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EAN : 9782234078192
400 pages
Stock (22/08/2018)
2.7/5   93 notes
Résumé :

Le 24 mars 1941, le Capitaine-Paul-Lemerle quitte le port de Marseille, avec à son bord les réprouvés de la France de Vichy et d’une Europe en feu, les immigrés de l’Est et républicains espagnols en exil, les juifs et apatrides, les écrivains surréalistes et artistes décadents, les savants et affairistes.

Temps du roman où l’on croise le long des côtes de la Méditerranée, puis de la haute mer, jusqu’en Martinique, André Breton et Claude Lévi-... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
2,7

sur 93 notes
J'ai hissé le drapeau blanc au milieu de la traversée. La croisière ne m'amuse plus.
J'ai toujours mauvaise conscience de ne pas aller au bout d'un roman car j'ai l'impression de manquer un peu de respect pour le travail de l'auteur. Mes regrets sont ici accentués car j'avais adoré le premier récit d'Adrien BOSC, « Constellation » que je conseille à tous les lecteurs, enquête sur les hasards de la vie et la fatalité, sur le destin des passagers d'un avion qui s'abîma en mer en 1949, avec Marcel Cerdan à son bord.
Hélas, quand les pages s'égrènent comme les minutes d'un cours de trigonométrie, les rats finissent par quitter le navire.
Pourtant la mécanique de l'histoire est similaire. Ici, il ne s'agit pas d'un avion mais d'un cargo, le Capitaine Paul Lemerle, qui en 1941 appareilla de Marseille, avec d'illustres passagers, exilés et réprouvés de tout bord fuyant la guerre et l'Europe pour New York. Parmi eux, André Breton, Claude Lévi-Strauss, Victor Serge, révolutionnaire marxiste, des peintres et artistes décadents, des hommes d'affaires et des savants . Les conditions de vie à bord sont spartiates et la promiscuité favorise les digressions, les échanges érudits et les confrontations d'idées entre tous ces personnages aux univers si différents.
Sur le papier, avec une telle distribution, cet exode intellectuel avait plus de gueule qu'une croisière de retraités prenant des cours d'aquagym autour d'un bain à bulles. Pourtant, tristes tropiques, j'ai commencé à ramer dès les premières pages. La mer était trop calme, les personnages ne prenaient pas vie, ils n'incarnaient que des idées. Quand la documentation tue l'émotion !
Je savais en entamant le livre que je n'allais pas suivre une aventure de Jack London, être éclaboussé d'écumes à chaque page, mais je m'attendais au moins à ressentir un peu la brise marine.
Sans parler de naufrage car je n'aime pas les avis trop définitifs et le texte n'est pas dépourvu d'une certaine poésie, je suis donc resté à quai. La deuxième moitié du roman rencontre peut-être des vents plus favorables et ravira certains.
Je préfère garder le souvenir du premier roman. J'espère seulement que le filon est épuisé, qu'à l'avion et au cargo, ne succédera pas une traversée de Paris en trottinette électrique.
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Une chance d'avoir découvert ce livre par Netgalley et un regret d'être passée à côté.

Printemps 1941: Adrien Bosc s'approprie en romancier l'étrange croisière transatlantique d'un rafiot épuisé, arche de Noé improbable de candidats à l'émigration devant la vague nazie.

Melting-pot de nationalités, le Capitaine-Paul-Lemerle transporte bon nombre de VIP intellectuels, artistes ou bourgeois nantis, opposés au régime de Vichy, côtoyant au plus serré des émigrés politiques, apatrides, réfugiés espagnols, juifs allemands ...

L'occasion pour l'auteur de faire une radioscopie d'une époque par les parcours individuels, s'appuyant sur du courrier, des notes et journaux personnels. le décor est savoureux, reconstituant une mini société dans un espace restreint, faite de miséreux et de privilégiés en dépit des conditions d'hébergement sommaires, identiques pour tous.

