Français avec qui elle a entamé une liaison mais celui-ci disparait brusquement après que les autorités françaises ont demandé à tous leurs ressortissants de fuir l'Ukraine. Ioulia ne comprend pas son comportement

C'était treize heures quand j'ai allumé la télé . Un panneau « Stop » vaguement bricolé retenait le nuage radioactif au dessus de Monaco. Il ne passerait pas la frontière.

Les Soviétiques disent que tout est sous contrôle, d'ailleurs la fête du 1er Mai est organisée comme à l'habitude. Les habitants descendent dans les rues assister au défilé. L'école est finie et les camps de vacances (les Pionniers, à la gloire de la patrie) sont maintenus dans les forêts ukrainiennes proches de la centrale. Seule Lucie, la jeune adolescente française entend parler du danger que représente le nuage radioactif. Les discours alarmants la touchent particulièrement, malgré le ton rassurant des autorités français qui jurent que le nuage s'est arrêté à nos frontières.

Lucie, c'est en fait Lucile Bordes, l'auteur, qui se souvient de la peur, de l'attente et du silence. Mais elle a aussi choisi de laisser la parole à deux autres femmes, témoins impuissantes du drame, en leur rendant hommage, à elles mais aussi à Vassyl, qui va se sacrifier pour sa famille.

Le mariage de Ioulia et de Petro s'effondre comme la centrale, tandis que Vassyl est hospitalisé. Petro, sans nouvelles de son ami Vassyl, détruit après l'aveu de Ioulia, décide de partir également aider à refermer le coeur nucléaire. Ils seront presque 500 000 ces « liquidateurs » qui ont accepté de prendre des risques énormes. Ludmila, de son côté, a choisi de s'installer chez sa mère à Moscou. Elle refuse d'envoyer sa fille Marina dans un camps de vacances. Elle rejoint son époux à l'hôpital, les médecins sont unanimes : Vassyl sera mort d'ici à quinze jours, son corps brûle de l'intérieur et ses organes le lâchent les uns après les autres. Ludmila veut croire au miracle.

J'ai lu ce roman d'une traite, touchée par ces trois femmes, et particulièrement les deux femmes russes – baignées encore dans l'idéal communiste, elles refusent de mettre en doute leur gouvernement – exceptée pour Ludmila qui aura accès à la presse américaine et entendra parler pour la première d'un accident nucléaire majeur. C'est Vassyl qui va résumer à lui seul, les effets de cette catastrophe : ils ne pourront plus aller ramasser les champignons, dans leur datcha, comme chaque année à la même époque.

Pas de misérabilisme, ou de pathos ici – mais un seul évènement et trois regards et la seule qui aura vraiment peur sera l'adolescente toulonnaise. A l'époque, sa vie familiale est bouleversée par la fermeture des chantiers navals où son père, syndiqué, à fait toute sa vie. Ses meilleurs amis se fichent de ce foutu nuage. Souvenir de cet auteur – pour ma part, si je me souviens des images télévisées, et du nuage qui s'arrête par miracle à la frontière alsacienne – je n'ai pas souvenir d'avoir été effrayée. Quant au peuple soviétique, excepté pour ceux qui vivaient près de la centrale, ils ont été totalement floués par le gouvernement qui leur a caché longtemps la vérité. Il faudra que des voix s'élèvent, comme celle du Prix Nobel, Svetlana Aleksandrovna Aleksievitch dont j'ai très envie de lire son oeuvre, pour que le peuple soviétique prenne enfin conscience des ravages de cette explosion nucléaire et du nombre réel de victimes.

Mon seul bémol, vient sans doute du personnage de Lucie, si je comprends le besoin de l'auteur de se remémorer, trente ans après les faits, de son adolescence, j'avoue que ses émois amoureux ou l'histoire de son père, m'ont paru d'une certaine manière, déplacés. Je comprends l'objectif, de montrer à quel point, les Français ont, à l'époque, sous-estimé la catastrophe nucléaire, je n'ai pas accroché à ce personnage et ses angoisses sur le nuage semblent avoir été ajoutés pour justifier sa présence dans le roman. Ce n'est sans doute pas le cas mais c'est mon sentiment. Une lecture au sujet grave mais à l'écriture maitrisée.

