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Un livre magnifique et bouleversant dont il émane une force incroyable. Pour un premier roman, c'est une réussite totale selon moi : l'histoire est très prenante (impossible de le lâcher, ce qui m'a presque valu une nuit blanche), les sentiments des personnages sont décrits à la perfection, nous nous attachons rapidement à eux, et le style de l'auteure est fluide et agréable.
De plus, ce roman permet de dénoncer des faits historiques trop peu abordés (les femmes de réconfort pendant la deuxième guerre mondiale, mais aussi des massacres etc). La littérature est une réelle arme, elle a une force incroyable pour faire connaître au plus grand nombre les tragédies du passé, elle permet de rendre hommage aux victimes et surtout de ne pas oublier.
Mais revenons-en à l'histoire en elle-même. Mon format favori est là : deux époques, deux femmes dont le destin est lié, des secrets, des non-dits et la recherche de la vérité.
Hana, le personnage principal, est une femme impressionnante et courageuse. Elle doit affronter tellement de choses, mais elle reste forte quoiqu'il arrive. Il n'y a d'ailleurs aucun temps mort dans la narration, nous enchainons les péripéties et les rebondissements.
J'ai beaucoup aimé aussi découvrir le métier d'haenyeo, ces femmes plongeuse sur l'île de Jeju en harmonie totale avec la mer et avec la nature.
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J'ai trouvé ce roman passionnant, il m'a fait découvrir tout un pan de l'histoire coréenne que je connaissais pas. J'ai aimé l'histoire, construite sur 2 périodes (1943 et 2011) et deux personnages (Hana et Emi), avec un vrai souffle romanesque. J'ai eu peur avec Hana lors de son enlèvement et ai été écoeurée par le comportement des soldats japonais. J'ai découvert avec stupeur la vie d'Emi qui bien qu'ayant, grâce à sa soeur, échappé aux soldats japonais, n'a pas connu non plus une existence très réjouissante. J'ai essuyé quelques larmes tout au long de ce récit bouleversant que j'ai lu d'une traite. Un livre à lire assurément, pour ne pas oublier ce que les hommes sont capables de faire en temps de guerre. Merci à netgalley et à l'éditeur pour cet envoi en avant première.
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Tout comme les atrocités évoquées par Ken Liu dans "L'homme qui mit fin à l'histoire", l'odieux système des femmes de confort ne m'était pas inconnu.

Juliette Morillot l'avait d'ailleurs magistralement illustré dans "Les orchidées rouges de Shanghai" il y a quelques années. Mais que voulez-vous, Juliette Morillot écrit en Français et n'a sans doute pas bénéficié de la diffusion de Mary Lynn Bracht.

Bon on se calme maintenant, "Filles de la mer" ça donne quoi cher Rotsen?

Je vais sans doute me faire huer car le livre semble plébiscité ici mais, si j'ai apprécié "Filles de la mer", je le trouve néanmoins très fabriqué, trop peut-être.
Le choix de l'origine haenyeo des deux personnages principaux enrichit le récit d'une touche ethnologique intéressante certes, mais le sujet est très en vogues ces temps-ci.
La technique narrative, usant du récit à deux voix et alternant les chapitres sur deux époques pour un happy ending capillotracté est parfaitement huilée mais sans grande originalité.

L'intérêt principal du livre selon moi réside dans la mise en évidence de cette "complicité de la honte" qui a contribué à l'occultation de ces exactions criminelles pendant des décennies. Il me faut aussi mettre au crédit de l'auteure l'évocation des terribles répressions anticommunistes avant et pendant la guerre de Corée encore trop peu souvent commentées.

Un livre donc très calibré mais qui contribue à nous prémunir contre l'érosion mémorielle.



