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Gros coup de coeur pour ce roman et son histoire tragique.

On ne peut que saluer la démarche de l'autrice de tirer de l'oubli un épisode aussi tragique que méconnu de l'Histoire : les « femmes de réconfort », de jeunes filles coréennes enlevées par les soldats japonais (qui occupent le pays pendant la première moitié du XXe siècle) pour être des prostituées au service de l'armée. A travers l'histoire d'Hana, haenyeo (plongeuse de l'île de Jeju) kidnappée à l'âge de 16 ans en 1943, et de sa soeur Emi, qui, en 2011, à 77 ans, cherche à retrouver son aînée disparue, Mary Lynn Bracht nous fait vivre tous les aspects de ce crime de guerre, ainsi que ses conséquences. En effet, le Japon n'a reconnu que très récemment sa responsabilité suite aux témoignages de survivantes et à de nombreuses manifestations hebdomadaires…

Ce livre nous bouleverse d'autant plus qu'il est très bien écrit et construit. Les deux héroïnes (et tous les personnages de manière générale) sont extrêmement attachantes et paraissent réelles, on a véritablement l'impression de vivre toutes ces scènes à leurs côtés. J'aime beaucoup l'alternance des points de vue (avec à chaque fois un chapitre qui se passe en 1943 avec Hana, et un en 2011 avec Emi), qui contribue à nous donner encore davantage envie de tourner les pages et de savoir ce qu'il va arriver ensuite. le style est fluide et l'autrice a un talent pour faire ressortir les émotions – et nous les faire ressentir.

Un petit bémol est la fin selon moi assez peu réaliste, mais cette conclusion est tellement émouvante que cela n'a pas changé mon opinion sur le roman. Il fait partie de ces lectures marquantes qui contribuent à changer notre perception du monde et de l'Histoire.
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J'ai été marquée par ce livre. J'ai beaucoup aimé aborder la seconde guerre mondiale du point de vue des Coréens. Ça m'ouvre des horizons et me permet de comprendre la globalité de cette époque de notre histoire récente.
Le sort d'Hana m'a rendue tellement triste. Quelle cruauté d'enlever des filles, des jeunes femmes et des femmes pour les soumettre ainsi aux soldats dans l'espoir de leur donner des forces pour combattre l'ennemi.
Dès les premières lignes j'ai été happée par la double histoire d'Hana et de sa soeur Emi. J'ai admiré le courage d'Hana. Son énergie de vie lui permet de supporter tout ce qu'elle subit. Quelle force de caractère.
J'ai été d'autant plus touchée par l'histoire que j'ai visité la Corée du Sud et l'Ile de Jeju en juin 2017. J'ai par conséquent vu un des endroits où ces femmes plongent. En lisant, je voyais des images de notre séjour.
Je reste attirée par la littérature japonaise et en même temps, une part de moi me rappelle que certains soldats japonais ont fait subir des horreurs aux femmes. Une autre me dit que c'est malheureusement le cas dans la plupart des guerres et ça me désole.
Une lecture certes dure et très enrichissante sur le plan historique.
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Ce roman présente de grandes qualités.
La première est le devoir de mémoire. Un chapitre atroce de l'Histoire y est retranscrit et ce livre lève le voile sur l'odieux commerce qui a été opéré à l'arrière des lignes japonaises.
Le destin des femmes réduites à l'esclavage sexuel méritait de sortir de l'ombre et cela justifie en soi l'existence de ce roman.
La mise en avant de la tradition des haenyeo est également judicieuse. Je ne connaissais pas du tout leur existence et mettre en rapport les deux histoires permet vraiment de les enrichir mutuellement.
Pour le reste, je n'ai été que moyennement convaincue. le style n'a rien de remarquable, la narration est assez lente et très répétitive. Les personnages ne me sont pas apparus comme attachants et pour tout dire assez peu crédibles. Dans la postface, l'auteure explique qu'elle est tombée amoureuse de son personnage de fiction et ça se sent.
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Hana et Emiko....deux soeurs coréennes parmi des milliers de femmes à être victimes, chacune à leur façon de l'horreur guerrière, de la domination masculine, de l'esprit patriarcal qui depuis la nuit des temps exalte la suprématie du mâle et son besoin de conquête et d'asservissement....victimes de choix et toutes désignées puisque considérées de sexe faible !
L'une sera esclave sexuelle et femme de réconfort à 16 ans, l'autre mariée et engrossée de force à 14 ans.
Torturées, violées, bafouées, humiliées, souillées, dépouillées, spoliées, mutilées, assassinées, on n'en finit pas d'imaginer le calvaire de ces gamines et jeunes femmes privées à jamais d'avenir, espoirs et rêves saccagés, corps et coeurs piétinés pour exalter, au nom d'illusoires utopies, politiques et religieuses, la virilité des soldats...
Prétexte facile pour donner libre cours à leur violence. exutoire à leur sadisme et pire que tout, avec la bénédiction des institutions....
Si ce livre ne présente qu'un intérêt relatif d'un point de vue strictement littéraire, il a le mérite de rappeler ces victimes à nos mémoires....en matière de barbarie, la politesse des mots n'existe plus.
Et quand je pense à tout ce qui se passe aujourd'hui en Afrique, en Arabie, en Inde, partout sur cette terre ... je me demande combien de livres il faudra écrire encore pour que les bourreaux soient punis à la mesure de ce qu'ils détruisent.
Et je ne décolère pas !! LE VIOL EST UN CRIME !
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Hanna et Emi sont des filles de la mer, elles plongent de générations en générations pour ramener à la surface des produits qu'elles iront vendre afin de survivre. Mais un jour la guerre les rattrape et leur famille éclate. Hanna intègre une maison close où les soldats viennent satisfaire leurs désirs les plus bestiaux. Des années plus tard Emi tente de rétablir ses souvenirs pour livrer son histoire à sa fille.

