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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
André Brink - Une saison blanche et sèche - 1979 : Ce livre relate l'histoire d'un blanc naïf, d'un afrikaners qui ne savait pas qu'il vivait dans un pays qui pratiquait l'Apartheid. Ça peut paraître curieux mais combien de citoyens sud-africains s'interrogeaient à l'époque sur le sort des noirs dans un pays qui retransmettait à longueur de temps les violences des Townships en les présentant comme l'oeuvre de voyous désoeuvrés. Pour beaucoup de ces femmes et de ces hommes blancs la ségrégation raciale n'existait pas en tant que telle et les mesures humiliantes imposées par l'état à sa population de couleur ne l'était que pour combattre une délinquance qu'on disait endémique. Ben Dutoit un professeur de lycée basculait à la suite de la disparition de son jardinier indigène et de son fils dans une vérité qu'il avait par confort toujours ignoré. En s'engageant dans une lutte contre les institutions pour savoir ce qu'était devenu ces deux hommes, il allait découvrir à quel point le système pouvait s'organiser pour broyer délibérément des existences. Car en fouillant le contre-jour d'une société qui se voulait progressiste, l'enseignant plongeait dans un puits sans fond qui petit à petit allait l'engloutir. Lâché par sa famille, par ses amis et même par ceux qu'il voulait défendre, Ben Dutoit faisait l'amère expérience de l'inhumanité d'une politique répressive au service d'un intolérable extrémisme racial. Comme souvent dans une épreuve difficile, l'homme remettait en cause de nombreuses certitudes concernant sa vie, son entourage et son couple. Aidé par une jeune journaliste anglaise dont il tombait éperdument amoureux il découvrait combien son existence protégée l'avait coupé de tout ce qui faisait le sel de la vie. Malheureusement même ce réconfort lui sera retiré quand sa maîtresse faute de visa devra quitter définitivement le pays. Cet implacable roman qui orchestrait parfaitement la persécution politique des opposants à la doctrine ségrégationniste étatique fut bien sur interdit sur tout le territoire sud-africain. L'auteur lui continua d'enseigner et d'écrire sur place, trop célèbre sans doute pour être éliminé dans un accident fictif comme le personnage principal de son récit… une descente aux enfers étouffante
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Depuis la publication de ce roman, l'Afrique du Sud a abrogé l'apartheid, Desmond Tutu, puis Frederick de Klerck et Nelson Mandela ont reçu le prix Nobel de la paix. Pourtant Une saison blanche et sèche frappe toujours.
Un professeur bien tranquille contacte un ancien camarade, presque perdu de vue, pour l'enjoindre de conserver des documents patiemment rassemblés. Il semble affolé, paniqué, se dit en danger: et de fait, quinze jours plus tard, il est renversé par une voiture. le narrateur se plonge alors dans les documents et y découvre un monde insoupçonné, un monde d'injustice, de torture, de crimes. un monde qu'il croyait connaître: le sien. L'Afrique du Sud de la ségrégation, le monde des blancs, persuadés du bien-fondé des lois en vigueur, une police brutale, des méthodes qui n'ont rien à envier aux dictatures, une pauvreté endémique qui côtoie une richesse clinquante: Ben du Toit a tenté de trouver la vérité, de faire le jour sur la mort de Jonathan, le fils du jardiner de l'école, arrêté lors d'une émeute à Soweto. Puis sur la mort de son père, torturé, assassiné alors qu'il enquêtait sur la mort de son fils.
Comment ne pas s'attacher à Ben du Toit, grain de sable dans les rouages d'un système? Ben du Toit, marqué par la saison blanche et sèche de son enfance, sécheresse si totale qu'il a fallu égorger les agneaux près de mourir de soif, victimes innocentes. Saison blanche et sèche de l'apartheid, sacrifiant des victimes innocentes, Jonathan, Gordon Ngubene, et tous leurs compagnons anonymes, Ben du toit, victime innocente lui aussi, victime d'avoir cherché la vérité,un homme seul contre un pouvoir établi,un homme seul contre la société, un homme seul face à un pouvoir organisé, lâché par sa famille, lâché par ses collègues, lâché par sa hiérarchie.
Un roman sans complaisance, écrit "Pour qu'il ne soit plus possible de dire encore une fois: Je ne savais pas".
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Quelle rencontre ! Quel auteur!
La rencontre de deux mondes, celle de la majorité des noirs opprimés, celle du pouvoir des blancs et leurs privilèges. C'est au travers du personnage central Ben du Toit, professeur d'histoire, que le lecteur va vivre une intrigue dramatique dans une progression implacable. Tout commence par la mort en prison d'un jeune noir arrêté lors des manifestations Soweto dont le père Gordon est gardien dans l'école ou enseigne Ben, celui-ci veut donner une sépulture à son fils, il va être emprisonné, et c'est á ce moment qu'intervient Ben pour aider la famille et continuer l'enquête de Gordon, un engrenage de persécution s'ensuit.
Une enquête passionnante des prémices de la lutte anti-apartheid, des libertés individuelles, de la solidarité, pour moi un grand livre.
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"Une fois dans sa vie, juste une fois, on devrait avoir suffisamment la foi en quelque chose pour tout risquer pour ce quelque chose. (p335)"

