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Le père Noël ayant ( entre autres ) déposé ce roman sous le sapin , je me suis empressé de le lire pour le remercier ou lui dire que c'est vrai , " le père Noël est une ordure " . Ouf , mon éducation en aurait " pris un coup " mais je dois dire que j'ai passé dans ce roman des heures confortables et n'ai jamais senti le moindre ennui dans ce beau bébé de plus de 400 pages .Evidemment , il y a la phrase d'un certain Dennis Lehane , une " pointure ", mais sait on jamais . Et bien ,j'ai adoré cette plongée dans une Amérique des années 50 qui , boom du pétrole oblige ,voyait ou croyait voir s'allumer tous les feux verts d'une ère heureuse . Et pourtant ,une balade , une violente dispute , une intervention en faveur d'une jeune fille et voilà Aaron embarqué dans des querelles incroyables contre le clan de Garry Harresson . Duel sur fonds de drogue , de trafics , de corruptions , orgueil démesuré , obstinations , inflations dans la haine entre les nantis et mafieux et ceux qui osent se mettre sur leur chemin .
Tout cela ne pourra se régler que dans le drame et le sang même si l'honneur , l'amitié , la solidarité ne seront pas absents du propos .
C'est un roman qu'on ne peut pas lacher , dans lequel on va forcément s'impliquer pour ce combat entre bons et méchants . Pas si simple , du reste , le gris étant plus de mise que le blanc ou le noir .Des rapprochements , des divergences et un point final des plus terribles et violents .Un trés bon roman noir plein de subtilités . Une bonne pioche . Trop fort , le Père Noël !
A bientôt chers amis et amies .
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James Lee Burke mène de front deux séries, dont la plus célèbre et la plus prolifique est celle consacrée à Dave Robicheaux. « Les Jaloux » est le dernier opus d'une série moins connue, mais tout aussi réussie, consacrée au clan Holland, dont Bob et Hackberry Holland sont les protagonistes les plus saillants.

À l'instar d'« Une cathédrale à soi », le très beau dernier volet des aventures de Dave Robicheaux, « Les Jaloux » nous propose un voyage dans le passé et nous emporte dans une époque aussi disparue que fantasmée : celle des années cinquante. Ce moment magique, où l'Amérique, auréolée de sa victoire contre l'hydre nazie, découvre la prospérité qui marquera les trente glorieuses, tandis que souffle un vent de liberté incarné par le succès du bebop et la naissance du rock'n roll.

1952, Houston, Texas. Aaron Holland Broussard a à peine dix-huit ans et emprunte la voiture de son père pour aller se promener à Galveston, au bord de la mer. La fin de l'adolescence d'Aaron coïncide avec l'insouciance des fifties, l'époque des grosses cylindrées, des drive-in, du rockabilly que jouent les juke-box. le rêve américain dans toute sa splendeur.

Le destin du jeune héros bascule lorsqu'il surprend une dispute entre Valerie Epstein, une beauté de dix-sept ans et son petit ami Grady Harrelson. Aaron, qui porte la Chanson de Roland au creux de son âme, tient tête à Harrelson en même temps qu'il tombe éperdument amoureux de Valerie. le jeune homme ne le sait pas encore, mais le temps de l'insouciance vient de s'achever. Harrelson appartient en effet à une famille aussi puissante que malfaisante, qui entretient des liens troubles avec la mafia, et ne supportera pas sans ciller l'intervention du nouveau chevalier servant de Valerie.

« Grady se tenait à côté de moi, la respiration difficile, les yeux fixés sur Valerie, comme les miens, sauf qu'il y avait dans les siens une expression de perte définitive qui me faisait penser à une lame de fond, comme celles qu'on voit monter des profondeurs quand une tempête s'apprête à engloutir les terres. »

Le déchaînement de violences que va déclencher l'intervention d'Aaron permet à James Lee Burke de dévoiler les zones d'ombre du rêve américain et de démystifier l'âge d'or de toute une génération. Accompagné de son fidèle ami Saber Bledsoe, notre jeune héros ne se dérobera pas face aux provocations fomentées par Harrelson, et va découvrir la face sombre d'une Amérique gangrénée par un racisme endémique, qui panse encore les plaies suppurantes de la guerre de Sécession.

