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Le thème d'une transformation soudaine et très rapide des humains en animaux et insectes, surtout les hommes semble-t-il mais des femmes également, aurait pu développer un bon roman fantastique, mais il sert surtout à matraquer sans cesse féminisme, véganisme, lesbianisme, avec une mièvrerie plutôt agaçante de l'héroïne principale Isis, focalisée sur la relation sentimentale qu'elle croit vivre avec Dynah, sa chatte. Celle-ci lui donnera la preuve que la gamelle est son principal centre d'intérêt.

Par moments, le roman tente de devenir thriller, avec les affres de ces métamorphoses vécues par certains, ainsi qu'un peu d'aventure dans la rue pour Isis et deux fillettes, mais cela ne dure que quelques courtes pages.

C'est donc une assez lassante réflexion métaphysique qui mélange tout : machisme, féminisme, sexualité, réactions de l'enfant, de l'adulte et de l'animal, nature, écologie, l'ensemble faisant un petit pschitt.
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Jeune femme végane et antispéciste, Isis trouve un beau matin dans son jardin, une grue Antigone, très bel oiseau qu'on n'a pas l'habitude de voir en Europe.

Isis est à ce moment là loin de se douter que cette apparition n'est que la première étape d'un phénomène très étrange qui voit des aniamux sauvages proliférer de plus en plus; le monde devenant dès lors un bestiaire aussi étonnant que rapidement terrifiant ...

L'étape suivante est encore plus incroyable pour Isis lorsqu'elle s'apperçoit qu'en fait, ces animaux sont le fruit de la transformation d'êtres humains tous victimes d'une pandémie inédite qui transforme radicalement le rapport de l'homme et de la nature.

Isis parviendra-t-elle à faire face à cette menace ainsi nos sociétés d'un retour définitif à l'état de nature qui met à mal ses propres convictions ?

Très rapidement va en effet se poser à elle la question de comment survivre au milieu de l'effondrement du monde tel qu'elle pensait le connaitre.

Dans le sillage de son premier roman, la guérilla des animaux (Alma, 2018), grand prix SGDL du Premier roman 2019, Camille Brunel , ardent défenseur de la cause animale, continue à embraser ses thèmes favoris- l'environnement, d'écologie, de protection de la nature, la revanche de la nature sur l'homme dans une fable animaliste et philosophique qui prend le parti de penser de manière singulière notre monde contemporain, tirant les ficelles jusqu'au-boutistes des travers de notre société.



Entre la Métarmophose de Kafka et surtout les Chants de Maldoror de Lautréamont, référence clairement assumée, le roman de Camille Brunel, avec sa toile de fond à base de pandémie mondiale et de retour à la nature; pourtant écrit l'an passé , résonne forcément avec la crise du Covid-19 et en fait un texte d'actualité. en cette rentrée littéraire 2020..

Un texte intelligent, déconcertant et profondément singulier.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Camille Brunel aime renverser la table, forcer son lecteur à changer d'angle de vue, le bousculer dans ses certitudes ou simplement sa paresse intellectuelle. Il avait déjà fait très fort avec La guérilla des animaux il y a deux ans en mettant en scène un militant extrémiste de la cause animale dans un roman engagé et plutôt provoquant mais qui ne pouvait laisser indifférent, et dont les effets sur certains lecteurs se ressentent encore aujourd'hui dans leurs assiettes. Alors il serait dommage de s'arrêter en si bon chemin, surtout lorsqu'il reste beaucoup de choses à dire et d'individus à sensibiliser. Ce nouveau roman est beaucoup moins violent, il en émerge même parfois des images très poétiques, mais tout aussi troublant dans les questionnements qu'il génère. Il est bien sûr question de notre rapport aux autres espèces vivantes, sujet de plus en plus prégnant dans notre actualité et clé pour notre futur.

