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4,01

sur 961 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans notre série "Le film est plus célèbre que le livre", aujourd'hui : Orange mécanique.
Qu'avait exactement Burgess en tête quand il a écrit ce roman ?
Beaucoup de lecteurs se posent encore la question.
Dénonciation de la violence ?
Célébration de la violence comme forme d'expression ?

Ce qui est certain, c'est que l'écrivain, devait être dans un état d'esprit particulier quand il a écrit ce roman, son épouse ayant été traumatisée par l'agression dont elle avait fait l'objet de la part de voyous.

Ce qui n'est pas sans rappeler un épisode important du roman, l'agression de l'écrivain à son domicile par les droogs...
Pour les rares personnes qui n'ont, ni vu le film de Kubrick, ni lu Burgess, un rappel de l'histoire :

Dans un futur indéterminé mais proche (le livre date du début des années 60), une bande d'adolescents délinquants (plus jeunes dans le livre que dans le film) s'éclatent dans des soirées d'ultraviolence sur fond de musique classique dont le héros et martyre Alex est un inconditionnel et de drogue.
Ils ont leur propres codes, et leur langage empruntant beaucoup au russe (dans l'esprit de Burgess, l'Angleterre allait peut-être subir une influence soviétique, souvenons que nous étions en pleine guerre froide) .
Alex, trahi par ses complices, fait l'objet d'expérimentations censées le guérir de son penchant pour la violence gratuite...

Le roman de Burgess, puis le célébrissime film qu'en tira Stanley Kubrick, restent objets de débats et de controverses, en résumé : "Peut-on dénoncer les violences, c'est à dire, celle des individus asociaux, et celle du "système" qui s'emploie à la combattre, en esthétisant cette violence ?"
Le mieux est de se faire sa propre opinion...

PS : Les bonus d'oncle alberthenri :
le saviez vous ? L'esthétique du film de Kubrick a influencé le monde du rock, ainsi par exemple les groupes punk/oi anglais The Adicts et Major Accident avaient repris le look des Droogs.
Quant au métalleux- cinéaste Rob Zombie, il a réalisé un clip pour son titre "Never gonna stop", où sont repris très fidèlement le décor et les costumes du film...
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Frisson au souvenir de ce roman d'époque, seventies jusqu'au bout des virgules avec son langage inventé pour la circonstance, mais dont la modernité d'alors pique aujourd'hui les yeux et qui a été supplanté en notoriété par l'esthétique agréablement démodée du film de Kubrick.
La réflexion sur la violence du monde moderne que porte ce roman n'en mérite pas moins qu'on s'y intéresse car celle-ci, pour le coup, a traversé les années sans une ride.
Relire le livre ou revoir le film?
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Dans un futur proche, d'une violence inouïe, inventé par Anthony Burgess (écrivain,essayiste,compositeur,critique, l'un des auteurs anglais majeurs du XX° siècle) Alex chef de bande, monstre froid,égoïste, cynique et intelligent, est arrêté suite à un énième meurtre. Soumis à la "méthode Ludovico" accompagnée de projection de films violents et de musique classique, il subit un lavage de cerveau pour devenir pacifiste.Transformé en "orange mécanique" conditionnée, il est torturé par une victime dont il a violé la femme.
Orange mécanique (best-seller international adapté au cinéma), sous son image d'apologie de la violence( jugement surtout du au film encore plus violent que le livre:ce qui déplaisait à Anthony Burgess) remue le lecteur et l'interpelle.
La violence est elle toujours consécutive à la violence? Peut-on conditionner l'être humain?Les pulsions sauvages sont-elles innées ou acquises?La loi du plus fort est-elle la meilleure?
Ce livre de science fiction (dont le langage des voyous est complètement inventé) est plus intellectuel et philosophique qu'il ne paraît au prime abord!
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A lire pour comprendre. A lire pour savoir. A lire avant d'apprécier le film de préférence.Alex, le personnage principal, parle et agit. Alex reste froid devant les atrocités qu'il commet en société. Alex est-il un homme comme les autres ? La société et « nous » jugeons les actes d'Alex comme atroces. Sans s'en rendre compte le lecteur accompagne Alex et ses acolytes, le véritable talent d'Anthony Burgess réside ici. Pourvu que le lecteur ne reste pas indifférent.
L'Orange mécanique est un roman exigeant, cruel et beau. L'Orange Mécanique décrit la société occidentale imparfaite et violente.
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L'orange mécanique est un vrai piège : quand je vois le film, j'ai envie de relire le roman, et quand je lis le roman, j'ai envie de revoir le film, si bien que je me retrouve coincé dans une boucle culturelle infernale.