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Joli retour sur une période grave et trop minimalisée par les différents gouvernements de l'époque et encore d'aujourdhui. Les différents points de vues nous rappellent cette page d'Histoire que nous la fait vivre de l'intérieur. Mais il est parfois difficile de garder le fil à cause des nombreuses digressions. En tout cas, énorme respect aux liquidateurs et à leur famille. Merci à eux....
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Au printemps 1986, un accident nucléaire se produit dans la centrale russe de Tchernobyl, située à 150 km de Kiev. Toute l'Europe scrute l'orientation des vents potentiellement porteurs de radioactivité et semeurs de mort.

A La Seyne sur Mer, Lucie, une adolescente se demande si ce fameux nuage passera les frontières et viendra bouleverser sa vie déjà malmenée par les difficultés et la fermeture annoncée des Chantiers Navals où travaille son père.

Ludmilia, à Pripyat, voudrait poursuivre sa vie idéale avec sa petite fille Marina, et son mari Vassyl, employé par la centrale et un des premiers appelés à la rescousse après l'explosion ...

Ioulia à Kiev rêve d'une vie meilleure, pourquoi pas avec son amant français - mais qui disparaît ... rapatrié de la première heure ...

Au travers de ce court roman et par ces trois voix qui se complètent, Lucile Bordes nous replonge dans l'ambiance du printemps 86, avec en dominantes, la peur, l'inquiétude et une interminable attente ...

Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Les histoires de trois jeunes femmes au moment de Tchernobyl, en avril 1986. Ce roman, très réaliste, nous fait revivre les jours qui suivent l'accident à Pripiat, à Kiev et à la Seyne sur mer. Un monde s'écroule : l'URSS vacille, des milliers de morts, la fin des chantiers naval et du communisme en France. Un livre captivant.
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Si j'avais déjà entendu le nom de Lucile Bordes, je n'avais pas encore abordé un de ses romans.
Avec 86, année blanche, l'auteure revient sur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. A travers les voix de 3 femmes, Lucie (dans le sud de la France), Ioulia (à Kiev) et Ludmila (à Pripiat, sur le site même de la catastrophe), l'auteure tente de construire un récit en relief de cette catastrophe.
Si l'exercice n'est pas un échec, j'ai eu du mal à saisir la trame reliant ces trois témoignages et à ressentir les objectifs de l'auteure avec ces récits.
La construction à trois voix permet cependant de voir trois regards différents sur l'événement et d'en tirer des conséquences variables en fonction de l'expérience de chacun.
Malheureusement, la rapidité du récit et le manque d'un liant ne m'ont pas permis d'entrer dans ce texte.
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Avril 1986. Lucie a 15 ans, elle vit dans le sud de la France. Elle raconte ses peurs d'adolescente, entre le chômage de son père et la probable avancée du nuage radioactif de Tchernobyl, elle imagine sa propre mort.


Ludmila mène une vie aisée à Pripyat. La ville flambant neuve vit de l'activité de la centrale voisine. Mais quand un incendie s'y déclare, c'est toute sa vie qui s'en trouve bouleversée. Entre incrédulité, croyance indéfectible en la grandeur de son pays, puis évacuation et finalement veillée de son mari irradié, pour les 15 jours de vie qui lui restent, elle raconte la décadence d'un état, la présence mortifère et les rêves envolés.

Ioulia quant à elle vit à Kiev. En visite chez ses amis Ludmila et Vassyl, elle assiste à l'incendie de la centrale et quitte dès que possible cette ville, pour retrouver la sécurité de son foyer. Mais la catastrophe nucléaire fait également fuir son jeune amant français, rapatriée avec les autres étrangers, marquant un tournant dans sa vie faite de rêves et de promesses, non tenues. Elle ne peut se résoudre à retrouver son mari russe, lui annonce son infidélité. Il part alors « nettoyer » la zone sinistrée, noyant son chagrin dans le travail et le sacrifice.

Lucile Bordes nous offre trois jolis portraits croisés. Si Ioulia et Ludmila se connaissent, Lucie n'est reliée à elles que par sa fascination morbide pour la catastrophe nucléaire, qui met à mal son optimisme, et son éducation communiste. Toutes trois ont cependant en commun de vivre un moment fort, voire crucial, de leur existence.

