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Premier roman de Poppy Z Brite, LA diva gothic underground, "Âmes Perdues" nous introduit dans un univers que l'on retrouvera tout au long de sa bibliographie.

De son style incomparable, sensuel et charnel, elle parvient à teinter d'érotisme et de lyrisme les actes les plus cruels. Bien loin des récits de vampires qui déferlent sur les gondoles des hypermarchés aujourd'hui, elle réinvente le mythe du vampire.
Jeunes, insolents, violents, ils s'adonnent à tous les plaisirs, et quels plaisirs! du sang, du sexe, du rock, de l'alcool (la fameuse "Fée Verte", qui donnera lieu à un recueil de nouvelles), tous les vices s'intègrent à une intrigue addictive, dérangeante, mais tellement délectable.

Bienvenue à Missing Mile, bled paumé où Nothing, ado mélancolique en manque de reconnaissance, croise la route d'un trio de suceurs de sang sans éthique ni morale. Obsédé par ces nouveaux venus qui bousculent sa morne existence, il est prêt à tout pour les suivre dans leurs folles épopées et fuir le mal de vivre qui le ronge.
A ses dépends...?

Dépeints avec affection et émotion, on ne peut que se délecter des personnages torturés. Attachants, irascibles, naïfs, belliqueux, on ne sait parfois plus si le dégoût l'emport sur la fascination, pour ces héros nés dans la volupté la plus profonde d'une plume inimitable.

L'auteur a le don d'amener son lecteur où elle le souhaite, ajoutant une indolence jouissive aux scènes les plus sauvages... pour le rendre toujours plus ... à crocs.

Un véritable bijou du genre.

Lady Brite, une fois encore, merci...
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À une certaine époque de ma vie (car moi aussi j'ai été ce genre d'ado qui porte exclusivement du noir, écoute du métal et achète des fanzines en rêvant à des jours - des nuits pardon - meilleures), je lisais avidement tout ce qui avait trait aux vampires. C'était bien avant le cataclysme Twilight, et la littérature vampirique de l'époque constituait ce qu'on peut appeler aujourd'hui "le second âge d'or des vampires". Dans ces histoires, les vampires étaient punk, goth et glam, ils étaient à la fois très méchants et très romantiques, mais en tout cas, ils n'allaient jamais au lycée (même si leurs victimes, elles, fréquentaient cette horrible boîte à formater les cerveaux). Je crois que des vampires qui vont au lycée, c'est complètement antinomique. Avant qu'une certaine Stephanie Meyers s'en empare pour le jeter en pâture au public mainstream, le vampire était la figure par excellence de la subversion. Et le prince du mal ne peut pas aller au lycée. C'est impossible. Point.

Bref. À cette époque bénie, donc, Poppy Z. Brite faisait partie du corpus obligatoire. Mais je l'ai lue trop jeune, et, abreuvée d'Anne Rice et consorts, je ne l'ai pas comprise. J'ai donc reposé le bouquin au bout de dix pages et je l'ai enterré dans un carton. Vingt ans plus tard, à l'occasion d'un déménagement, je le retrouve dans le dit carton, avec son marque-page à l'endroit où je l'avais lâché. Et je décide de reprendre la lecture, pour voir. du début. Et là, parvenue au bout de ces dix pages fatidiques... Boum. C'est la révélation. Parce que c'est là que le récit commence réellement : au moment où Nothing décide de prendre la route. le reste n'est qu'un prologue, magnifique, onirique et malsain, mais dans lequel il ne se passe pas grand chose. Cette fois, la magie opère, et je suis totalement happée par l'histoire. Comme tous les bouquins que j'apprécie, je le torche en trois jours. Il résonnera dans ma tête pour les trois mois suivants.