L'orange mécanique, c'est le bon vieux sujet moral du Bien et du Mal, à la sauce moderne. Alex est un adolescent cultivé, qui sait parler et qui apprécie la musique classique. Problème : avec sa bande il adore aussi passer à tabac, voler et violer, plaisirs accentués par des airs de Beethoven ou de Mozart qui lui viennent dans la tête au summum de ces actes de violence.

Enfin arrêté et emprisonné, on lui impose un traitement révolutionnaire : lui réapprendre l'horreur de la violence. À l'aide d'injections, la projection vidéo d'actes barbares lui provoque de violentes nausées, réactions qu'il finit par intégrer, tel le chien de Pavlov qui salive à l'écoute d'une clochette. Il devient donc incapable de faire le mal, non parce que l'envie lui en est passée, mais que les nausées le plient en deux à l'idée de commettre un nouveau crime. Mais du coup, est-ce que cette rédemption vaut quelque chose, s'il ne peut la choisir en conscience ? A-t-on réellement le choix de faire le bien ou le mal, ou y est-on tous conditionné dès la naissance ?

Alex est l'un de ces rares anti-héros absolus pour lequel on ne peut s'empêcher d'éprouver de la sympathie. Car s'il assume pleinement d'être du côté du Mal, il a de l'humour, de la répartie, de la suite dans les idées, et surtout son récit est servi par des litotes bien placées aux pires moments, et par un argot savoureux. Si bien qu'on se surprend parfois à crier mentalement au gardien de prison « Mais laisse-le agresser des vieux en paix, espèce de monstre ! »

Une question philosophique aura rarement été aussi plaisante à explorer !
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On aime ou l'on déteste ! le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur a su planter une atmosphère surprenante et générer, avec le personnage principal (Alex), une multitude d'interrogations sur l'évolution de la jeunesse et de notre société. Dans sa version originale, le livre est sorti en 1962, je n'étais pas né. A la lecture de certaines pages, on peut se poser la question suivante : Est-ce que l'orange mécanique pose un regard visionnaire sur l'évolution de notre société, sur la surpopulation carcérale, sur la violence et son évolution dans notre société , sur la violence en milieu carcéral et sur le rapport que nous avons tous avec la violence. On peut aussi s'interroger sur la forme même de la violence, physique ou psychologique. A ma fenêtre France, Europe ou encore Américaine, je ne peux que constater à quel point certaines visions ou scènes développées par l'auteur sont aujourd'hui factuelles et même dépassées par les faits divers. le langage utilisé est lui aussi tout aussi dérangeant et semble vouloir accompagner de concert une société en marge de notre société dont les repères seraient incompréhensibles au plus grand nombre. La lecture est quelque peu difficile parce que le vocabulaire et le langage utilisés par l'auteur sont là pour nous "forcer" à essayer de comprendre ce qui se dit avec d'autres mots que ceux que nous utilisons tous les jours. En fait, Burgess triture notre cerveau et l'oblige à changer ses angles de vue. Alex et sa violence sont bientôt sous le feu des médecins et de tout ce que la société peut mettre en oeuvre pour isoler un marginal violent dans un univers aussi impitoyable que ses pulsions. Enfin, le thème de la vengeance passe entre les doigts de l'écrivain et on se pose de nouveau des questions sur notre rapport à la violence. Jeune, j'ai d'abord été marqué par la violence de mon environnement et le détachement de certains individus dénués de toute conscience quant à la nature même de leurs actes. Notre société fabrique des Alex et ne sait pas comment les guérir. L'univers carcéral fini souvent pas enfoncer davantage encore ces "marginaux" parce qu'ils ne trouvent dans nos prisons aucune clé leur permettant une prise de conscience ou une réhabilitation sociale. Notre société de consommation extrême, souvent basée sur l'élitisme, la cooptation et la corruption accélère le processus de perte de repères pour bon nombre d'individus. Un jour, dans les années 1980, un haut dirigeant donnait sur un plateau de TV la prédiction suivante : "Dans quelques années, les forces de police seront confrontées à des délits de plus en plus violents et de moins en moins explicables parce qu'ils seront dénués de sens". Nous y sommes ! Pour moi, ce livre est un miroir à deux faces et l'auteur nous ballade de l'une à l'autre. L'effet de yoyo est désagréable mais il fait réfléchir.
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Le pitch est connu : « L'Orange mécanique » suit l'existence violente, chaotique, tragico-truculante, speed et angoissante d'Alex, un adolescent de 15 ans des 60's britanniques. Auto proclamé « Humble Narrateur et Martyr », il nous offre son journal intime, truffé de néologismes inventés pour la circonstance par Burgess; ils se révèlent amusants, inspirés, constitutifs d'une néo-langue criante de crédibilité, le "nadsat" des teenagers. le tout forme un OLNI* SF d'anticipation, dystopique et uchronique qui mérite le détour ; tout le charme du roman repose sur sa singularité de forme plus que de fond.