Ce roman écrit avec beaucoup de sensibilité nous fait réfléchir sur la tragédie bien sûr, mais aussi sur ce qui fait le sel de nos vies, nos peurs et nos espoirs.

Une jolie découverte.
Lien : https://mesmotsmeslivres.wor..
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Avril 1986 – Tchernobyl
(quelques tout petits jours après la naissance de ma fille)

Trois femmes parlent d'elles sous le nuage nucléaire.
Dans le sud de la France, Lucie, adolescente, attend la fin du monde.
Ludmilla, à Pripiat la ville ultra moderne où vivent les employés de la centrale, s'interroge mais veut croire les autorités qui assurent à la population que la situation est sous contrôle.
A Kiev, Ioulia est fâchée que son jeune amant français ait préféré fuir le pays.

Un retour dans l'Urss toute puissante, qui ne prévient pas la population, laisse les familles, confiantes car ignorantes, s'extasier devant les lumières produites par la radioactivité comme devant un feu d'artifice, et les encourage même à participer à la grande parade de la Fête du travail le 30 avril.
L'auteur choisit de parler de cette catastrophe à travers le regard de femmes qui vivent cet événement, si différemment. Il n'y a aucune colère, aucun reproche, aucune analyse, simplement un récit touchant, très fin écrit avec beaucoup de pudeur, dans lequel l'auteur s'efface. Il reste l'intimité de Lucie, Ludmilla et Ioulia, et leur destin comme celui du monde entier, bouleversé, marqué à jamais.
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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[...] J'aurais aimé prier, si j'avais su. Mais j'étais une vraie communiste.

2016 sera radioactive, la faute aux anniversaires : celui des 5 ans de Fukushima qui nous a valu un très intéressant manga [de Kazuto Tatsuta] et celui des 30 ans de Tchernobyl qui incite Lucile Bordes à revivre ici l'été de ses quinze ans.
Avec ce 86, année blanche, l'auteure nous invite à partager l'été 1986 de trois femmes : elle-même, jeune ado d'une famille communiste dans le sud de la France, et l'été de deux femmes russes nées du mauvais côté du fameux nuage.
Tandis que sa famille est traumatisée par la fermeture des chantiers navals de la NORMED de la Ciotat et La Seyne/mer, la jeune Lucile n'a d'yeux et d'oreilles que pour la télé qui annonce timidement la fin du monde quelque part dans l'est.

[...] Est-ce que ça pouvait être la fin du monde à un endroit et pas à un autre ?

Aucune polémique dans ce bouquin qui se contente (et c'est son charme et c'est sa force) de décrire par le menu les doutes de ces trois femmes, toutes trois baignées dans l'idéal communiste (revisité avec tendresse et bienveillance), toutes trois désemparées par ce qui leur arrive (ce qui arrive au monde).
Les pages les plus fortes résonnent comme un écho au manga de Kazuto Tatsuta et décrivent comment les hommes, les liquidateurs, furent envoyés à la guerre contre l'atome.

[...] Je n'ai imaginé à aucun moment que c'était la guerre. Que certains donnaient leur vie.
[...] Très vite, aucun homme de sa section ne s'embarrasserait plus des appareils de mesure, bridés une fois pour toutes à une dose forfaitaire, ils arrêteraient de compter, ils en seraient là, ils ne compteraient plus, au sens propre.

Certains les compteront tout de même et parleront de plus de 500.000 liquidateurs.
Le plus intrigant, le plus inquiétant, n'est pas tant le combat mené par cette 'chair à centrale' envoyée nettoyer la 'zone' mais bien la vie qui continue pour les épouses et les enfants restés en arrière.
Le dévouement de l'épouse qui accompagne les derniers jours de son mari gravement irradié reste imprimé pour longtemps dans la mémoire du lecteur.
Trois voix de femmes, très attachantes, qui ne vivent pas directement au coeur de l'événement mais qui, en quelque sorte, le regarde et le commente : c'est bien pire et tout cela préfigure ce que notre siècle est en train de devenir, où la vie ordinaire s'accommode tant bien que mal de la radioactivité grandissante. Et où la cueillette des champignons est interdite.
Dans un silence assourdissant.
Pour celles et ceux qui aiment les communistes.
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