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Merci à Babelio et aux éditions Alma pour cet envoi dans le cadre de l'opération Masse critique.
Les Métamorphoses m'ont beaucoup plu pour au moins deux choses essentielles:
- d'abord c'est bien écrit , contrairement à trop de romans d'anticipation qui compensent une forme aride par un déluge de technique, la plume de Camille Brunel est belle.
- Ensuite, ce jeune auteur "animaliste" a réussi a me sortir de ma zone de confort, à me forcer à changer de point de vue, à m'étonner, à me faire réfléchir sur nos rapports aux animaux et avec les animaux, sans être un brûlot dogmatique (sans quoi je l'aurais refermé aussi sec).
Les Métamorphoses racontent, du point de vue d'une végane, les conséquences d'une mystérieuses pandémie qui change les humains en animaux. Les conséquences mais aussi les éventuelles causes.
J'ai détesté Isis, le personnage principal, qui prétend adorer les animaux mais traite sa chatte en geôlière nazi qui prend plaisir à annihiler l'identité de sa prisonnière mais bon... vu le nombre croissant de végans et d'antispécistes dans nos sociétés, il va bien falloir débattre avec eux ainsi qu'avec les tenantes d'un féministe misandre.
Bref, c'était très intéressant.

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Entre fable et anticipation, cette fiction bizarre et quelque peu échevelée (bien qu'il y soit pas mal question de poils et de plumes) propose une sorte de synthèse apocalyptique de nos impasses anthropocènes. On y retrouve bien une Pandémie (avec un grand P car suprême et au summum de l'absurde) sur fond d'apothéose du Féminin et de vacuité numérique. Devant le déni écologique réitéré, la sauvagerie a le dernier mot. Miroir, malaise... et capitulation ?
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L'histoire débute au beau milieu d'un repas de famille. Dîner tumultueux entre les carnivores et les végétariens. Isis et sa chatte Dinah sont au coeur du débat et s'agacent de ne pas être entendues ni écoutées. Quelques jours plus tard, le monde s'affole. Une pandémie sévit. Les êtres humains se transforment en animaux toutes espèces confondues. Impossible d'en connaître l'origine mais le règne animal semble prendre l'ascendant. Il devient d'ailleurs difficile de faire la différence entre l'animal « de naissance » et l'homme devenu animal. C'est la débandade offrant d'ailleurs quelques scènes plutôt comiques. Un homme écrase volontairement une araignée. Son père réplique : « mais non !!!! Tu viens de tuer ta mère ». Au milieu de cette folie, Isis essaie tant bien que mal de s'en sortir et de protéger ses deux nièces. Les membres de sa famille se transforment les uns après les autres. Camille Brunel y glisse également les réseaux sociaux, rare lien qui unit les êtres entre eux. Réseaux pris d'assaut pour partager les vidéos et photos de transformation puis petit à petit délaissés. Il n'y a plus personne au bout du clic ! Un roman complètement fou et délirant qui laisse entrevoir une pointe d'actualité avec ce que nous vivons en ce moment
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Deux oeuvres littéraires majeures portent le titre de métamorphoses. Il y a celles d'Ovide et celle de Kafka. Les premières regroupent les récits de métamorphoses de la mythologie grecque. Pour les punir, parfois pour les sauver, des dieux métamorphosent des humains en animal ou en végétal. Dans la seconde, un homme se réveille un matin métamorphosé en cafard. C'est le début d'une histoire incroyable, prétexte à une critique sociale. Camille Brunel nous propose à son tour une singulière histoire de métamorphoses.

Un matin, une jeune femme aperçoit dans son jardin, un étrange oiseau. de longues pattes, un corps élancé, un cou gracile, un long bec et la face rouge. Intriguée elle poste une photo sur les réseaux sociaux et quelques heures plus tard, la réponse : c'est une grue Antigone. Que fait-elle là ? Comment est-elle arrivée ici ? Nul ne le sait. L'histoire pourrait n'être qu'une anecdote surprenante, si d'autres animaux n'apparaissaient pas là où ils n'auraient pas dû être. Et tandis que des animaux apparaissent, des humains disparaissent…

Je ne l'ai pas présenté ici, mais j'ai participé sur Instagramm au jeu de l'Avent littéraire. A chaque jour, une catégorie et un titre. J'ai eu envie de citer ce livre de Camille Brunel à plusieurs reprises. J'aurais pu le citer pour « le livre qui a fait particulièrement écho en moi », « le livre le plus engagé », « le livre le plus déstabilisant » ou « le livre le plus poétique ». Mais c'est finalement pour la catégorie « le livre qui m'a inspiré des émotions extrêmes » que j'ai choisi de le citer.

