Je me dois d'être honnête,
Serge Brussolo n'est pas un auteur qui m'inspire énormément. Il faut dire que mes lectures précédentes m'avaient fait au plus lever un sourcil comme plus grande émotion. Mais, je suis têtu, alors de temps en temps, je retente un
Brussolo, sans trop de raison.
Ainsi, me voici avec
le syndrome du scaphandrier entre les mains et c'est ma foi une bonne surprise, oserai-je dire une très bonne surprise ? Voilà un roman de
Brussolo qui arrive à susciter en moi des émotions ? Diantre !
L'histoire est donc celle de David, chasseur de rêves. Un homme qui plonge dans de son subconscient et qui en extirpe un nouveau type d'oeuvres, périssables certes, mais qui ont remplacé dans les musées les peintures, les sculptures et autres représentations de l'art. Tout cela n'est pas sans risque, car pendant ses plongées, son corps reste sans défense.
On se retrouve ainsi avec un héros qui se sent totalement inadapté au monde vivant, qui n'arrive pas à s'y intégrer, qui n'essaye peut-être même pas. Il cherche une échappatoire dans ses rêves à tout prix
d'ailleurs, sa mort à la toute fin ne semble pas le préoccuper plus que ça. Comment ne pas voir un prémisse de la réalité virtuelle qui bourgeonne aujourd'hui ?
De plus, comme je l'ai déjà dit, la société décrite par
Brussolo délaisse ses oeuvres d'art intemporelles, pour les rêves, périssables, mais qui apportent une sensation de bien être, qui devient vite indispensable pour ceux qui les ont acquis, tant pis si il faut en racheter un nouveau peu de temps après. Toujours consommer plus pour moins longtemps, une dérive de notre vie d'aujourd'hui.
Je dois quand même signaler un rythme un peu lent. Mais dans le fond, cette lenteur s'accorde parfaitement avec ce qui traverse le héros, coincé pour un moment dans le monde réel et sans la possibilité d'y changer quoique ce soit, voyant le temps s'écouler.
Bref, il s'agit là d'un bon roman que je recommande sans hésiter.