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3,4

sur 116 notes
Erica est au bout du rouleau. La cinquantaine fatiguée, elle subit les jours plus qu'elle ne les vit entre un père retord, radin et dépendant et l'absence de son fils qui ne semble pas disposer à donner de ses nouvelles.
Jimmy justement, ce fiston mal dans sa peau et dans sa vie, parti au Texas pour fuir plus que pour explorer, se retrouve dans l'obligation de rejoindre sa mère et ce quartier de Brooklyn qu'il ne pensait pas devoir affronter si tôt.

Tout est brisé est un roman profondément social dans lequel William Boyle décrit avec beaucoup de justesse et d'affection ce quotidien qui peut être lourd et envahissant, la solitude, le désespoir. Erica s'occupe des autres plus que d'elle-même par la force des choses et ressent violemment la monotonie de sa vie. Quant à Jimmy, il fuit ses angoisses dans l'alcool et cherche l'amour comme un appel au secours. C'est un portrait de famille rude qu'il dresse ici, au parcours cabossé et sans échappatoire apparente. Il cerne les relations accidentées, le poids du passé, les malentendus, les regrets, les incompréhensions, les maladresses. Et pour tenter d'y faire face, la nuit, l'alcool, les rencontres.

William Boyle signe un fabuleux roman, à la fois noir et plein de douceur, de poésie, dans sa description des lieux, des personnages. Il y a de l'intimité, de l'émotion, de l'empathie, comme un hommage à son propre quartier et aux gens qui le font. En toile de fond, la société contemporaine américaine, les problèmes d'argent, les soins médicaux, l'isolement.

La musique est omniprésente, on y écoute Jeff Buckley, Leonard Cohen. le titre Everything is broken est d'ailleurs directement inspiré d'une chanson de Bob Dylan, et l'on comprend le lien, dans l'écriture, l'ambiance, la mélancolie.

Alors tout est brisé oui, mais c'est toute la force de William Boyle, d'écrire du noir lumineux, et laisser leur chance aux personnages de tout reconstruire.
Lien : http://casentlebook.fr/tout-..
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Petite lecture bien sympathique pour commencer l'année. C'est cours, mais pas besoin d'écrire un pavé pour raconter les émotions.

Nous suivons Erica, qui vie avec son père tyrannique et malade, dans sa maison de Brooklyn. Il passe son temps à lui en faire voir de toute la couleur. Elle espère que son fils Jimmy, avec qui elle entretien des rapport compliqué depuis quelques années, puisse enfin venir la soutenir au lieu de passer son temps à la fuire loin de la ville. Jimmy lui, vit comme un renégat à Austin, mais quand il décide enfin de venir voir sa famille, il ne se sent pas à sa place. Pourront-ils enfin, lui et sa mère, renouer des liens, qui pourront faire du bien à sa mère et lui faire changer son quotidien ?

Bien que la fin soit un peu trop bâclé à mon goût, j'ai adorée le personnage touchant de Erica, la mère, qui est dépassée par son père et son boulot, et qui recherche l'amour de son fils, et qui tente malgré tout de lui prouver qu'il représente tout pour elle. J'ai été touché aussi par Jimmy, le fils, qui à trop de traumatisme en lui et qui a du mal à ressentir des sentiments pour sa mère. Il ne parle pas, ne la touche pas, on a l'impression qu'il est indifférent, et vidé de tout. Jusqu'à ce qu'on en apprennent plus sur lui et ce qu'il se passe au fond de son coeur.

Histoire très touchante d'une famille déchiré mais à reconstruire.
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Ils galèrent les personnages de ce livre… la vie est pas drôle ni douce avec eux, ils ont vécu des choses ou fait des choix qui font que rien n'est facile… et pourtant il se dégage de ce livre une grande douceur… on est désolés pour eux, un peu, mais ça ira, on leur fait confiance… et si tout est brisé on a bon espoir que ça se répare pour ces personnages attachants. Très agréable moment de lecture.
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Comme le titre du roman l'indique, la vie d'Erica et de son fils Jimmy sont loin d'être réjouissantes. Si vous avez déjà le moral dans les chaussettes, cette lecture risque de vous entraîner au fond du trou.