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Les critiques élogieuses sur Babelio et de proches m'a vivement incité à lire cet ouvrage. Mon attente était donc grande. Malheureusement dans ce cas, soit c'est la confirmation, soit la déception.
Dans mon cas, ce n'est pas l'entousiasme total. Pourtant j'ai beaucoup appris sur cette période en Asie, sur la situation de ces femmes devenant des esclaves sexuelles, sur ces vies ou plutôt survies insoutenables. C'est d'ailleurs la partie concernant Hana qui m'a fait poursuivre la lecture. Les chapitres concernant Emi, 60 ans plus tard, m'ont permis des pauses entre deux chapitres très durs de Hana. ils expliquent aussi d'une certaine manière l'impossibilité de raconter la dureté de sa vie à ses proches. Donc instructif.
De même l'écriture de Mary Lynn Bracht est belle, j'ai d'ailleurs noté plusieurs citations, mais je n'ai pas réussi à m'investir dans cette lecture autant que je l'aurai imaginé. Peut,être ai-je tout simplement lu trop de livres sur les maltraitances faites aux femmes cette année... Mais c'est un livre à lire pour ne pas oublier et ne pas reproduire tant d'horreurs.
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Ce livre est vraiment extrêmement dur d'autant plus qu'à travers l'histoire d'Hana, c'est l'histoire de milliers de femmes coréennes qui est racontée.
Il y a une alternance de chapitres entre Hana et sa soeur Emi.
En 1943, Hana et sa mère sont des haenyeo, des femmes qui plongent en apnée dans les eaux profondes pour y récolter les coquillages qui font vivre la famille. Emi, la petite soeur, trop jeune pour participer, surveille les seaux sur la plage.
A cette époque, le Japon occupe la Corée et les soldats japonais ont pour habitude d'enlever les jeunes hommes coréens pour les envoyer au front en Chine et les jeune fille pour en faire des "femmes de reconfort", comprendre des prostituées recevant à la file toute la nuit les soldats japonais en permission.
Quand Hana voit des soldats s'approcher de l'endroit où se cache Emi, elle n'hésite qu'une seconde et se sacrifie. Seule à être remarquée par les soldats, elle est immédiatement enlevée.
Tout au long des chapitres, on suit le parcours d'Hana en se demandant jusqu'où peut aller l'horreur.
En parallèle, dans les années 2000, on suit une Emi au crépuscule de sa vie, qui profite d'une visite à ses enfants pour participer à des manifestations visant à exiger que le Japon reconnaissent les exactions commises contre les coréens et surtout les coréennes pendant l'occupation.
Sa vie n'a guère été plus facile que celle d'Hana car après que le Japon se soit retiré, la guerre de Corée et les attaques contre ceux jugés "communistes" à prit le relais. Par bribes, Emi nous raconte ce qu'il s'est passé durant toutes ces années et comment elle n'a jamais désespérée de decouvrir ce qui été arrivé à sa soeur.
A travers l'histoire des deux soeurs, sans que chacune ne connaisse celle de l'autre, le roman dresse presque un témoignage des survivants de cette époque troublée.
On ne peut pas sortir de ce livre sans avoir le coeur serré pour Hana, Emi, et tous ces anonymes qui sont morts parce qu'une nation s'est crue au dessus d'une autre.
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Ce livre m'a beaucoup plus parce que l'on y découvre l'histoire douloureuse de la Corée en général et de l'île de Jeju en particulier. Dans cette île les femmes plongent en apnée pour pêcher tandis que les hommes le font en bateau. Leurs vies vont être bouleversées par l'invasion des Japonais puis la partition de la Corée qui va entraîner des événements révoltants comme celui des “femmes de réconfort” mais aussi les mariages forcés. Leur paradis est mort.
La vie des haenyos est très dure : plonger dans une eau froide sans aucune protection n'est pas sans risque cependant c'est compensé par la beauté du paysage et la solidarité entre les plongeuses. Et les femmes sont très fières de ce travail qui leur assure l'indépendance.

C'est aussi une histoire d'amour sororal. Pour protéger sa jeune soeur de 9 ans Emiko, Hana 16 ans, va au devant de soldats japonais qui l'enlèvent avec d'autres jeunes filles et l'emmènent loin de son île dans des conditions difficiles dans le bateau et dans le train, où certaines sont “étrennées” comme le sera Hana par le caporal qui l'a enlevée. Elle vivra beaucoup d'horreur sans jamais céder au désespoir.
Mais si Hana a évité à Emi une vie de prostitution, malheureusement la vie de celle-ci ne sera pas non plus facile. Elle connaîtra entre autres un mariage forcé avec un policier venu du nord de la Corée qui a perdu sa famille et veut en recréer une, ce qui constitue aussi une lutte contre les communistes.
Ce qui me frappe, c'est que c'est deux hommes, le militaire et le policier ont tous les deux souffert, leurs femmes et enfants ayant été tués, mais qu'ils sont incapables de voir la souffrance des autres et en particulier des femmes.
Le livre donne la parole alternativement aux deux femmes, à Hana lors même des événements en 1943 et à Emiko qui revient sur sa vie en 2011.

Dans les guerres les femmes en plus des autres souffrances, sont souvent utilisées sexuellement. Longtemps les victimes de l'armée japonaises se sont tues, ce n'est qu'en 1991 que Kim Hak-sun a osé témoigner suivie de quelques autres.

A lire.
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Je ne peux qu'acquiescer aux nombreux éloges sur ce roman, déjà décrits par les Babelionautes. Vous connaissez ce sentiment où quand la première page est lue, les autres doivent absolument suivre ? Quels que soient l'heure ou l'endroit. Je savais que ce roman basé sur des faits réels allait me remuer, me marquer et m'embarquer pour tenter de voguer le plus loin possible vers la liberté de ces 2 filles de la mer. Mais à quel point ? Ça m'a coupé le souffle.

