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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une saison blanche et seche est l'histoire d'un grain de sable...

Ce-dernier , Ben du Toit, afrikaner , mene une vie bien tranquille entre son boulot de prof , sa femme et ses trois enfants..Premier incident notable , la disparition puis le deces suspect du fils de Gordon , le jardinier noir de son ecole..Gordon , voulant elucider bien legitimement cette tragedie disparait egalement dans des conditions similaires..

Ben , refusant de laisser planer le moindre doute sur les conditions de ces deux disparitions , se revele alors en tant que detective tenace , opiniatre et livre desormais un combat qu'il croit naivement pouvoir emporter.
Ce livre n'est pas sans me faire penser a Don Quichotte et ses fameux moulins..Un roman dur , derangeant lorsque l'on voit a quel point il est vain d'etre epris de justice dans un pays ou la recherche de celle-ci est bien souvent synonyme d'emprisonnement , de brimades et de tortures pour finalement deboucher sur l'inavouable...Contrairement au Ying et au Yang , il n'y a qu'une seule couleur qui predomine et il ne fait pas bon etre son contraire!

On ne peut que prendre fait et cause pour Ben et l'on vit avec lui , on l'encourage , le pousse a perseverer , les hauts et les bas s'enchainent et l'on s'aperçoit qu'il est utopique , dans un pays tel que l'afrique du sud ou les clivages raciaux sont si prononcés , de vouloir faire plier l'ordre etabli qui , lui , agit en toute impunité!!

Une saison blanche et seche est l'histoire d'un grain de sable qui s'est mis a rever...
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Lu pour mon Challenge Tour du Monde, pays Afrique du Sud, ce roman s'est révélé parfait pour illustrer mon état d'esprit lorsque j'ai entamé ce défi personnel : découvrir de nouvelles littératures, mais aussi des pays sur lesquels on lit peu et en apprendre davantage sur certains épisodes historiques qui semblent être passés à la trappe. Lorsque l'on parle de l'apartheid, on évoque Mandela, sa lutte pour la défense des Noirs, mais on écrit peu sur cela désormais. Pour ma part, c'était la première fois que je lisais un roman sur cette histoire. Et j'ai été terrifiée.

André Brink est l'une des plus célèbres plumes sud-africaines. Lors de la parution d'Une saison blanche et sèche, le roman a été interdit de publication en Afrique du Sud. Dans le même temps, il recevait le Prix Médicis étranger en France …

Pour cause : une belle écriture, une trame simple mais … politiquement et socialement condamnable dans l'Afrique du Sud de l'apartheid. L'histoire d'un professeur d'histoire qui tente de comprendre deux morts suspectes, deux Noirs, fils puis père, qui disparaissent dans les geôles de la Section spéciale de la Police. Des geôles qui ressemblent fortement à celles de la Gestapo. Des geôles d'où aucune information ne transpire. Des geôles où les assassinats sont maquillés en suicide.

Et Ben du Toit va vite découvrir que l'Afrique du Sud est loin d'être le pays de la vérité et de la justice.

Car il devient vite clair que ces événements atroces – la torture, les meurtres – ne pourrait exister sans le soutien tacite du gouvernement et de la population, et en premier lieu des tribunaux qui prennent constamment la défense des Blancs. Ou comment un système entier ferme les yeux sur des atrocités : « Nous n'arrêtons pas, tous tant que nous sommes, de jouer aux Pères Noël. Nous avons peur de découvrir la vérité. » C'est la dure réalité que va découvrir le héros du roman, pourtant pur descendant Afrikaaner. Un Blanc comme les autres, qui ne s'est jamais posé de questions et qui, au hasard d'un événement imprévisible, va se retrouver mêlé à une situation terrible, à la limite de l'absurde. « J'ai l'impression d'être à la lisière d'une autre saison blanche et sèche, pet-être pire que celle que j'ai connu, enfant. »

Un héros qui m'a rappelé, sous bien des aspects, un héros camusien, dans une ambiance kafkaïenne (le procès intenté après la mort de la seconde victime, Gordon, m'a fortement rappelé le texte du même nom ..). Un héros qui se heurtera à des peurs solidement ancrées, et qui luttera vainement … mais pas inutilement. « Je crois [...] qu'on devrait une seule fois dans sa vie, rien qu'une fois, croire suffisamment en quelque chose pour tout risquer pour ça. »

