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EAN : 9782748358599
116 pages
Mon Petit Editeur (18/11/2010)
5/5   5 notes
Résumé :
Fils d'immigrés marocains, Ismaël et son inséparable ami Isaac grandissent dans la banlieue de Lille. Ils y font l'apprentissage de la vie faite de nombreuses brimades et discrimination. Ne baissant pas les bras pour autant, ils préfèrent donner tort plutôt que raison à ceux qui les méprisent et les jugent perdus d'avance. Tous deux poursuivent leurs études puis réalisent des reportages dans le monde de la nuit sous le pseudo des virtuoses mais Ismaël finit par se l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un chef d'oeuvre de la littérature française.
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Saïd El Boundati un auteur qui m'attirait depuis un moment. Confessions d'un mélancolique banlieusard m'a agréablement surprise et touchée.
Ismaël, raconte sa vie, son quotidien, son quartier. Sa cité, ses réflexions, mais certains jours sont plus compliqués que d'autres.
Un récit en langage parlé, doux-amer, réaliste et émouvant. on passe par différentes émotions : la gaieté, la mélancolie, la tristesse, la compassion. Un présent précaire, un futur incertain, des espoirs en attente, un coeur en suspend, mais une voix remplie de justesse, d'humour, de vivacité ! Bravo Saîd El Boundati pour cette qualité rarement atteinte en litterature frnacaise
Lien : https://itunes.apple.com/fr/..
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Très bien
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Un roman très clairvoyant de Saïd EL Boundait qui offre à tous une très complète, très honnête et très drôle cartographie de la Banlieue pour faire en sorte que chacun, l'ami comme l'ennemi, puisse se repérer sur le champ idéologique.
Lien : https://www.edilivre.com/cat..
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Un chef d'oeuvre, plein d'enseignements
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Une fois en seconde générale, dans une autre classe du lycée, il y avait Claire Lise Benhamou.
La première fois que je l’ai vu, de battre mon cœur s’était arrêté. J’étais instantanément tombé fou amoureux d’elle. Ce jour-là restera à jamais marqué au fer rouge dans ma mémoire. C’était le jour de la rentrée. La sonnerie venait de retentir, Isaac et moi étions dans le hall du lycée, alors qu’une scène au ralenti se produisait devant nos yeux.
Elle devait être certainement princesse, comtesse ou alors duchesse.
Chacun de ses vêtements évoquait un grand couturier. Un corps élancé, des jambes interminables moulées par un jean slim assorti à ses yeux bleus dans lesquels tous les élèves se noyaient. Elle laissa estomper dans les couloirs un parfum enivrant d’une note rosée.
Bien qu’elle parût inébranlable, un roc, elle était seule, renfermée sur elle-même comme si sa richesse éloignait d’elle tout ami.
Le simple fait de l’apercevoir me donnait des frissons d’excitation qui dandinaient le long de mon corps. Comment narrer une beauté si ineffable ? Voyez-vous, pour comprendre la beauté encore faut-il avoir du goût, qui serait d’après Kant, l’essence même de la beauté. Elle n’était pas belle, elle était juste céleste. La voir me rappelait sans cesse que « beauté du corps découronnée de celle de l’âme n’est un ornement que pour les animaux ». Comme si la beauté de son âme se réfléchissait sur son aspect physique.
Je l’avais surnommé l’abeille, pour avoir fait miel d’un « Bzz » qu’elle avait susurré dans les couloirs en nous voyant. Comme les abeilles, son espèce était en voie de disparition. Je faisais mine de l’ignorer, une stratégie empruntée à Isaac. Je l’idéalisais tellement. J’ai remarqué que dans la vie, lorsque l’on idéalise une personne, on se dévalorise simultanément, ce qui est là une occasion de plus pour se surpasser. J’avais même perdu du poids pour elle, ma mousse au chocolat abdominale s’était convertie en plaquette de chocolat.
Je faisais toutes sortes de rêves dans lesquels je prononçais son prénom, comme celui d’admirer de près les lumières livides de la lune, ou de décrocher les étoiles à ses côtés à bord d’un tapis volant. Mais elle était trop pour moi, trop belle, trop stylée, trop cultivée. Sur la route du lycée, même les oiseaux s’arrêtaient en plein vol pour la contempler. Je la décrivais sans cesse à Isaac, indifférent.
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Une fois en seconde générale, dans une autre classe du lycée, il y avait Claire Lise Benhamou.
La première fois que je l’ai vu, de battre mon cœur s’était arrêté. J’étais instantanément tombé fou amoureux d’elle. Ce jour-là restera à jamais marqué au fer rouge dans ma mémoire. C’était le jour de la rentrée. La sonnerie venait de retentir, Isaac et moi étions dans le hall du lycée, alors qu’une scène au ralenti se produisait devant nos yeux.
Elle devait être certainement princesse, comtesse ou alors duchesse.
Chacun de ses vêtements évoquait un grand couturier. Un corps élancé, des jambes interminables moulées par un jean slim assorti à ses yeux bleus dans lesquels tous les élèves se noyaient. Elle laissa estomper dans les couloirs un parfum enivrant d’une note rosée.
Bien qu’elle parût inébranlable, un roc, elle était seule, renfermée sur elle-même comme si sa richesse éloignait d’elle tout ami.
Le simple fait de l’apercevoir me donnait des frissons d’excitation qui dandinaient le long de mon corps. Comment narrer une beauté si ineffable ? Voyez-vous, pour comprendre la beauté encore faut-il avoir du goût, qui serait d’après Kant, l’essence même de la beauté. Elle n’était pas belle, elle était juste céleste. La voir me rappelait sans cesse que « beauté du corps découronnée de celle de l’âme n’est un ornement que pour les animaux ». Comme si la beauté de son âme se réfléchissait sur son aspect physique.
Je l’avais surnommé l’abeille, pour avoir fait miel d’un « Bzz » qu’elle avait susurré dans les couloirs en nous voyant. Comme les abeilles, son espèce était en voie de disparition. Je faisais mine de l’ignorer, une stratégie empruntée à Isaac. Je l’idéalisais tellement. J’ai remarqué que dans la vie, lorsque l’on idéalise une personne, on se dévalorise simultanément, ce qui est là une occasion de plus pour se surpasser. J’avais même perdu du poids pour elle, ma mousse au chocolat abdominale s’était convertie en plaquette de chocolat.
Je faisais toutes sortes de rêves dans lesquels je prononçais son prénom, comme celui d’admirer de près les lumières livides de la lune, ou de décrocher les étoiles à ses côtés à bord d’un tapis volant. Mais elle était trop pour moi, trop belle, trop stylée, trop cultivée. Sur la route du lycée, même les oiseaux s’arrêtaient en plein vol pour la contempler. Je la décrivais sans cesse à Isaac, indifférent.
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