Les saisons de la solitude

LES SAISONS DE LA SOLITUDE de JOSEPH BOYDEN
C'est le second opus après le Chemin des Âmes de ce qui devrait être une trilogie.
Will est le fils de Xavier, il est dans le coma et va se remémorer sa vie, pendant qu' Annie, une de ses nièces va elle, parler de la sienne et aussi, surtout, de sa soeur, Suzanne partie un jour avec Gus, faire le mannequin dans les grandes villes, Suzanne dont personne n'a de nouvelles et qu' Annie cherchera en marchant dans ses traces, même celles du mannequinat, de la drogue et des mauvaises fréquentations. Will, de son côté pense à Marius, le frère de Gus, la famille Netmaker, des dealers avec lesquels il est en guerre ainsi qu'à sa femme et ses filles trop tôt disparues.
Une suite du chemin des âmes sans en être une puisqu'à part la filiation entre Will et Xavier rien ne relie ce livre au précédent. On est toujours dans l'univers des indiens Cree, on retrouve la poésie de l'écriture, un peu moins magique certes mais très belle. Annie, au chevet de Will, persuadée qu'en lui parlant tous les jours il sortira de son coma, est le personnage clé du roman, déchirée entre ses origines indiennes, la vie qu'elle mène avec Gordon dans une cabane isolée et le plaisir de goûter au luxe de Vancouver, New York et leurs pièges dorés.
Une fresque qui m'a séduit à travers ces deux voix puissantes écartelées entre tradition et modernité.

fan absolu de Jim Harrison et de Jim Fergus, j'en suis venu à Joseph Boyden et j'y retrouve le même intérêt, Boyden à cette même poésie quand il décrit la nature et son environnement, c'est un fabuleux raconteur d'histoires et ici le mélange de ces deux histoires parallèles, de ces deux mondes si différents est absolument passionnante , un de ces livres rares ou vous êtes embarqué des la première page , et que dire de la manière dont il nous fait partager l'histoire de ces tribus amérindiennes maltraités tout en nous faisant partager leur rites et coutumes, en deux livres je suis devenu accro à Joseph Boyden

Après une longue pause, je me remets à la lecture en recherche de dépaysement, de rencontre de nouvelles ou d'anciennes cultures. Je rencontre Joseph Boyden, cet écrivain canadien qui consacre ses ouvrages au destin des peuples autochtones canadien, car il semblerait qu'indiens ou amérindiens ne soient plus tellement en vigueur aujourd'hui.
Ce roman à deux voix nous entraîne dans dans la rudesse de la vie sauvage dans les forêts canadiennes à travers la voix de Will, un trappeur qui se retrouve dans le coma après une agression. Et la voix d'Annie, sa nièce, une jeune femme un peu perdue, qui reste à son chevet et lui parle de sa vie, de sa recherche de sa soeur Suzanne disparue, de sa découverte du monde du sud, jusqu'à New York.
Cette saga familiale nous révèle la souffrance des autochtones, leur lutte pour conserver leur culture, la force de leurs liens qui les aidera à surmonter les épreuves, et l'amour qui les feront renaître.
J'ai beaucoup aimé la délicatesse et la pudeur exprimée par l'écriture de Boyden, le contraste entre la survie dans le monde sauvage et celle dans le monde civilisé est aussi un point de vue extrêmement intéressant. J'avoue que je n'aimerai pas choisir entre les deux. Les personnages sont riches, attachants et captivants.
Sur les pas de ces écrivains comme Jim Harrison, Boyden en est un digne héritier.

Les saisons de la solitude évoquent une nouvelle génération de la famille Bird, notamment Will, fils de Xavier (héros du Chemin des âmes), et sa nièce Annie. Ces deux voix s'alternent dans le roman :
Will est plongé dans un coma profond, et dans ce long sommeil fait le récit de sa vie, à travers les grands événements qui l'ont conduit dans cet état.
Annie passe beaucoup de temps auprès de lui à l'hôpital, lui racontant son long et tourmenté périple à la recherche de sa soeur Suzanne. Sa famille étant sans aucune nouvelle de Suzanne depuis plusieurs mois, Annie part sur ses traces, jusqu'à Toronto, puis Montréal et enfin New-York, au risque de se perdre elle-même.
Les liens entre les deux personnages sont extrêmement forts, et l'on sent l'importance de la transmission de l'histoire familiale et des coutumes ancestrales du peuple Cree. La famille Bird vit en proximité avec la nature, magnifiquement décrite par Joseph Boyden. Ils pratiquent la chasse et la pêche selon la tradition ; la nature n'a pas de secret pour eux. Dans le récit de Will la nature est parfois hostile ; on sent toute la fragilité de l'homme face à sa puissance. Les scènes de survie sont d'une grande intensité.
Mais la Réserve n'est pas à l'abri des vicissitudes du monde contemporain : la tentation des paradis artificiels fournis par les Blancs en perturbe l'équilibre, et l'irruption de l'alcool de de la drogue corrompt les âmes.
Le voyage d'Annie à la recherche de Suzanne lui permet de découvrir un mode de vie différent, où l'argent et les relations amicales ou amoureuses ne sont finalement que des artifices. Ce n'est que de retour chez elle qu'elle pourra redevenir elle-même, en retrouvant les gestes ancestraux.
La construction du roman est remarquable, le rythme parfaitement maîtrisé. La tension est double : on a hâte de savoir si Will va s'en sortir, et si la disparition de Suzanne sera élucidée.
L'écriture de Joseph Boyden est somptueuse ; on est frappé par son talent pour créer des personnages très incarnés, attachants et inoubliables. La fin du roman est bouleversante.
Un roman remarquablement beau, dont l'humanité réchauffe le coeur.