Et effectivement André Brink a été très influencé par Camus. Je ne peux donc m'empêcher de faire le parallèle avec les oeuvres de ce romancier et philosophe qui s'interrogea sur l'engagement, la révolte, l'injustice, l'amour, la solidarité et la solitude. Des valeurs qui reviennent sans cesse dans le texte sud-africain, jusqu'à la réflexion finale du narrateur :

« Tout ce que l'on peut espérer, tout ce que je puis espérer, n'équivaut peut-être à rien d'autre que ça : écrire, raconter ce que je sais. Pour qu'il ne soit plus possible de dire encore une fois : Je ne savais pas. »

Au-delà de l'histoire, malgré quelques coquilles et mauvaises constructions qui m'ont parfois fait tiquer (dues à la traduction ?), j'ai été intéressée par la construction originale, qui mêle récit du narrateur recevant les papiers de Ben du Toit, fragments de son journal et autres documents dont il est question dans le roman. Un changement de style fréquent qui m'a surpris mais auquel j'ai fini par m'habituer.

Il y a tellement à dire sur ce texte qu'un article ne suffirait pas. Pourtant je vais m'arrêter là.

Il me suffit de vous dire ceci : c'est un grand texte qui me marquera durablement, tout en dureté, en finesse et en beauté. Un roman extrêmement riche, qu'il faut lire plusieurs fois pour bien comprendre, et le digérer lentement, pour s'imprégner de sa philosophie. Et de terminer sur cette citation qui m'a frappée :

« Il n'existe que deux espèces de folies contre lesquelles on doit se protéger, Ben. L'une est la croyance selon laquelle nous pouvons tout faire. L'autre est celle selon laquelle nous ne pouvons rien faire. »
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Une saison blanche et sèche fut longtemps l'un des livres symboles de la littérature de résistance en Afrique du Sud. D'une époque où les oeuvres ne pouvaient être publiées qu'à l'étranger, de quelques auteurs blancs ayant accès à l'édition anglophone, de la visibilité de l'engagement de ces quelques auteurs, d'un régime que la communauté internationale feignait de rejeter : voilà doù vient une saison blanche et sèche. Histoire d'un fait divers presque anecdoctique, qui croise les regards de deux univers, et plonge le lecteur dans les questions du temps : la place de l'individu dans un régime d'oppression, dans une société structurée à l'extrême. Belle écriture qui emporte le lecteur, avec souffle.
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Ben du Toit est un professeur sans histoire dans une école d'Afrique du Sud. Son quotidien vacille après l'arrestation et le meurtre de Gordon et Jonathan Ngubene. le premier est le concierge de l'école où travaille Ben et il a trouvé la mort en tentant d'élucider les circonstances de l'assassinat du second, qui n'est autre que son fils. « Laborieusement, comme une fourmi, Gordon réunit des preuves, dans l'amour et la haine. » (p. 65) Ben du Toit est alors confronté à la corruption du système judiciaire et policier et il comprend enfin ce que signifie l'Apartheid qui frappe son pays. À son tour, il rassemble des preuves et des témoignages pour dénoncer les deux meurtres, les violences policières et le procès truqué. « Ne suis-je pas totalement inutile, en fait déplacé, dans un mouvement si vaste, si compliqué ? La seule idée d'un individu essayant d'intervenir n'est-elle pas absurde ? » (p. 201) de plus, sa peau blanche ne le met pas à l'abri des foudres d'un gouvernement hypocrite, cynique et inhumain. « Regardez ce que le gouvernement fait pour eux… et, en échange, ils brûlent et détruisent tout ce qui leur tombe sous la main. Pour finir, ce sont eux qui en font les frais. » (p. 80) Dans sa quête de justice et de vérité, Ben du Toit va perdre sa famille et son travail, mais il ne cédera pas devant les menaces et les intimidations.