Rien ne prédestinait Ben du Toit, afrikaner paisible, professeur d'histoire, marié et père de trois enfants à se confronter aux sbires de la Section Spéciale mais lorsque Gordon, le jardinier noir du lycée où il enseigne lui demande de l'aider à retrouver son fils, Jonathan, qui a disparu,  il le fait autre arrière-pensée que celle d'aider un homme à retrouver son fils.... Mais nous sommes en Afrique du Sud où règne l'apartheid, où la domination blanche s'exerce dans la violence et l'injustice.

Interdit lors de sa publication dans son pays et malgré tout couronné par le prix Médicis Etranger, ce récit possède tous les ingrédients d'un roman sauf qu'il a été inspiré par des faits réels que l'auteur a recontextualisé pour en faire une oeuvre bouleversante justement parce que l'on ne peut occulter le fait que tout est vrai.

"Dès le plus jeune âge, on accepte ou l'on croit que certaines choses existent d'une certaine manière. Par exemple : que la société est fondée sur la notion de justice et que, chaque fois que quelque chose va mal, on peut faire appel au bon sens ou à la notion de légalité chez l'être humain, pour espérer la correction d'une erreur. Puis, sans aucun avertissement, arrive ce que Melanie a dit et que j'avais refusé de croire : on découvre que ce qu'on avait accepté comme prémices ou conditions de base - vous ne pouvez qu'accepter si vous voulez survive - n'existe pas. (p200)"

J'ai tout aimé dans ce roman : sa construction, le récit par le narrateur recevant une longue lettre confession-testament, les personnages et en particulier Ben du Toit, qui se débat entre une vie de couple désenchantée, une prise de conscience sur le monde dans lequel il vit mais dont il n'avait jamais compris ce qu'il cachait, une rencontre avec une journaliste, Melanie, un chauffeur de taxi, Stanley, mais surtout celle de Gordon, un père qui veut savoir pourquoi son fils a disparu.

L'auteur restitue parfaitement l'ambiance pesante, suspicieuse d'un pays où il ne fait pas bon se mélanger, côtoyer ou venir en aide à ceux que l'on humilie et rabaisse, où la violence voire la torture fait partie du quotidien, où il faut se méfier de tout et de tout le monde et Ben va le découvrir à ses dépends. Tout le cheminement de la pensée de Ben, de sa prise de conscience, de son regard "neuf" qu'il porte sur son pays, sur sa justice, sur tous les rouages d'un monde dont il s'est exclu jusqu'à y perdre, tout ce qui était jusqu'à ce jour lui et qui maintenant lui est étranger, tout cela est parfaitement maitrisé, développé mais avec un flux d'écriture fluide, implacable donnant  profondeur et consistance à chacun des personnages.

André Brink dresse le tableau de l'Afrique du Sud, de Soweto, de ses townships, de ses quartiers blancs où l'on se donne bonne conscience, des violences des deux côtés mais surtout du pouvoir et de la justice d'un pays où le blanc a tous les pouvoirs et s'arrange avec les lois, les preuves et fait régner la peur et la mort. Dès les premières pages je me suis sentie happée par l'histoire autant que par le contexte, l'auteur dosant savamment l'enquête, la psychologie et parfois le mystère de certains des personnages, l'enquête et ses rebondissements mais aussi l'histoire entre Ben et Melanie.

Ce roman je l'ai depuis des années sur mes étagères, jamais ouvert et c'est un coup de coeur à la fois pour ce qu'il dénonce mais surtout pour la manière dont l'auteur le traite, se plaçant à la fois dans le personnage de Ben mais aussi son propre regard, celui sur des événements qu'il a lui-même connu. Cela se lit à la fois comme une page d'histoire, avant que Mandela soit libéré et soit élu, mais aussi comme un roman, une enquête que l'on ne lâche pas, espérant toujours mais dans lequel, au fil des pages, on sent l'étau se resserrer autour de Ben et sa quête de justice.

