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Citations sur Le secret de Lady Audley (162)

— Je n’ai pas lu Alexandre Dumas et Wilkie Collins pour rien, murmura-t-il, je connais toutes les ruses des esprits. Ils se glissent par la porte dans votre dos, viennent coller leurs faces livides aux vitres, et ouvrent leurs grands yeux quand il commence à faire noir.

Chapitre 39
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Il s’assit ensuite dans son fauteuil favori, bourra sa pipe et la fuma en réfléchissant devant le feu aussi longtemps que dura le tabac. À voir le regard indolent de ses beaux yeux gris, on devinait que la rêverie dans laquelle il était plongé n’avait rien d’ennuyeux. Ses pensées s’envolaient avec les nuages de fumée bleutée, et l’entraînaient dans un monde irréel et lumineux, où la mort, la douleur et la honte n’existaient pas. Ce monde, créé par l’omnipotence de leur amour, n’avait pour habitants que Clara Talboys et lui.

Quand le tabac turc fut entièrement consumé et les cendres secouées sur la grille du foyer, le rêve s’enfuit vers cette région enchantée qu’habitent les visions de choses qui n’ont jamais été et qui ne seront jamais. Là, elles sont enfermées et gardées par quelque génie sévère qui, de temps à autre, tourne les clés et ouvre les portes de son trésor pour la satisfaction passagère de l’humanité. Mais le rêve s’évanouit et le pesant fardeau des tristes réalités retomba sur les épaules de Robert plus tenace qu’aucun vieil homme de la mer.

Chapitre 39
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Car ce qui n’était jusque-là qu’un noir soupçon était devenu une horrible certitude. Il ne lui restait plus la moindre lueur d’espérance. Ses pires terreurs n’avaient été que trop bien fondées. George Talboys avait été assassiné cruellement et traîtreusement par la femme qu’il avait aimée et pleurée.

Chapitre 39
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(...) bien qu’il n’y ait eu aucune explosion de désespoir, aucun ouragan de chagrin, aucune tempête d’angoisses et de larmes, Robert n’était pas rassuré par ce calme contre nature. Il comprenait que sir Michael emportait avec lui la flèche acérée que la main de son neveu avait dirigée contre son cœur.
Il savait que ce calme étrange et glacial était l’engourdissement d’un cœur frappé par un chagrin si inattendu qu’il ne pouvait le comprendre. Il savait que lorsque cette stupeur aurait cessé, lorsque peu à peu, un à un, chaque affreux élancement de souffrance deviendrait plus présent, l’orage éclaterait en sanglots déchirants, qui briseraient comme un coup de tonnerre ce cœur généreux.

Chapitre 36
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J’avais appris ce qu’apprend tôt ou tard toute jeune fille en pension, j’avais appris que mon bonheur dépendait du mariage que je ferais, et j’en conclus qu’étant plus jolie que mes amies, je devais faire un plus beau mariage.

Chapitre 35
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Je m’éloignai de la maison d’aliénés après avoir appris ces détails et j’emportai avec moi la certitude que le seul héritage que j’eusse à attendre de ma mère, c’était la démence. J’emportais encore autre chose : un secret à garder. Je n’avais que dix ans, mais je sentis tout le poids de ce fardeau. Il me fallait garder le secret de la folie de ma mère, car ce secret pouvait plus tard me causer beaucoup de tort. Je ne devais pas l’oublier.

Chapitre 35
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Avant d’entrer en pension à Torquay, mon père me mena voir ma mère. (...)
Je n’entendis pas de hurlements, je ne vis pas de camisole de force ni de geôliers zélés. Une femme aux cheveux blonds, aux yeux bleus, qui semblait aussi légère qu’un papillon, sautilla vers nous, ses boucles ornées de fleurs des champs, et nous salua d’un sourire radieux et gai, sans cesser de bavarder. Mais elle ne nous reconnut pas. Elle aurait parlé de la même façon avec n’importe quel étranger qui aurait franchi les portes de l’établissement où elle était recluse. Sa folie était une maladie héréditaire que lui avait transmise sa mère, morte folle. Ma mère avait eu sa raison, ou l’apparence de la raison, jusqu’à ma naissance, mais depuis ce moment, son intelligence avait décliné jusqu’à devenir la personne que j’avais vue.

Chapitre 35
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Sa folie était une maladie héréditaire que lui avait transmise sa mère, morte folle. Ma mère avait eu sa raison, ou l’apparence de la raison, jusqu’à ma naissance, mais depuis ce moment, son intelligence avait décliné jusqu’à devenir la personne que j’avais vue.

Chapitre 35
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Finalement, le secret me fut révélé. Je fatiguai ma nourrice de la même question un jour où les arriérés de ma pension étaient plus élevés que jamais, sa patience était à bout. Elle se mit en colère et m’avoua que ma mère était démente et enfermée dans une maison à quarante miles du village. À peine eut-elle fini, qu’elle se repentit et me dit que ce n’était pas vrai, qu’il ne fallait pas la croire, ni raconter qu’elle m’avait parlé de cela. Je sus plus tard que mon père lui avait fait promettre de ne jamais m’avouer ce terrible secret.

Je ressassais des pensées terribles sur la folie de ma mère. Cette idée me hantait jour et nuit. Je me représentais toujours la malheureuse folle, faisant les cent pas dans une cellule et vêtue d’une hideuse camisole qui entravait ses membres torturés. Je m’exagérais l’horreur de sa position. Je ne savais rien des différents degrés de la démence, et l’image qui me poursuivait était celle d’une créature violente et hallucinée qui se jetterait sur moi pour me tuer si je m’approchais d’elle. Cette idée s’empara de moi et je pris l’habitude de m’éveiller la nuit en hurlant de terreur, parce que je rêvais que les mains glacées de ma mère m’avaient saisie à la gorge et que ses délires me déchiraient les oreilles.

Chapitre 35
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Il faut que je vous raconte l’histoire de ma vie, pour que vous compreniez comment je suis devenue cette malheureuse femme à laquelle il ne reste plus d’autre espoir que celui de fuir, si on le lui permet, et de se cacher dans quelque coin désert. Il faut que je vous raconte l’histoire de ma vie, répéta milady, (...).

Chapitre 35
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