Fils unique d'une famille à la fois aimante et dysfonctionnelle, Aaron est sujet à des black-outs récurrents, qui évoquent la transe que connaissent les alcooliques, et ne laissent que des souvenirs épars au jeune homme. Face à l'agressivité des relations mafieuses de la famille Harrelson, notre héros se découvre une aptitude étonnante à la violence. Lorsque le voile rouge tombe, une rage inextinguible s'empare du jeune homme, et le conduit à casser la gueule des lâches qui ont eu le malheur de le provoquer.

« Les Jaloux » nous conte le passage à l'âge adulte de son jeune héros qui découvre l'amour, le vrai, avec une jeune fille juive au caractère bien trempé, protégée par un père aimant dont l'inclination pour la violence ne laisse pas d'inquiéter. L'histoire d'amour entre les deux jeunes gens est une métaphore de ces fifties heureuses, lorsque le jeune couple se promène le long de la mer, va au cinéma, ou danse dans le cadre idyllique et insouciant d'une Amérique rassérénée par sa victoire sur l'axe du Mal et le boom du pétrole.

La rencontre involontaire avec la famille Harrelson marque la fin définitive de l'enfance du héros, qui va devoir affronter la méchanceté sans limites d'une famille qui se sait au-dessus des lois, protégée par une police corrompue qui n'ignore rien de ses liens avec la mafia. Aaron devra surtout faire face à ses propres démons et découvrira la peur, la vraie, celle de perdre ceux qui lui sont chers, et se trouvent, eux aussi, dans le collimateur des gangsters malfaisants qui sèment la terreur dans le sud du Texas.

James Lee Burke nous plonge dans l'atmosphère à la fois trouble et insouciante d'une époque devenue mythique. « Les Jaloux » nous rappelle à travers la figure du père d'Aaron, un homme droit et alcoolique, décoré pour son courage lors de sa participation à la première guerre, que les démons les plus terrifiants sont ceux que nous portons au creux de notre âme.

Si l'intrigue est menée tambour battant, la lecture du roman nous rappelle à quel point l'auteur possède ce don unique de poser le décor, de déchirer le voile d'innocence des fifties, de faire surgir l'odeur d'un orage qui gronde au coeur de la nuit, d'arrêter le temps en insérant un instant de poésie pure dans une prose enlevée.

« Une rafale de vent chaud emporta dans le ciel les journaux le long du boulevard. À l'ouest, une lumière orange saignait les nuages, l'horizon s'assombrissait, les vagues s'écrasaient sur la plage juste de l'autre côté de Seawall Boulevard, les palmiers émettaient un bruit sec dans le vent. Je sentais l'odeur du sel, des algues et des minuscules coquillages desséchés sur la plage, comme une odeur de naissance. »

Je me demande parfois pourquoi je lis autant de romans noirs, et lorsque je vois à travers les pages la lumière orangée du soleil couchant, que j'entends le bruit des vagues, le vent qui fait tanguer les palmiers, que je sens l'odeur des algues salées, cette odeur de naissance qu'évoque James Lee Burke, je pense avoir trouvé ma réponse.

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QUATRE ETOILES, AU MOINS


Je ne réserve les cinq qu'à ce que je trouve un chef d'oeuvre.
"Les Jaloux", ce n'est pas loin.
Un épilogue parfait, il les aurait eu.

Mais ce n'est pas important.

Ce qui est important, c'est l'avant et le pendant.
Un joli brin de vie vu des années cinquante.
L'Amérique "radieuse", vainqueur toutes catégories des dernières guerres.
Pas encore odieuse.

C'est une vue d'un ado, un peu de l'intérieur.
Un peu "Attrape-Coeur” de Salinger.
Sans le coté autiste spectateur.

L'intrigue n'est que le fil conducteur.
L'intéret est le récit.
Et comment il est si bien dit.
Parce que les dialogues sont vraiment bons.

Cela nous change du ratanplan.
Le Robicheaux, à toutes les sauces, toujours au même gout de bayou.

Je sens de plus l'apport d'une autre plume.
Celle de sa fille. L'auteur de cet intimisme ?
Cette autre facture, serait elle un testament ?
C'est vrai que Burke a presque quatre vingt dix ans.

