ailleurs est un jardin, une île

C'est bizarre comme parfois, l'on tombe sur des livres qui correspondent exactement à l'état dans lequel on se trouve le dit moment. Attendant une personne que je devais rencontrer pour l'aider à rédiger une lettre de motivation, je me trouvais ce matin à la médiathèque, faisant les cent pas...j'attendais quelqu'un qui finalement n'est jamais venu et qui n'a eu la courtoisie de s'excuser qu'une heure et demi après. Bref, heureusement que je me trouvais à la médiathèque de ma ville, un endroit dans lequel je ne m'ennui jamais et c'est donc complètement par hasard que je suis tombée sur cette ouvrage...ouvrage qui, traite lui aussi de l'attente !

Un ouvrage assez atypique puisque imprimé sur un format à l'italienne, ce qui le faisait légèrement dépasser des étagères sur lesquelles il était rangé...on aurait dit qu'il me tendait les bras, criant presque "Ouh, Ouh, je suis là moi, même si il y a des dizaines, vires des centaines d'autres livres que tu veux lire avant moi, emprunte-moi !" Et c'est ce que j'ai fait. Un ouvrage de poésie sur l'attente, mais l'attente de qui ? D'un être aimé ? C'est ce que le lecteur suppose tout d'abord puisqu'il est question de Venise, d'une chambre d'hôtel, d'une plage et de cigarettes consommées pour tromper l'ennui. Il est également question d'un homme et d'une femme...puis le lecteur se rend compte que tout cela ne colle pas. Il en revient au titre, s'interroge puis comprend...

Un livre qui se lit rapidement, avec deux aquarelles qui font rêver et donnent au lecteur, en plus de ce qu'il lit, de s'évader, de partir en voyage et pourquoi pas de se rendre sur les fameuses îles dont il rêvait lorsqu'il était encore enfant...Mais ces îles sont peut-être des personnes que l'on rencontre tout au long de notre vie ou encore ces ouvrages que nous lisons et qui nous font voyager...Après tout, pourquoi pas, le poète, en tant que "bâtisseur de l'Impossible" pour reprendre les termes qu'emploie Bernard Neau dans la postface rédigée pour cet ouvrage, fait ce qu'il veut...donc, pourquoi pas le lecteur ?