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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'aime bien les excès de la Brite première manière. Sang d'encre en est la quintessence, un vin capiteux et chargé de matière.
Alors oui, il faut aimer le trash, le glauque, les serial killers, les fantômes, les maisons hantées, les mondes parallèles et la folie qui contamine tout. Et aussi ne pas être réfractaire à l'idée de lire le détail de quelques ébats strictement masculins.

Trevor est taraudé depuis 20 ans par la même question : Pourquoi a-t-il été épargné par son père, qui a assassiné sa mère et son petit frère avant de se suicider ?
Revenu après toutes ces années dans la maison du massacre, il manque d'y tuer Zach, un hacker poursuivi par le F.B.I. Ils vont s'aimer, baiser (beaucoup), fumer (encore plus), alors que les blessures du passé se font à nouveau béantes et que la maison palpite d'une vibration de plus en plus malsaine. Zach devra retenir Trevor qui glisse lentement dans la folie, au risque de sombrer lui-même.

Sang d'encre n'est pas un roman d'horreur à proprement parler, ou alors par fulgurances, et échappe aux classifications hâtives.
Pourtant, nous sommes bien dans de la littérature de genre mais Brite évite le manichéisme et les raccourcis, ainsi que les passages obligés qui vireraient aux clichés. Elle réussit à donner vie à ses deux personnages de manière complexe, grâce à sa liberté amorale et une grande sensibilité.
Sensibilité étonnante et finalement précieuse dans un tel roman. Au milieu de toute cette noirceur, l'amour de ces deux paumés sonne juste et l'auteur qui ne rechigne pas aux excès baroques et décadents fait preuve ici d'une belle humanité.

Trevor, seul rescapé du massacre originel et Zach battu par ses parents, sont deux enfants montés en graine, tordus par la vie, qui s'accrochent désespérément l'un à l'autre pour pouvoir faire face à leurs terreurs anciennes et affronter les démons qui les bouffent. Afin de peut-être devenir ce qui leur a été refusé jusque là: une famille, un refuge l'un pour l'autre.
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Même si je comprends la nécessité de la chose (facilité de repérage, argument vendeur, etc.), c'est énervant, cette manie éditoriale de mettre des étiquettes. Effectivement, Sang d'encre n'est pas un roman d'épouvante, même si Poppy flirte avec le splatterpunk (gentiment...).
Les Poppy Z. Brite première période (jusqu'au début des années 2000, je duirais) sont totalement colorés, jouissifs, même avec des intrigues chancelantes, des ficelles plus ou moins grosses.
Sang d'encre mélange la naissance du hacking, l'univers de la BD underground, Janis Joplin et Nine Inch Nails, les maisons hantées et les névroses internes, et tout en présentant une ribambelle de personnages assez attachants. Sous sa plume, l'été de Louisiane et de la Caroline est particulièrement étouffant, résolument vivant.
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Sang d'encre, écrit par Poppy Z. Brite et publié par Albin Michel, a été comparé à Shining par rapport à son thème de la bâtisse hantée. Celui de la famille brisé et le personnage de l'enfant en proie à la folie de son père sont également des points communs. Sang d'encre aurait pu être une suite de Shining car, en plus, il commence là où le roman de Stephen King se termine, d'autant plus que Danny Torrance n'en sort pas plus indemne que Trevor McGee.

Mais il y a aussi des différences : Shining est un huis-clos angoissant dans un hôtel perdu dans l'hiver des Rocheuses, où une petite famille se retrouve seule face à des forces occultes. Sang d'encre, lui, se passe dans la touffeur de la Louisiane puis en Caroline du Nord, et le couple n'est pas coincé dans la demeure hantée par la folie du père McGee, il n'y a pas la même tension.

