Le livre noir des serial killers

Âmes sensibles s'abstenir !
A travers 6 récits de serial killers, Stéphane Bourgoin nous offre une plongée dans un monde sombre et terrifiant. Leurs confessions sont parfois insoutenables mais nous permettent d'avoir quelques clés sur leur parcours.
Naît-on serial killer ou le devient-on ?
Sont-ils dotés d'une conscience ou de quelconques sentiments ?
Du vampire de Dusseldorf à L'ogre de Santa Cruz , en passant par J. Dahmer, les monstres peupleront vos nuits.
Après tout ça, une lecture légère s'impose !!

Pour tous ceux qui aim(ai)ent Stéphane Bourgoin, et qui ont suivi la découverte au printemps 2020 de son incroyable imposture, je brandis ce livre qui contient une dédicace. J'étais fière d'avoir une dédicace d'un grand criminologue reconnu dans son domaine, je me dis maintenant que j'ai la chance d'avoir une dédicace d'un des plus grands mythomanes que la France ait portée. Il faut rester positif en tous temps ^^

Aïe aïe aïe, l'être humain ... de quoi est-il capable ? du pire comme du meilleur !

Une réelle mise en abîme dérangeante, désacralisant l'acte même du meurtre en résumant les hommes à des morceaux de viande dénués d'âme et de conscience.

Un livre effrayant, mais instructif.

Cala faisait quelques temps déjà que ce livre avait pris place dans ma bibliothèque. Non pas que le sujet me passionne particulièrement, mais c'est plutôt l'auteur, Stéphane Bourgoin, qui m'intéressait. Ses connaissances en criminologie, acquises après plus de 60 rencontres de serial killers, m'ont toujours impressionnée, en plus de sa manière d'être, d'analyser, de s'impliquer. Comment peut-on s'immerger ainsi dans la tête de tels tueurs ? Sans dommages...
Nous ne sommes pas là dans le sensationnalisme, mais bien dans un étude rigoureuse et construite, à volonté objective, d'individus ayant commis les pires des crimes.
Dans ce livre précis, six cas sont évoqués : le vampire de Dusseldorf, L'étrangleur de Boston, le monstre de Rochester, le cannibale de Milwaukee, La main de la mort et L'ogre de Santa Cruz.
Derrière ces surnoms, il y a des hommes : Peter Kürten, Albert de Salvo, Arthur Shawcross, Jeffrey Dahmer, Henry Lee Lucas et Ottis Toole, Edmund Emil Kemper. Si je ne devais retenir qu'une leçon de ce livre, c'est que tous ces crimes ont bien été perpétrés par des êtres humains. Et que c'est en les considérant comme tels que l'on peut envisager d'en étudier la psychologie, pour essayer de comprendre comment des modes de fonctionnement aussi déviants ont pu s'installer, bref de l'analyse comportementale pour criminels. De l'ouvrage, on peut retenir que pour ces cas précis, ils étaient tous issus de familles dysfonctionnelles. Et que rien n'a pu se mettre en place pour les sortir de cette situation, cela aurait-il changé quelque chose ? Le nombre de victimes sans doute mais certainement pas leurs comportements. Cependant, chaque profil reste propre et lié à une histoire personnelle, d'où la complexité de la tâche... le profilage n'en est qu'à ses balbutiements.
Il reste qu'au-delà de l'intérêt "scientifique" de l'ouvrage, il reste malgré ardu à lire. Personnellement, une forme d'écoeurement s'est installé au fil de ma lecture.
Je n'en suis pas ressortie indemne...
Je vais vite m'investir émotionnellement dans une lecture plus douce ;)

Toujours d'une efficacité redoutable, toujours avec détails et non-jugement. Bourgoin est le spécialiste des Serials killers.
Ce livre est un peut une redite de son autre livre Serials Killers.

récits très documentés par un maître en la matière, à ne pas lire seul le soir au fond des bois, ni d'une traite car au bord de la nausée

C'est par un pur hasard que j'ai eu la chance de tomber sur ce livre et l'auteur en personne lors d'une sortie aux Livres sur la place à Nancy. En parcourant les allées, ce livre m'a tout de suite intéressée, j'ai lu la quatrième de couverture fort captivante, puis j'en ai pris quatre autres dans le même style dont je vous parlerai plus tard. Lorsque j'ai voulu payer, on m'a demandé si je souhaitais une dédicace de l'auteur assis juste à côté. Bien évidemment j'ai accepté, mes cinq livres ont donc cinq dédicaces sympathiques dans le genre "Avec mes amitiés les plus sanglantes"... Stéphane Bourgoin est abordable, il m'a signalé qu'il avait une page Facebook sur laquelle il publie souvent des informations sur les tueurs en série qu'il interviewe. Bref un moment convivial et inattendu.

Parlons du livre en lui-même à présent. Vous savez que j'adore les thrillers et que plus ils sont sanglants, plus j'aime. Avec ce livre, je n'ai pas été déçue car on rentre vraiment dans la tête, dans l'intimité des serial killers interviewés ou étudiés. Comme le précise la quatrième de couverture :

Plongeon abyssal dans la tête des tueurs en série.
Stéphane Bourgoin a rencontré plus d'une soixantaine de tueurs en série à travers le monde. Il relate ici l'histoire, établit le profil psychologique et analyse la personnalité de six d'entre eux. Et non des moindres. du Vampire de Düsseldorf à l'Ogre de Santa Cruz, en passant par le Cannibale de Milwaukee, ce sont à chaque fois de véritables monstres auxquels il nous confronte.
Ames sensibles s'abstenir !

