Citations sur Frangines (93)
La Mathilde qui a réapparu un beau jour, son couple bien propre en bandoulière, n’a plus grand-chose à voir avec la séductrice pathologique d’autrefois - d’autant que la maternité est venue parachever cette mue (page 248).
C'est souvent comme ça l'amour. Il y en a toujours un qui aime plus que l'autre.
- Maman, l'infirmière est là.
Pour la première fois et sans savoir pourquoi, Louise réprime un sanglot. Entendre ce grand gaillard appeler cette vieille femme "maman" l'émeut plus que de raison. Elle a immédiatement la vision du petit garçon qu'il a été , regardant cette femme belle, jeune et avec toute l'admiration que les gamins ont pour celle qui leur a donné la vie. Des décennies plus tard, les voilà réunis dans cette chambre de la région de l'enfance, lui au chevet de celle qui avait pour mission de le protéger. Les rôles se sont inversés.
( remerciements )
A ma mère, à ses soeurs, à ma grand-mère, aux Demoiselles de Rochefort, à Kate et Pippa Middleton, aux soeurs Lamy, aux soeurs Hadid, aux soeurs Seignier, aux soeurs Brönte, aux Kardashian, aux soeurs Bruni, aux soeurs Williams (....).
Plus qu'une patiente à visiter,et les vacances pourront enfin commencer.Avec les fortes chaleurs ,ils sont tous aux abois,les malades,les petits vieux,et mêmes les vacanciers ,débarqués en masse dans la région depuis la fin des classes,pour des piqûres, des pansements à changer,des prises de sang à envoyer au laboratoire......(Page 11).
- (...) Tu l'as eue ?
- Très rapidement. Par texto. Elle m'a envoyé quelques photos, et on a fait un Facetime mardi dernier. A moins que ce soit mercredi... La maison de famille de Brigitte a l'air incroyable.
- Qui est Brigitte ?
- Eh bien... La nouvelle femme de Michel, la mère de la petite.
- Maryline, maman !
- Ah, bien sûr, Maryline. Je confonds toujours avec Bardot.
Qu'est-ce que ça signifie d'être sœurs, si ce n'est pas pour confier ses malheurs, demander de l'aide, reconnaître ses souffrances, sa peur ? Louise est hors d'elle. Alors, dans le huis clos de sa vieille bagnole, elle crie à s'en briser la voix. Ça lui fait du bien. Elle tape sur le volant et elle gueule. Sur ces mensonges, ces secrets, ces petits arrangements avec la réalité. Sur ces repas de famille, ces coups de fils censément complices, ces anniversaires, ces vacances où tout le monde vient avec son masque, son beau sourire, ses petites conversations légères avant de repartir vers la réalité d'une existence que les autres ne connaîtront sans doute jamais. Finalement, chacune est dans son petit monde et avance en parallèle, sans jamais vraiment croiser les autres.
Louise Plus qu’une patiente à visiter, et les vacances pourront enfin commencer. Avec les fortes chaleurs, ils sont tous aux abois, les malades, les petits vieux, et même les vacanciers, débarqués en masse dans la région depuis la fin des classes, pour des piqûres, des pansements à changer, des prises de sang à envoyer au laboratoire… Elle connaît beaucoup d’entre eux, qu’elle suit toute l’année. Elle a ses habitudes. Un petit café, Louise ? Et mes sablés, j’ai fait ceux que vous aimez tant. Vous pensez qu’il souffre ? Parfois, lorsqu’elle vient pour la première fois, elle redoute de découvrir un nouvel être enfermé dans la maladie, un lieu sale, une âme seule, et la douleur l’étreint alors, dans sa voiture, tandis que défilent les paysages de Provence, le soleil brûlant sur les terres arides dont même la beauté ne parvient pas à la consoler. Pourtant, elle a toujours voulu devenir infirmière, et puis vivre ici. Près de La Garrigue, et de chez ses parents. Mathilde et Violette trouvent ça dingue, qu’elle ait choisi cette existence-là. De vivre toute l’année sur le lieu de leurs vacances. Elles la trouvent idéaliste, puérile, surtout.
L'année prochaine, j'aurai une nouvelle petite soeur. Avec la première ,ça m'en fera deux.Comme maman.J'espère qu'on s'entendra aussi bien qu'elles plus tard.Parce que moi aussi,j'ai envie de rester avec mes frangines toute ma vie.( Page 332).
Et puis il les avaient laissées là à leur désarroi pour retourner vers des causes plus honorables, avec cette injonction de faire mousser la bonne humeur comme seul pansement sur le cercueil de leur enfance.