Bonne lecture à qui se laissera tenter ..! Il y laissera des rires, de la colère et des désillusions.

Le pathétique héros, sous la plume en « je narratif » d'Anthony Burgess, est un jeune bad-boy urbain sur lequel personne désormais n'a de prise (pas plus sa famille que son éducateur). Sur le fil d'une double vie : l'une nocturne comme acteur masqué d'hyper-violences gratuites commis en bandes errantes organisées ; l'autre diurne, faussement et hypocritement moulée sur la norme sociétale, Alex ne pense qu'à détruire et se détruire, « toltchocker » (bastonner) qui lui déplait, violer et voler … tuer au passage sans remords ni regrets, tout en se « bisdonskant comme un bezoumni » (se marrer comme un fou) ? Bref, rien de neuf à l'orée de nos années 2020, si ce n'est qu'ici nous ne sommes encore qu'aux débuts des encore sereines 60's … Les activités nocturnes d'Alex (et d'une centaine d'autres « maltchickkicaïds » de son acabit), sont dédiées à ses « drougs » (copains), à la « dratse » (bagarre) et aux « dedans-dehors des familles » non consentis avec des « dévotchkas » aux mamelus « groundnés »**. Les multiples délits et crimes en bandes détruisent peu à peu un système social dépassé, à deux doigts du précipice mais qui va imaginer le pire pour soigner ses brebis égarées.

Arrêté, jugé et condamné, il suit volontairement (pour prix d'une libération anticipée) un programme carcéral, scientifique et révolutionnaire, sensé le libérer de ses pulsions violentes. Visionnages forcés ad nauseum de scènes ciné ultra-violentes empruntées à l'actualité, à l'Histoire et/ou à la fiction ; et ce jusqu'à vomir d'overdose, se montrer incapable de frapper autrui, de rendre les coups, de répondre aux insultes, de se révolter … de simplement protester, de mettre en doute l'ordre social. La dystopie est en marche, l'enfer est pavé de bonnes intentions …

La phase de rédemption ne se déroulera pas, bien entendu, comme prévu … cher payé que tout cela.

Le monde décrit dans « L'Orange mécanique » est le nôtre sans l'être tout à fait. Certaines divergences diffuses émergent et en font, tour à tour un conte satyrique tragico-comique, une uchronie soft car peu différenciée, la juxtaposition d'univers parallèles de faible proximité, une contre-utopie et/ou une anticipation à court terme. de plus, de manière fondamentale : est-ce de la littérature générale ou de la Science-Fiction ?

La robotisation psychologique de l'humain via des moyens scientifiques en thème principal, une néo-langue omniprésente et crédible : deux éléments qui tendent le propos d'auteur vers une SF dystopique cousine de « 1984 » et de sa novlangue. Mais tout est relatif : on est loin d'Orwell, même si l'intention première, réussie dans son rendu, ramène un roman culte embelli par la sortie concomitante du film de Kubrik (1972).

Le background est diffus, sa présence est néanmoins capitale, explique les déviances embarquées des ados qui s'y agitent. L'arrière-plan est urbain type : de grands HLMs de banlieue ; des familles boulot/dodo ; un désespoir d'existences monotones et résignées, ramenées à la simple survie ; une jeunesse accrochée à la violence gratuite comme seul et unique défouloir. Un gouvernement à l'agonie, incapable de faire face au problème. La néo-langue embarquée en « Je narratif » est le « nadsat » à l'usage des teenagers. Elle est loin dans sa forme, mais proche dans ses intentions de fond, du parler actuel de banlieue. « La haine », le film, accouplé à la lecture d'« Orange mécanique », remonte en mémoire via son évocation sans fard de la banlieue. le parallèle est tentant. Si ce n'est que Mathieu Kassovitz surligne le présent et que Burgess n'évoque qu'un futur hypothétique en gestation (et peut-être plus dramatique encore). Ainsi, manifestement, pour l'époque de parution originale (1962), le roman se montre aussi d'intention anticipatoire.