Les six tueurs en série étudiés ici ont tous des points communs : une enfance difficile, des relations compliquées avec les femmes en particulier, une soudaine crise qui appelle un meurtre, une pleine conscience des horreurs commises et une envie d'y remédier, des victimes choisies au hasard d'où la difficulté pour les policiers d'identifier les responsables. Ce qui m'a le plus déboussolée, c'est que certains demandaient à rester enfermés en asile ou en prison car ils savaient pertinemment qu'une fois libres ils recommenceraient leurs massacres.

Stéphane Bourgoin maintient notre attention par l'utilisation de plusieurs outils : il relate l'enfance des tueurs, les relations avec leurs familles ou leurs amis, les crimes (parfois mis en parallèle avec le récit des éventuels survivants - chose très intéressante pour savoir si le criminel exagère les faits), leur état mental lors des agressions mais aussi leurs pulsions qui motivent le passage à l'acte, leur manque de compassion pour les victimes ou de dégoût dans l'atrocité de leurs gestes, leurs formidables capacités à se souvenir du moindre détail de la scène de crime pour prouver leur culpabilité, les allusions à éviter lors des interviews pour ne pas les mettre en colère et ainsi les interroger le plus sereinement possible...

Pour conclure, Stéphane Bourgoin ne nous épargne rien. C'est pour cela que les personnes sensibles doivent vraiment passer leur chemin car la plupart des crimes décrits sont vraiment ignobles. Certains diraient même que ce livre est malsain. Au contraire, je pense qu'il est utile pour comprendre le fonctionnement de certains tueurs en série et c'est ce qui est largement spécifié dans ce livre. On a utilisé les témoignages, la psychologie, le mode de fonctionnement des premiers serial killers pour tenter de cerner leur pathologie psychique et éviter d'autres carnages. Les descriptions des crimes par les responsables eux-mêmes sont à glacer le sang, on a l'impression qu'ils nous racontent une histoire, qu'ils sont en dehors de la réalité sanglante, ils n'ont aucune émotion, aucune retenue.
Seul petit bémol, en nous livrant les interviews dans leur intégralité et en mettant en parallèle les récits des tueurs et des survivants, cela amène parfois des répétitions dont l'auteur est tout à fait conscient puisqu'il le précise lui-même.

Je l'ai lu il y a un moment, mais je le conseillerai à quiconque s'intéresse un tant soit peu aux tueurs en série, à la criminologie ou à la psychologie humaine. Très documenté et instructif, certains passages sont très durs à lire, non pas à cause de l'écriture mais à cause des descriptions: se dire que certaines personnes sont capables de telles horreurs est dur à imaginer. Beaucoup de ces tueurs ont eu une enfance ignoble, je n'ai jamais considéré que ça excusait ce qu'ils ont fait mais il faut avouer qu'ils ont grandi en ne connaissant que ça, l'horreur, la souffrance, l'humiliation;ils reproduisent ce qu'il connaissent, pas étonnant qu'ils soient fous. Et pourtant, d'autres ont eu une vie tout à fait normale, et ceux-là on ne peut les considérer comme fous, ils savent parfaitement ce qu'ils font, sont souvent les pires, et c'est ce que j'ai trouvé de plus glaçant. Tout est décrit, raconté, rien n'est embelli ou enlaidi, c'est comme ça, point.
J'ai donc apprécié cette lecture, mais je dois avouer que j'ai dû m'interrompre de temps en temps pour lire quelque-chose d'un peu plus "gai" (et pour que moi je dise ça!!!),et me sortir ces images de la tête. Il faut savoir dans quoi on met les pieds quand on choisit ce livre, et les tréfonds de la noirceur humaine n'ont pas de limite.

Je critique ici la version corrigée et augmentée.

Stéphane Bourgoin nous offre dans son ouvrage des témoignages de serial killers très détaillés. C'est parfois effrayant, parfois très gênant. En effet, au tout début, j'ai vraiment eu l'impression de faire du voyeurisme. C'était assez désagréable. Et puis, j'ai peu à peu compris l'intérêt de ce livre qui n'a pas pour but de relater du "sensationnel" mais qui est une sorte d'étude du crime, du criminel, et de la société.

Ce qui m'a beaucoup marquée, c'est l'incompétence incompréhensible dont font preuve les institutions. Chacun de ces serial killers passe par des phases similaires de pyromanie, de vols, de tortures animales, d'agressions, dans des proportions toujours croissantes sans que jamais les personnes prétendument compétentes ne prennent ça au sérieux. Même lorsque ces hommes supplient qu'on les aide à se contrôler ou qu'on les laisse enfermer... S'ajoute à cela la fascination de la société pour ce genre de crimes qui engendre des dérives journalistiques ou commerciales en tout genre. Rien que pour mettre ce point en avant, on voit que l'auteur a fait un excellent travail de recherches.

Ce qui est compliqué aussi, c'est de comprendre ce qui a pu entraîner ces hommes dans une telle situation. Même s'ils ont tous eu des enfances difficiles, et même si on arrive à avoir de la compassion pour les enfants qu'ils étaient, on a vraiment du mal à en avoir pour les adultes qu'ils sont devenus. Les monstres peuvent engendrer par leurs actes d'autres monstres, parfois pires qu'eux, mais personne ne naît serial killer. Et, bien heureusement, un enfant maltraité ne deviendra pas forcément un tueur sans émotions. C'est le second point dont ce livre témoigne: la complexité humaine.