Quelques part dans les profondeurs de sons corps, il savait que ses frayeurs de mourir par l'eau n'avaient toujours étaient que des peurs stupides. La mort était cette rongeuse qui vous dévorait centimètre après centimètre les entrailles, vous mâchonnait le foie et l'estomac, sectionnait les tendons des organes jusqu'à ce qu'au bout du compte, profitant de vous savoir seul dans l'obscurité, elle vînt se tenir gorgée, rassasiée, doucereuse, tout à côté de votre tête, les yeux en repos, son museau humide pareil à un baiser, un murmure de promesses au creux de votre oreille.
Je n'aime pas le monde tel qu'il est, et le passé me manque. Et c'est stupide comme manière d'être.
A cause des années que j'ai passées à me démanteler moi-même, j'ai été obligé d'apprendre l'existence de ce qui se passait dans ma tête. Je n'aime pas le monde tel qu'il est, et le passé me manque. Et c'est stupide comme manière d'être.
(…) je savais de manière absolue qu'il est aussi déshonorant pour un homme
de se laisser utiliser
que de se servir des autres à ses propres fins.
Je savais aussi, en tant que flic, que l'utilisation d'autrui,
peut-être le pire de tous nos péchés,
ne représentait aux yeux de la confrérie des hommes de loi
que matière à rhétorique moralisatrice.
Pareils à ces soldats confédérés enterrés sous la pelouse de la maison de Jefferson Davis,
certains parmi nous ont en partage une terre historique
qui restera à jamais leur pays privé.
La route qui mène à Roncevaux attire toujours le poète et le visionnaire
comme une drogue pour mieux les tromper,
mais c'est le soldat qui paie le prix de la réalité du sol qui l'abrite.
Les mômes ne se cament pas parce que leurs parents et leurs professeurs sont permissifs.
S'ils le font, c'est parce que des adultes leur vendent la came.
Pas de complexités psychologiques, pas de mystères sociologiques.
- Aimer quelqu'un, c'est être là lorsqu'il n'y a plus personne.
Lorsque ce n'est même plus une question de choix.
Le ciel du crépuscule se zébrait de mauve, couleur de prunes déchiquetées, et une pluie fine commençait à tomber lorsque j’arrivais au bout de la chaussée goudronnée qui traversait trente-cinq kilomètres de forêt presque impénétrable, chênes rabougris et pins, pour m’arrêter devant le portail d’entrée du pénitencier d’Angola.
Je n'aime pas le monde tel qu'il est, et le passé me manque. Et c'est stupide comme manière d'être.