Ce bouquin a pour moi la saveur surannée des années 90, cette époque bénie où se peindre les ongles en noir, porter une épingle à nourrice en guise de boucle d'oreille et lire le fanzine Requiem était une vraie rébellion, où l'info se transmettait à coup de textes photocopiés dans un garage et où on achetait les CDs à la Fnac en se fiant à la jaquette. Tout était artisanal et, finalement, de meilleure qualité. Mais je me disperse. Revenons au bouquin. La vie, les rêves, les dégoûts de Nothing, donc, c'est ceux des ados goth de cette époque. Je parie même que certains aspects de cette vie paraitront complètement incompréhensibles pour un jeune passionné de vampires d'aujourd'hui : le manque de ressources, ou le fait qu'il doive renvoyer une carte trouvée dans la jaquette d'un CD pour avoir des infos sur son groupe préféré, entre autres.

Cependant, même si ce livre parle à merveille de l'adolescence - et de ce type d'adolescence en particulier - je ne le donnerais pas à lire à ma petite nièce de 16 ans. Pour sa violence, d'abord. Encore une fois, ici, les vampires ne sont pas végétariens. Ce sont des prédateurs, et quand ils mangent, c'est plus crado que l'heure de la pâtée de mes bulldogs. Deuxio, le sexe omniprésent. Souvent sale, amoral, et sans préservatif, entre deux gloutonneries anthropophagiques. le tout sans avertissement ou condamnation de la part de l'auteur. Que le partenaire soit un homme, une femme, mineur ou même votre propre fils, et qu'il va en perdre la tête ou la vie, on s'en balance, chez ces vampires. L'ambiance, dans ce livre, c'est plus Rob Zombie et ses copains en goguette dans un camion rempli de sang, de drogues et de paillettes qu'affreux vampires poursuivis par des héros qui en triomphent à la fin. Ici, on est du côté des vampires, avec tous leurs vices : "le goût du sang, du sperme, des ébats, du vin et des nuits enchantées". Vous êtes prévenus. Si cet aspect m'avait rebuté à l'époque (on peut être très conformiste lorsqu'on est jeune), il m'a séduit à la relecture : je trouve qu'il apporte une dimension supplémentaire à la dangerosité du vampire, qui est un prédateur impitoyable sur tous les plans, y compris sexuel.

Le troisième aspect que j'ai vraiment apprécié dans ce livre, c'est la mythologie autour du vampire, que je trouve à la fois fondamentale et originale. Dans Âmes perdues, les vampires constituent une espèce à part, qui peut survivre au jour (tout en était essentiellement nocturne) et se reproduire avec les humains (à qui cela coûte la vie). Ensuite, il s'agit d'une race quasi-éteinte, en pleine dégénérescence. Suite à des siècles d'adaptation au monde humain, les nouvelles générations ont perdu leur crocs et sont obligées de se tailler les dents en pointe (cela constitue même une sorte de rite d'intronisation des semi-vampires dans la société vampirique). On peut les tuer, mais difficilement. Les symboles chrétiens ne marchent pas sur eux, même s'ils détestent le christianisme qui les a condamnés. Ils forment une sorte de société de l'envers, à l'opposé du "monde du jour, le monde de la raison". C'est le genre de détail qui me fascine et ce que je recherche dans ce genre de littérature.

Enfin, parlons un peu de la forme : Poppy Z. Brite, avec son écriture vénéneuse, magique et sensuelle, tout en étant simple et jamais lourde, écrit vraiment bien. Il faudrait que je la lise en anglais pour voir. En tout cas, le traducteur a fait du bon boulot (il y a juste un mot, au début, qui m'a fait tiquer : la chaîne "haute fidélité", une machine qu'on a jamais appelé ainsi en France). La construction du récit, quoique simple d'apparence, est très bien maîtrisée également : avec un démarrage lent, tout va de plus en plus vite, jusqu'à l'apex à Missing Mile et la résolution du récit, avec la re-descente dans le monde réel. Un véritable trip, en somme. Je vous le conseille, c'est un bon cru.
Lien : https://danslesmontagnesnoir..
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Âmes perdues est un livre surprenant, voyeur, sombre, sanglant et même glauque. Mais il est néanmoins une merveille dans son domaine.
Je ne connaissais Poppy Z. Brite que par sa réputation, mais après avoir refermé ce livre, j'étais ravie de cette découverte.
Un style particulier et affirmé, une écriture crue, dure et violente mais teintée d'une certaine poésie. La lecture de ce roman est fluide et très imagée, chose que j'apprécie et attends beaucoup dans un roman!
Malgré l'aspect sombre de l'oeuvre, l'auteure a réussi à me faire rêver et voyager au loin. Voyager aux côtés de Zillah, Nothing, Molochai, Twig et Christian sur les routes de "l'or rouge". J'ai voyagé aussi, plus loin encore avec Ghost, être solitaire et étrange, mais néanmoins attachant.
Les scènes sont parfois violentes, crues et sanglantes, allant du viol et l'inceste à des carnages, des "meurtres orgiaques".

