L'Amour fou,
André Breton, 1937
Récit, conte autobiographique, essai, songe poétique ce livre est résolument surréaliste, (dé)cousu de métaphores, piqué de photos oniriques. C'est un voyage où il faut se laisser porter par des images écartelées qui naissent sous une langue libre fouillant l'essence de la beauté (« La beauté convulsive sera érotique-voilée, explosante-fixe, magique-circonstancielle ou ne sera pas »). C'est dit !
Breton s'associe à Éluard pour nous demander «quelle a été la rencontre capitale de votre vie ?»
Aucune rencontre n'est, selon lui, vraiment fortuite. le hasard n'est jamais guidé que par notre désir, « seul ressort du monde, le désir, seule rigueur que l'homme ait à connaître. »
Il nous guide dans les arcanes d'un poème prémonitoire qui décrit précisément la rencontre qu'il fera plusieurs années plus tard avec une jeune femme, sa future épouse.
S'opposant à l'idée que l'amour est nécessairement déclinant, il fait l'apologie de l'amour dur comme une maison de sel gemme, l'amour durable,
l'amour fou qui permet « la recréation, la recoloration perpétuelle du monde dans un seul être » et nous invite, dans les « instants noirs où l'amour bat soudain de l'aile », à isoler les facteurs exogènes, seuls responsables de l'essoufflement de l'amour vrai ; cet amour qui est la plus belle raison de vivre.
On sort de ce livre comme d'un rêve halluciné, après avoir arpenté en funambule nocturne les rues de la capitale, effeuillé un tournesol, marché sur une plage bretonne bordée d'une maison hantée par un crime, caressé la chair des méduses, escaladé le pic du Teide arrimé aux envolées lyriques autant que charnelles d'un poète amoureux.
Breton achève par une lettre à sa fille qu'il conclut par ces mots « Je vous souhaite d'être follement aimée ».
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