Imaginez donc un étrange virus qui provoque chez l'être humain un processus de métamorphose qui le change soudain en animal, de façon totalement aléatoire et imprévisible. La jeune Isis, animaliste et végane ne sait pas encore que la grue Antigone, spécimen en principe absent du territoire européen, qu'elle découvre dans son jardin est l'un des premiers individus métamorphosés, qui bientôt vont se multiplier à travers le monde et susciter l'émoi des gouvernements, épuiser les médecins et les chercheurs et dérégler le fonctionnement des infrastructures, prélude à l'effondrement de la civilisation. Il semblerait néanmoins que les hommes soient plus concernés que les femmes, la nature semble avoir ses raisons... Isis observe tout ceci avec un mélange de jubilation, elle qui prône l'égalité des espèces, traite sa chatte Dinah comme sa fille et lui enseigne à ne pas blesser les autres animaux, mais également d'inquiétude par rapport au destin de ses proches et d'elle-même. Elle prie en silence pour que sa future identité, si métamorphose devait advenir, soit compatible avec celle de Dinah, car nul n'ignore que tous les animaux ne cohabitent pas forcément très bien, chaîne alimentaire oblige. Nous en aurons d'ailleurs quelques démonstrations spectaculaires au fil de l'histoire...

On pourrait facilement sourire de ces élucubrations, ce n'est pas du tout le cas. Camille Brunel connait bien son sujet, et joue sur plusieurs ressorts pour tenir son lecteur en haleine, sans oublier les clins d'oeil au processus épidémique que nous sommes tous en train d'expérimenter, et l'ancrage dans notre monde hyper connecté. Il y a tout d'abord de fantastiques descriptions d'animaux et des scènes époustouflantes de métamorphoses, l'occasion de découvrir des espèces dont on ignorait tout. Il y a au centre la réflexion sur nos liens entre animaux, nous les mammifères évolués parait-il et tous les autres que nous enfermons dans les zoos, que nous mangeons, chassons ou asservissons. Avec ce petit twist, ce grain de sable qui bouscule tout : si un animal était auparavant notre soeur, mère ou fils, pourquoi avons-nous envie et besoin de le traiter différemment des autres animaux ? Faut-il que l'animal ait été humain pour que l'on se préoccupe de son bien-être ? Et plus tard : "Est-ce qu'on aura oublié que les autres espèces viennent d'humains, comme nous avions oublié notre ancêtre commun à l'époque des élevages ?". Troublant, non ?

Et d'autant plus efficace que l'auteur n'oublie pas de s'amuser et d'offrir à son lecteur un spectacle à la beauté singulière, riche en rebondissements, passant de la sphère intime à l'échelle de la planète. Et réservant le meilleur pour la fin, avec une scène de clôture aussi esthétique que poétique. A se demander si le monde ne serait pas plus beau comme ça.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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"Les métamorphoses" ! Titre inspiré et inspirant, même avant d'en découvrir le quatrième de couverture, clin d'oeil à "La métamorphose" de Kafka ?


Une fois lu je peux dire que pour moi c'e n'est pas un clin d'oeil mais un hommage à Kafka, qui a sa propre identité et m'a transporté le temps de 200 pages pleines de réflexions sur la vie, sur l'humanité (ou l'inhumanité des hommes), sur la condition animale et la violence qui peut l'entourer comme les abattoirs ou la chasse, sur l'écologie, sur la consommation de viande, sur la famille, sur l'amour filial ou encore l'amour des animaux.


Entre roman apocalyptique mettant en scène une pandémie des plus originales et conte écologique et féerique à la plume précise, claire, presque académique, insufflée d'un zeste de modernité, une écriture parfaitement dosée.


Des personnages que l'on prend vraiment plaisir à suivre, des tournants inattendus, d'autres plus prévisibles mais qui nous donnent une véritable satisfaction, comme s'il ne pouvait en être autrement, et une fin des plus poétique.


Si un jour cette histoire se produit, je me dis que je souhaiterai
être un chat.


Je n'ai qu'une envie, découvrir le précédent roman de l'auteur "La guérilla des animaux".
Ce livre est un indispensable de cette rentrée littéraire 2020.
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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L'apparition d'une impressionnante grue Antigone marque pour Isis, une jeune femme végan et active dans la défense des animaux, le début d'une étrange série de découvertes. Des animaux d'espèces peu communes arrivent brusquement dans la ville, s'approchent des habitations, voire s'invitent à l'intérieur des maisons. Lors d'une fête de famille, Isis prend conscience qu'il s'agit en fait de transformations d'humains en animaux d'espèces variées. Cette pandémie inédite touche essentiellement les hommes, mais quelques femmes et enfants disparaissent aussi, qui devenu araignée, qui transformé en marcassin.