Le fil rouge partant de cette photographie de « une » est insolite mais je me suis vite lassée de l'accumulation de fiches d'identification des personnages réels, façon Wikipédia. L'auteur y met un beau talent de documentaliste mais n'empêche pas le récit de s'encalminer faute de vent.

Quand l'ennui pointe, on s'interroge. J'avais un intérêt curieux pour tous ces destins trimballés au gré du vent de la chance ou des opportunités, persévérants par nécessité vitale. Un certain désir aussi de me projeter en empathie pour des temps difficiles. Mais la narration m'a noyée par un trop plein de références, une écriture trop travaillée, et une mise en page étouffante.
Plouf ! Une lectrice à la mer ! ;-)


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Je n'ai pas pu aller au bout de ce livre.
J'ai eu la chance de pouvoir lire les épreuves au mois de mai dernier et je me faisais une joie de découvrir la plume d'Adrien Bosc, n'ayant pas lu son précédent roman.
L'histoire avait tout pour me plaire.
L'histoire vraie du cargo CapitainePaul-Lemerle qui en 1941 a accueilli à son bord 300 personnes, des réfugiés européens fuyant la France sous domination allemande. Parmi ces passagers quelques belles figures de l'intelligentsia européenne: André Breton, Claude Lévi-Strauss, Wilfredo Lam, Germaine Krull, Victor Serge, Alfred Kantorowicz.....
Mon problème avec ce livre ne vient donc pas du sujet traité mais clairement du style.
Un mélange de style journalistique avec accumulation de faits et de phrases que je qualifierais de "pompeuses". Résultat une lecture hachée qui a nuit clairement à mon plaisir.
Ce livre trouvera sans doute son public mais en ce qui me concerne, je l'ai juste trouvé prétentieux.
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L'auteur, qui s'est fortement documenté et s'est même rendu sur certains lieux, nous relate le parcours d'immigrés européens vers les Amériques du 24 mars au 4 septembre 1941.
Nous suivons les tribulations de ces personnes plus ou moins célèbres (plutôt plus que moins d'ailleurs) en qualité d'écrivains (tel André Breton), de peintres (tel Wilfried Lam), d'explorateurs-sociologue (tel Claude Levi-Strauss), d'hommes d'affaires et de quelques anonymes. Ce récit - que j'ai trouvé un peu brouillon mais non dénué de lyrisme - est entrecoupé de nombreuses citations des protagonistes.
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Comment écrire un deuxième livre, à l'âge de 32 ans, alors que le premier a obtenu le Grand prix De l'Académie Française ? Tel était le challenge proposé à Adrien Bosc, et ce challenge en est réellement un.

Doit-on réappliquer la recette qui a déjà marché une fois ? C'est ce qu'il semble vouloir faire, puisqu'il cherche ici encore à retracer un voyage ayant réellement eu lieu et réunissant des personnages célèbres. Après le voyage en avion de Constellation, il s'agit ici de la traversée de l'Atlantique à bord du Capitaine Paul-Lemerle, en 1941, pour fuir l'occupation nazie et ses persécutions. A bord, rien de moins qu'André Breton, Claude Levi-Strauss et les moins connus Anna Seghers ou Victor Serge, néanmoins figures intellectuelles de leur époque.
Le voyage et le contexte ne peuvent qu'intéresser. Alors qu'on a pléthore de livres sur la résistance et son pendant sombre la collaboration, on a peu retracé les parcours de ceux qui ont choisi l'exil. Fuite lâche ou seul choix raisonnable face au risque couru par ces libres penseurs, le livre ne nous aide pas à trancher car il se limite au factuel des événements et épreuves traversées pour partir.

