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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dernier tramway pour les Champs-Elysées a été couronné par le Prix Mystère de la critique 2009 (le plus vieux prix en matière de littérature policière), catégorie roman étranger; cet opus est le 13è des aventures du shérif Robicheaux. Dans le titre, Elysian Fields en anglais fait allusion au tramway de la pièce de théâtre de Tennessee Williams Un tramway nommé Désir, où Elysian Fields était le nom du terminus, aujourd'hui transformé en monument à visiter le long du fleuve Mississipi. Je crois que c'est, pour le moment, mon opus préféré parce qu'il démarre sur les chapeaux de roues; et puis il y a une pléthore de personnages hauts en couleur et plusieurs scènes sont d'une drôlerie franche et d'une description si riche, qu'elle déclenche plein de sensations.

Dans cet épisode nous aurons au départ un accident de voiture à l'origine de trois morts, trois belles lolitas dont la conductrice avait fait preuve de témérité au volant alors qu'elle conduisait sous l'effet de l'alcool. Les parents sont des gens importants et vont mettre beaucoup de pression aux enquêteurs. En même temps que ce cas va se compliquer de plus en plus, avec parfois des faits qui remontent à plus de 50 ans, à une époque où un notable du coin (New Iberia) avait une plantation tenue par des esclaves. Au fur et à mesure que le cas se corse, Dave Robicheaux devient de plus en plus enragé car cela concerne les gens riches du coin qui se croient au dessus de toutes les lois, et l'on sait qu'il n'aime pas les gens riches ni l'autorité. Cette fois il se fera aider par un vrai pote, ancien policier et aujourd'hui détective privé, Clete, complètement déjanté, capable de mener une action en allant jusqu'à la transgression.

Les cas à élucider avec ses ramifications sont multiples et conséquents; ils sont parfois intriqués et le lecteur les suit avec délices. Il y a une ambiance très particulière à La Nouvelle Orléans, pas une ville mais un véritable asile d'aliénés à ciel ouvert bâti sur une éponge géante (sic, page 123). Tous les personnages sont hauts en couleurs, truculents: l'agent du FBI Clotile Arcenaux (FBI que les locaux interprètent comme Foutoir, Boxon et Incompétence), le prêtre Jimmie Dolan, la chef de Robichaux et ex coéquipière Helen Soileau , le tueur à gages Max Coll, le mafioso Frank Dellacroce, puis Theodosha et Merchie Flannigan, Fat Sammy Figorelli, le mafioso et proxénète, et mon préféré l'inénarrable détective privé Clete Purcel.

Il y a dans ce livre une scène que j'ai trouvé désopilante : c'est la scène du tueur à gages dans l'église qui se pointe pour dégommer le prêtre et honorer son contrat avec la mafia. C'est une scène d'anthologie que je verrais bien dans un film de Tarantino.

En tout cas l'image que donne Burke sur La Nouvelle Orléans est entachée de toutes les tares possibles et imaginables : la prostitution, la drogue, la criminalité, la corruption à tous les niveaux, les films porno. La mafia possède presque tous les lieux véreux . Page 162, en parlant de la mafia locale, voici ce que l'écrivain Burke écrit…la plupart des membres de la mafia sont stupides et, au mieux, tout juste capables d'occuper des emplois subalternes. Pour obtenir ce qu'ils veulent, ils usent de l'intimidation comme une meute de chiens sauvages, que ce soit pour obtenir une place de choix dans un restaurant ou pour prendre les commandes d'un syndicat ouvrier. Sur un plan plus personnel, leurs habitudes sexuelles sont dignes de celles d'un adolescent, misogynes et immatures, et leur comportement en société, inepte et ridicule. En termes de santé, ce sont des cauchemars ambulants. Écoutez donc les bandes de surveillance de la police: passé cinquante ans, ils se plaignent en permanence: chaude-pisse, sida, obésité, impuissance, emphysème, artères bouchées, ulcères, psoriasis, prostates gonflées, cancer et incontinence.

Un polar truculent et succulent.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Encore un James Lee Burke traduit en français (et publié chez Payot Rivages) et encore un coup de maître.

Si Burke semble toujours écrire la même histoire (le flic Robicheau en lutte contre soi même et contre le système au premier rang duquel figure les plus riches) il parvient tout de même à nous maintenir la tête sous l'eau, l'eau boueuse des bayous de Louisiane qu'il décrit avec toujours autant de lyrisme. Des marécages où gisent les fantômes du passé victimes de leur couleur, de leur innocence, de leurs contradictions ou de leurs vices.
Lien : http://www.canalblog.com/cf/..
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Après les aventures de l'inspecteur Laviolette (Magnan) me voici avec celles de Dave Robicheaux. On passe des Basses Alpes aux bayous de la Louisiane et tout est différent .
D'abord les paysages du froid des montagnes on passe à la chaleur moite des marais, pour la cuisine on passe des « pommes d'amour » et « la poularde demi-deuil de Matthieu » savamment cuisinées par la Chabassut au maxi-sandwich au poisson-chat du McDo au bord de l'autoroute ingurgité sur le pouce dans le pick-up.
Ensuite, encore quelques dissonances, entre le langage «ce n'est pas la meilleur chose  que vous fîtes... »et « fort bien » à « ça te plairait que je te colle ta petite quéquette dans une prise de courant » et « ce mec… c'est une hémorroïde ambulante » encore que là Burke ait fait preuve de mignardise littéraire plutôt que de grossièreté ( je ne vous ai donné que les plus légères)Il n'est pas titulaire d'une maîtrise (en arts) de littérature pour rien.
Et enfin aux personnages : Laviolette tout en rhumatismes ahanant dès qu'il sort de l'épicerie avec son pain sous le bras à « Belle mèche » qui lève chaque matin de la fonte et se tape ses 5 à 6 km le long des bayous, taquine le black-bass (perche truitée) et tire le caneton et son copain Purcel aussi délicat que notre « Béru » qui déforme les capots de voiture avec la têtes des méchants (entre autres facéties.)… et il y en a des méchants ; les têtes d'huiles, les ritals, les pervers ,les bookmakers, les entrepreneurs et flics véreux etc. et pour tous les maux récurrents de la Louisiane ; mafias inévitables, pollutions sauvages des terres, corruption politique et de la police, racisme, prostitution, jeu, alcoolisme et drogue.

