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Citations sur Le secret de Lady Audley (162)

Je ne suis pas un homme romanesque, Bob, disait-il quelquefois, et je n'ai jamais lu dans ma vie une ligne de poésie qui fût pour moi autre chose qu'un assemblage de mots et de rimes ; mais, depuis la mort de ma femme, je suis comme un homme qui serait sur le rivage, où des falaises lui jetteraient de leur hauteur des regards menaçants, et où la marée montante submergerait lentement, mais inexorablement ses pieds. Elle avance plus près chaque jour, cette sombre et impitoyable marée ; pas en se précipitant sur moi avec grand fracas, mai en s'insinuant, en rampant et en glissant furtivement, prête à me passer par-dessus la tête quand je m'y attendrai le moins.
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...il n’y avait, dans ses manières, aucun des artifices futiles employés par les femmes qui désirent captiver un homme riche. Elle était si habituée à l’admiration de tous, petits et grands, que la conduite de sir Michael ne l’impressionna guère. De plus, il était resté veuf si longtemps qu’on avait abandonné l’idée qu’il se remarie jamais.
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Mon cher Robert,
Qu'il est cruel à vous de partir pour cet horrible Saint-Pétersbourg avant la saison de la chasse ! J'ai entendu dire qu'on perdait souvent son nez dans ce climat désagréable, et comme le vôtre a une certaine longueur,je ne saurais trop vous conseiller de rentrer avant que le véritable mauvais temps s'installe.Quelle sorte d'individu est ce Mr Talboys? S'il est très aimable,vous pourriez l'amener au château aussitôt que vous serez de retour de vos voyages.Lady Audley me demande de vous prier de lui apporter une parure de zibeline.Vous ne devez pas vous arrêter au prix, mais à ce qu'elle soit positivement la plus belle que vous pourrez trouvez. Papa est parfaitement absurde avec sa nouvelle femme, et elle et moi ne pouvons ,en définitive,nous accorder; non qu'elle soit désagréable avec moi ,car,bien loin de là,elle se rend ,autant que possible,agréable à tout le monde ;mais elle est incurablement puérile et sotte.
croyez-moi,mon cher Robert,
Votre affectionnée cousine,
Alicia Audley
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Une avenue de tilleuls,bordée de prairies,menait à la partie reculée d'une cuvette plantée d'arbres séculaires et couverte de luxuriants pâturages. Surmontant les hautes haies, les troupeaux de boeufs semblaient vous regarder passer avec curiosité , s'étonnant peut-être de votre présence en cet endroit dénué de tout chemin, à moins de vouloir aller au château.
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Évidemment, il était impossible que ces jeunes gens puissent voir les beaux yeux bruns de Clara sans devenir amoureux d’elle. Il était, par là même, impossible que Robert ne les déteste pas furieusement comme des rivaux impertinents et intrus. Il était jaloux de tout ce qui approchait sa bien-aimée.

Chapitre 41
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Phoebe Marks était assise au pied du lit, les yeux fixés sur la figure de son mari. Aucune expression de tendresse ne se lisait dans ses regards, mais une vive anxiété, terrifiée, qui montrait que c’était l’arrivée de la mort elle-même qu’elle craignait, plus que la perte de son mari. La vieille mère du malade faisait sécher du linge auprès du feu et préparait un bouillon que son fils ne prendrait probablement jamais. Luke Marks avait la tête appuyée sur un oreiller ; sa figure grossière était d’une pâleur mortelle et ses grandes mains inquiètes erraient sur la couverture. Phoebe lui avait fait la lecture, car une Bible était encore ouverte au milieu des fioles qui encombraient la table auprès du lit. Tout était propre et bien rangé dans la chambre ; le goût de l’ordre et de la régularité avait toujours été le trait distinctif du caractère de Phoebe.

Chapitre 39
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Il monta doucement et ôta son chapeau avant de se courber pour passer la porte basse de l’humble et rustique chambre. Il ôtait son chapeau en présence de ce paysan ordinaire, parce qu’il savait que la mort, cette terrible visiteuse, rôdait autour de cette pièce, impatiente d’être admise.

Chapitre 39
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Les bruits affreux qui s’échappent d’une pendule après minuit sont trop connus pour que je les décrive. Le jeune homme écoutait dans un silence impressionné le tic-tac monotone, pesant, qui semblait compter les dernières secondes de vie accordées au mourant et les voir fuir avec une satisfaction sinistre. Encore une minute de partie ! Une autre, une autre minute, semblait dire la pendule jusqu’à ce que Robert ait envie de lui jeter son chapeau dans l’espoir d’arrêter le son répétitif et mélancolique.

Chapitre 39
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Ne riez pas du pauvre Robert, parce qu’il était devenu hypocondriaque après avoir entendu l’horrible histoire de la mort de son ami. Rien n’est plus léger et plus fragile que ce point d’équilibre invisible sur lequel s’appuie la raison. Tel est fou aujourd’hui qui sera demain sain d’esprit.

Chapitre 39
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Le but solennel qui avait pris une telle importance dans sa vie l’avait éloigné de ses anciennes connaissances, et c’était pour cette raison qu’il était seul. Il avait laissé tomber ses vieux amis. Comment aurait-il pu participer avec eux à des soirées pour boire de bons vins ou à d’agréables petits dîners arrosés de vin de Loire, de chambertin, de pommard et de champagne ? Comment aurait-il pu rester à écouter leur bavardage insouciant sur la politique et l’opéra, la littérature et les courses, le théâtre et la science, les scandales et la théologie, alors que son esprit était tourmenté par le fardeau horrible de ses terreurs et de ses soupçons qui le poursuivaient nuit et jour ? C’était impossible ! (...)
Il s’était retiré de tous ses repaires familiers et s’était enfermé dans son appartement solitaire, avec pour seul compagnon son esprit troublé en permanence, jusqu’à devenir aussi mal à l’aise que les hommes les plus forts et les plus sages confrontés à une solitude continuelle.

Chapitre 39
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