Il y a beaucoup d'informations donc on ne peut pas tout retenir mais la fin est très intéressante et permet une vision différente du bonheur. En plus, on reçoit une certaine dose de culture dès la première partie qui traite de la religion.
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Bonne synthèse des pensées anciennes et actuelles. Après une analyse du bonheur (inaccessible) régit par la culture chrétienne, on passe au bonheur imposé par notre société consumériste.
Certes, aucune recette miracle en cet ouvrage, aucune morale non plus si ce n'est quelques piques qui dénotent un sens de l'humour aigu.
Bref une tentative de synthèse de nos penseurs plutôt réussie pour moi, car agréable à lire.
Commenter  J’apprécie         50 Lu en 2002
Comment le bonheur réservé jusqu'alors au paradis des chrétiens devient d'abord un droit puis un devoir. Avec le siècle des Lumières, on croit qu'il est possible de venir a bout de tous les malheurs grâce au savoir, à l'industrie et à la raison
Puis avec Alain, chacun à la possibilité de maitriser son destin et d'améliorer son existence. Donc on culpabilise de ne pas être heureux quand on a tout pour l'être alors que le bonheur n'est peut-être simplement pas accessible à la condition humaine
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Mais que cherche Mr Bruckner à démontrer dans ce livre ?
Après un début encourageant sur la tyranie moderne du bonheur, le voici qui part dans des propos échevelés sur des thèmes divers comme celui de l'intérêt de certains pour la guerre afin de tromper leur ennui.
On retiendra aussi ce long pamphlet sur la bourgeoisie qui se veut je suppose teinté d'humour et second degré mais qui tourne à une caricature si grossière ( au sens propre du terme) que même les intéressés, si tant est qu'ils existent sous cette forme ne se reconnaîtront pas.
Alors que nous reste-t-il? Et bien pas grand chose. Reste que le style est brillant et que les nombreuses citations nous auront peut-être fait découvrir quelques textes dignes d'intérêt.
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Le titre est promesse de biens de félicités dans ce qu'il présage du regard affuté de Pascal Bruckner sous sa casquette de philosophe . Euphorie ponctuelle attendue donc et quelques perspectives jubilatoires, vu le programme . Niet .
Et pourtant il est bavard l'homme , pour les amateurs de formules bienheureuses , n'ayez crainte , il y a plus que d'abondance .
Une introduction prometteuse soulignant le nouvel ordre moral , non plus tourné vers le grand repentir et la foi en un au-delà paradisiaque pour les bons élèves mais vers celui de se libérer enfin de toutes ces chaines judéos-chrétiennes pour enfin jouir sans fin et sans retenue jusqu'à plus soif de toutes les félicités terrestres condamnées et diabolisées jusqu'alors .
Et de là , d'en faire le constat qu'une loi morale en chassant une autre , l 'hédonisme terrestre n'a rien de plus enviable à partir du moment où elle se positionne comme une injonction .
Les années 60 et la libération des corps , des moeurs , des carcans familiaux , les congés payés , le crédit pour tous , le progrès qui n'en finit pas de repousser la mort dans un avenir de plus en plus éloigné de notre naissance qu'on est en droit de croire à l'immortalité , la foi en l'économie et le tout tout de suite , le jeûne et les restrictions comme choix dans la liberté nouvellement acquise ...J'en passe ... C'est que la liberté , c'est peut-être bien un peu carcéral bizarrement . Surtout dans cette injonction au bonheur qui définit nos sociétés occidentales enfin "libérées " du poids des religions . N'y avait -il pas un certain confort à s'en remettre à un Dieu puissant et à mériter un paradis promis en rendant une bonne copie, sans le poids du libre-arbitre ? Subir la douleur , dans l'acceptation , dans l'offrande et la volonté de rédemption pour notre Christ ou se soumettre à la nouvelle bienséance sociale qui nous enjoint à utiliser toutes les recettes du bonheur de Biba/Femme actuelle ou Figaro en tâtant du bouddhisme à la sauce occidentalisée pour nos estomacs fragiles , travailler le lâcher-prise ou s'inscrire dans la performance des nouveaux runners de l'extrême , à moins de s'orienter vers la sobriété heureuse ou de l'ennui nécessaire et salvateur ? Un peu de tout peut-être , on n'est pas à quelques syncrétismes près ! Hum , les inventions de l'homme sont toujours un peu clauques au bout du compte ....