Des émotions extrêmes, c'est exactement ça. Il y a eu l'émerveillement à imaginer des animaux libres et vivants au milieu des humains, la réjouissance à l'idée d'une nature qui reprend ses droits, l'éblouissement devant la beauté de l'écriture. Mais progressivement, l'inquiétude s'est installée. Les frontières entre humanité et animalité sont balayées, les sociétés et les relations humaines sont bouleversées par des transformations chaque jour plus nombreuses et parfois tragiques. On bascule progressivement dans un récit apocalyptique tendu et effrayant, mais toujours porté par cette écriture sublime qui donne aux descriptions les plus terribles une beauté tragique, voire parfois un comique tragique. Et lorsque l'angoisse est à son comble, l'auteur a la bonté de nous offrir une scène finale, d'une poésie et d'une sérénité bouleversantes.

Lorsque l'on parle des émotions et de l'intelligence animale, on est parfois accusé d'anthropomorphisme. Alors Camille Brunel prend le contrepied et décide de transformer les humains en animaux, pour nous inciter à réfléchir aux rapports que nous entretenons avec eux. Si l'être humain accorde aux animaux le statut d'être vivant, il leur refuse celui d'être. Asservi à l'espèce humaine, source de nourriture, de compagnie ou de distraction, l'animal est une bête, dont la vie ne vaut pas grand-chose si ce n'est celle que les humains veulent bien lui accorder.

Lorsque j'ai refermé ce roman, j'étais dans le train pour Paris, en route pour la rencontre organisée par l'équipe des 68 premières fois. Rencontre où était invité Camille Brunel. J'ai eu l'occasion de lui parler quelques minutes, mais je n'aurais pas su lui dire à quel point la lecture de son livre m'avait bouleversée, bousculée, métamorphosée peut-être… Plusieurs mois après, les émotions sont toujours aussi fortes. Entre émerveillement et terreur… et espoir qu'un jour, l'équilibre soit rétabli, sans en arriver à une disparition de l'espèce humaine.
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Dans la lignée de Rhinocéros de Ionesco, de la Métamorphose de Kafka et surtout De Lautréamont, Les Métamorphoses de Brunel nous plonge dans un monde inquiétant, ou chacun, a priori sans raison apparente se transforme risque de se métamorphoser en animal, grue, ours, fauve... Ce livre interroge notre rapport au monde animal de manière inquiétante, où l'absurde, invraisemblable, suscitent souvent des sensations de malaise. A lire si vous avez le coeur bien accroché et surtout jusqu'à la fin pour découvrir une chute surprenante et savoureuse!
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[...]Deux moments. Un moment présent ; un moment futur possible. C'est ici la première force de ce roman qui parvient à adjoindre au tissu du monde contemporain les fils rouges et visibles de la science-fiction, sans trop s'en revendiquer. le monde bascule progressivement ; les hommes deviennent des animaux, le redeviennent ; en quelques secondes, nous voilà pris par les mots glissants du présent changé. [...] Ce roman arrive à point.
Il pose les mots sur une situation qui était devenue invivable : celle d'un éloignement constant avec l'autre et avec soi, celle d'un mépris pour le vivant et un hybris généralisé. [...]
Lien : https://proprosemagazine.wor..
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Un roman choc, à l'esthétique fantasmagorique. Une pandémie sévit dans le monde. En proie à un désir foudroyant les humains se métamorphosent en animaux (le désir serait-il une manifestation de notre animalité ?). N'importe lequel. Éléphant ou mouche. Isis, une jeune vegane connectée aux réseaux sociaux, voit le phénomène s'étendre à sa famille, ses amis, etc... L'humain disparaît peu à peu.
Le sujet principal de ce livre renvoie bien entendu à Ovide et à Kafka. Mais cette fable est bien plus qu'un joli récit imaginaire et pose bien des questions. Doit-on encore tuer les animaux si ceux-ci s'avèrent être nos parents, nos amis, nos collègues, nos voisins, ou d'anciens humains tout simplement ? Tuer des animaux serait-il enfin considéré comme un meurtre ? Et si l'humain disparaît peu à peu, comment vont survivre les rescapés ? Dans notre monde ultra-connecté, fait de communication virtuelle et factice, sait-on encore parler, rare prérogative que nous avons sur l'animal ?
La cause animale avait déjà été le sujet du roman précédent de Camille Brunel "La guérilla des animaux". Je trouve que "Les métamorphoses", malgré la réflexion sociale, sont bien plus poétiques. Et la fin, absolument sublime (j'évoquerais le Bernin), m'a touchée au coeur.
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