Le chant des géants, c'est deux frères, un royaume, une trahison, un amour impossible. C'est un véritable hommage aux tragédies grecques. La famille, le pouvoir, l'amour, la violence des passions, sur un fond de légendes, de rêves et de guerre.
Bran, c'est le jeune prince insouciant, fêtard, don Juan, qui aime la musique et la vie.
Ianto, c'est l'héritier, le maître à l'épée, le stratège, le poids d'un royaume.
L'histoire débute sur une trahison présumée d'un vassal de leur royaume. La guerre est inévitable. La tension monte crescendo, les scènes de bataille sont épiques, prenantes, on se croirait presque dans une épisode de notre histoire, au moyen âge.
Mais l'amour s'en mêle. Les désirs, les rêves, l'ambition, les jalousies, les secrets, le pouvoir.
La plume de l'auteur est très belle, poétique, cinématographique et musicale à la fois. On se laisse emporter par cet univers créé par les rêves de trois géants. L'inspiration celtique est bien présente, on le ressent dans la mythologie de l'histoire, dans l'ode à la nature, dans la musicalité de l'écriture, dans la puissance des personnages masculins et féminins, dans la pointe de magie brumeuse qui circule dans tout le récit.
La guerre , les scènes de combat, les stratégies, les alliances sont très présentes dans ce roman. C'est détaillé, bien écrit, un poil lassant sur la fin, car on veut le dénouement, la tension est à son comble.
Je me suis attachée à Bran, son côté passionné, son amour de la vie et de la musique. Caem est le plus touchant, Sile est forte, déterminée et ça fait plaisir de trouver une femme sur le champ de bataille. J'ai trouvé les personnages intéressants, bien écrits. A l'exception de Ianto, je l'ai trouvé trop caricatural. Il représente la violence de l'ambition et du pouvoir, mais ses réactions restent tout de même trop manichéennes et pas toujours crédibles. C'est le point faible de ce beau récit selon moi. Il fallait un méchant, on l'a eu. Mais il aurait eu bien plus de force avec plus de nuance et une vraie histoire de son passé. C'est le petit bémol.
L'auteur ne nous ménage pas, et jusqu'à la fin il nous malmène, créé une véritable tension, nous fait questionner chaque décision, chaque stratégie. Les desseins des géants, le rôle de chacun. On ne s'ennuie jamais.
En digne tragédie grecque, la fin nous coupe le souffle. Nous écrase le coeur. C'est puissant, fort, bien fait.
J'ai passé un très beau moment avec cette lecture. J'aurais préféré une autre issue, je l'admets, mais je me doutais que mon coeur ne serait pas épargné.
La puissance des passions humaines et ses conséquences, quel quelles soient, est terriblement bien amenée ici.
J'aime définitivement la plume de
David Bry et son talent de conteur.