Le point de vue d'Isis adopté par l'auteur, qui alterne toutefois première et troisième personne, est celui de quelqu'un de très sensible à la cause des animaux, plus attachée à son chat Dinah qu'aux membres de sa famille, et qui prend donc plutôt positivement cette situation. L'auteur profite de la voix d'Isis pour tenter de faire partager ses convictions et ses interrogations concernant la défense des droits des animaux, ou la fin du règne des humains sur Terre.
Troublant par certaines scènes de métamorphoses, et remarquable par sa langue recherchée, ce deuxième roman de Camille Brunel ne peut que frapper. Il est singulier, même pour qui a déjà lu un certain nombre de dystopies, et hormis quelques petits défauts mineurs, comme de présenter trop de personnages en même temps au début du roman, et quelques scènes un peu redondantes, il pousse à réfléchir aux multiples facettes de notre rapport aux animaux, qu'ils soient domestiques ou sauvages, qu'ils constituent ou non une part de notre alimentation.
Le roman mène sa logique jusqu'à un final aussi visuel qu'impressionnant. Une intéressante découverte !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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J'ai reçu Les métamorphoses de Camille Brunel en SP, à ma demande, donc merci aux éditions Alma pour l'envoi. Ce roman est prévu pour la Rentrée Littéraire 2020 et paraîtra le 27 août. À chaque Rentrée littéraire sort au moins un roman de littérature générale un peu SFFF, du coup je guette toujours la liste des parutions pour les repérer et les lire. L'an dernier, par exemple, il y a eu Cadavre exquis d'Agustina Bazterrica, un très bon roman de SF post-apocalyptique paru en littérature générale dans lequel le cannibalisme a été légalisé, un virus ayant causé la disparition de presque tous les animaux. Dans Les métamorphoses, on plonge en pleine apocalypse : il est également question d'un virus, mais celui-ci change les humains en animaux. (Je viens d'ailleurs à peine de faire le lien entre ces deux romans : tous deux parlent, en partie et à des niveaux différents, de la place de l'animal dans la société humaine.) le roman reste toutefois très différent d'un récit de SF car, s'agissant avant tout de littérature générale, les priorités ne sont pas les mêmes.

Isis est une jeune femme végane, accro aux réseaux sociaux, qui adore les animaux et considère sa chatte Dinah comme sa propre fille. Un jour elle découvre dans son jardin un oiseau dont l'espèce est censée vivre bien loin de l'Europe. Puis, partout dans le monde apparaissent des animaux de manières tout à fait incongrues, dans des lieux où ils ne sont pas censés se trouver. de nombreuses hypothèses, des plus logiques aux plus irréalistes, sont proposées. Jusqu'à ce que l'on comprenne enfin que ces animaux étaient auparavant des humains. Isis voit alors le monde autour d'elle changer au fur et à mesure que se répand ce virus inconnu capable de transformer les humains en animaux. Sa famille, ses amis, tous se transforment. Et c'est toute la société qui s'effondre, tandis qu'Isis tente de comprendre pourquoi.

