C'est beau une fille qui lit dans les transports en commun. Ces filles là, on dirait que le monde autour d'elles n'existe plus.
Et voilà... un peu de bluch, un peu de bluff.
Elles ont le regard rivé à leur lecture et, chaque fois qu’elles tournent une page, elles le font de façon précipitée, comme si la lecture du prochain mot ou de la prochaine phrase à venir relevait d’une urgence. C’est cette urgence qui est belle, ce besoin absolu de connaître la suite. La lassitude du trajet, la monotonie du quotidien, la solitude ou les fins de mois difficiles, tout est emporté par une ribambelle de caractères en noir et blanc qui façonnent des mondes en couleurs.
« Accords nus »
Marc Lévy
Suzanne Claverie-Bernard était de cette engeance. Cette vipère de catégorie internationale allait vers ses cent ans comme d’autres vont à la selle, avec le sentiment confus d’un soulagement imminent et mérité. Il faut dire que toute sa vie, cette vieille bique n’avait eu de cesse d’atteindre cet objectif : durer. Durer et durer encore. Au prix de toutes les bassesses, trahisons, méchancetés. On peut lui reconnaître qu’elle y avait réussi. Comment ? Mais en ne se souciant que d’elle-même, pardi.
« Cent ans et toutes ses dents »
Françoise d'Epenoux
Cent ans ! le calcul donnait le tournis : elle avait eu deux ans à la fin de la Grande Guerre. Gamine pendant les Années folles. Elle avait eu vingt ans au moment du Front populaire. Même pas trente en 1945. Déjà 52 ans en mai 1968. Et 84 printemps en l'an 2000 ! Cette femme avait tout vu, les calèches, les chapeaux cloches, les premiers congés payés, l'informatique, le TGV, le téléphone portable, les premiers pas sur la lune, Internet, la gauche, la droite, tout.
Il y a chez les gens ordinaires une vraie sincérité. Peu de brio, certes, mais du bon sens. Quelque chose de rassurant. (D'Épenoux, p 56)
Personne ne s'arrêtait avec sa famille entre deux collines escarpées, en pleine nuit, dans une région sauvage, pour disparaître sans laisser de traces. À moins de vouloir en finir définitivement. (Chattam, p 28)
Le retour au pays fut émouvant et éprouvant.
D'abord parce qu'une grève de contrôleurs aériens parisiens éclata le matin où Ajatasharu devait s'envoler, retardant ainsi de six heures et dix-huit jours le départ. Ensuite parce qu'un dangereux terroriste détourna dès le décollage l'appareil qu'il voulut écraser contre la tour Eiffel. Le pilote réussit à rejoindre la côte Ouest des États-Unis sans que l'homme ne se rende compte de rien, et écrasa son avion contre la réplique miniature du monument français de l'hôtel Paris Las Vegas. Bien qu'aucun blessé grave ne fût à déplorer (il n'y eut que des morts ! Et quelques vivants), le timing du vol en prit un sacré coup.
Extrait de la nouvelle de Romain Puértolas : Les 40 ans d'un fakir.
C'est ça un véritable ami,
quelqu'un qui se tient à vos côtés sans vous faire la morale.
Je tisserai des étoiles au milieu de tes nuits
Je te réapprendrai à sourire aux matins