Un livre fort et intense, dur et sombre, du courage, de l'amour, de la haine, des sentiments qui s'entremêlent pour un roman d'une grande profondeur mais terrible parfois sur ce que traverse Hanna mais qui malgré tout ne lâchera rien pour survivre. J'ai beaucoup aimé ce roman qui ne m'a pas laissé indifférente mais à ne pas lire quand on n'a pas le moral c'est clair.
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Dans Filles de la mer nous suivons deux soeurs, Hana et Emi, à deux époques différentes. Hana en 1943 et Emi de nos jours. Ces soeurs sont séparées et nous découvrons avec horreur un pan de l'Histoire peu connue qui fait partie de la Seconde guerre mondiale, celui de femmes coréennes kidnappées et violées par des soldats japonais. Ce que vit Hana est insoutenable à plusieurs moments du livre (Trigger Warning!) Mais elle a une telle force de caractère que l'on ne peut qu'avoir une immense empathie et du respect pour elle.
L'histoire d'Emi est rattachée à sa soeur mais c'est surtout une grand-mère qui se souvient de son enfance passée aux côtés de sa mère, sans sa soeur… ses secrets envers ses proches, son envie de savoir ce qu'il s'est passé, découvrir la vérité, se souvenir…
Ce roman est important car historiquement très intéressant et traite d'un sujet peu développé, celui des « femmes de réconfort « . Il est très bien écrit et l'alternance des deux personnages rend le récit dynamique et très fluide. J'ai adoré Hana, son courage, sa détermination.
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Hana est une haenayeo, une fille de la mer. Avec sa mère, elle plonge chaque jour pour pêcher et faire vivre sa famille. Les haenayeo sont des plongeuses hors pair, des femmes indépendantes. Alors que la Corée est annexée par les Japonais, Hana fait une rencontre un soir sur la plage qui va à jamais bouleverser son existence et celle de ses proches.

Ce livre retrace le terrible de destin d une jeune Coréenne qui comme des milliers d autres va être kidnappée pour servir de fille de réconfort aux soldats japonais. En parallèle de cette histoire, nous rencontrons Emi, une haenayeo qui vit en 2011 et est hantée par le passé.

J ai beaucoup apprécié ce roman qui raconte un pan assez méconnu de l Histoire. l'auteure fait passer de beaux messages à travers ses personnages, notamment celui du courage de raconter et le devoir de ne pas oublier. Hana et Emi sont deux personnages attachants qu on aimerait aider et serrer dans nos bras.

J ai trouvé les notes en fin d ouvrage très édifiantes. Cela permet d aller plus loin que la fiction et de nous interroger plus largement. Les femmes en temps de guerre connaissent souvent, elles aussi, des destins tragiques.
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Lorsqu'Emi est née sur l'île de Jeju en Corée, elle a pris une place immense dans le coeur de sa grande soeur, Hana. Quelques années plus tard, en 1943, c'est pour la protéger qu'elle se sacrifiera, se laissant enlever par un soldat japonais afin qu'il ne capture pas Emi. Âgée de 16 ans, violentée, violée, séquestrée, elle deviendra l'une des nombreuses esclaves sexuelles (appelées alors "femmes de réconfort") que l'armée japonaise mettait à disposition de ses soldats envoyés au front.
Le roman alterne les chapitres dans lesquels nous découvrons l'épopée infernale d'Hana, sa force inouïe et sa capacité à ne jamais perdre espoir, et ceux dans lesquels, en 2011, une Emi vieillissante, qui n'a jamais oublié sa soeur se rend à Séoul où vivent ses enfants. Des manifestations pour la reconnaissance des crimes de guerre du Japon y sont régulièrement organisées. La perspective de retrouver la trace d'Hana est ténue mais pour rien au monde Emi n'y renoncerait.
Puisant dans la puissance de leurs souvenirs, de leurs destinées, de leurs rêves mais aussi de leurs hontes, Mary Lynn Bracht nous entraîne vers un pan d'Histoire qui, pour ma part, m'était inconnu. Loin de se contenter de cela, elle met aussi la lumière sur les haenyeo de l'île de Jeju dont font partie Hana et Emi. Ces plongeuses à la détermination exemplaire, portent en elles bien plus que la tradition de leur métier. Indépendantes financièrement, elles sont un fleuron féministe au sein d'une société historiquement patriarcale.
Le souffle du récit nous emporte également jusqu'au beau milieu des steppes de Mongolie dans le quotidien d'une famille tout aussi touchante que celle des deux soeurs.
"Filles de la mer" se lit très facilement, notamment par sa tendance à pencher davantage vers l'action que vers le contemplatif. Pour autant, c'est l'émotion qui y occupe une place prépondérante pour le meilleur comme pour le pire. C'est un roman qui a énormément de qualités mais qui ne fait pas trop dans la nuance. Certains lecteurs regretteront donc peut-être un choix de personnages trop manichéens. Me concernant, au vu de ce qui est dénoncé, c'est un parti pris qui ne m'a pas du tout dérangée à la lecture.
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Dans "Seconde Guerre Mondiale" il y a "mondiale". Notre regard centré sur notre continent a focalisé notre culture générale sur l'histoire de l'Europe, et le soft power d'Hollywood y a ajouté celles des US.A. Et souvent je regrette qu'au travers les médias et de l'enseignement scolaire on ne nous donne pas plus d'ouverture sur le reste du monde, ce qui masque le fait que, entre autres sujets, les horreurs de la guerre n'ont pas marquées que le seul continent européen.