L'angoisse de Shining est ici remplacée par la frénésie de la drogue, le piètre écrivain qu'est Jack Torrance laisse la place au dessinateur Bobby McGee (ce nom de famille se retrouve d'ailleurs dans un autre roman de Stephen King, Charlie), mais il est vrai que tous deux transmettent leur névrose à leur fils.

Sang d'encre n'est pas une histoire de maison hantée classique, il ne s'agit pas tant d'esprits vengeurs que de fantômes du passé. C'était également une bonne lecture, dans un thème différent d'Âmes Perdues où le surnaturel est plus évident, mais où j'ai trouvé la plume plus réaliste, moins poétique et donc plus cohérente avec l'ambiance de Missing Mile (ville déjà présente dans Âmes Perdues). Il y a juste la fin qui semble écrite sous acide, mais ça se tient vu ce qu'il s'y passe.

C'est peut-être le roman d'horreur que je préfère de l'auteur, la quadrilogie de Ricky et G-Man tenant plus du contemporain mâtiné de thriller. J'en parlerai à l'occasion.
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J'avais découvert Poppy Z. Brite avec le Corps Exquis. Je pensais être vaccinée pour longtemps, mais une amie m'a convaincue d'essayer celui-ci. Et pour le coup, elle a bien fait.
Si c'est loin d'être gentillet, nous ne sommes pas non plus dans le monstrueux subversif comme le Corps Exquis. Comme dit dans le résumé, on pourrait comparer ce roman à un Stephen King. Maison hanté, histoire secrète... C'est un bon cocktail, et très accrocheur. Personnellement, ce livre a été de ceux que, lorsque je posais, m'obsédait jusqu'à ce que je reprenne ma lecture.
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J'ai mis du temps à entrer dans l'histoire. La cause? Tout bêtement la faute à un quatrième de couverture pas vraiment en accord avec le début du livre. Un vrai travail de cochon!
Ca ne m'a pas empêché de plonger dans cette histoire prenante. Zach et Trevor sont des personnages froids, distants, solitaires mais étrangement attachants. On découvre au fil des pages, leurs histoires, leurs passés, leurs démons intérieurs ainsi que la relation passionnelle, ou plutôt foudroyante qui se dessine entre eux. L'ambiance est tendue, sur le fil du rasoir. J'ai senti la folie, les démons intérieurs guetter la moindre faille dans laquelle s'engouffrer. Un début de thriller psychologique jouant sur l'hérédité du mal et de la folie. Et puis, à la manière d'un Stephen King, le fantastique vient s'immiscer dans le récit... de manière ponctuelle, presque anecdotique pour finir par prendre le dessus. Tout ça agrémenté d'une certaine esthétique que j'ai trouvé (étrangement) très manga, servie avec de luxueuses descriptions des sens du toucher, de l'odorat et, surtout, du goûts. Bien plus que les passages gores, c'est ce dernier point qui m'aura le plus retourné l'estomac... Franchement, quel besoin l'auteure a de nous faire partager certaines saveurs à ce point-là? J'avais l'impression de relire "Le parfum" auquel on aurait ajouté une palette de saveurs pas vraiment appétissantes!
Une vraie plongée dans une folie hallucinée une quête intérieure poignante, dangereusement touchante et une histoire d'amour destructrice, malsaine. Poppy sait tout de même apporter à son histoire des moments de tendresse, de liberté, de lâcher-prises qui offrent des bulles d'oxygène à son lecteur... avant de la ramener dans la folie. le tout fleurtant avec les univers d'auteurs que j'aime (Stephen King, Serge Brussolo par exemple).
Par contre, je n'ai pas du tout aimé le prologue qui m'a semblé trop détaché de l'histoire, ainsi que la conclusion de l'auteure avec laquelle, après réflexion, je ne suis pas du tout d'accord même si je comprends son point de vue.
J'hésite, est-ce que je replonge tout de suite dans l'univers de Poppy Z. Brite avec Self made man sagement posé dans ma bibliothèque, ou vais-je m'offrir une lecture plus gaie?
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