Que nenni !
Ce livre est de 2016.
Depuis il en a écrit quelques autres.
De la même veine ?

Attendons leur traduction et leur parution.
Quoiqu'il en soit, et il le dit lui même. C'est un de ses meilleurs.
Et je le crois.
N'attendez pas.




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1952, Houston. Aaron va se mêler d'une dispute dans un drive-in entre Valerie et Grady, qui sont en couple. le jeune homme va alors tomber éperdument amoureux de Valerie, et débuter une histoire d'amour avec elle. C'est alors que ses problèmes vont commencer.

C'est un résumé très succinct que je vous livre ici, afin de vous laisser découvrir les événements qui vont surgir tout au long de cette intrigue captivante. C'est mon tout premier roman de l'auteur, et je suis contente d'avoir enfin découvert sa plume. Bien évidemment, j'essaierai un autre de ses écrits, tant j'ai trouvé de la profondeur dans ce recit.

Même si Aaron est en quelque sorte au centre de l'histoire, il y a malgré tout une multitude de personnages secondaires qui vont évoluer lors de cette intrigue et qui ont toute leur importance pour le devenir de cette histoire riche en rebondissements.

Dès le départ, l'auteur a su maintenir mon intérêt au fil d'une intrigue que j'ai trouvée très haletante et servie par des personnages très bien décrits. Aaron va expérimenter des événements qui vont faire de lui l'homme qu'il est devenu et qui nous raconte maintenant cette histoire avec ses yeux d'adulte.

J'ai craint à plusieurs reprises pour lui, ainsi que pour ses proches. L'intrigue va à toute vitesse et est très complexe. Il vous faudra rester concentré tout au fil des pages, tant l'auteur a su y instaurer de l'intensité, afin de ne pas vous perdre.

La plume est d'une grande densité mais également fluide. Tout ce récit nous est narré à la première personne, sous le regard d'Aaron, et j'ai trouvé ce procédé particulièrement judicieux, puisque cela permet au lecteur de comprendre au mieux les sentiments du jeune homme. Les chapitres sont de taille moyenne, et j'ai tourné les larges avec une grande curiosité, sans jamais ressentir d'ennui.

