Les Dames du Lac, tome 1

Une relecture de la légende arthurienne, qui valorise les femmes et la magie en nous plongeant dans le haut moyen-âge. Passionnant et envoûtant.

Depuis des siècles, la légende arthurienne a été écrite et réécrite par des hommes, du point de vue des hommes. Les héros de ces récits étaient Arthur, Merlin et Lancelot, tandis que les femmes étaient réduites à leur sexe : simple reine incapable d'avoir un enfant, ou sorcière maléfique qui envoûte les hommes.

Dans les années 80, Marion Zimmer Bradley relève le défi de réécrire cette légende mais uniquement du point de vue des femmes. Elle réinvente la légende pour leur donner le place qui leur était dûe, tout en incluant un message de féminisme et de sororité très fort. Morgane, le personnage central, restera indépendante et fidèle à sa foi tout au long du récit, tout en vivant sa sexualité de manière libre (la notion du consentement revient aussi à plusieurs reprises). Elle refusera la domination masculine qui s'impose peu à peu en pays celte, à contre courant avec le mouvement général.

Car les Dames du Lac, c'est aussi l'histoire d'un peuple dont les croyances païennes sont progressivement remplacées par le Christanisme. le livre est orienté sur cette question, tout en prônant la tolérance de chaque religion. Toutefois, c'est aussi une dénonciation du joug chrétien qui a été imposé, aux dépens des fois différentes. le côté spirituel est très fort, souvent à la limite avec le surnaturel, ce qui donnait au roman une ambiance magique.

Les Dames du Lac est donc un roman que je vous conseille fortement, même si je lui ai trouvé quelques défauts (une plume un peu naïve, et des personnages qui auraient gagné à être un peu plus approfondi). C'est dans tous les cas un livre qui m'a marquée, et que je ne suis pas prête d'oublier !

J'aimais beaucoup cette idée de centrer le récit sur Morgane, de partir de sa tristesse à voir le monde des Fées se séparer à jamais du monde où le christianisme triomphe, de son sentiment d'une nécessité à raconter cette histoire telle qu'elle s'est selon elle passée « avant que les prêtres du Christ Blanc ne l'effacent pour toujours avec leurs saints et leurs légendes ». Mais j'espérais un personnage plus fort, voire un tantinet fascinant. De même, je trouve que le récit des relations de Guenièvre et de Lancelot n'est pas à la hauteur du sujet, c'est un petit peu mou. D'une façon générale, si cette version a à mes yeux l'avantage de la jouer très light sur les épisodes guerriers, elle émousse un peu la belle énergie des légendes arthuriennes - ça manque à mon goût d'un grain de folie.
Peut-être que ça a un peu vieilli - où alors c'est moi qui aurait dû le lire plus tôt, quand j'étais toute jeunette.
Ceci dit, même si j'ai été un peu déçue, ça reste une lecture plutôt agréable et je lirai peut-être la suite.

Je remercie Babélio et les éditions Pygmalion du fond du coeur pour cette formidable aventure!

Je connaissais plus ou moins les exploits des chevaliers de la table ronde mais je n'avais jamais vraiment lu les légendes arthuriennes. Or depuis que j'ai visité le Centre Arthurien en Bretagne cet été, il me tardait d'en savoir plus et de me plonger dans cet univers.

En plus d'avoir une couverture magnifique qui invite à entrer dans le monde des légendes et des fées, cette nouvelle édition, étant une intégrale, m'a permise de m'immerger complètement dans cet univers et de faire cet extraordinaire voyage d'une seule traite, ce que j'ai vraiment apprécié.

Au fil du temps, la légende d'Arthur a été remaniée, transformée, si bien qu'on la connait sans la connaitre. Ce n'est pas Excalibur qu'Arthur arrache au rocher par exemple et la quête du Graal ne commence que tardivement dans le règne du Haut Roi de Grande Bretagne. J'ai été heureuse de pouvoir avoir une meilleure vision d'ensemble de cette légende qui commence d'ailleurs bien avant la naissance d'Arthur! le fait qu'elle soit conté du point de vue des femmes est aussi très intéressant et donne une richesse au récit qu'on ne retrouve pas dans d'autres adaptation ( dans le film Excalibur de 1981 ou dans la série Kaamelot par exemple). Ici les femmes sont vraiment actrices et si elles subissent parfois leur destin d'épouses, de prêtresses ou de reines, elles sont aussi celles qui influencent, complotent et trahissent.

