Chroniques martiennes

Inclassable, original et résolument moderne, Ray Bradbury nous entraîne dans un monde jadis sublime subissant les affres de la colonisation. L'oeuvre surprend de par sa forme, un ensemble de nouvelles classées dans l'ordre chronologique qui nous fait avancer dans la conquête de Mars. On passe par tous les registres, du délicieusement absurde et comique jusqu'à l'amertume et la nostalgie. Comme les martiens sont télépathes, voire empathes, de nombreux jeux sont mis en place sur la perception de l'autre et l'altérité. le livre laisse cependant un sentiment de tristesse tant dans son déroulement laisse entrevoir le tragique.
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Entre 1999 et 2056, Mars est méthodiquement envahi par des Terriens parfois cruels, parfois naïfs, parfois nostalgiques ou parfois admiratifs. Ils n'ont guère le choix car il leur faut quitter la terre. Noirs, Blancs, Métis...Tout le monde a sa chance...
Le livre est constitué d'une série de nouvelles plus ou moins brèves mais toujours surprenantes. Un monde est découvert, un monde est saccagé, un monde se défend contre l'envahisseur...
Le temps a passé, c'est clair, depuis la première parution du livre mais celui-ci garde toute sa singularité et son éclat cristallin. Les Terriens qui ont conquis une planète où s'éteignait une civilisation qui avait su être brillante, n'y restent finalement pas, sauf une poignée.
Ce livre singulier et qui fait date a quelque chose de fascinant...

Les Martiens sont des Terriens comme les autres… Et ils auraient de quoi s'inquiéter d'une invasion extramartienne ; les extramartiens étant les Terriens, vous me suivez ? Dans les Chroniques Martiennes les rôles traditionnels sont inversés, ce n'est pas Mars Attack mais Earth Attack. A part quelques belles originalités, les Martiens sont exactement comme les Terriens, ils ont les mêmes vies, les mêmes sentiments, les mêmes réactions, rien de vraiment différent dans le comportement, ils sont juste doués de télépathie. Ces chroniques durent de 1999 à 2026. En 1999 Mars est encore une planète paisible, c'est cette année-là que des évènements étranges se produisent et que les extramartiens apparaissent à bord de leurs OVNI, des « fusées » comme ils les appellent.
Ray Bradbury utilise bien les ressources de l'imaginaire pour créer un style poétique, agréable à lire, surprenant et amusant. Un univers où l'on garde ses repères mais avec quelque chose d'étrange et de fascinant, tout à fait comme dans un rêve. Ces chroniques sont tour à tour poétiques, oniriques, humoristiques, fantastiques et toujours un peu philosophiques avec pas mal d'allusions à l'histoire de l'Amérique : l'extermination des Amérindiens, la ségrégation raciale, les pionniers, la conquête de l'Ouest. Deux ou trois chroniques sont des sortes de westerns martiens. Mais toutes sont différentes, deux autres (intitulées La Troisième Expédition et le Martien) sont dans la même thématique que celle de Solaris. Bradbury montre ouvertement qu'il s'est inspiré de Poe, les émotions qu'il met en lumière sont les mêmes que celles des plus belles histoires de revenants de Poe : la difficulté à accepter la mort. Par ailleurs, dans la chronique intitulée Usher II, l'idée de Fahrenheit 451 est déjà préfigurée.
Nous sommes des spectres, la Terre a explosée dans une guerre nucléaire en 2005.

