L'orange mécanique prouve encore une fois que face à une situation violente, les réponses proposées par l'État ne sont pas à la hauteur et viennent au contraire entraver le plus pur des droits fondamentaux : le libre arbitre.
Le style tout d'abord. le narrateur, Alex est un rejeton qui choisit d'être ultra-violent (U.V). En plus de ces actes ignobles qu'il commet en toute conscience, lui et ses amis s'expriment avec un vocabulaire très particulier. Un mélange de gouaille prolétarienne et de mots empruntés aux langues slaves. Une « devotchka » sera une fille, « malenky » signifiera, peu ou un petit peu, etc. Tout un glossaire est d'ailleurs disponible à la fin du livre recensant chaque mot inventé. Cependant, je vous conseille de le lire sans, afin de vous imprégner totalement de l'oeuvre.
Mêlé à ce nouveau vocabulaire, Burgess fait évoluer son récit en trois parties. L'ultraviolence, le centre de rééducation et le projet expérimental du gouvernement, et pour finir la sortie de notre humble Alex. C'est dans cette troisième partie que le récit s'embrase et livre une critique d'une société pressurisée par ses propres choix, gouvernée par des incompétents au service de l'ignorance. Alex devient alors un pion politique, et victime de son passé il va voir son destin évoluer violemment.
Tout n'est que violence, mais sous cette couche d'UV, se cache un roman quasi sociologique. Écrit dans une Angleterre qui se cherche encore et qui devient de plus en plus violente, l'auteur pose la question suivante : Vaut-il mieux avoir le choix de faire du mal ou ne pas avoir le choix de faire du bien ? Une question à laquelle chacun est libre d'apporter sa réponse. Réponse qui, toute évidente qu'elle semble être, est un embrouillamini de contradictions, que
L'orange mécanique se pressera d'éclaircir, ou pas.