Avec "Filles de la mer" Mary Lynn Bracht nous donne cette ouverture et nous permet de découvrir le destin des jeunes Coréennes enlevées pendant la Seconde Guerre mondiale par les Japonais (comme dans d'autres pays d'Asie) et envoyées sur le continent pour servir de "femmes de réconfort" aux soldats japonais. Un terme bien soft pour décrire les souffrances endurées par ces jeunes femmes, des enfants parfois, soumises aux traitements les plus abjects pour le plaisir et le moral des troupes japonaises.

Un livre bouleversant, de ceux qu'on ne peut plus lâcher une fois qu'on a lu la première page. On suit le parcours de deux soeurs, à 70 ans d'intervalle. En 1943, pour protéger Emi sa petite soeur de 9 ans, Hana se laisse capturer par des soldats japonais tout en ayant conscience de ce qui l'attend. Elle a 16 ans et est membre des haenyeo, ces filles de la mer, pêcheuses indépendantes de l'ile de Jeju. Elle va subir le sort des "femmes de réconfort", objets sexuels des soldats de Mandchourie. 70 ans plus tard sa petite soeur ne relâchera pas ses efforts pour tenter de retrouver cette grande soeur qui s'est sacrifiée pour elle.

On navigue entre les deux époques, entre la Mandchourie de 1943 et la Corée du sud de 2011. Les chapitres alternent le destin de Hana dans ces bordels organisés par l'armée japonaise pour ses soldats et ce mercredi de décembre 2011 qui marque la 1000e manifestation devant l'ambassade du Japon à Séoul pour réclamer reconnaissance et réparation pour ces milliers de femmes suppliciées.

L'écriture est dynamique, fluide, rythmée. Bien qu'abordant un sujet très douloureux qui reste un tabou tant pour les Coréens que pour le Japon, c'est un roman qui se dévore d'une traite. Les mots sont sobres et précis. L'auteure y décrit le supplice de ces femmes mais le ton n'est pas larmoyant, tant dans l'évocation des souvenirs d'Emi que du parcours de douleurs de Hana. Il est au contraire tout en nostalgie en compassion, en sensibilité. Mary Lynn Bracht y dresse des portraits de femme fortes, courageuses, dignes, qui ont traversé les épreuves et la violence des hommes au cours de deux guerres, l'une mondiale, l'autre civile.

Grâce à ce très beau roman j'ai appris que depuis 2016, la pratique des Haenyeo fait partie du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, reconnu par l'Unesco. J'ai aussi et surtout découvert tout un pan de l'Histoire que j'ignorais, et un peuple très attachant.

Un très beau premier roman. Un de mes coups de coeur de lecture pour cette année 2020. Merci aux lectrices et lecteurs de Babelio dont les chroniques m'ont donné envie de partir à la rencontre de ces femmes exceptionnelles.

Ne passez pas à coté de cette lecture !
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Voilà longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi émouvant. Un drame familial, un drame tout court.
Je connaissais déjà cette partie sombre de l'Histoire, et la lutte entre la Corée et le Japon (toujours en cours) concernant la reconnaissance de ces crimes de guerre faits aux femmes, ces "P Houses" et dénoncés par Kim Han Sun en 1991, début de la polémique.
Filles de la Mer n'est pas un témoignage en tant que tel, mais une fiction qui en reprend le but et donne la voix à toutes ces femmes dites poliment "de réconfort" pour ne pas dire "esclaves sexuelles".
J'ai beaucoup aimé la sensibilité de la plume, ce rapport omniprésent à l'océan. La construction du roman entre 1943 et 2011, l'alternance entre Emi et Hana est vraiment parfaite, et tient le lecteur en haleine. J'ai dévoré le livre, n'avais qu'une hâte: savoir ce qu'Hana était devenue... J'ai détesté Morimoto bien sûr et rêvais de l'étriper moi-même.
Petit bémol sur l'épilogue, je ne vais pas spoiler, mais concernant Hana et l'action finale entre les Mongols et les russes, je ne trouve pas très crédible.
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