La narration est portée par un journaliste, ancien ami de Ben du Toit, qui a mis en ordre les papiers laissés par le professeur après sa mort. Par recoupements et déductions, l'histoire se met lentement en place, contredisant les articles de presse et les rapports officiels. Ce qui apparaît est une vérité sombre et sordide sur un pays divisé, où les peuples sont séparés par une frontière invisible, mais dense qu'il ne fait pas bon franchir, ni vouloir abattre. Ben du Toit est une victime volontaire, un martyr qui se sacrifie pour une cause qu'il fait sienne, affirmant et proclamant ainsi que rien de ce qui est humain ne lui est étranger. Une saison blanche et sèche est une lecture coup-de-poing : le roman date de 1982, mais il n'a pas pris une ride, car si l'Apartheid est révolu en Afrique du Sud, il y a bien d'autres pays qui souffrent de ce genre de maux.
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Roman avant tout politique, de dénonciation et de prise de conscience.
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Je l'ai lu à une époque où l'Afrique du Sud était interdite de toute compétition sportive, où elle représentatit le symbole du racisme anti-noir et du combat de Mandela. Ce roman a été pour moi un choc, il m'a fait entrer dans un pays dont j'entendais tous les jours parler, mais de l'intérieur, avec la voix d'un blanc et sous l'angle de l'injustice et de la recherce de la vérité. L'histoire m'avait ému, surpris et révolté.
Je pense qu'aujourd'hui ce roman a vielli et les adolescents ne le liront plus de la meme manière. L'histoire est passée (heureusement) et les choses ont changé. Mais il demeure un témoignage criant de vérité et un exemple d'injustice appliquable à toutes les dictatures. Il peut se lire encore avec bonheur et plaisir, et il représente bien l'oeuvre de l'un des plus grands auteurs africains vivant.
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L'apartheid vu à travers les yeux d'un homme qui en prend conscience, et en voit sa vie bouleversée : certitudes effondrées sur les valeurs de son pays, famille et amitiés qui se délitent à mesure que lui apparaissent l'hypocrisie, la violence et 'injustice du modèle social dans lequel il s'est construit.
Ce roman est déroutant car très intimiste, là où l'on pouvait attendre une vaste peinture sociale de l'Afrique du Sud des années 70. C'est tout le talent de l'auteur d'avoir su rendre la 'big picture' à travers quelques personnages forts : Ben d'abord, sa femme afrikaneer hautaine et assumée, le glaçant fonctionnaire de la sureté, Stanley le passeur au rire immense et bien sûr les victimes, Gordon et son fils Jonathan sacrifiés par la barbarie d'un système inique.
La plume n'est pas extraordinaire à mon goût mais le propos fait mouche.
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J'ai d'abord eu du mal à rentrer dans ce livre, mais ensuite l'histoire prend des allures de suspens où il n'est pas bon enquêter sur la "disparition" de Noirs au temps de l'Apartheid sous peine de mettre sa propre vie en danger. Un livre qui dénonce bien entendu le pouvoir et l'injustice exercées par les Blancs en Afrique du sud et qui compte parmi ceux à lire sur le thème de la suprématie blanche et l'oppression du peuple noir.
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Ben du Toit est un Blanc, professeur d'histoire, qui vit en Afrique du Sud où sévit l'apartheid. Un jour, il cherche à découvrir pourquoi la police peut impunément tuer des Noirs, et il décide d'enquêter sur deux disparitions suspectes. D'abord très naïf, il se rend vite compte de l'impossibilité de vivre libre dans ce pays quand on en porte encore la couleur.
Le roman est à la fois politique, historique, et humaniste. Il dépeint sans tabou les dessous d'un système raciste et nous emporte dans ce pays où il a d'ailleurs été interdit de publication.
Une belle lecture, à mettre entre toutes les mains dès l'adolescence.
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J'ai acheté ce livre en vue de mon prochain voyage en Afrique du Sud, regrettant que l'auteur soit décédé à peine quelques mois avant. Je reste sous le choc des révélations qu'il produit, je comprends qu'il ait été interdit lors de sa parution. C'est un livre qui se lit très bien et qui entre dans ma catégorie de livres historiques devant être lus pour le savoir et la postérité, au même titre que "Balzac et la petite tailleuse chinoise" ou "les Chardons du Baragan" et beaucoup d'autres. du coup, j'ai eu une petite appréhension à aller dans ce pays ce qui est certain c'est que je ne le visiterai pas avec même oeil innocent qu'avant la découverte de cet auteur qui se définit lui-même comme "populaire"...
Lien : http://www.laurencelabbelivr..
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