Puis elle ouvrit la porte. Cette porte était une vieille amie en qui elle avait confiance. Elle lui fit un petit signe de la tête, et entra dans la maison, puis, au bout d'un long corridor, entra dans une pièce qui était pleine d'abeilles.
Il y avait des abeille partout dans la pièce. Des abeilles sur les chaises. Des abeilles sur la photo de ses défunts parents. Des abeilles sur les rideaux. Des abeilles sur un très vieux poste de radio autrefois à l'écoute des années trente. Des abeilles sur son peigne et sur sa brosse.
Les abeilles vinrent vers elle et l'entourèrent affectueusement, tandis qu'elle défaisait le paquet et posait le foie sur un plateau d'argent obscurci qui se transforma bientôt en un jour de soleil.
Je suis allé jusqu'à chez elle. Il n'y avait pas de sonnette. C'était une petit victoire. Il faut noter toutes es petites victoires. C'est ce que je fais, en tout cas.
Gens de bistrot, propos de bistrot. Tous oubliés. Et le bistrot a fermé. Il était deux heures du matin. Il fallait que je sorte. Il y avait du brouillard, et il faisait froid à San Francisco. Je me suis étonné du brouillard, et je me suis senti très humain et vulnérable.
J'ai passé le reste de la journée à ne pas faire de café. C'était consolant.
C'est une vieille chanson que l'on entend sur tous les juke-boxes en Amérique. Ca fait i longtemps qu'on l'entend que la poussière elle-même de l'Amérique s'en est imprégnée, et elle s'est posée sur toute chose, et a transformé les chaises, les voitures, les jouets, les lampes et les fenêtres en des millions de tourne-disques qui reversent cette chanson dans nos coeurs brisés.
Il y avait une photo de mon grand-père. Je lui ressemble beaucoup. La seule différence, c'est que je mesure plus d'un mètre quatre-vingt, et lui faisait à peine un mètre cinquante. Il avait l'obscur sentiment que le fait d'être s petit, si près de la terre et de sa pelouse, l'aiderait à prédire la date exacte à laquelle éclaterait la Première Guerre mondiale.
Je suis habité ce soir par des sentiments pour lesquels il n'y a pas de mots, et des faits qu'il faudrait expliquer en terme de poussières plutôt qu'en paroles.
Il y a des milliers de nouvelles qui commencent de façon originale. Ce n'est pas le cas de celle-ci.
On aurait dit une peinture française anonyme du XIVe siècle. Mon amie et moi n'avions échangé aucune parole depuis un bon moment. Nos langues avaient peut-être rejoint les pinceaux du peintre.
C'était deux obsédés sexuels parfaitement sains et normaux.