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3,35

sur 65 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
La Guérilla des animaux de Camille Brunel est ma dixième lecture dans le cadre de la sélection des 68 premières Fois pour cette rentrée littéraire. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en commençant ce livre, mais l'idée de défendre la cause animale me plaisait assez et j'étais plutôt intriguée.

Un peu perdue et décontenancée à la fin de ma lecture, j'ai fait quelques recherches sur l'auteur. Camille Brunel se présente comme un végétarien convaincu par le mouvement végane depuis quelques années déjà… Bien que très favorable pour ma part à la défense de la cause animale, je comprends vite que nous ne jouons pas dans la même cour même si je suis toute disposée à débattre sereinement de nos différences.
Je respecte profondément les animaux et suis contre toutes les formes de souffrances animales non justifiées que ce soit dans les zoos et ménageries, les exploitations artistiques, touristiques, expérimentales ou autres, les élevages et abattages dans de mauvaises conditions et je ne me sens pas de tout en phase avec la chasse et la corrida… mais je mange de la viande, fait travailler mes chevaux et tient souvent mon chien en laisse … J'avoue cependant préférer de loin mes poissons, mes poules, mes chats, mon chien et mes chevaux à certains êtres humains…
Tout cela pour dire mes bonnes dispositions envers ce roman et ma totale incompréhension à la fin de ma lecture.

J'ai du mal à définir ce livre : dystopie, pamphlet, réquisitoire… ? Je l'ai trouvé long, répétitif, absolument pas didactique… et surtout outrancier et intolérant dans sa démarche. Comparer la fin du règne animal à la Shoah a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
Je n'ai pas compris le sens de la violence omniprésente développée dans le récit ; à moindre dose, elle aurait pu faire sens pour métaphoriser une vision en miroir du règne humain et du règne animal mais le trop ici gâche l'ensemble : sans cette accumulation de scènes meurtrières, le dénouement aurait pu être assez exemplaire. La disparition de certaines espèces animales est déjà une réalité et je comprends que Camille Brunel veille nous faire envisager le risque d'extinction totale du règne animal et ses possibles conséquences mais le message manque de clarté et de réalisme.
Enfin, j'ai été frappée par le terrible pessimisme de ce livre, l'intolérance vis-à-vis des non véganes, les « carnistes » dont je fais partie. Je suis convaincue qu'il faut préserver des espèces en voie de disparitions, punir le braconnage, règlementer la pêche etc… mais je voudrais aussi rappeler que si certaines races ou espèces existent encore c'est aussi parce que leur lait sert à faire du fromage ou que l'on mange leur chair… Personnellement, je ne mange pas la viande de cheval mais je sais que sans boucherie chevaline, certaines races de chevaux de trait auraient aujourd'hui disparu, pour ne citer que cet exemple…

À l'instar d'une guérilla, ce roman m'a épuisée ; je me suis sentie harcelée, provoquée, déstabilisée…
Une grosse déception !
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Que se passera-t-il en 2020, en 2031, plus tard encore, quand les hommes, arrogants et si fiers de leur supériorité d'espèce, auront détruit tous les animaux ? C'est sur ce thème de la suprématie humaine que l'auteur Camille Brunel souhaite alerter le lecteur, en une fable d'abord, réflexion politique qui bascule dans une fiction effrayante : entre Isaac, le chasseur de braconniers et assassins d'animaux en tous genres et les grands lobbies, la finance, la politique à court terme, qui va gagner ?

Le thème est intéressant, certes traité de multiples fois mais ici on y introduit un couple étonnant de radicalistes anti-suprémacistes qui, à coups de bombes, d'assassinats en tous genres et destruction massive des éleveurs/consommateurs/ esclavagistes anti- animaux, fait régner la terreur sans pour autant inciter à la réflexion. Une sauvagerie contre une autre.

On peut trouver ces textes utiles et judicieusement provocateurs et adhérer à la cause de la défense animale. On peut aussi trouver que l'auteur pousse le bouchon un peu loin en faisant - et à plusieurs reprises - un rapprochement entre la maltraitance infligée aux animaux et la Shoah et les camps d'extermination. le mot « nazi » revient un certain nombre de fois, y compris pour parler d'un hangar, à l'architecture nazie paraît-il ! (sic). Et là, on a un peu envie de dire à l'auteur de ne pas tout mélanger....

Ce texte est délibérément outrancier, sans nuances, sans analyses sérieuses, sans références ni prise en compte de la réalité de ce que vivent les hommes. Il a tout de même le mérite (mais c'est très rebattu déjà, très dans l'air du temps) de sensibiliser au devenir des milliards d'êtres humains qui, sans aucun doute, sont en train de se préparer un avenir de migrations climatiques, de famines, de guerres, de catastrophes naturelles.