Ces femmes ont toutes une personnalité bien travaillée, une force de caractère stimulante mais aussi des défauts qui leur donnent une belle crédibilité. La plupart ont des pouvoirs surnaturels mais ils sont liés à leur foi en la Déesse et j'ai aimé que cette magie ne soit pas ostensible. Elle est subtile et secrète, le commun des mortels n'y voit que le destin ou la nature faisant son oeuvre. J'a beaucoup aimé cette atmosphère pleine de croyances païenne et de rituels où la Terre, la nature, le spirituel et les hommes se mélangent et se respectent.

Bradley nous ensorcelle aussi par la manière de construire son récit, par sa façon de donner voix à telle ou telle protagoniste. On se laisse très facilement porter le long de ces 750 et quelques pages, au fil des dialogues et des ellipses. Il y a une multitude de personnages et d'événements et pourtant nous ne sommes jamais perdus, jamais noyés car le récit n'a pas la lourdeur qu'une si grande fresque médiévale pourrait risquer d'avoir.

Une merveilleuse lecture, dans tous les sens du termes, qui m'a complètement conquise.

Après une formidable promenade contée cet été dans la forêt de Brocéliande, j'ai eu envie de lire quelques ouvrages autour de la légende arthurienne.
Mon premier choix s'est porté sur les Dames du Lac car j'aimais l'idée que l'histoire soit racontée du point du vue des femmes.
Et effectivement, l'ouvrage est tout entier structuré autour de magnifiques personnages féminins. Arthur et Lancelot sont bien présents, évidemment, mais presque au second plan et vus à travers leurs relations avec les dames du lac.
J'ai également beaucoup aimé la façon dont l'auteur décrit la lutte entre les anciennes croyances et la religion chrétienne.
J'ai donc trouvé cette lecture très agréable et extrêmement dépaysante car nous entrainant dans un autre monde aux confins de l'île d'Avalon et du royaume de Grande Bretagne.
Il m'a juste semblé constater une petite baisse de rythme à la fin du récit et j'ai moins aimé le dernier tiers du livre, mais je suis néanmoins impatiente d'enchaîner sur la suite pour voir si l'histoire va redémarrer, car la coupure entre les deux tomes m'a paru un peu artificielle.

J'ai lu ce livre et sa suite il y a des années mais je reste marquée par cette version de la légende arthurienne racontée du point de vue des femmes.
C'est inattendu et original, et très bien écrit.

On s'immerge vite dans le récit, qui n'est pas une énième aventure des chevaliers de la table ronde.
Même si elle s'appuie sur la légende,l'auteure aborde l'histoire au travers de personnages aux caractères et aux relations complexes, histoires d'amour ou de haine, jusqu'à la confrontation entre le paganisme et le christianisme naissant et son impact sur le déroulement des événements.

Les légendes arthuriennes on connaît, un peu ou beaucoup, mais cette réécriture nous présente cette histoire du point de vue de plusieurs femmes. Les grandes batailles ne sont évoquées que pour nous informer de l'absence des chevaliers et de l'inquiétude des mères et/ou épouses sans nouvelles pendant des mois. Il ne faut pas prendre trop à coeur la condition féminine de l'époque sinon on arracherait de nombreuses pages du roman car les femmes sont ici bien souvent offertes aux dieux et soumises au mari (ou l'inverse). Cela mis à part, l'histoire se met en place rapidement, nous naviguons aisément entre les points de vue de plusieurs femmes, Ygerne, Viviane, Morgane, Guenièvre. Les années passent, les unions se font et se défont, entre époux comme entre royaumes et il est agréable de se plonger dans cette histoire. D'ailleurs, j'ai déjà entamé la suite.
Merci

Les femmes sont à l'honneur dans cette relecture de la légende du Roi Arthur. Nous connaissons tous le Roi Arthur, Excalibur, Merlin, Lancelot, la Table ronde, ...
Mais ici, l'auteure se focalise sur les femmes ayant gravité autour du Roi Arthur. Nous apprenons à connaître Morgane, demi-soeur du Roi; Ygerne, sa mère; Viviane, Dame du Lac et tante d'Arthur et pour finir Guenièvre, sa femme.

