Anne-Sophie Brasme est une écrivaine française née à Metz, en 1984. Son premier roman,
Respire, est publié en 2001 aux éditions Fayard alors qu'elle est encore sur les bancs du lycée. Dès la sortie la critique est unanime et elle recevra le prix du premier roman de l'Université d'Artois. En 2005, sort
le Carnaval des Monstres, qui reçoit le prix de la Feuille d'Or de la ville de Nancy. Étudiante en Master de littérature comparée à l'Université Paris IV-Sorbonne. Son troisième roman intitulé
Notre vie antérieure fut publié en 2014, toujours chez Fayard, et a bénéficié en 2016 d'une réédition chez le Livre de Poche. En 2014, sort l'adaptation cinématographique de
Respire faite par
Mélanie Laurent avec les actrices Joséphine Japy et Lou de Laâge dans les rôles principaux. le roman a été traduit dans plus de 17 langues.
Respire est une lecture qui date de mon adolescence mais qui a sût me marquer d'une telle manière aujourd'hui encore je me souviens de l'histoire, des mots et je me revois le lisant la gorge nouée. Charlène, jeune adolescente de 13 ans, entre en cinquième. Dès le premier jour de la rentrée, Sarah, nouvelle dans l'établissement, et sa personnalité magnétique font mouche auprès de tous les élèves. Charlène, de nature effacée, la regarde avec admiration et haine. Mais elles finiront par nouer une amitié complice et merveilleuse du point de vue de Charlène qui voit en Sarah la lumière dans sa vie actuelle. Mais après les vacances d'été, cette amitié change et devient presque inexistante. Sarah a changé, elle devient femme et sa nouvelle indifférence affiché à l'égard de son amie trouble cette dernière. A-t-elle point que Charlène va alors tout faire pour la reconquérir, et c'est là où commence une relation perverse entre les deux adolescentes.
Dès les premières pages on sait que Charlène a fini par faire quelque chose de mal. C'est écrit noir sur blanc, et c'est raconté par la jeune fille elle-même. Mais comment en est-elle arrivée à être en prison ? Très vite on se doute de ce qu'elle a pu faire puisque la quatrième de couverture le dit. Mais pourquoi ? Et c'est là que la narration de Charlène prend le temps de revenir sur son passé. de son enfance à son adolescence. le fait que l'on découvre comment était la jeune fille avant l'arrivée de Sarah dans sa vie permet au lecteur de se lier à elle, ou en tout cas d'essayer. Ce point de vue dépendra de votre propre vécu selon moi. Certains trouveront que son besoin d'être amie avec Sarah est quelque peu bizarre, peut-être, mais en même temps je ne peux lui jeter la pierre. J'ai été adolescente comme elle. À cet âge où l'on manque parfois de repères, les amitiés sont importantes, voire vitales. Il n'est pas rare de se lier émotionnellement à quelqu'un à cet âge que l'on dit “ingrat”. Mais si, rappelez-vous de votre meilleure amie de l'époque, qu'elle soit encore ou non dans votre vie. Ce genre de lien est si fort qu'il en est déroutant.
Alors bien sûr le traitement, le harcèlement et les moqueries de la Sarah manipulatrice d'après les vacances font que l'on se demande comment Charlène peut continuer à supporter ça. Mais en même temps on la comprend.
Respire est un roman qui ne laisse pas indifférent que l'on aime ou non les personnages. On est tiraillé entre intercompréhension et compassion. Dans ce profond malaise, l'écriture de
Anne-Sophie Brasme n'y est pas pour rien. Sa plume est simple mais bouleversant tant les mots trouvent échos en nous. de savoir que l'auteure n'avait que 17 ans quand elle a écrit cette histoire et d'autant plus impression tant le texte regorge de maturité. Avec Sarah, notre narratrice connaît la liberté, l'amitié et tout ce qui fait vibrer un adolescent. Mais en retour il est difficile de ne pas voir Sarah comme une personne narcissique qui a besoin de rabaisser et de manipuler les autres pour se sentir exister. Pourtant, les deux sont simplement deux adolescentes fragiles à leur manière. Juste ou non, il est n'est pas simple de se faire une réelle idée de ce qui se passe en elles. Fausse amitié ? Jeu pervers ? Amitié trop fusionnelle ? Amour ? On ne sait pas. C'est beau, tragique, émouvant et troublant.
En conclusion, à ce jour
Respire reste comme une des premières grosses claques que j'ai prise au niveau littéraire. le style de
Anne-Sophie Brasme transpire de réalisme, de profondeur de cruauté propre – parfois – aux relations humaines. L'adolescence y est traitée de manière tellement crue que le lecteur ne pourra s'empêcher d'y voir des bribes de son passé (ou présent). Un roman qui se lit très rapidement et pas uniquement dû au fait qu'il fasse moins de 200 pages. Addictif, humain, cruel, une référence selon moi.
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