J'ai aimé les vampires, qui incarnent chacun un aspect particulier, sans tomber dans les stéréotypes. Ma première réaction, en lisant leur histoire a été "enfin de vrais vampires! Bien sanglant, cruels, beaux, mais beaucoup plus réalistes!" Car oui, dans ce livre, il n'est pas question de vampires romantiques, gentils, qui ne veulent pas blesser leur amour.
Ici, les vampires mordent et "baisent" avec leurs amants, Ils sont cruels et se font une joie de tuer pour se nourrir, tels des psychopathes. Mais leur fougue juvénile et néanmoins teintée de naïveté permettent tout de même un amour, plus proche du sadomasochisme que de la romance.
Il y a également les vieux vampires, qui ont déjà vécu plusieurs siècles et sont las, tristes même lorsqu'ils doivent tuer un jeune enfant naïf pour se nourrir. "Car le sang, c'est la vie...". Ce vampire sage, qui représente un guide ou la figure paternelle au choix.

J'ai apprécié aussi, le fait que l'auteure ne fasse que se faire frôler le surnaturel et le réel: pas de pouvoirs d'hypnoses, pas de boule de feu, de transformations, de baguettes magiques. Juste des vampires et un empathique, décrit beaucoup plus comme un être à part, avec un don, qu'un gamin sorcier/ magicien avec de grands pouvoirs.

Âmes perdues est un titre foutrement bien choisi pour ce roman.
Car il ne s'agit pas véritablement d'une histoire. Il s'agit de plusieurs intrigues, de plusieurs êtres qui malgré leur différences raciales, malgré qu'ils aient choisis la voie du bien ou du mal, ou même qu'ils soient perdus entre les deux, il s'agit surtout d'âmes perdues en quête à quelque chose à quoi se raccrocher. de désillusions. D'une innocence perdue, troublée, d'enfance viciée. Mais les relations qu'entretiennent les personnages rendent tout ceci plus doux, plus supportables, à mon sens. Malsaines, cruelles, elles font passer le lecteur pour un voyeur, avec l'aspect dérangeant que cela entraîne, mais les personnages entretiennent entre eux également un certain amour, sous plusieurs formes.