Je n'ai pas lu Constellation, je ne peux donc pas savoir si Bosc a changé de style entre les deux mais il m'a semble très souvent qu'ici il alourdissait inutilement ses phrases, comme s'il avait peur de ne pas être à la hauteur des surréalistes qu'il dépeignait. L'éparpillement des différents voyageurs au fil de l'épopée qui force aussi l'auteur à diviser l'histoire contribue également à une impression de fouillis, de lourdeur, que ne viennent égailler que quelques pages réussies mais trop rares. La tendance à vouloir aussi nous expliquer sa façon de travailler (vraiment un travers de l'époque, je la croise de plus en plus dans mes lectures contemporaines) ne fait que renforcer un petite impression de fatuité, que j'espère passagère car le choix des sujets de ce jeune homme révèle forcément une intelligence qu'il serait dommage de gâcher.

De ma modeste expérience, j'ai toujours considéré que le "deuxième" pour un artiste était toujours le plus dur. Deuxième représentation d'une pièce, deuxième album d'un chanteur, deuxième volet d'une trilogie... Les embuches sont grandes... Cette première déception ne m'empêchera pas de tenter de lire Constellation et de suivre la sortie du prochain Bosc.

Merci en tout cas à NetGalley et aux éditions Stock pour cette lecture.
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critiques presse (4)
LeDevoir
24 septembre 2018
Entre l’érudition bien digérée et l’invention nécessaire à tout exercice d’« exofiction », Bosc nourrit son roman d’extraits de lettres, de carnets et de journaux des voyageurs. Un peu long vers le milieu, comme toute traversée au long cours, Capitaine nous entraîne malgré tout dans son sinueux sillage.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Telerama
24 août 2018
Breton, Lévi-Strauss, Anna Seghers… fuient l’Europe en 1941. Avec le récit de cet exode maritime, Adrien Bosc brosse une saisissante comédie humaine.
Lire la critique sur le site : Telerama
LaCroix
24 août 2018
En haute mer et sur la terre, Adrien Bosc ranime une communauté d’infortunés fuyant la France de Vichy. Cette traversée littéraire et humaine donne lieu à un récit dense, profond.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Lexpress
22 août 2018
De l'exergue de Walter Benjamin - so chic ! - au subtil parallèle avec les migrants d'aujourd'hui, tout, ici, semble calibré et artificiel. Et il arrive ce qu'il arrive avec toutes les croisières du monde : on trouve ça trop long.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
L’arrivée du paquebot dans le port de Ciudad faisait les gros titres en une de l’édition du 24 mai de La Nación. Sur une page entière, s’affichait la liste des passagers, avec leurs noms, nationalités et qualités. Et ceux hier encore qui n’étaient que parias, sans-grade, fuyards et lâches, voyaient en caractères d’imprimerie, frappés sur le papier à l’encre, dans le quotidien de la Nation, leurs noms et professions réhabilités ; on y découvrait alors, preuve supplémentaire de l’immense richesse de la cargaison, un inventaire de leurs métiers, comme l’image arrêtée d’un monde en fuite, déjà disparu, l’Europe des années 30. Un urologue viennois, des écrivains allemands, un industriel belge, des ambassadeurs et ministres espagnols, un peintre cubain et un ingénieur tchèque, tous pompeusement présentés, heureux de lire à nouveau en lettres capitales : Profesor, Excellentissimo, Don et Doña, Doctor.
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Pourtant, son œuvre se composait des livres qu’il n’avait pas écrits, ceux qu’il avait sauvés du feu et de l’oubli, en un geste de défi, payé sans doute ce jour de l’illustre honneur d’être sur la liste des fugitifs établie par la Gestapo. C’était à Paris, en 33, avec les membres de l’Association de protection des écrivains allemands qu’ils avaient imaginé le projet d’une bibliothèque qui rassemblerait les œuvres brûlées, censurées ou passées sous silence par le IIIe Reich. Un an jour pour jour après les premiers autodafés, le 10 mai 1934, Alfred Kantorowicz et Heinrich Mann inauguraient au 65, boulevard Arago, la Bibliothèque allemande de la liberté, Deutsche Freiheitsbibliothek. Un comité d’intellectuels à l’initiative d’André Gide s’y était associé, parmi les signataires Romain Rolland, H.G. Wells, André Malraux, Paul Eluard, Louis Aragon ou Henri Barbusse. « Les écrivains mis à l’index par Hitler fondent des bibliothèques dans les grandes capitales du monde », pouvait-on lire dès le lendemain dans la presse. Kantorowicz publia par la suite un pamphlet intitulé Pourquoi une bibliothèque des livres brûlés ?
