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4,07

sur 471 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La couverture est ici la nouvelle , avec Tommy Lee Jones, mais j'aimais beaucoup la première. Ces soldats en noir et blanc, une touche de couleur ça et là, et cette sensation d'étrangeté.
J'aime les polars, les héros récurrents et la Louisiane. Et pourtant, je n'avais jamais lu James Lee Burke. Essentiellement à cause du problème de traduction , la langue parlée en Louisiane est très particulière et certains dialogues, traduits en français, rendent très mal. C'est le cas dans ce roman aussi, qu'il vaut sans doute mieux lire en anglais, mais ce n'est finalement pas très gênant sur la longueur.

L'histoire elle-même est déjà racontée, mais l'histoire , dans les polars, est souvent très vite oubliée .
Ce qui reste, c'est l'ambiance, les lieux, les temps, et les personnages. Tout est déjà dans le titre, la brume des bayous, l'électricité des phénomènes climatiques violents qui dévastent tout. Et ces soldats confédérés, dont Tavernier a supprimé l'évocation dans le titre de son adaptation, mais uniquement dans le titre, heureusement, car cette histoire de général fantôme, John Bell Hood , mort de la fièvre jaune en1879 à La Nouvelle Orléans, qui revient constamment rappeler qu'il faut s'efforcer de lutter contre les dérives de l'Histoire, est absolument fabuleuse. Restent un acteur fêlé qui découvre un noir lynché des années auparavant sous les yeux de Robicheaux, des mafieux en tous genres, un psychopathe qui tue des jeunes femmes, des odeurs d'humidité et de pourriture, et une nature qui ne pardonne pas grand chose.

Excellent livre noir.
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En matière de polars, il y a les auteurs dont nous achetons tous les livres, dont nous suivons avec fébrilité les publications annoncées et qui font déborder nos étagères, nos PAL et nos pense-bêtes. A l'opposé, il y a les auteurs dont les livres, depuis des années, nous font comme un clin d'oeil appuyé depuis les étals de nos librairies préférées, et pour lesquels, à chaque fois, nous nous disons à nouveau « ce sera pour une autre fois, soyons raisonnable, j'ai de toute façon dans ma PAL de quoi lire jusqu'en 2020 à raison de 40 livres par an (faites le calcul, c'est mon cas hélas) ».

Jusqu'à une date récente, James Lee Burke faisait partie des auteurs de la seconde catégorie.

Mais dans le cas présent, le grand type qui me faisait de l'oeil depuis sa couverture (si j'ose dire), avec sa silhouette dézingandé, déganzingué… désarticulée et nonchalante, avait tout de Tommy Lee Jones, le front soucieux, le sourcil préoccupé, la grimace révélant un certain accablement devant tant de malheurs en ce bas monde, mais aussi l'éclat de son étoile de shérif-adjoint fixée au ceinturon, permettant d'identifier à coup sûr le célèbre Dave Robicheaux en train d'émerger de la brume électrique des bayous louisianais.

Une seule couverture pour deux Lee, me voilà dans de beaux draps, me dis-je, et dans un titre qui de plus parle de Confédérés, on peut aussi imaginer le général Lee tapi en embuscade. C'est donc une coalition De Lee ligués qui entraîna ma décision d'acheter le livre, et tant qu'à lire du Lee Burke, autant commencer par le plus connu.

Ce bon vieux Dave irait bien refaire un tour du côté du delta de l'Atchafalaya, non pas pour revoir son premier amour qui lui donnait rendez-vous sous le chêne… mais pour tirer au clair une vieille affaire de lynchage d'un Noir dont on aurait retrouvé le cadavre momifié (sous les chaînes). Il ne voudrait pas refaire le chemin à l'envers, et pourtant, taraudé par un sentiment de culpabilité pour n'avoir pas osé dénoncer un crime dont il a peut-être été le témoin dans son enfance, il n'aura de cesse de recueillir les témoignages sur ce drame que tout le monde souhaite oublier.

