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Critique de bdelhausse


La SF française a une longue tradition, qui remonte loin au XIXe siècle, et même avant. B.R. Bruss fait donc oeuvre de continuité, mais va au-delà, car avec lui, on arrive de plain-pied dans de la SF très américaine, par le ton, par les thèmes. C'est mon avis, et cela n'engage que moi.

Un peu de recadrage historique... L'Apparition des Surhommes date de 1953 (même si la version que j'ai lue a été remaniée en 1970). On peut regarder quelques jalons...
1931 – le Meilleur des mondes, de Aldous Huxley
1943 – Ravage, de René Barjavel
1945 – le Monde des Ā, de A. E. Van Vogt
1948 – 1984, de George Orwell
1950 – Chroniques martiennes, de Ray Bradbury
1951 – Fondation, d'Isaac Asimov

Toutes ces références anglo-saxonnes, B.R. Bruss les connaît. C'est clair. Par ailleurs, il faut encore attendre 10 ans pour que Pierre Boulle nous envoie La Planète des singes. Paradoxalement, j'ai surtout pensé au Horla de Maupassant en lisant le livre. le thème stricto sensu est très proche (évolution de la race).

Bien sûr, L'Apparition des Surhommes ne prétend pas vraiment révolutionner le genre ni marquer l'histoire de la littérature, fût-elle de SF. Mais on a un honnête roman du genre, faisant la part belle à la science (nous sommes dans les années 50) et aux arts... ce qui est (à mon avis) assez rare. Clairement, l'écologie et les thèmes associés sont loin à cette époque.

La langue est un peu vieillotte malgré le remaniement orchestré par l'auteur.

Attention... risque de spoiler... mais à mon avis, ce n'est pas très important. D'une part, parce que l'auteur lui-même par son titre dévoile pas mal de l'intrigue. D'autre part, parce que la 4è de couverture ne laisse pas planer beaucoup de doute. Enfin, parce que dans le cours du livre, l'auteur multiplie les effets d'annonce, en anticipant sur le cours des événements.

L'histoire débute en 1987 par l'apparition d'un mur invisible (en fait un cône) délimitant une zone inaccessible. Cette zone s'agrandit peu à peu. Puis on fait un retour en arrière dans le temps (vers la fin des années 40); on passe au récit effectué par un humain kidnappé, et le lecteur se trouve projeté à l'intérieur du cône, confronté aux surhommes. Enfin, le livre se termine sur une partie de confrontation entre les humains et les surhommes... Très classique donc. Comme la manière dont B.R. Bruss dépeint les moeurs des surhommes, leurs comportements, etc.

La première partie est intrigante. Mystérieuse. La deuxième est beaucoup trop longue et n'apporte que très peu de suspense, de ressort... La troisième est très courte, finalement. Il y a là un déséquilibre qui me dérange. A mon avis, on n'écrirait plus le livre de la même manière aujourd'hui. La science serait moins prépondérante. Les moeurs davantage développés. Car les interactions (entre les hommes et les surhommes) sont un élément central, mais elles sont mal traitées, ou insuffisamment à mon goût.

Au final, au risque de me répéter, la lecture est datée mais agréable et le propos simple, sans simplisme, et le tout se lit aisément.
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