Les halls d'immeubles sont peints de gigantesques fresques de travailleurs nus glorifiant le Petit Peuple. Doit t'on entrevoir ici une uchronie soviétique enclavée à minima dans la dystopie imaginée par Burgess ? (ce n'est qu'une hypothèse, je n'ai pas de certitudes) ?

le "nadsat" emprunte aux bidouillages de mots français mixés, malaxés et enchevêtrés (« cancerette » pour cigarette ; « tictocard » pour coeur ; « conficonfiote » pour confiture … etc !) ; mais aussi, surtout et étonnamment, au slave (« babouchka », « bolchoï », « devotchka » … etc). Les néologismes sont très nombreux, presque omniprésents, nécessitent un glossaire (curieusement incomplet ?) auquel se référer, inondent progressivement tout (une page au hasard, passé les 2/3 du roman, serait incompréhensible sans l'apprentissage progressif porté à celles qui ont précédées). Il y faut l'implication ludique totale du lecteur ; décrypter devient de plus en plus facile jusqu'à rendre la lecture rapide et aisée, fluide et tranquille. C'est en ce sens que « L'Orange mécanique » se montre un OLNI* addictif, le lecteur se souviendra longtemps de l'expérience linguistique proposée.

Le roman parait pour la première fois en France, en 1972, chez Robert Laffont dans la collection grand format « Pavillons », hybride de littérature générale et de Science-Fiction. Ce ne sera ni le premier ni le dernier ouvrage SF de qualité à s'échapper du ghetto du genre, à voisiner au plus près de la littérature blanche, ce pour des raisons de rentabilité potentielle plus marquée en territoire neutre et d'autant plus immédiates qu'il y eut, la même année, concomitance temporelle de parution avec l'adaptation ciné de Kubrick. Cette dernière va assurer un succès éditorial pérenne au roman mais lui voler la vedette via le statut de chef d'oeuvre attribué au long métrage. Il faut bien l'avouer, le roman est moins bon que le film devenu culte, cas rare dans un monde SF où, d'ordinaire, l'imaginaire s'accouple plus facilement aux mots qu'aux images. Alors : Sf ou pas ? Nul éditeur n'a jamais vraiment tranché. Les parutions poche ultérieures (Livre de poche, Pocket & France loisirs…) ne le sortiront jamais de l'ambiguïté de genre initiale. Et puis, après tout, qu'elle importance ? Quand la soupe est bonne ; pourquoi cataloguer, accoler une étiquette « mauvais genres » non souhaitée à l'origine par l'écrivain ?

Le roman se veut-il en outre (?) une extrapolation des violents affrontements de rue entre jeunes bandes rivales de « mods » et de « rockers » du début (jusqu'au milieu) des 60's en Grande-Bretagne, de l'impact du phénomène sur la société adulte d'alors qui, craintive, apeurée et renfermée, craignait que le phénomène n'impacte gravement son existence tranquille et rangée. On peut, pour imager l'analogie, retrouver dans le roman, un écho du code vestimentaire des mods (habits immaculés, cravates minces …) et des rockers (blousons cuir à écussons et épinglettes, foulard blanc, jeans, tee-shirt …) dans celui des « drougs » d'Alex (les masques porcins, entre autres). de la même manière, les musiques favorites de chaque clan (modern jazz, rhythm and blues, ska et soul pour les « mods » ; rock n' roll pour les autres) se rapprochant de celle incongrue, classique, Beethoven, Mozart et consorts, encensée par Alex met de l'eau au moulin d'une hypothèse pas si farfelue et infondée que çà.

Et puis, au final, est-ce que tout cela ne serait pas une vengeance de l'auteur à l'encontre de ces voyous londoniens qui agressèrent sexuellement son épouse un soir ? Elle en mourut à court terme. Auquel cas, toute l'empathie ressentie par le lecteur à l'égard d'Alex, tout l'humour sarcastique accordé à son « Je narratif » ne doivent t'ils pas lui revenir comme un bolchoï boomerang bézoumni plein gulliver et rote krovvinants**.