En effet, Erica, la cinquantaine, est retournée vivre chez son père afin de s'occuper de lui. Celui-ci a un caractère exécrable et lui en fait voir de toutes les couleurs. De plus, sa soeur ne lui est d'aucun secours et fuit les responsabilités. Fatiguée, seule et devant faire face à des soucis financiers, Erica est également inquiète car elle demeure sans nouvelles de son fils Jimmy.

Ce dernier, un homosexuel dépressif, noie ses problèmes dans l'alcool. Les galères s'accumulent et il choisit de trouver refuge auprès de sa mère même si la communication entre ces deux personnages n'est pas au beau fixe.

L'auteur nous livre à travers ce récit une atmosphère noire, pesante où l'on cherche désespérément une étincelle d'espoir. Malgré tout, l'ensemble reste crédible et le ton n'est en aucun cas mélodramatique.

La relation mère-fils est mise en avant dans cette histoire où la plume de William Boyle m'a complètement embarquée dans le quotidien de ces deux êtres brisés qui espèrent des jours meilleurs.

Si j'ai été prise d'empathie pour Erica, je n'en ai eu aucune envers Jimmy, un personnage désagréable et ingrat avec sa mère alors que celle-ci ne demande juste qu'un peu d'affection.

D'autre part, je suis restée peu convaincue par la rencontre fortuite avec Franck qui tente de renouer le lien entre Erica et son fils même si celle-ci a au moins le mérite d'éclaircir quelque peu le récit.

Dans ce roman sombre et accablant, William Boyle nous dépeint avec justesse et mélancolie le quotidien d'une famille américaine ordinaire qui n'a pas été épargné par la vie. Une lecture intense à déconseiller en période de déprime.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Tristesse, solitude, tristesse, solitude, ad lib...

Y a-t-il un brin d'espoir à Brooklyn ?

Erica supporte quasi seule la convalescence de son père, grabataire et irascible, tandis que sa soeur, Jeannie la hippie s'occupe de son mari malade et, que Jimmy, le fils qu'Erica a eu avec Eddy (homophobe, décédé dune tumeur au cerveau), homosexuel, traîne de partenaire en bar. Elle est seule, irrémédiablement seule, à tout assumer, à tout regretter, à tout rater, notamment ses rapports avec la seule famille qui lui reste.
Jimmy, son fils, est seul, désespérément seul, dans son homosexualité (son père n'a jamais fait que le brimer), dans ses relations avec autrui en mode squatteur, dans son rapport avec sa mère...

Et c'est parfois pesant.

Toute cette solitude.

Toute cette tristesse.

Toute cette nostalgie de ce qu'on croit avoir été le bonheur (Erica est-elle à ce point aveugle pour prétendre qu'Eddie a aimé son fils homo alors qu'elle a eu sous les yeux toutes les preuves du contraire ?) , de ce qu'on imagine devenir le bonheur (vivre en SDF aux crochets de vieux potes).

Etrange roman, fort bien écrit au demeurant (et sans doute très bien traduit) qui distille tellement de gris qu'on ne sait plus au final si ça agace ou pas, si on a envie de secouer la mère et le fils pour les forcer à se regarder enfin.
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" Il savait que Nick lui manquerait alors encore plus désespérément. Pas à cause des baisers ni des caresses. Mais à cause de la conversation, de la compagnie, de ce qui l'empêchait de se sentir aussi seul qu'il se sentait à présent. Il n'était pas fait pour être célibataire. Il avait besoin de quelqu'un. Ne pas avoir d'amour, c'était se sentir oublié, totalement vide et totalement seule. "

Jimmy est de retour chez sa mère, dans un piteux état, le coeur brisé, fauché, déprimé, et toujours alcoolisé. Et hélas, ce n'est pas l'ambiance familiale qui va l'aider à remonter la pente.

" Ça l'avait toujours étonné. À jeun, il passait son temps à se plaindre de la laideur généralisée. Ivre ou avec la gueule de bois, le monde lui semblait d'une beauté parfaite, et il n'y voyait qu'un défaut, lui-même; "

Il y retrouve son grand-père de retour d'un sejour à l'hopital qui tyrannise sa mère Jessica. Sa mère, elle-même au bout du rouleau, épuisée, mais ravie de retrouver son fils qu'elle avait cru perdu. Pas simple pour chacun de recoller les morceaux quand tout est à ce point brisé.