C'est la conquête de Mars imaginée grâce à des nouvelles, au départ indépendantes mais qui créent à l'arrivée une continuité pour un roman historique.
J'ai particulièrement apprécié deux choses dans cette oeuvre: Premièrement, Ray Bradbury a énormément d'imagination et ses courtes histoires sont toutes présentées avec des angles différents et des idées originales.
Deuxièmement, il ne sent jamais obligé de faire des jugements sur les comportements humains, et son oeuvre reste seulement de la science fiction sans message moralisateur.
Et ça fait du bien, d'imaginer le futur de l'humanité sans s'auto-flageller!
Même si la neutralité de l'auteur risque de réduire l'empreinte que ce roman laissera dans mon esprit.
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Un de ceux qui m'a fait découvrir la SF et l'aimer. Recueil de nouvelles qui sont intimement liées et font un roman de l'ensemble, ce texte très poétique est plus une réflexion sur le monde de l'époque (et notre monde actuel aussi ...) sur les génocides de peuplades inconnues (mort des martiens), la brutalité de la colonisation. Un très beau texte.

Autant j'avais hâte de lire ce livre, autant je partais avec quelques a priori. C'est que quelques personnes m'ont dit que la lecture avait été fastidieuse... Mais au final, j'ai plutôt bien aimé ma lecture. Bon, pas la lecture du siècle, mais une bonne lecture quand même. Et puis, j'ai apprécié le fait que Bradbury nous propose un recueil de nouvelles, mais qui se lisent très bien, avec ce fil conducteur, qui donne, au final, l'impression de lire un roman. J'ai apprécié le style, le propos, les personnages... Bref, un bon moment de divertissement. C'est quand même ça l'important, non ?

C'est l'histoire de la colonisation, du dépeuplement puis de la recolonisation de la planète Mars.
Ce grand classique de la science fiction est soi-disant un recueil de nouvelles mais les histoires s'enchaînent donc cela se lit comme un roman.
Dans un style limpide et décalé, avec des situations parfois drôles, Ray Bradbury nous conte l'inhumanité de terriens colonisateurs. Plus que jamais d'actualité, dans une conjoncture où l'on parle de bouleversements climatiques et de protection des ressources.
Excellent moment de lecture.

Selon moi il s'agit d'un recueil aux allures de dystopie qui exploite l'idée de la conquête Martienne par la race Humaine. Chacune de ces nouvelles est unique, certaines relèvent plus de la science-fiction, d'autre de l'anticipation, les points de vue du récit varient, … Ce qui donne un ensemble travaillé et très intéressant.
Cette oeuvre est très complète et regroupe un questionnement général sur l'évolution de l'humanité. Culture, société, progrès scientifique, émancipation des opprimés (ce dernier point est traité de manière bien trop simpliste mais on passera), colonisation et appropriation des terres, place de la religion et du culte etc.

C'est impressionnant le nombre de notion abordée en si peu de pages. de plus, l'ensemble est truffé de références littéraires plus plaisantes les unes que les autres.

La conquête de Mars vue par un des plus grands auteurs de Science Fiction. Un recueil de nouvelles plus inventives les unes que les autres, le tout écrit avec beaucoup de poésie et de sagesse.
Une réflexion presque philosophique sur les moeurs d'aujourd'hui projetées dans un ailleurs assez surprenant.
De beaux rêves dont l'homme n'est pas toujours à la hauteur.
Un livre superbe, mélange d'aventures et de rêves, de philosophie et de fiction.

J'ai découvert Chroniques martiennes après Un coup de Tonnerre. le choc a donc été moindre. Mais la lecture de ce recueil n'a fait que confirmer toutes les émotions vécues pour Un Coup de Tonnerre.

Le génie de Bradbury est de nous faire oublier que Mars ne peut abriter les nouvelles qu'il nous livre. Il le sait, mais il s'en moque.

Les Martiens prennent vie sous sa plume et nous y croyons. Au diable les certitudes sur la vie sur Mars. Bradbury nous éclaire. Nous guide.

Parmi les nouvelles, j'épinglerai celle sur cet astronaute errant au milieu d'installations inadaptées, jusqu'à ce qu'il en découvre qui lui conviennent. Et le lecteur découvre pourquoi ces installations conviennent à ce voyageur de l'espace. Je ne dévoile rien, je vous laisse découvrir cette chute, qui me remue à chaque relecture (et elles furent nombreuses).