D'un macchabée ancien prisonnier/esclave noir d'Angola qui joue, après avoir jouer du blues, à l'arlésienne au prêtre irlandais (têtu l'irlandais mais humain … très) à la Don Camillo qui distribue des bourre-pifs et met ses attributs là où il ne faut pas en passant par Purcel au mieux de sa forme, Burke nous concocte un petit festival de méchantes vilenies toutes plus vicieuses et violentes les unes que les autres et pour lesquelles Robicheaux , entre deux séances aux AA ,quelques branlées inopinées à malfrats et soupirs pour ses collègue.e.s qu'il ne laisse pas indifférente, aura fort à faire.

Une vision assez noire , mais détachée, de la société américaine du XX ième siècle et certains pénitenciers , qui n'ont rien à envier aux stalags nazis et goulags soviétiques dont Angola « La prison d'où l'on ne sort pas vivant... ou presque » essentiellement peuplée de noirs ,sorry, d' « afro-américains »

Toutefois ces personnages, paumés en général et violents , sont non pas excusés mais pour le moins compris et bénéficient d'une certaine indulgence la société, étant celle qui fabrique ces monstres et dégénérés , sans être vraiment analysée, est décrite elle avec flegme comme si c'était une fatalité incurable. C'est comme ça !
Mais bon les plus méchants sont punis et souvent de manière expéditive, pendant que dieu à le dos tourné et les autres s'en sortent avec quelques ecchymoses et bleu à l'âme . La morale est sauve et le "rêve américain" peut être poursuivi du moins pour les endormis qui y croient.

on ne s ‘ennuie pas.  Avec ce tramway il y a toujours un terminus quelque part.
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L'un des meilleurs romans de la série Dave Robicheaux...

Ce roman de 2003, treizième de la série des "Dave Robicheaux" de James Lee Burke, voit le héros confronté à la disparition mystérieuse d'un jeune bluesman particulièrement talentueux... cinquante ans plus tôt, à une époque où le Sud des Etats-Unis évoluait encore dans un régime pas si éloigné de celui de l'apartheid...

Comme souvent chez JLB, le présent et le passé s'entrechoquent fortement, des familles de fort respectables entrepreneurs contemporains, des semi-mafieux impliqués dans l'élimination de déchets toxiques, ou encore de simples débitants d'alcool peu regardants sur la législation, ayant tous plus ou moins à voir avec le crime du passé... tandis qu'un tueur à gages repenti vient sérieusement brouiller les cartes biseautées qui devaient être jouées.

« le père Jimmie avait bien planté son hameçon lorsqu'il avait mentionné le nom de Leadbelly, mais en m'engageant sur la route qui menait à la jolie maison blanche sur fond de bois empoisonnés, je savais que notre voyage ne concernait pas le bagnard récidiviste qui avait écrit « Goodnight Irene » et « The Midnight Special » et que le monde avait aujourd'hui quasiment oublié. »

« Tout le long du trajet, j'essayai de ne plus penser au père Jimmie ni aux Noirs de la paroisse de St. James dont la communauté était devenue un dépotoir pétrochimique. Malgré sa tristesse, leur histoire n'avait rien d'exeptionnel dans l'État de Louisiane. En fait, à la télévision, l'actuel gouverneur avait menacé de redressement fiscal quelques jeunes avocats de Tulane qui avaient engagé des poursuites à l'encontre de plusieurs compagnies de gestion de déchets en fondant leur plainte sur leur racisme environnemental. L'ancienne oligarchie des planteurs avait disparu. Mais ses successeurs menaient leurs affaires de la même manière – à coups de battes de base-ball. »

Moins fort sans doute que l'énorme « Dans la brume électrique », ce Robicheaux compte néanmoins parmi les meilleurs de la série, tout en finesse, nostalgie et obstination.
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Non James Lee Burke n'a pas quitté la Louisiane avec ce roman ...



Simplement, Champs Elysées est le nom du terminus de l'une des lignes de tramway de la Nouvelle Orleans !



Dans ce roman on retrouve Dave Robicheaux et son ami Clete Purcell aux prises avec des tueurs mafieux, un ancien membre de l'IRA et un prêtre à la réputation sulfureuse ...



Aux hasard de son enquête Dave s'intéressera à la vie - et la mort - de Junior Crudrup, un bluesman incarcéré à Angola dans les années 30 ...



Les différents fils de l'écheveau composeront petit à petit une trame bien noire, bien glauque où la Vraie Louisiane, désespérée, abandonnée, et si pauvre est encore une fois si bien retranscrite dans ce roman ... et qui ressemble tant aux lieux que j'ai parcourus en juillet 2008 (la cafeteria Victor, Saint Martinville, les bords du Bayou Teche, New Iberia ... )



J'ai incidemment découvert que l'hôtel, où nous étions descendus en 2008, pouvait accueillir aussi des mafieux en chasse

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