L'histoire d'une famille malmenée par la vie, poursuivie par la malchance avec une matriarche qui refuse de baisser les bras, dans une ville qui ne dort jamais.

" Un New-Yorkais qui a quitté sa ville a l'impression, à chaque fois qu'il y revient, de retrouver le New York des mauvais films, au rythme tout ce qu'il y a de plus faux, à la monstruosité artificielle. Il avait toujours pensé que la noirceur de New York était délibérée, et il lui semblait maintenant que le nouvel aspect ensoleillé de la ville devait lui aussi correspondre au choix de quiconque tirait les ficelles.

Tout ce bruit venant de la rue. un coup de klaxon, peut-être. (...) Les taxis qui se déplaçaient avec une précision digne d'un jeu vidéo. Les gens aux épaules voûtées, les gens aux beaux vêtements, les gens dont l'ombre était gravée dans le trottoir."



Malgré la noirceur de l'histoire, point de pathos ni de déprime à l'horizon pour le lecteur. Au contraire, William Boyle décrit avec sensibilité les différents sujets de cette histoire. Qu'il s'agisse de solitude, de désespoir, de vieillesse, d'addiction, de la famille,du manque d'amour ou même de l'homosexualité, tout y est dépeint de manière mélancolique sans superflu. Un beau portrait d'une mère courage dans ambiance sombre, une femme qui se sacrifie pour ses hommes, père et fils qui ne sont pourtant pas tendres avec elle.

Un roman brillant, une plume enivrante, une histoire étourdissante et touchante.

Tout est brisé mais toujours debout même si l'équilibre est fragile, tout comme New-York, souvent brutalisée, mais toujours battante.
Lien : https://dealerdelignes.wordp..
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Elena habite Brooklin, son père sort de l'hôpital et ne veut pas aller dans une maison de convalescents, son fils est parti à Austin et ne lui donne pas de nouvelles, sa soeur occupée avec un mari malade ne lui est d'aucun secours. Elle a perdu sa mère et son mari. Elle se débat dans les problèmes. Jimmy son fils se fait larguer par son petit ami et Erica l'accueille. Elle va essayer de renouer le lien. Ce sont deux être paumés, mal dans leur peau et leurs relations sont difficiles.
C'est un livre qui ne respire pas la joie de vivre, on nage dans la grisaille de la vie des personnages. Les personnages sont cabossés par la vie mais on s'attache à eux malgré les problèmes rencontrés. Un bon livre.
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Aucun intérêt.
Personnages inconsistants, trame inexistante, livre absolument inutile.
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Oui alors là, c'était un choix de mode .... si je ne renie pas un certain intérêt à ce livre, je suis plus dans une période de recherche de style et c'est assez "moderne" pour paraitre fade comme écriture. L'histoire et l'angle d'approche sont assez intéressants, reste que je n'ai pas été porté par le style, et que j'ai lu bien meilleur dans cette collection.
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L'écriture est belle, sans conteste. La noirceur y est profonde et totale.
Les personnages sont très forts.
Erika tout d'abord. C'est une femme qui vient de passer les pires moments de sa vie, à veiller jusqu'à la mort deux êtres chers. Son mari, décédé d'une tumeur au cerveau et sa mère, des suites d'une opération.
Son fils a arrêté ses études et est parti sans laisser d'adresse, sans donner de nouvelles.
Enfin son père, malade et âgé, quasiment impotent, a un caractère hargneux, à la limite de la méchanceté et du harcèlement moral.
Jimmy, lui, a souffert du rejet de son père à l'annonce de son homosexualité. Alcoolique, dépressif, il n'a plus ni ami, ni toit, ni argent. Dans une impasse, il est obligé d'appeler sa mère à l'aide et de retourner chez elle.
Alors pourquoi je n'ai pas accroché à ce roman ?
Beaucoup trop déprimant pour moi. Même si j'aime la noirceur, j'ai besoin d'une petite lueur, quelque part. Et ici, tout est sombre, triste et sans espoir. Dans ce roman, votre empathie doit être exercée au maximum et j'ai atteint mes limites.
Je retiens cependant l'écriture et le style, particulièrement travaillés.
Pour les amateurs de drames.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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