Les pistes sont nombreuses , et l'imagination de l'homme sans limites pour tenter de rendre sa vie plus supportable .Mais c'est tout un travail , que d'énergies pour offrir à la face du monde le sourire radieux de l'homme bien dans ses pompes , épanoui , zen attitude , léger , lifté quand c'est nécessaire , cool , fun dans le kif du jour ....
Alors ?
Et si on arrêtait de se poser la question ? Pour enfin vivre . Et laisser venir à nous les petites joies ( notion pourtant toute chrétienne ) , les petits bonheurs fantasques et inattendus qui ne se choisissent pas mais ponctuent le dur métier de vivre , bouffée de légèreté et d'allégresse fugace , respiration salvatrice pour continuer , délester de toutes morales fabriquées ,sans revendication , sans étalage , sans comparaison , mesures , chronomètres et autres outils quantifiables pour jauger de notre bonne santé morale .
En gros c'est ce qu'il dit Msieur Bruckner .
L'exercice aurait pu être intéressant sans un éparpillement qui ôte à son raisonnement une certaine crédibilité philosophique . Un peu trop facile par souci de vulgarisation je suppose . Un manque de rigueur dialectique , une abondance quasi nauséeuse de références et une euphorie verbeuse noie son discours un peu poussif .
Néanmoins pour rendre à Cés...Pascal ce qui est à Pascal , je ne peux que lui reconnaître une aisance d'écriture "heureuse" . Et une grande générosité dans l'accumulation de ces citations , autant de pistes pour continuer à creuser le sujet si d'aventure vous vous obstinez à chercher la recette .
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Je n'ai pas eu le courage d'aller jusqu'au bout de ce pensum. Ensemble de reflexions brouillones sur la conception du bonheur, difficile à suivre, même après relecture de certains passages.
Premier livre que je lis de cet auteur, on ne m'y reprendra pas.
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Dans nos sociétés contemporaines, nous sommes en quête du bonheur, nous voulons par exemple que nos enfants soient heureux, épanouis. A d'autres époques, les hommes désiraient plutôt transmettre à leurs enfants des valeurs matérielles ou spirituelles. Comment savoir si l'on est heureux puisque le bonheur est une notion floue ? Et si on ne l'est pas ou que l'on considère qu'on ne l'est pas par rapport aux autres dont la vie serait plus riche ?
Jusqu'au XVIIIème siècle, le Bonheur est reporté à la vie éternelle et la souffrance purificatrice. Depuis les Lumières et surtout depuis les années 1960-1970, le bonheur doit être permanent, immédiat "Jouir sans entraves " disait le slogan. Le corps qui était tabou est devenu l'impératif premier (sexualité, santé, alimentation). Nous avons l'obligation d'être heureux mais deux obstacles persistent : la souffrance qui n'a pas disparu même si elle paraît incongrue et l'ennui. Nous détestons la routine, le quotidien. Pourtant, les moments de l'existence sont de densité inégale, l'essentiel se situe entre bonheur et malheur, trop de facilité tue le plaisir (qui doit se faire attendre). La souffrance est à la fois niée, considérée comme inconvenante et exhibée quand la société glorifie (certaines) victimes.
Plus que le bonheur, il faudrait chercher la joie, accepter que le malheur est constitutif de l'existence, ne pas confondre malheur et adversité, douleur et désagrément, ne pas le chercher mais l'accueillir lorsqu'il arrive en ayant conscience de son caractère fantasque.
Un essai intéressant mais pas très original.
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