Quant à moi, très petite consommatrice de viande, je ne peux m'empêcher de m'interroger sur la terreur de la carotte qu'on déracine, sur l'horreur de l'artichaut à qui on arrache ses feuilles après l'avoir ébouillanté, sur le hurlement de l'asperge que, d'un geste définitif à l'aide d'un outil barbare, on extrait de la terre avant même qu'elle ait pu montrer le bout de son nez...
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Et si Camille Brunel avait bien réussi son coup ? Et si par ce brûlot « écolo-révolutionnaire » hautement agressif, agaçant, agitateur, il parvenait à faire bouger les lignes de notre « bobo-nne » conscience ? Car avec ce premier roman sans concession aucune, on est loin, très loin !, des discours lénifiants qui permettent de si confortables arrangements avec la morale pseudo écologiste dont nous sommes de plus en plus nombreux à nous réclamer.
Les choses sont claires dès le départ, son héros se nomme Isaac, symbole même de l'injustice bibliquement reconnue et entérinée envers l'espèce animale : sur l'autel d'un dieu maître de vie et de mort, plutôt sacrifier une bête qu'un homme. Comme s'il portait à lui seul cette faute originelle, cet Isaac-là n'aura de cesse de rendre justice à ces martyres de la première heure de l'évolution humaine, opposant sa propre violence, son aptitude à donner la mort à ses semblables, à celle trop souvent exercée à l'encontre de « nos amies les bêtes ».
Il faut reconnaître à Camille Brunel une belle qualité d'écriture, un sens du mot juste et une élégance de style qui, mis au service de quelques (trop) rares scènes de nature d'une grande beauté, offrent de façon fulgurante et surprenante comme une bouffée d'oxygène à un texte qui, le reste du temps est d'une densité revancharde, accusatrice, désespérante et monolithique jusqu'à l'étouffement.
Pour un peu, on en viendrait à plaider la cause d'une espèce en voie d'extinction, le lecteur de bonne volonté qui, pour venir à bout d'un récit si militant soit-il, a besoin çà et là d'un minimum de lumière et de bienveillance !
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Guérilla : Forme de guerre caractérisée par des actions de harcèlement, d'embuscades ou de coups de main.
Groupe de soldats armés légèrement et chargés de harceler l'ennemi….

Ici, l'ennemi, c'est l'homme, rien que cela !

La fin justifie-t-elle les moyens ? Telle est le questionnement qui domine ce premier roman d'un jeune enseignant de lettre.
Notre planète est en perdition, c'est un fait, une évidence ; à intensité plus ou moins importante selon les pays, mais nul doute qu'il se passe des choses, et que ça n'est pas fini.
Que pouvons- nous y faire ? A notre échelle de citoyen lambda qui a besoin de se nourrir, de se déplacer pour travailler (pour se nourrir il faut bien aller travailler pour gagner quelques sous), nous chauffer, nous éclairer….bref, assurer nos 14 besoins selon Virginia Henderson ( mes consoeurs et confrères sauront de quoi je veux parler), j'ai la conviction qu'hélas nous ne pouvons pas grand-chose, et qu'il nous faut être fataliste. le début d'une ébauche de solution, se situe bien plus haut, chez de bien plus puissants que nous ( gros pollueurs démographiquement ultra-puissants et accessoirement financeurs des états endettés….., lobbys multiples et inattaquables…..)

Camille Brunel est sans doute un idéaliste pour avoir imaginé dans ce roman de légère anticipation pouvoir interroger les consciences et modifier les comportements.

Autrement dit, parce que le règne animal sur notre planète est en danger ( personne ne le conteste) la sur-consommation de viande provoque pollutions, souffrances animales ( là aussi, on est d'accord), Issac devient un justicier que rien n'arrête, et qui rendant l'homme responsable de tous les maux se met à exterminer tout ce qu'il trouve sur sa route.

La fin justifie -t-elle les moyens ?

Cet ouvrage est, à mes yeux trop violent, trop radical, trop engagé et trop militant. Il a eu sur moi l'effet inverse à celui que souhaitait. Il ne peut qu'énerver davantatge celles et ceux qui se sentent harcelés, manipulés et orientés vers une pensée unique par les médias, les ONG, les politiques et cie…

Ce roman, qui n'a pour seul mérite que d'être vite lu, m'aura donc déplu sur toute la ligne !

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Une ode au véganisme qui pour ma part m'a laissé un goût de sang dans la bouche, je le rangerait plus dans la catégorie des pamphlets et autres tracts.
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