"Comment un gouvernement peut-il gagner une guerre contre une armée de cadavres ? (p150)"

Que demander de plus à la littérature quand celle-ci nous fait entrer également dans la réalité d'un pays avec un récit et des mots qui en font un roman qui marque, qui émeut, qui révolte et dont la portée laisse une trace indélébile dans notre esprit.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Journal d'un résistant, d'un empêcheur de tourner en rond et d'assassiner en silence.
Ben du Toit est un professeur blanc, qui a contrairement à beaucoup de blancs dans cette Afrique du Sud de la fin des années 1970, des amis noirs dont Gordon, un balayeur de son école.. Ben confie des documents confidentiels à son ami, narrateur en lui demandant d'en faire bon usage s'il lui arrivait quelque chose....
Jonathan fils de son ami Gordon manifeste comme beaucoup de gamins et d'ados à Soweto. La police tire au fusil sur ces gamins et Jonathan disparait. Après plus d'un mois de recherches Gordon découvre que son fils aurait été blessé et soigné... torturé et enterré. Il mourra à son tour dans les geôles de la Section Spéciale de la Police.... Des méthodes d'élimination et de torture des opposants qui ressemblent beaucoup à celles de l'Allemagne nazie....et ça ce passait à la fin des années 1970....
Ben du Toit, attaché à prouver la vérité sur la mort de son ami, réunira des documents des témoignages afin de prouver que le tribunal qui a confirmé les conditions de la mort de Gordon s'est trompé. Une recherche courageuse de la vérité....au sein d'un régime policier et répressif
Un roman bien sur, mais qui s'appuie sur des cas réels...il m'a rappelé par bien des points ce film admirable "Cry Freedom" ou "Le Cri de la liberté" réalisé par Richard Attenborough et sorti en 1987, film qui retrace le meurtre de Steve Biko, jeune homme noir et l'enquête entreprise par Donald Woods journaliste.
Certes l'Afrique du Sud actuelle n'est plus celle qui est décrite dans ce livre, Mandela est passé par là, l'apartheid a été aboli, mais la pauvreté de nombreux bidonvilles n'a pas encore été vaincue, des émeutes récentes le confirment
Un roman qui, en 1979 a dérangé le pouvoir Sud africain qui en interdit la publication en Afrique du Sud!!! Mais dans le même temps, il recevait le "Prix Médicis étranger" en France …
Ne vous privez pas de ce plaisir!

Lien : https://mesbelleslectures.wo..
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André Brink aimait profondément son pays. Ses écrits nous disent toute l'horreur de l' apartheid. Ils racontent la lutte désespérée contre les atrocités et les injustices générés par cet abominable régime ségrégationniste.

Cette Saison blanche et sèche, que j'ai lue juste après l'accession de Nelson Mandela à la tête de la République Sud-Africaine, m'a captivé, passionné et révolté encore davantage contre ces tenants d'une suprématie blanche , criminelle et mortifère.

Une saison blanche et sèche, fait partie de ma bibliothèque "à portée de main"... Tout ce qui y est raconté est encore, certes en d'autres lieux, d'une morne morne et écœurante actualité.

A lire et relire, donc.
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J'ai découvert André Brink il y a bien longtemps, dans les années 80 alors que la lutte contre l'apartheid montait enfin un peu partout dans le monde. Ses livres (outre "une saison blanche et sèche", il y a aussi "un turbulent silence", ou encore "au plus noir de la nuit") ont été un vrai coup de poing pour moi. J'ai pu toucher ce qu'était cette abomination, et ce par des romans aux intrigues savamment écrites, et dans un style très beau (du moins la traduction le montre ainsi). J'ai eu de l'admiration pour cet auteur, qui a osé - en même temps que d'autres, mais si peu - montré la violence, l'abjecte politique menée dans ce pays à l'époque. Et pourtant ses romans parlent d'hommes et de femmes, de vie, d'amour. On est ici quasi dans L Histoire avec un grand H. Un grand monsieur de la littérature moderne pour moi.
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"Le type même du roman complet, construit, partant d'une intrigue passionnante mais anecdotique pour aboutir aux problèmes fondamentaux : les libertés individuelles, le droit de disposer de soi, l'incommunicabilité entre les races, entre les classes sociales, l'illusion du combat solitaire".
Ces quelques lignes figurant en quatrième de couverture éclairent si parfaitement le sens de cette oeuvre que je ne puis faire autrement que les reproduire ici.
Ce roman est un véritable brûlot qui condamne sans réserve l'Apartheid, ce régime criminel qui a sévi durant plus de trente ans en Afrique du Sud. Brûlot dérangeant, évidemment, puisqu'il a été interdit dans son pays dès sa publication.