Un roman empli de densité, servi par un personnage principal très bien dépeint et une galerie de personnages secondaires qui vont évoluer au fil d'un intrigue des plus complexes. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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1952, Houdson au Texas. Aaron Holland Broussard a dix-sept ans et parle de son quotidien. Son père a combattu pendant la seconde guerre mondiale et veille sur son éducation. Un jour, dans un drive-in, il assiste à une dispute dans un couple. En enfant bien élevé, il demande si ça va et tombe immédiatement sous le charme de Valérie. Elle quitte son boy friend et accepte les « avances » d'Aaron. C'est une fille connue, appréciée, enviée et être avec elle, est déjà, en soi, une fabuleuse aventure. Mais il s'avère que ce coup de foudre va être synonyme d'ennuis et pas des petits. Pourquoi ? « L'ex » de Valérie est Grady Harrelson, un garçon riche qu'on ne contrarie pas. Et il veut se venger de l'humiliation que lui a fait subir Aaron. Ce dernier n'a pas envie de se transformer en carpette et entend bien se faire respecter. C'est sans compter « leurs amis » respectifs, leurs parents, qui vont s'en mêler, intervenir, conseiller.
Rivalités, jalousies, clans, tous ces adolescents (il y a très peu de filles donc je mets uniquement le masculin) sont en plein passage à l'âge adulte. Ils veulent se comporter en homme mais ce n'est pas chose aisée. Il faut encore étudier, travailler pour l'argent de poche, obéir à ses géniteurs. Saber, l'ami d'Aaron est un peu un électron libre et il est capable du meilleur comme du pire. Il ne réfléchit pas et se laisse manipuler malgré les avertissements de son camarade.
James Lee Burke décrit à merveille les caractères, les influences subies par chacun. Les fils pourraient partir se battre en Corée, les pères ont déjà vécu les conflits armés. D'ailleurs poignards et révolvers se promènent dans ce récit et font partie du quotidien. Est-ce que se bagarrer est une preuve qu'on grandit ?
Quelle que soit la génération, les dialogues sont ardus, tous semblent préférer l'action à la parole. Quand ils s'expriment, il y a souvent une part cachée, des non-dits, voire des sous-entendus. L'auteur montre la complexité des relations humaines dans une ville où la fracture entre les classes sociales est importante, allant même jusqu'à entraîner des faits de violence.
Ce roman est très intéressant, il présente l'évolution des personnages qui changent au fil des pages. À chaque nouvelle situation, ils essaient de réfléchir, parfois seuls ou avec l'aide des adultes mais en voulant en parallèle prouver qu'ils sont capables d'agir en solo ou éventuellement à deux. Ils sont écartelés régulièrement entre dire ou taire la vérité. Ils sont confrontés à la bestialité : « le mal absolu a pénétré dans ta vie, et tu n'y es pour rien. C'est ce qui détruit les gens. »
J'aime beaucoup l'atmosphère qui est installée dans ce recueil. C'est noir, très représentatifs des tensions entre les individus, qui n'ont pas tous le même but, les mêmes envies. Des références musicales accompagnent le texte. Elles sont en lien avec certains événements et c'est très bien pensé. le passé a laissé des traces et beaucoup de questions se posent, nous permettant de réfléchir : qu'est-ce que le péché ? Quelles sont les valeurs qui habitent Aaron et les autres ?
L'écriture (merci à Christophe Mercier le traducteur) est profonde, puissante, il a les mots justes. le style est réaliste, on a vraiment l'impression d'y être. Je verrai bien une adaptation en film. J'ai beaucoup apprécié cette lecture car certains protagonistes puisent en eux le courage nécessaire pour faire face et avancer en pouvant se regarder dans une glace.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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James Lee BURKE, 86 ans et romancier prolifique, nous offre, selon lui, avec « Les Jaloux » un de ses meilleurs romans. NB : roman paru en 2016 aux USA et en 2023 en France.

James Lee BURKE est un monument de la littérature policière et sans doute de la littérature tout court. Son cadre privilégié est la Louisiane où il a installé son héros christique Dave Robichaux et son ami déjanté Clete Purcell.
Avec « Les jaloux » nous partons dans les années 50 à Houston- Texas en plein boom pétrolier. Les personnages principaux sont des adolescents : Aaron et Saber que l'on peut voir comme des préfigurations de Robichaux et Purcell, des personnages fragiles qui essaient de garder le contrôle mais dont les décisions et les actes les acculent au pire.

Les thématiques sont souvent les mêmes avec James Lee Burke, des thèmes très sombres : une société malade, souffrante, délirante, corrompue en proie à toutes les dérives, cloisonnée, ne sachant plus faire la part entre le bien et le mal ; une violence omniprésente qui unit et oppose à la fois.
Il nous dessine un panorama social cruel où vivent côte à côte les plus riches souvent en lien avec les familles mafieuses, les plus pauvres prêts à toutes les combines foireuses, les déclassés, les classes moyennes férues de principes et notamment de principes religieux et bibliques, les noirs survivant au milieu d'un racisme ordinaire quasi endémique (le suprématisme aryen s'affiche sans complexe).
Chacun agit, interagit. Il y est toujours question de puissance de pouvoir, d'argent, de vengeances, d'humiliations.

On le voit l'ambiance est lourde, étouffante. L'intrigue se déroule lentement, de façon complexe. Elle est servie par la belle écriture et le style inimitable de James Lee BURKE fait de dialogues allusifs remplis de sous-entendus et de références, de portraits qui disent magnifiquement l'ambiguïté de chaque personnage (contrairement aux apparences il n'y a aucun manichéisme) et surtout la beauté sensuelle et poétique de la nature. BURKE sait en restituer chaque perception, chaque sensation… le lecteur voit, sent, ressent.

J'allais oublier une composante essentielle chez BURKE, l'amour, le grand, l'unique, le pur celui qui permettra de survivre, de construire et rachètera les fautes, les pêchés pourrait-il dire.