Histoire d'Amérindiens contemporains, assimilés mais pas complètement "Les saisons de la solitude" est un roman subtil, lent, émotif et anthropologique.

Avoir lu "Le chemin des âmes" lui donnera davantage de sens.

Tout simplement magnifique... un bel auteur à découvrir impérativement et à suivre. Une écriture puissante au plus près de l'humain, des personnages magnifiques, une histoire captivante. Bref que demander de plus?

Un magnifique roman qui nous entraine des confins de la forêt nordique jusqu'au milieu artificiel des mannequins de mode.

Deux univers qui n'ont rien en commun sauf cette jeune autochtone partie pour la grande ville avec son amoureux. Et après que son visage soit apparu dans les magazines, la jolie fille a disparu. Sa soeur est allée à sa recherche et raconte son périple à son oncle plongé dans le coma après un accident d'avion. Dans son mutisme, les pensées de l'oncle le ramènent aussi aux événements de sa vie passée.

La magie de l'écriture de Boyden parle d'émotions, du contact avec la nature, de villages reculés, mais pas suffisamment isolés pour que le trafic de drogue ne vienne s'ajouter aux problèmes du travail et de l'identité de jeunes.

L'auteur reprend ici la génération suivante des personnages de son roman précédent « le chemin des âmes » qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu pour apprécier celui-ci, mais qui est aussi une excellente lecture.

Découvrir un auteur canadien, des paysages lointains et des dimensions sociales, un beau vogue dans Les saisons de la solitude…

J'ai été pris dans les filets de ce magnifique roman à deux voix, l'une étant celle de Will, un vieux trappeur Cree et l'autre celle d'une de ses nièces, Annie. Will est dans le coma. Annie vient lui parler sur son lit d'hôpital car on ne sait pas s'il entend ou pas ce qu'on lui dit... Peu à peu les causes et conséquences de leurs situations se déroulent au fil des récits, en ménageant un suspense efficace. Ce roman a de grandes qualités d'écriture mais se lit comme un thriller. Je n'ai pas compris toutefois d'ou venait son titre traduit "les saisons de la solitude", le titre original "Through the black spruce" (à travers les épicéas noirs) rend beaucoup mieux compte de la part essentielle que joue la nature du grand nord canadien dans ce récit.

Joseph Boyden a une écriture puissante qui a le don de me transporter dans les terres froides des Amériques. Deuxième livre que je lis, ou plutôt que je dévore de lui, et nouveau coup de coeur. On suit deux personnages d'une même famille indienne, le grand-père et la petite fille, qui parlent à tour de rôle, chacun ayant ses propres chapitres pour raconter son histoire. Cette famille, on le devine, est la lointaine héritière de l'indien Oiseau découvert dans le Grand cercle du monde, autre livre fabuleux de Boyden.

La construction du récit est finalement assez simple mais très maitrisée. Tout s'articule autour de la gestion de deux suspense : découvrir ce qui était arrivé à la soeur mannequin de Annie, ainsi que ce qui a bien mal tourner pour Will. Et de ces deux mystères découlent deux témoignages à la fois doux et violents qui nous racontent la vie quotidienne d'amérindiens dans les grandes forets du nord, entre tradition et nouveauté.

La langue de Boyden est vraiment magnifique, intense. Les portraits qu'il dessine avec ses mots sont d'une richesse merveilleuse. Je viens de lire Mille femmes blanches quasiment en même temps sur la même thématique des Amérindiens, et combien apparaît pauvre l'écriture de Jim Fergus à coté de la poésie de Joseph Boyden !

Je recoomande à tous cet auteur. Un nouveau 5/5 sans hésitation.

J'ai beaucoup aimé, c'est une très belle histoire qui met en opposition deux mondes : la vie ancestrale des amérindiens et le monde moderne. On sait combien la confrontation à la vie moderne est souffrante pour ces communautés qui sont trop souvent désorganisées quand ils quittent leur lien étroit avec la terre, la nature, la chasse, les traditions, la spiritualité et la vie de leurs ancêtres. On sait aussi combien l'alcool et les drogues engendrent désespoir, perte d'identité, souffrance, suicide, violence. Ce roman met bien en relief la dure réalité de ce peuple dont on entend parler régulièrement aux nouvelles et qui est au coeur de nos préoccupations comme pays au Canada. Will, le personnage principal est très attachant.
Il y a des pages d'une grande force quand il nous fait vivre son lien profond avec la survie dans la nature. Des descriptions fortes sur les éléments qui constituent leur quotidien.
C'est un auteur très intéressant qui par ses romans se trouve à militer pour la cause des indiens. Je vais lire son premier livre « le Chemin des Âmes ».