En parallèle, Dave enquête sur un tueur en série dont l'identité demeure mystérieuse, se lie d'amitié avec un encombrant mais attachant couple d'acteurs hollywoodiens portés sur la bouteille, venus tourner dans la région un film sur la guerre de Sécession, est au petit soin avec sa famille proche, une sorte d'inventaire à la Prévert comportant une fille adoptive et un raton laveur, et s'amuse à jouer au chat et à la souris avec une grosse pointure de la mafia locale, son ami d'enfance Julie Balboni, fréquentation pas très fréquentable, soupçonné de tous les mauvais coups et assez bizarrement producteur du film en cours de tournage dans les bayous.

Tout cela suffirait amplement, après mixage des scènes extérieur nuit et intérieur jour, des travellings sur les bayous, les rues poussiéreuses et les façades des bars à jazz de New Iberia, à générer une excellente ambiance de polar, mais Burke ajoute à cela encore deux touches personnelles.

La première est la touche poétique décrivant le climat particulier de la Louisiane : l'humidité saturée, le frémissement « électrique » de l'air, le grondement du tonnerre, l'éclat des éclairs, les pluies torrentielles… qui annoncent et soulignent les effets tragiques et n'épargnent aucun des personnages, condamnés à ruisseler (au choix, de pluie, de sueur ou de larmes).

La seconde est le recours au surnaturel, que l'on peut regretter mais qui donne incontestablement au roman une tonalité poétique, un supplément d'âme, un caractère unique, un sentiment d'irréalité, un frisson d'inquiétude et de peur indicible, ok j'arrête là, avec l'apparition (sans autre témoin que l'ami Robicheaux) d'un officier sudiste accompagné de sa troupe, le général John Bell Hood, mort et enterré depuis longtemps, qui semble jouer le rôle de la conscience de Dave. Hallucination ? Personnage imaginaire ? Ou fantôme existant bel et bien en dehors des pensées de Dave Robicheaux et visible seulement par lui, comme les morts surgissant brusquement devant Cole Sear, le gamin médium de 6ème Sens ?

Quelques indices corroborent le caractère fantastique de ces apparitions, mais les éléments les plus bizarres peuvent toujours s'accommoder d'une explication rationnelle, même tordue, en cherchant du côté de l'autosuggestion. le choix du genre littéraire est donc à mon avis laissé au lecteur.

N'ayant pas (encore) vu le film de Bertrand Tavernier, je ne m'aventurerai pas à suggérer des comparaisons oiseuses entre le film et le livre, et encore moins à provoquer des débats pour savoir lequel, du roman ou de son adaptation, est le plus réussi des deux. La bande annonce est visible sur Babelio (merci qui ?) et elle est suffisante pour donner une idée du « climat » présent dans le film comme dans le livre.