Par ailleurs, la religion chrétienne s'impose de plus en plus au détriment des croyances dites païennes. La Dame du Lac, Viviane, est la représentante de la Déesse et séjourne à Avalon, île retirée du monde car la tolérance est devenue une qualité rare.
Arthur aura beaucoup de mal à rassembler son peuple sous une même bannière. Il aura peu de temps car les Saxons menacent les frontières du Royaume.

J'ai aimé redécouvrir la légende du Roi Arthur sous un autre angle. Les femmes avaient à l'époque peu de pouvoirs mais beaucoup d'influences, ce que ce livre nous prouve. Comme par exemple lorsque Guenièvre tisse la nouvelle bannière pour Arthur et le persuade de l'utiliser.
Morgane m'a beaucoup plue, elle est déterminée, intelligente et forte. Bon j'ai beaucoup grimacé lorsque j'ai lu cette histoire de Grand Cornu et du coup d'inceste. J'avoue que cela m'a pas mal refroidie.
Guenièvre, par contre, m'a agacée. Elle a toujours peur, est pleine de préjugés (quand ca l'arrange) et son triangle amoureux m'a vite lassée.
L'île d'Avalon ainsi que la magie qui l'entoure a été très intéressante à découvrir et la question de la tolérance reste malheureusement toujours d'actualité. Certains chrétiens cherchaient à éradiquer toute croyance qui n'était pas la leur. L'être humain a beaucoup de mal à accepter la différence et à accepter que nous ne sommes pas tous pareils et que nos croyances ne regardent que nous. C'était, je trouve, le thème vraiment central de ce tome.

Je lirai sûrement le prochain tome afin de savoir ce qui arrivera à chacune de ces femmes même si je sais que je ne dois pas m'attendre à un happy end :p.

Une réécriture du mythe des chevaliers de la table ronde, il fallait oser car la légende qui l'entoure est tellement mythique qu'il est dur de s'en détacher. Ici c'est avant tout les femmes qui sont mises en avant et je trouve cela original d'avoir un point de vue différent des héros testostéronés, habituellement je suis assez friand des légendes et autres chansons de gestes mais là j'avoue avoir eu un peu de mal. Je m'attendais à beaucoup avant d'entamer ma lecture et c'est sûrement ce qui m'a laissé ce goût d'inachevé.
Le rythme m'a posé soucis, c'est tout en descriptions, ce qui peut être positif, et je trouve que ça casse le rythme, c'est long et ça m'a ennuyé plus d'une fois. Côté personnages je n'ai rien à redire, on a des femmes fortes, qu'elles soient princesse, fée, magicienne ou autres, on est loin des demoiselles en détresse de la légende de base et ça m'a beaucoup plu.
J'aimerais bien voir cette saga de livre adaptée en série, il y a de quoi avoir un univers fourni et de beaux décors et ça passerait au moins les longueurs qui plombent le roman. Dans l'ensemble j'ai aimé, surtout les personnages, j'ai apprécié la profondeur de l'univers et j'ai quand même envie de lire la suite.

J'ai l'ai lu quand j'avais 17ans pour la première foi.
11 ans plus tard je me retrouve à le relire, et à l'apprécier toute autant.
Cette écriture m'à emporté dans la légende.
Ici nous avons le point de vue des femmes et la place qu'elles ont eue dans la légende du roi Arthur et les chevaliers de la table ronde.
Mystères d'avalon, trahisons, religions, amour, stratégies.... sont à l'honneur.