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Citations sur Abîmés (30)

Puis, à la fin de la seconde, il m'a mis une main sur l'épaule, et m'a tiré contre son torse. Je me suis senti ridicule, mais disons que si la Creuse a un avantage, c'est que le ridicule y est discret.

(le silence de la chouette)
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L'essentiel n'est pas l'intensité, mais le scintillement.

(le gardien de phare)
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La rumeur s'est tue. Même la puissance de l'hymne atonal qui envahissait tout s'affaiblit. Je suppose que je devrais me sentir rasséréné par l'épuisement de cette musique que l'on m'imposait et que j'aurais voulu renier.
Mais quelle décadence plus profonde pour un piano que de vivre dans un désert où souffle à grand'peine la tristesse d'un soupir ? Jusqu'à présent, un soupir n'était pour moi qu'un recueillement sur lequel on pouvait bâtir un nouvel air, présenter une nouvelle harmonie. Un lien entre la mélodie qui s'endort et celle qui naît.
Que bâtir à présent? Il ne reste qu'une douleur diffuse, une odeur âcre de solitude qui se tait. Quel hymne modeler ? Comment même retrouver une tonalité, seul, dans cet ensemble désaccordé ?
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Sonate pour piano seul

Parfois, on vient me parler, de choses que je ne comprends pas, que je ne conçois pas _ du temps, de ce que l'on ne peut voir qu'avec des yeux. Mais je n'en souffre pas, je ne suis fait ni pour voir ni pour ressentir l'angoisse du temps.
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Je sens Graham épuisé. Il se donne tout entier à chaque morceau qu'il joue, je sens qu'il pleure ses émotions, qu'il libère les larmes que son cœur retient. Dans ces moments qui suivent nos jeux, je me sens petit, j'ai l'impression de n'être pas à la hauteur du maître qui se tient devant moi.

(Sonate pour piano seul)
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- ... Il a des papillons dans le compteur ! Fait-il en faisant tourner sa main près de sa tempe.
- Peut-être, en laissant la " honte " de côté, peut-on imaginer qu'il a des papillons dans le cœur !

(l'arbre dans le métro)
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Mais je verrai toujours le mauve devant moi, ce mauve si étrange et pénétrant, ce mauve qui ressemble à la joie, je sentirai toujours le mistral me caressant la poitrine, ce mistral qui a la fraîcheur du bonheur, et j'entendrai toujours les cigales, ces cigales qui stridulent la paix, une paix triste et solitaire, mais une paix quand même.

(l'éléphanteau et la lavande)
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Tu es parti, le chat. Je t'ai trouvé ce matin, dans ta cage, recroquevillé, l'écume de ta bave souillant ton museau. Tu es mort tout seul, au fond de ta cage de métal ; tu as souffert pendant des heures, peut-être. (...) Et je n'étais pas là. Personne n'était là. Tu es mort tout seul. Et c'est ma faute. Ma bêtise, mon aveuglement. Et ta souffrance. Je voulais croire que l'essentiel était dans le combat. Mais c'est une absurdité. J'ai voulu voir de l'envie dans tes yeux, quand il n'y avait peut-être que du renoncement. J'avais envie qu'enfin il y ait un miracle autour de moi. Un peu de souffle divin, sûrement. Mais le souffle divin n'a rien fait, qu'éteindre une petite flamme qui tremblait dans la nuit.

[Algologie]
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Elle était bien pâle, ce matin. Elle ne me parlait plus. Elle a voulu, dix fois peut-être, me dire quelque chose que je ne pouvais pas comprendre. J'ai essayé, une fois ou deux, de plonger au fond de ses yeux tristes, pour y retrouver un peu de sa tendresse. Puis je me suis détourné d'elle (...) J'aurais dû lui dire quelque chose, j'aurais aimé lui dire quelque chose de merveilleux, un concentré d'espoir et d'amour, mais je n'ai pas su ; je me rends bien compte qu'un petit mot morne et inutile l'eût probablement autant apaisée. Mais je n'ai pas pu. Je me suis longtemps demandée quand serait le bon moment. J'ai beaucoup espéré, j'ai peut-être même prié pour ne pas laisser passer cet instant-là ; l'instant où l'espoir disparaît, où il n'est plus question de souffler sur ses cendres en espérant un improbable phénix, l'instant qui précède le néant, et où l'on ne veut que la paix. C'est à cet instant-là que j'avais prévu de lui parler. Je voulais lui dire, dans un souffle, combien je l'aime et combien elle vivra dans mes veines, puis je l'espère bien – je le promets ? – dans celles de mes enfants – si enfants il doit y avoir. Ces mots, je ne sais pas pourquoi, j'avais imaginé qu'elle ne les supporterait pas tant qu'il persisterait un soupçon d'espoir – c'est-à-dire jusque hier, finalement. C'était peut-être ce matin, le bon instant. Mais je n'ai pas pu.

[Algologie]
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Il me semblait pourtant qu'il fallait plus d'ambition pour renoncer à tout pour son art que pour devenir médecin ou avocat – mon père, lui, prenait cela pour de la vanité.

[La fée verte]
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