Les faits narrés par André Brink se déroulent, au début des années 70, peu après les émeutes de Soweto, le ghetto noir de Johannesbourg. La violence, déclenchée par une loi jugée inique par les habitants, a laissé toute latitude aux autorités blanches, pour, après avoir maté l'émeute, emprisonner et exterminer toute personne noire perçue, à tort ou à raison, comme un dangereux agitateur.

Ben du Toit, bouleversé après la mort suspecte de Jonathan, puis de son père Ben Ngubene, deux personnes qu'il connaissait bien et desquelles il se portait garant, entreprend d'aider la famille à obtenir justice. Au cours de ses démarches il va prendre véritablement conscience du sort fait aux noirs, alors que vivant dans les quartiers réservés aux blancs, il n'avait qu'une idée lointaine des conditions abjectes de la vie dans le ghetto.
Menant avec obstination son enquête pour obtenir la vérité sur la mort de Ben, car "il ne me servira à rien d'avoir une âme si je laisse commettre cette injustice" dit-il, il fera de belles rencontres, mais se heurtera également à l'incompréhension et l'hostilité de sa famille, et, pire encore, à la sournoiserie, la brutalité, la bêtise, l'ignominie d'un système crapuleux que l'auteur décortique avec minutie et âpreté. Il ne fait pas bon tomber dans les griffes de la Section Spéciale !

J'avoue avoir renâclé à lire cette oeuvre bouleversante, qui m'a mise en rage durant la durée de ma lecture, tant le comportement de la classe dominante, ces blancs, qui ne représentent que 8% de la population, mais détiennent tous les pouvoirs, en usent et en abusent, au détriment de toute équité, du moindre soupçon d'altruisme, donne la preuve non seulement d'un mépris abyssal, mais aussi d'une négation de l'humanité des noirs ! - "Comment un gouvernement peut-il gagner une guerre contre une armée de cadavres ?"
A lire absolument, comme un témoignage des abominations que l'être humain est capable de commettre, au nom de la sécurité de l'Etat !
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Ben du Toit est un Afrikaner père de famille tranquille jusqu'au jour où le fils du jardinier de l'école, Jonathan disparait dans des circonstances douteuses. Il va enquêter sur sa mort quand c'est au tour du jardinier Gordon de disparaitre à son tour. Une dénonciation du racisme en Afrique du Sud.

J'ai beaucoup aimé ce roman d'André Brink que j'ai trouvé très posé. Les éléments se mettent en place les uns après les autres. J'ai été choqué par les consciences de la plupart des Sud-Africains blancs qui font totalement confiance dans leurs institutions même si certains craignaient des représailles. Petit à petit, Ben du Toit est de plus en plus seul. La sécurité nationale parait tellement impitoyable et implacable, ça donne des frissons dans le dos. Un roman à découvrir !
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Ben du Toit est un Afrikaner comme un autre si j'ose dire.
Il enseigne dans une école de Johannesburg, marié, père de trois enfants, grand-père, un parcours de vie typique, et il ne s'est jamais réellement posé la question du système dans son pays : l'Apartheid.
Mais lorsque Jonathan le fils de Gordon le jardinier de l'école est arrêté, il commence à essayer de contacter la police pour savoir ce qu'il en est.
Puis Jonathan est déclaré mort, victime d'une énième émeute qui a eu lieu selon les autorités à l'instigation des communistes qui veulent renverser le pouvoir en place, alors qu'il est évident que Jonathan était en prison et qu'il est mort à la suite des mauvais traitements infligés.
Gordon veut à la fois que la vérité éclate et que le corps de son fils lui soit rendu pour qu'il puisse l'inhumer, il va donc demander à Ben de l'aider.
Puis c'est au tour de Gordon d'être arrêté, et de mourir en prison après s'être suicidé, selon la version officielle, alors que Ben dispose des preuves indiquant que Gordon comme son fils a été torturé en prison.
Cette fois, Ben ne peut plus se taire et il va mener sa propre enquête pour que la vérité voit le jour.
Mais que peut un homme seul, contre un système autoritaire qui va jeter le discrédit sur lui, aussi bien auprès de sa famille, que de ses collègues, de ses amis, de ses voisins, et peu à peu l'isoler jusqu'au drame final.
Pas étonnant que ce roman, terrible témoignage du régime de l'Apartheid instauré en Afrique du Sud, y ait été interdit de publication lors de sa sortie en 1979.
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