Tout comme les atrocités évoquées par
Ken Liu dans "
L'homme qui mit fin à l'histoire", l'odieux système des femmes de confort ne m'était pas inconnu.
Juliette Morillot l'avait d'ailleurs magistralement illustré dans "
Les orchidées rouges de Shanghai" il y a quelques années. Mais que voulez-vous,
Juliette Morillot écrit en Français et n'a sans doute pas bénéficié de la diffusion de
Mary Lynn Bracht.
Bon on se calme maintenant, "
Filles de la mer" ça donne quoi cher Rotsen?
Je vais sans doute me faire huer car le livre semble plébiscité ici mais, si j'ai apprécié "
Filles de la mer", je le trouve néanmoins très fabriqué, trop peut-être.
Le choix de l'origine haenyeo des deux personnages principaux enrichit le récit d'une touche ethnologique intéressante certes, mais le sujet est très en vogues ces temps-ci.
La technique narrative, usant du récit à deux voix et alternant les chapitres sur deux époques pour un happy ending capillotracté est parfaitement huilée mais sans grande originalité.
L'intérêt principal du livre selon moi réside dans la mise en évidence de cette "complicité de la honte" qui a contribué à l'occultation de ces exactions criminelles pendant des décennies. Il me faut aussi mettre au crédit de l'auteure l'évocation des terribles répressions anticommunistes avant et pendant la guerre de Corée encore trop peu souvent commentées.
Un livre donc très calibré mais qui contribue à nous prémunir contre l'érosion mémorielle.