Le futur vu par un auteur des années 60. (et filmé par un réalisateur des années 70.)
Avant d'être adapté au cinéma en 1971 (première sortie française en mai 1972) par
Stanley Kubrick, Orange Mécanique fût tout d'abord un roman publié par
Anthony Burgess en 1962.
Sans m'appesantir sur le film (culte) de Kubrick, je dirai juste que si la trame générale est relativement identique avec le roman, en revanche la fin du film et celle du roman diffèrent pas mal et du coup le message véhiculé est différent.
Anthony Burgess a pris le parti d'écrire son roman à travers la voix d'Alex (Notre Honoré Narrateur) et d'utiliser son phrasé très particulier*.
Si cela peut dérouter au premier abord, le livre reste parfaitement lisible et prenant (grâce entre autre à une traduction française d'excellente qualité).
L'histoire, pour ceux qui ne la connaitrait pas, est celle du jeune délinquant Alex fan de musique classique et évoluant dans un univers futuriste.
Avec sa bande de drougs (ou amis) il arpente les rues à la nuit tombée, et gavé de drogues et d'alcool, il commet des larcins et martyrisent les rares passants qui osent encore se promener.
Ces malfrats de la pire espèce n'hésitent pas à battre violemment les plus faibles et à violer les filles qui passent à leur porté.
Un jour Alex commet l'irréparable, tuant une vieille femme et trahi par ses pseudos amis, se retrouve emprisonné.
Sa longue peine de prison est commuée en une expérimentation d'un procédé révolutionnaire destiné à éradiquer la violence.
On le conditionne à être malade à l'idée de toute forme de violence.
Effet secondaire (considéré par le personnel carcéral comme un dommage collatéral fâcheux mais négligeable), il souffre aussi terriblement dès qu'il entend de la musique classique.
Remis en liberté, voici NHN lâché dans une nature hostile, sans aucun moyen de défense, abandonné de tous (ses amis, sa famille), battu par les plus faibles.
Utilisé par des militants anti-gouvernementaux qui souhaitent dénoncer la barbarie du traitement qu'il a subit, Alex n'a plus qu'une idée en tête, en finir avec la vie.
C'est là qu'intervient une des différences les plus notables entre le roman et le film :
Le film se termine sur une note plutôt inquiétante, Alex libéré de son conditionnement semble prêt à replonger dans la violence.
Alors que le roman se termine en quelque sorte sur une rédemption (absente dans le film) et un passage symbolique à l'age adulte.
* On trouve d'ailleurs un petit lexique en fin de livre.