Pour moi, Âmes perdues n'était au début qu'un roman étrange et sombre, très glauque mais il s'avère être un vrai chef d'oeuvre qui m'a fait passer un bon moment, et qui a rafraîchi le genre.
C'est avec plaisir que je me plongerais de nouveau dans un livre de Poppy Z. Brite, pour y trouver sont style si particulier!
Lien : http://arlenone-book.blogspo..
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Pffffff. Non. Quel ennui! J'ai commencé à lire en diagonal à partir du milieu du roman... Puis ai carrément survolé les 100 dernières pages. C'est mou, monotone, longuet, ça tourne en rond, ne vole pas très haut... Alors, oui, je comprends que l'auteure ait voulu retranscrire la langueur de la Louisiane, la vie morne et sans relief de ces jeunes humains et jeunes-vieux vampires.... Et ça aurait pu beaucoup me plaire... Mais non, je n'ai pas accroché. Je peux maintenant me choisir une autre lecture, Ouf!
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J'ai dévoré ce livre en quelques jours. Il se lit en effet facilement, mais l'écriture est également travaillée et poétique. Je vous laisse jeter un oeil aux citations pour en juger par vous mêmes.
L'auteur sait nous faire entrer dans le monde de Nothing, à la fois glauque, violent, mais aussi sensuel et fascinant.
C'est une atmosphère très particulière, qu'on ne retrouve pas dans tous les livres traitant des histoires de vampires. A conseiller aux lecteurs n'ayant pas peur de s'immerger dans des atmosphères dérangeantes !
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Nothing a quinze ans et il se sent mal à l'aise, ce malaise n'est pas dû au fait qu'il soit un adolescent, mais parce qu'il ne supporte plus la vie bien rangé de ses parents adoptifs, il décide de s'enfuir pour trouver ses véritables origines, il part à la rencontre des Lost Souls, le groupe qui bouleverse son âme. Lorsqu'il est pris en stop par trois voyous nommés Zillah, Molochai et Twig, drogués et buveurs de sang, le jeune homme va s'apercevoir que, comme eux, il est un vampire…
Hum, pour être brève, c'est un roman qui m'a beaucoup émue, Anne Rice qui en fait des tonnes passe pour une écolière face aux vampires modernes de Poppy Z. Brite. Dans la violence et la haine, surgit un romantisme et un état de grâce qui vous fait fondre. le personnage de Nothing est le plus marquant, il fait passer Lestat pour un petit foireu de vampire à jabot. Renversant les mythes enchantées du vampire romanesque, Brite nous plonge aussi dans l'ambiance de la musique New Wave qui fut à l'origine du mouvement gothique des années 80, hommage à Peter Murphy et The Cure, aux codes vestimentaires et bien d'autres, on aime à la folie suivre Zillah et sa bande ainsi que Ghost et son cher Steve.
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Ames Perdues est un roman de Poppy Z. Brite, publié en 1992 aux US et en 1994 en France. le livre a connu quelques rééditions mais est aujourd'hui très dur a trouver dans le commerce.
Lien : http://fallengodess.net/crit..
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Tiens, en ce moment, chuis dans une phase littérature vampirique (j'en ai quelques-uns dans ma pile à lire, dont le fameux Bram Stocker...)... et celui-là, ma foi, c'est pas le meilleur de ma liste : c'est un peu trop cru, trop glauque, trop...

J'avais déjà lu des nouvelles de cet auteur, et c'est vrai qu'elle a un net penchant pour le sexe et les drogues de tout poil mais là... c'est un peu too much à mon goût !!

Sans être particulièrement prude...
Lien : http://peggylit.canalblog.com
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Une histoire de Vampires.
Un mauvais choix de ma part, cela n'accroche pas du tout. Peu intéressant. Totalement loufoque. J'ai abandonné.
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Voilà un roman noir, glauque et cruel, dont l'écriture poétique, sensuelle et envoutante nous plonge dans les vapeurs de l'absynthe et la moiteur poisseuse de la Nouvelle Orléans !
Il n'y a pas de rédemption possible pour les "héros" désenchantés de ce livre, tous voués à la solitude et à la tristesse, qu'ils soient humains ou vampires. Ils ont beau s'abîmer dans l'alcool, la drogue ou la baise, s'adonner à toutes les perversions ou braver les interdits, aucun d'eux n'échappe au désespoir...
On suit donc le quotidien de Nothing, enfant perdu et revenu de tout, de Ghost le devin fragile et attachant, de son ami Steeve plein de rage et de violence, de Christian le barman solitaire, de Molochai, Twig et Zillah le trio sans foi ni loi. Evidemment, leur chemin à tous finit par se croiser, créant des liens forts ou au contraire précipitant la chute des plus solitaires ou des plus démunis... Mais je n'en dirai pas plus !
Pour finir, je tiens à préciser que ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains car il est cru, direct, sanglant. Choquant par instant. Mais il agit comme un charme puissant dont on n'est délivré qu'à la toute dernière page...
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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