Pèlerinage à la Mecque en scooter en 1963

Ce livre était dans ma bibliothèque depuis longtemps, je voulus le lire après les accidents du hadj 1436 (2015) avec ses plus de 2000 morts...pour retrouver l'image de pureté d'un pèlerinage porté à la transcendance d'une voyage initiatique.
Le décalage est effarant, à la fois l'Algérie d'aujourd'hui et celle des algériens de 1963, une Algérie de tous les possibles, une Algérie de la "niya", ce caractère intraduisible en naïveté.
Puis pérégrinations sur le dos d'une Vespa au grès des routes plus ou moins praticables par monts et déserts, de Tlemcen en Algérie de Benbella à la Tunisie de Bourgiba, à la Libye Senousside, puis la frontière égyptienne, Alexandrie, traversée et débarquement à Djeddah, l'entrée rituelle à la Mecque, puis à Médine, puis le retour vers l'Algérie après un crochet par Beyrouth, l'Irak et le Koweit ensuite le Caire où il récupère sa moto qu'il avait laissé dans les locaux de l'ambassade d'Algérie.
Incroyable décalage de cette image du monde arabe en vases communicants, avec cette affection authentique et sincère, comme cet officier libyen qui rédige sur le passeport algérien une ode à la fraternité arabe.
Un récit en piqûre de rappel que le marasme n'est pas une fatalité.
Dans la même logique du hadith qu'on ne peut remercier le Créateur sans remercier les hommes, une preuve par la géographie que pour monter vers le ciel il faut d'abord passer par les siens.