Ce qui est sûr en revanche, c'est que cette première lecture donne envie de connaître un peu plus les romans de James Lee Burke et son personnage Dave Robicheaux, le plus célèbre shérif-adjoint de New Iberia, Louisiane. C'est tellement vrai que je me demande désormais si James Lee Burke ne devrait pas figurer parmi les auteurs de la première catégorie définie en début de cette critique.
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Est-ce par nostalgie de notre voyage en Lousiane il y a 5 ans ??? Ou bien parce que je n'avais pas pu aller voir au cinéma le film de Bertrand Tavernier ??? Toujours est-il que j'ai complétement été sous le charme du polar de James Lee Burke "Dans la brume électrique", qui raconte l'enquête de Dave Robicheaux sur de sordides meurtres de femme. Mais plus que l'intrigue, c'est surtout l'ambiance si particulière du vieux Sud qui m'a subjuguée, des odeurs remontant des bayous après les pluies tropicales aux couleurs de ce delta si sauvage. Bref, j'ai adoré, il parait que c'est une série, va falloir que je trouve les autres !!!
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Après avoir vu les carnets de voyage de François Busnel (La Grande Librairie of course!) dans le sud des États-Unis où il interviewait James Lee Burke, j'ai eu envie de lire Dans la Brume électrique. Bien-sûr j'avais déjà entendu parler de cet auteur plutôt prolifique mais n'avais jamais été réellement tentée jusqu'ici. Mal m'en avait pris car le livre est vraiment génial! Comment ne pas apprécier son héros récurrent, Dave Robicheaux, policier à New Ibéria Louisiane? le lecteur est transporté dans le bayou où alligators, pêcheurs de crevettes et autres soldats confédérés se trouvent pour cette histoire mêlant drame, trame policière et ésotérisme. le synopsis: le tournage d'un film sur la guerre de Sécession dont les producteurs sont des brutes véreuses de la mafia locale. En parallèle, le corps d'un homme noir, exécuté 35 ans auparavant, est retrouvé dans le bayou. Robicheaux veut mener l'enquête car il pense avoir été témoin de ce lynchage. Il ne trouve en face de lui que des personnes refusant de remuer le passé et lui mettant des bâtons dans les roues. Seuls deux hommes vont l'aider dans cette intrigue: une starlett alcoolique et un général confédéré... Vraiment un bon polar qui sent bon l'Amérique profonde. Une très bonne découverte pour moi que James Lee Burke.
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Première rencontre avec cet auteur et coup de coeur.
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Atmosphère envoûtante, chaude et moite ; on s'attend à tout instant à se retrouver nez à nez avec un crocodile surgissant d'un bayou ! J'ai adoré cette ambiance du Sud, lente et oppressante... le film est en tous points conforme et le suspense à la hauteur du lyrisme de l'auteur. Un très bon polar !
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Une équipe de cinéma s'est installé à New Ibéria pour y tourner un film épique sur la guerre de sécession, avec la star hollywoodienne Elrod Sykes. Arrêté par Dave Robichaux pour conduite en état d'ivresse, l'acteur affirme au policier qu'il a vu, pendant le tournage d'une scène dans un marais, le corps momifié d'un noir enchaîné. Dave Robichaux est tenté de croire à ce récit invraisemblable car, trente cinq ans plus tôt, il a été le témoin impuissant de l'assassinat d'un homme de couleur par deux blanc. le corps n'avait jamais été retrouvé. Mais ses supérieur se moquent bien d'un crime aussi vieux car ils doivent d'abord trouver le responsable de plusieurs crimes commis sur des jeunes filles. Robichaux doit aussi faire face a un ancien ami devenu un des pontes du crime organisé qui revient dans sa ville natale.

Je ne connaissais pas cet auteur ni ce roman, j'en ai entendu parlé pour la sortie du film du même nom de Bertrand Tavernier qui m'a donné envie de lire le livre. J'ai aimé la transcription des mentalités des habitants des Etats-Unis où l'on s'aperçoit que la vie d'un noir même a notre époque ne vaut pas grand chose. J'ai aussi aimé les personnages qui ont tous une épaisseur et apporte quelque chose a l'histoire. Par contre j'ai beaucoup moins apprécié le coté irrationnel où l'on voit le fantôme d'un militaire de la guerre de sécession aider Dave Robichaux dans son enquête et dans sa vie.

Malgré cela un bon plaisir de lecture et une note de 7/10. Ca m'a donné envie de lire d'autres livres de James Lee Burke.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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James Lee Burke, nous emmène ici dans les profondeurs moites de la Louisiane et dans la profondeur sombre des hommes.

Le titre exact est "Dans la brume électrique avec les morts confédérés", et le lieutenant Dave Robicheaux (héros récurrent de l'auteur) enquête sur le meurtre d'une jeune prostituée dont le corps est retrouvé dans le bayou ... L'enquête nous conduira , avec une petite dose d'irrationel, de la guerre de sécession, au lynchage des noirs en 1957, de la prostitution et la pornographie jusqu'à la limite de l'inhumanité.