Je n'ai pas trop accroché au personnage d'Isis, même si j'ai beaucoup aimé Dinah. C'est avant tout pour une question de convictions que nous ne partageons pas : elle est végane, et le véganisme est un mode de vie que j'ai du mal à comprendre étant donné que notre organisme d'omnivore n'est pas adapté à une alimentation d'herbivore (ni à celui d'un carnivore, d'ailleurs, donc il faut savoir équilibrer). Après, c'est un choix de vie, chacun son truc. Ce avec quoi j'ai plus de mal, c'est quand on impose son choix d'alimentation aux êtres qui dépendent de nous : nos enfants, nos animaux... Car Isis impose un régime végan à sa chatte, figurez-vous ! Alors que les chats sont carnivores, ils ont besoin de viande. Mais non, Isis estime que, parce qu'elle a sauvé la vie de cette pauvre bête en l'adoptant, celle-ci peut bien se passer de viande. du coup j'ai beaucoup apprécié le passage où Dinah attrape un oiseau et le dépose mort aux pieds de sa maîtresse pour ensuite le manger devant elle. Bien sûr Isis ne manque pas de faire une crise : elle a raté l'éducation de son animal, etc. Voilà donc la première chose qui m'a déplu chez ce personnage, la seconde étant sa passivité. Car j'ai trouvé qu'elle agissait très peu. Bon certes, on ne peut pas faire grand-chose face à la transformation de la population en animaux, mais je l'ai trouvée plutôt molle, sauf vers la fin où elle se décide enfin à bouger un peu pour aider sa famille. Isis, fervente protectrice des animaux, voit alors les animaux comme un danger contre lequel elle va devoir protéger les siens. Un événement qui la pousse à repenser ses propres convictions.
C'est souvent le problème dans les romans de littérature générale qui intègrent de la SF dans le récit : c'est toujours un peu lent. En général, la SF sert de base (ici le virus) pour un récit qui va davantage s'orienter vers la réflexion plutôt que vers l'action (contrairement à beaucoup de romans de SF pure). du coup il se passe peu de choses, ou alors quand il se passe quelque chose c'est vite expédié et on s'attarde sur les aspects psychologiques et philosophiques. Dans ce roman, Isis réfléchit beaucoup à la raison de ce virus : pourquoi transforme-t-il les humains, pourquoi en animaux, pourquoi ce sont les hommes qui sont le plus touchés, etc. Elle émet ses propres hypothèses : l'homme a provoqué de nombreuses disparitions d'espèces animales, il est en train de détruire la nature, la planète, donc la planète se venge en le transformant afin de repeupler la Terre d'animaux. Idée intéressante à laquelle j'ai plutôt bien adhéré. D'autres hypothèses ou conclusions m'ont moins plu car j'ai trouvé que c'était "trop" : comme le fait que l'orgueil soit plus prononcé chez les hommes que chez les femmes, ce qui expliquerait pourquoi ils sont les plus touchés (j'ai beaucoup apprécié que la fin démente totalement ce postulat).

Ce ne sont pas les personnages qui m'ont fait apprécié ce récit, je ne me suis attachée à aucun d'entre eux, en fait. À part à Dinah la chatte dont l'autrice nous montre le point de vue à certains moments, ce qui était assez sympa. Ce qui m'a vraiment intéressée dans ce roman, ce sont les différentes réactions face à ces transformations et la réflexion autour de la manière dont l'homme traite les animaux. Déjà se développe tout un questionnement sur la manière dont la société doit considérer ces ex-humains : comme des animaux ou comme des humains ? S'ils sont contagieux, est-ce qu'il faut les tuer ? Faut-il tuer les vrais animaux, qui sont peut-être la source du virus ? Comment différencier un ex-humain d'un animal d'origine ? Faut-il continuer à manger de la viande alors que cela pourrait être un ex-humain (les végans répondront un gros oui) ?
D'un côté, il y a ceux qui veulent à tout prix se débarrasser des membres de leur famille transformés, de l'autre ceux qui veulent tout de même les garder auprès d'eux. Certains, lorsqu'ils sentent qu'ils vont se transformer, acceptent le changement avec enthousiasme, comme une renaissance. D'autres décident de se suicider : je vois cela comme une pleine conscience de la manière dont l'homme à tendance à mal traiter les animaux. On les enferme dans des cages quand on veut les observer, on fait des expériences dessus, on les tue quand ils ne nous sont plus utiles, on les tue pour l'argent qu'ils peuvent nous rapporter, etc. Les animaux ont énormément souffert de l'égoïsme de l'homme, la nature se venge et certains en ont pleinement conscience. Il y en a aussi qui diffusent des transformations (la leur ou celle de quelqu'un d'autre) en direct sur les réseaux sociaux : la tendance de certains à filmer les pires choses pour avoir des vus et des like, pour montrer leur présence, leur besoin d'exister même dans leur disparition. Filmer plutôt qu'aider, cette société accro aux réseaux sociaux, hyper connectée, qui pense que tout doit passer par là...
Se pose également la question de la mémoire : les transformés ont des réactions différentes, et certaines laissent penser que des souvenirs demeurent, d'autres non. Par exemple une personne transformée va attaquer ou fuir sa propre famille ; une autre, au contraire, va rester auprès des siens encore humains comme si elle se souvenait de ce qu'ils représentent pour elle. Mais est-ce vraiment le cas, ou est-ce simplement notre tendance à anthropomorphiser qui nous pousse à le croire ?
On n'a pas vraiment de réponses, en fait. Toutes les questions qu'on peut se poser au fil du récit, soit on a une réponse négative, soit on n'en a pas et c'est à nous de nous faire notre propre opinion. Même vers la fin, quand on pense avoir compris, les choses se déroulent de façon telle qu'on est obligés de s'interroger de nouveau.
D'ailleurs, en ce qui concerne le dénouement... J'étais sur le point d'être déçue, car ça allait être pour moi une fin trop classique, trop... facile, puis un bon retournement de situation m'a agréablement surprise. Pour le coup, la fin m'a bien plu.