Pourtant, le style n'est pas inédit, on voyage entre Hana de 1943 et Emi de 2011, c'est une écriture connue et fonctionnant bien. le résumé révèle la dureté de cette lecture. Alors comment j'ai pu me laisser emporter ? Hana et Emi ne vous laisseront pas indifférents, elles m'ont bouleversée sous différents angles. 2 soeurs fières de leurs origines mais qui ont été brisées par les guerres, les morts et surtout, les hommes. En avançant dans la lecture, on se sent d'abord proche d'Hana, la Grande Soeur, la sacrifiée, celle qui en perdra même son nom mais qui s'accrochera à son souffle de vie et qui se battra jusqu'au bout. Un destin effroyable. Puis, au fur et à mesure, quand le passé remonte à la surface, Emi va gratter le peu de barrière que j'avais tenu tant bien que mal pour Hana. L'émotion prend à la gorge et voilà comment je me retrouve le jour de ma fin de lecture à aller l'acheter de nouveau pour l'offrir.

Un roman qui prend aux tripes et dont on n'en ressort pas indemne. Un de ceux qu'il faut lire car ce pan de l'Histoire reste méconnu. Un roman qui fait donc partie de mes Must et qui vaut bien sa note.
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Tentée par ce récit qui raconte une partie sombre de l'histoire de Corée, sous l'occupation japonaise, je suis entrée dans ce livre avide de découvrir un pays et une culture que je ne connaissais pas du tout. Et à ce niveau je n'ai pas été déçue du tout.
L'univers des haenyo, plongeuses exclusivement féminines est très bien décrit. Et on retrouve également un sens du devoir propre au pays d'Asie.
Par contre j'ai été plus mitigée par le récit des souffrances de ces femmes de réconfort. On retrouve encore une fois l'utilisation du sexe des femmes comme arme de guerre, et les conséquences que cela implique au niveau de leurs familles.
On sombre dans le sordide, et on y reste un peu trop pour moi. Même dans la vie de la petite soeur, au terme de sa vie, il y a très peu d'espoir.
Cette lecture était peut-être trop proche de Bakhita, ce qui expliquerait le trop plein que j'ai ressenti.
Cependant ça reste une découverte très intéressante.
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Après avoir vu pas mal de K-drama, je me suis dit que c'était l'occasion de me plonger dans la littérature coréenne et de m'intéresser plus particulièrement à l'histoire du pays. Je me suis donc laissée tenter par "Filles de la mer" de Mary Lynn Bracht. Et quel livre...

On y suit la vie de deux soeurs vivant sur l'île de Jeju où elles font partie des haenyeo (ces plongeuses dont le savoir se transmet de mère en fille). Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, Hana va se sacrifier pour sauver sa petite soeur et ainsi devenir une "femme de réconfort", une expression ignoble pour parler d'esclavagisme sexuelle. Au cours des pages, nous allons donc suivre Hana et les violences qu'elle subit tous les jours... En parallèle, nous accompagnons Emi (la petite soeur) dans ses recherches pour retrouver sa soeur des années plus tard ; celle-ci pointe alors une autre injustice à savoir la lutte pour que ce crime de guerre soit reconnu.

Je ne connaissais pas du tout cette partie de l'Histoire et la réalité m'a frappée de manière crue... Ce livre prend aux tripes, il génère une colère sourde, douloureuse comme un cri du coeur. C'est avec beaucoup d'émotions que je l'ai lu et que je le conseille aussi dur soit-il.
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Un très beau roman qui ouvre le voile sur les haenyeo, femmes plongeuses coréennes, qui se transmettent la tradition et les techniques de pêches de mères en filles..On suit les destins de Hanah enlevée par les japonais en 1943 pour devenir une « femme de réconfort » pour les soldats en Mandchourie et de sa soeur Emi, à l'aube de sa vie, hantée par l'enlèvement de sa soeur, dont la vie sous occupation japonaise puis au miment de la guerre de corée n'est guère plus enviable.
Hanah c'est le symbole de la femme courage, qui ne cessera de lutter pour sortir de sa condition, qui pliera mais ne cèdera rien de sa fierté aux hommes qui l'ont exploitée. Emi, est l'incarnation de la résilience, soumise au poids des traditions, mais qui au fond d'elle-même a toujours gardé de l'espoir.Ce sont deux magnifiques portraits de femmes, auxquelles je me suis attachées, portée par l'écriture sensible et pleine de force qui emmène le lecteur au plus près des personnages, de leurs pensées, de leurs ressentis. le 3ème personnage est la Corée, pays exploité par les japonais, puis écartelé entre les USA et l'URSS sans que personne ne demande l'avis de son peuple. Beaucoup de force.s dans ce récit basé sur des faits réels (femmes de réconfort / haenyeo…)
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