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Qu’emporte-t-on dans l’instant ? Quand il faut, du jour au lendemain, plier bagage et laisser son monde derrière soi sans espoir d’y revenir. L’objet le plus précieux et pour lequel on rebrousserait chemin en dépit du danger, ou monnaierait à son voleur le rachat de son larcin ? Aurait-on conscience de l’irréversible ? Aurait-on l’intuition immédiate de cet objet ? C’était une question obsédante pour Anna Seghers ; s’y jouait, disait-elle, au-delà de l’idée convenue de possession, dans le feu de l’action, une part de vérité, ce qu’on ne peut cacher. Confus dans son esprit, c’était pourtant crucial. Une machine à écrire, un acte de propriété, un tableau, un bijou, une photographie, une montre, une lettre, un coquetier, qu’importe l’objet sauvé. Si l’on devait, au seuil de l’exil, n’en choisir qu’un, lequel serait-ce ? Elle imaginait que l’inventaire des deux cent cinquante objets des deux cent cinquante passagers serait un réservoir de nouvelles, retracer le parcours de chacun camperait une épopée collective.
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De temps à autre, une averse s'abattait sur les passagers, des trombes d'eau inondaient à jet continu la vieille bassine, on rabattait alors, surpris, son lit à l'abri, sous des bâches enflées de poches d'eau toutes prêtes à craquer, le ciel se chargeait de laver les sols tandis qu'on patientait sous des préaux de plastique.
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'humanisme a ses limites que le commerce borne. Une tête ne lui revenait pas, un nom juif, et c'était un tombereau d'injures et de moqueries, et puis sous un prétexte fallacieux il refusait la sottie du camp. Il se moquait bien des protestations, de l'indignation – ils n'étaient à ses yeux que des lâches, des fuyards, de soi-disant intellectuels, écrivains, soi-disant philosophes, professeurs, la pire racaille qui soit, un tas de vermine, une maladie dont on devrait se prémunir – l'idée même qu'ils fussent placés en quarantaine fans une ancienne léproserie le ravissait – ah oui, la juiverie et le communisme étaient bien la peste de ce siècle !
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Videos de Adrien Bosc (37) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Adrien Bosc
Regardez le Forum : https://youtu.be/8WDuMzXxVKI Regardez le Grand prix des Librairies 2023 : https://youtu.be/sNc4yUYHzzk
Retour en images sur le premier Forum des Libraires ogranisé par Livres Hebdo le 19 juin 2023 à l'occasion de la rentrée littéraire. Un événement inédit dédié aux présentations des nouveautés éditoriales qui marqueront l'automne et présenté par la journaliste Laure Adler ainsi que le rédacteur en chef de Livres Hebdo, Jacques Braunstein.
Au programme, 2 tables rondes thématiques réunissant un large panel d'éditeurs pour faire le point sur les thématiques saillantes de la rentrée de septembre.
Une table ronde dédiée à la littérature générale, avec la participation de : • Olivier Nora – @editionsgrasset7893 • Manuel Carcassonne – @editionsstock7816 • Véronique Cardi – @editionsjean-claudelattes5488 • Sophie Charnavel – @edrobertlaffont • Alix Penent – @Flammarion01 • Adrien Bosc – @editions_du_seuil • Anna Pavlowitch – @VideoAlbinMichel • Anne-Sylvie Bameule – @ActesSud
Une table ronde dédiée à la littérature jeunesse avec la participation de : • Flora Guiheneuf - @Scrineo • Jennifer Rossi - @AuzouEditions • Marie Bluteau – @LaMartiniereJeunesse
Un événement @livreshebdo_ en partenariat avec @babelio
© Livres Hebdo
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