En bref...
Dans Les métamorphoses, Camille Brunel met en avant l'égoïsme de l'homme qui détruit tout autour de lui pour son propre confort, sa propre survie. Un roman qui nous pousse à nous interroger sur la place des animaux dans notre société, sur la manière dont on les traite, sur ce qu'il se passerait si on était à leur place. Car c'est cela qui arrive ici : l'homme devient animal et, petit à petit, la nature reprend ses droits sur cette société (auto)destructrice qui s'est bien trop développée. Malgré un rythme plutôt lent, le roman intrigue et nous mène habilement vers un dénouement agréablement surprenant. Je le recommande, donc, en particulier pour toutes les réflexions qui y sont développées. Mais je le déconseille aux gros amateurs de romans apocalyptiques bourrés d'action, qui seraient déçus par son rythme trop soutenu.
Lien : https://escape-in-books.blog..
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Une drôle d'épidémie se répand dans le monde, les hommes se métamorphosent en animaux (poissons, oiseaux, insectes, mammifères, n'importe lequel).

C'est une idée originale et qui sert la cause animale d'une manière peu banale.

L'auteur débute son roman en se focalisant sur une famille, celle d'Isis, une jeune femme végane hyperconnectée amoureuse de son chat qu'elle veut empêcher de chasser (un poil caricatural, non ?) et il nous abreuve de noms et de liens familiaux qui nous perdent immédiatement. J'ai dû tout reprendre et dresser l'arbre généalogique de la famille pour comprendre de qui on parlait à chaque prénom évoqué. Ça a commencé à me refroidir.

Et puis les métamorphoses ont débuté, se sont multipliées, certaines décrites avec talent. La société vit un retour à la nature, ce qui n'est pas sans poser quelques questions. Assiste-t-on à une revanche de la nature sur l'homme ? Doit-on tuer les animaux qui sont, en fait, d'anciens humains. Et de quel droit épargnerions-nous les uns au détriment des autres ? Peut-on écraser sa mère d'un coup de chaussure ? Les animaux sont des êtres vivants qu'il convient donc de respecter, mais quand ils pullulent et dépècent et tuent, que doit-on faire ?

Certes, l'écriture est belle, la fin est plutôt bien trouvée, on termine sur une très belle scène, très esthétique. Mais, j'ai trouvé le démarrage trop long, et le traitement du sujet un peu léger (quand on a lu L'aveuglement de Saramago, qui décortique les réactions des uns et des autres, on reste un peu sur sa faim avec ce roman-là).