*OLNI : Objet Livresque Non Identifié

** Une seule solution : pour comprendre, lire le roman.

Lien : https://laconvergenceparalle..
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Personne, ou presque, n'a pu passé outre la version cinématographique d'Orange Mécanique concoctée par Kubrick. Alors tout le monde connaît l'histoire sulfureuse de cette bande d'adolescents violents et sadiques. Mais tout le monde n'a pas pris le temps de remonter à la source, au roman d'Anthony Burgess publié en 1962. Ce court ouvrage stupéfie d'emblée. Burgess crée un langage incroyable pour son personnage principal, Alex, un dialecte mélangeant russe et français. Désarçonné lexicalement, on entre alors dans une banlieue, dans une zone sinistrée par le vide, l'ennui et la terreur imposée par les jeunes délinquants. Sur fond de musique classique, ça viole, ça tue, ça torture, sans cohérence aucune, l'arbitraire en bandoulière, le sexe dans la main gauche et une chaîne de vélo dans la droite. Ca toltchocke sévère, à tour de bras, dans la joie et le grincement de dents. Alex et ses Drougs ne connaissent pas de limite ni de morale. Jusqu'à ce qu'on décide de les empêcher. Les autorités ouvrent alors un programme spécial pour lutter contre cette peste, grace à des expériences sordides, agressives et lobotomisantes. A coup d'hypnose, de matraquages visuels et d'injections douteuses, l'état compte détruire le Mal qu'abritent les mauvais garçons. Alex nous invite dans sa vision des choses, primale et hargneuse. Il nous prend par la main et ne la lâche plus lorsqu'on voudrait fuir sa réalité. Alex est un "jeune des cités" (au sens des infos sur TF1) avant l'heure et Burgess un visionnaire. Un roman qui vous passe l'encéphale au vitriol et vous laisse un goût particulier de perversité dans le gosier. On ressort de là fort d'avoir vécu une expérience malsaine et jouissive à la fois. Ce livre est culte et absolument incontournable.
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Vous autres babéliotes , crichtez pas ! govoritez que pouic aux slovos slavo-slang du droug Alex , normal l'est un brin bezoumni du gulliver . ( ralez pas , vous ne comprenez rien au vocabulaire argot-slave du pote Alex , c'est normal il est un brin fou dans sa tête . )
Il était violemment fou , on l'a guéri , ce jour c'est un agneau ,donc un tendre agneau mur pour l'abattoir .... la vie est ainsi , si t'es bon , t'es marron ( c'est la morale capitaliste , la morale à Macron , Hamon , Fillon et Mélenchon , celle des 4 petits cochons pur porc )
Mais le livre ? il faut le lire , ça rigole jaune , c'est saignant mais classique ( dans la musique ) , et comme chez La Fontaine , c'est moral . C'est pas banal non plus .... moi qui lai lu et aussi vu , je vous le dis , en vérité , mes frères , faut l'avoir lu . II y a même , à la fin de l'ouvrage , un dico pour les nuls ( c'est à la mode les trucs pour les nuls , c'est sur ça vous plaira et en plus de ça vous pourrez jacter l'argomuche des banlieues US . Ça peut servir !
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Un de ces livres que tout le monde croit connaître mais que peu ont lu. La faute au cinéma et à Stanley Kubrick. On pourrait dire la même chose du Vol au dessus d'un nid de coucou, qui est un excellent film de Milos Forman mais ne fait pas oublier le roman éponyme de Ken Kesey. Il y en aurait d'autres, Fahrenheit 451 peut-être…

Bref, L'orange mécanique, c'est l'histoire d'Alex (antihéros par excellence), adepte de l'ultra-violence gratuite et de Ludwig Van, qui sème la terreur avec ses potes (droogs) parmi les bandes rivales, les filles seules, les clochards mais aussi un couple de braves (?) intellectuels un soir de délire et d'abus de boissons sur-vitaminées ! Jusque là tout va bien (enfin, si l'on peut dire !) et on est quand même très en dessous d'un Tarentino en pleine forme ! C'est ensuite que ça se complique quand le jeune Alex est arrêté et pris comme cobaye pour une cure de désintoxication expérimentale (une sorte de thérapie fondée sur l'aversion) destinée à le libérer de ses pulsions violentes. On quitte alors le fait-divers pour entrer de plain-pied dans les questions de société et l'on est presque amené à s'apitoyer sur un Alex réduit à l'état de pantin par des individus peut-être pas au dessus de tout soupçon. La fin justifie-t-elle les moyens ? Décérébrer un individu est-il le remède que la société doit appliquer pour endiguer la violence ? Des questions pour un roman souvent considéré comme une simple apologie de la violence (rappelons que le film a été longtemps retiré des écrans au Royaume-Uni).

Dans ce thriller glaçant, Anthony Burgess a mis beaucoup de lui-même, de son histoire personnelle mais aussi de son amour des mots, de la langue et de la musique. Il a aussi réfléchi aux dérives des sociétés futures (cf. 1985). Un très grand livre sur un monde déshumanisé et déshumanisant dans lequel l'individu peine à se positionner. Une des brillantes dystopies du 20ème siècle.
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