Excellent roman, tant par l'ambiance, par le caractère attachant de Robicheaux, que par l'intrigue et par le style.
Lien : http://www.canalblog.com/cf/..
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Assurément, James Lee Burke est un auteur que je vais continuer de découvrir.
C'est le film de Bertrand Tavernier qui m'a amenée à cette lecture et quelle belle surprise!!!
Quel portrait attachant que celui de ce flic un peu brut de brut, désabusé et fataliste mais si empreint de ses expériences passées et de sa connaissance des autres. Si humain en mari aimant (et aimé...), en père de famille, en homme parfois trop prompt à réagir et victime de ses élans vers la justice et la vérité...
Caricatural ? Jamais!! car unique dans sa façon de voir son monde, de rêver sans vraiment le montrer ni surtout le vouloir, de s'acharner malgré tout et tous, malgré la lassitude et la dictature de la sagesse, la fatigue, les doutes...
Ses certitudes soudain ébranlées par des visions du passé troublantes, des mirages ou une réalité imposés par le besoin de trouver des réponses.
Lui et l'alcool, ses faiblesses mises à rude épreuve....
Son empathie pour l'autre qui transparaît dans chacun de ses actes, chacune de ses paroles. Mais aussi son intransigeance face au mal, aux mauvais, aux méchants, aux nuisibles, aux pervers...
Des dialogues dont on ne se lasse pas, le verbe précis, tranchant et soudain, alors que l'on ne s'y attend pas, un bout de poésie, posé là comme un cadeau, une clé pour ne pas céder à l'envie de fuir le rude, l'austère d'un pays si pluvieux...

Et puis, en toile de fond, la Louisiane, le Bayou et ses habitants, fantomatiques à force de s'étioler aux prises avec une nature capricieuse,
grise, pluvieuse, pas vraiment violente mais toujours menaçante... Toujours grondant et venteux, l'horizon ici s'abat tel un être gourmand de frissons, une cape brumeuse avide de peur et de l'inquiétude qu'elle génère... "Quand le ciel bas et lourd" m'est souvent revenu en mémoire à la lecture de ces pages pleines de tourments et de tempête, de rage et de colère contenues, de danger imminent mais si familier pour les habitants de cette région au ciel gris autant qu'envoutant...
Le fatalisme non comme une paresse mais comme une condition nécessaire à la survie de la raison et de l'âme....
C'est avec violence mais aussi une infinie tendresse que James Lee Burke dépeint un univers âpre autant que fascinant.

La guerre de Sécession, rêve ou mirage, surgit là où l'on ne l'attend pas et donne au récit un côté magique, mystique, irréel mais toujours cohérent avec le reste du roman.

Vous l'avez compris, j'ai été complètement envoutée par le personnage d'une part, par le pays et même son climat, par la profondeur
du texte et bien sûr par l'intrigue qui tient en haleine de bout en bout.
Dave Robicheaux est à l'image du climat sombre des Bayoux : solide, inquiétant parfois, mais toujours généreux et surprenant...
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Une équipe de cinéma s'est installée à New Iberia pour tourner un film sur la guerre de Sécession. La vedette du film, Elrod Sykes, se fait arrêter par Dave Robicheaux alors qu'il conduisait en état d'ébriété. Sykes va lui confier qu'il a découvert le cadavre d'un homme enchaîné. Robicheaux est tenté de le croire car il assisté à dix neuf ans à l'assassinat d'un Noir par deux Blancs. Mais le shérif ne semble pas intéresser par cette enquête. Malgré tout Robicheaux va s'en charger car ce qu'il a vu quand il était jeune le hante toujours.
 
Dans la brume... permet une double enquête qui confronte Robicheaux à des éléments de son passé, il va mener les deux enquêtes pour pouvoir trouver une sorte de repos. le côté irrationnel des visions de Robicheaux est surprenant pour un roman policier mais permet lui permet d'être aidé dans son enquête. Cela lui fait aussi repasser pour l'alcoolique qu'il a été, ce qui le rend plus faible.

J'ai bien aimé la description de cette Louisiane, où de lourds secrets dorment cachés mais qu'il ne faut surtout pas réveiller. Certains passages font même douter que l'on se trouve dans un roman policier.
J'ai vu le film avant de lire ce livre et je reconnais que cette lecture a été utile car cela permet de comprendre des éléments qui n'apparaissent pas assez appuyés dans le film de Bertrand Tavernier.

James Lee Burke est pour moi une bonne découverte.
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