Un roman fantastique mâtiné d'écologie qui ne m'a pas vraiment conquise.
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Par les yeux fascinés d'une jeune femme vegan et de sa chatte Dinah, le lecteur découvre une fable apocalyptique : les humains se transforment en animaux, des plus inoffensifs au plus féroces.
Plusieurs hypothèses tentent de répondre à cette épidémie.
- Les animaux sauvages envahissent les villes pour survivre.
- Un virus ( transporté par un animal) est en circulation ou une expérience sur les animaux a mal tourné.
- La nature se venge et touche essentiellement les hommes qui sont prédateurs par nature.
Pour Isis, la perspective de devenir un animal apparaît plutôt séduisante, mais petit à petit, l'auteur rend ces métamorphoses totalement anxiogènes, notamment lors d'une séquence qui relate un accouchement.
Isis et sa compagne imaginent alors l'émergence de gynecees où régnerait la "femina sapiens".
Mais Camille Brunel balaie toutes ces hypothèses, avec un humour grinçant.
La nature reprend ses droits. Définitivement.
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Un grand merci à Babélio et à Alma éditions pour l'envoi de ce livre, dans le cadre de « masse critique » de septembre. Et merci pour la carte postale (rebaptisée « grue Antigone ») que j'ai trouvée très chouette, une petite attention supplémentaire que j'ai beaucoup appréciée, merci !

Alors j'avoue que c'est un livre que l'on lit plutôt facilement, mais qui, lorsqu'on l'a terminé, questionne beaucoup…
Au départ, c'est l'histoire d'Isis, une végane qui vit seule avec sa chatte Dinah qu'elle bichonne et qu'elle traite comme sa fille. Isis est une hyperconnectée et ne manque pas une occasion de commenter ses journées sur les réseaux. Un jour, dans son jardin, apparaît une « grue ». Incident un peu bizarre qu'elle va s'empresser de transmettre sur internet et de commenter.
Puis, Isis va à un baptême, elle devient marraine. On nous présente donc sa famille, pendant un repas où les retrouvailles sont l'occasion de questionner sur la vie d'Isis, le fait qu'elle soit végane, qu'elle prenne Dinah pour sa fille alors que ce n'est qu'un chat, etc. Tout à l'air plutôt normal, comme dans un vrai repas de famille. Les tensions sont palpables, mais tout se passe bien.
Et là, lorsque l'oncle de la famille disparaît à la fin de la journée, on se rend compte que c'est le début d'une série de disparitions humaines qui sont, en fait, des métamorphoses d'humains en animaux.



L'auteur s'amuse aussi avec les mythologies : Isis, Antigone, gynécée, Mayas, … N'étant pas une spécialiste, il y a certainement plein de clins d'oeil que je n'ai pas repérés ! Mais j'avoue que le titre m'a tout de suite fait pensé aux « métamorphoses d'ovide ». Naissances, renaissances, c'est peut-être aussi un peu le thème de ce livre, en tout cas, je pense qu'on peut l'aborder ainsi.

J'ai eu du mal à me faire aux différents points de vue : parfois, c'est Isis qui donne son point de vue, parfois un narrateur… Et j'avoue que ça m'a laissée perplexe car je n'ai pas vu pourquoi il était nécessaire d'opérer ce changement, peut-être pour un changement de regard sur un monde en transformation ?

J'ai beaucoup aimé les questionnement sur « alors, il est devenu quoi ? », « alors, tu veux devenir quel animal ? ». Sur le moment, on se pose les même questions, et avec le recul, on se demande vraiment si ces questions sont pertinentes dans la situation, si on serait prêt à se poser les mêmes questions si on devait se transformer en animal...

Et puis, c'est au final, tout un questionnement sur notre monde, et sur la cause animale, sans jamais vraiment citer ce mot. C'est notre vie humaine qui est transformée en vie animale. Cela permet de poser une réflexion sur la liberté des animaux, sur le rapport des humains et des animaux (comment les humains perçoivent les animaux et comment les animaux nous perçoivent). Et j'ai trouvé cela réussi, même s'il est, je pense, nécessaire de laisser le livre "agir" après lecture.

J'ai trouvé qu'il y avait une prouesse à parler des liens entre humains et animaux et de la cause animale en livrant ce récit apocalyptique.
Laissez-vous surprendre !
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Quelle bonne surprise ! Après un début un peu lent, le roman les Métamorphoses s'avère être intelligemment ficelé et intriguant. Des réflexions sur notre monde actuel, hyper connecté, imbu de lui-même, égoïste et destructeur.
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