Une citation magnifique, page 277, « Tous les gens ont leur bizarrerie, c'est ce qui les rend humains »

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Un coup de coeur pour ce voyage dans le temps, prêt à revivre l'ambiance des années 50 à Houston, Texas ? Aaron Holland Broussard, un lycéen de dix-sept ans qui va mettre le doigt dans un engrenage de violence et de corruption. Quand Aaron est témoin de l'agression brutale de Valerie Epstein, une belle fille issue d'une famille aisée, il se sent obligé d'intervenir pour la protéger. Cet acte d'héroïsme déclenche une série d'événements qui l'exposent à de dangereux secrets et vont mettre sa propre vie en danger. L'insouciance de la vie d' adolescents, l'amitié, les drive-in, les juke-box et les milk-shake à la cerise ne résisteront pas longtemps face au pouvoir de la mafia locale et d'une des familles les plus riches du Texas. James Lee Burke nous livre un superbe roman noir sur le passage à l'âge adulte avec en fond la guerre de Corée. Il s'agit aussi d'une très belle histoire d'amour et de ce que l'on est prêt à faire pour la protéger à tout prix. Un récit profond qui explore les thèmes de la loyauté, de la trahison et des lignes floues entre le bien et le mal. C'est à mon sens l'un des plus aboutit avec sa prose lyrique. Les années 50 se révèlent à nous dans toutes leur splendeur. La société et la culture de l'époque ne manquent pas de charme même si on perçoit toute les tension raciales et les inégalités sociales. Un polar dont la narration est magistralement tenue par le jeune Aaron en quasi totalité. La place des pères est abordée, celui d'Aaron courageux et héroïque. Une galerie de personnages pleinement étoffés, rendus attachants par un développement savoureux et des descriptions évocatrices et stimulantes rendent la lecture captivante, pleine de suspense et d'humour. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Avec la série « Dave Robicheaux » celle consacrée au « clan Holland » nourrit l'oeuvre foisonnante de James Lee Burke.
Houston Texas au tout début des années 1950.
Forts de son statut de grand vainqueur de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis installent ses citoyens dans l'insouciance de la société de consommation avec ses grosses voitures et ses drive-in temples de la malbouffe.
Aaron Holland Broussard vit auprès de parents aimants mais fragiles. Sa mère est dépressive et son père alcoolique. Lui-même est souvent assailli par la peur et par des pertes de mémoire.
L'adolescent s'apprête à rejoindre des amis pour profiter de la plage.
Il intervient dans une dispute entre un jeune homme et une jeune femme. le premier s'appelle Grady Harrelson, rejeton d'un riche texan proche de la mafia. À cause de lui il va pénétrer dans l'enfer. La seconde se nomme Valérie Epstein. Auprès d'elle, il va déposer « son coeur sur un autel de pierre ».
Les agressions verbales et physiques, les cadavres, les flics ripoux, les trafiquants de drogue, tous plus ou moins acoquinés avec la pègre, vont rythmer les quelque trois cents pages des « Jaloux ».
Avec son dernier roman, James Lee Burke sonde une nouvelle fois la question du mal et la violence intrinsèque de la société américaine.
Heureusement qu'il reste l'amour, l'amitié et la beauté des envolées lyriques de l'auteur qui serre le coeur.

Lien : http://papivore.net/litterat..
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Quelle merveille ce roman noir/polar de James Lee Burke ! Un véritable bijou !
J'ai lu que ce grand romancier prolifique le considère comme un de ses meilleurs, ce que je ne peux pas confirmer ou infirmer car je suis bien loin de les avoir tous lus, mais il est certain que c'est un roman magistral. Je n'ai plus qu'une seule envie après avoir terminé celui-ci, c'est retrouver son écriture (un grand bravo au traducteur). Il est à juste titre réputé pour la force de son style particulièrement travaillé qui est un véritable régal pour le lecteur.
Burke est surtout connu pour sa série avec Dave Robicheaux mais ici il s'agit d'un roman qui se rattache à sa série sur la famille Holland.
« Les jaloux » nous emmène à Houston en 1952.
Le narrateur du personnage principal est Aaron Holland Broussard, le petit-fils de Hackberry Holland (un Texas ranger rencontré dans d'autres romans).
Aaron, maintenant un vieil homme, nous ramène au Texas de sa jeunesse, alors qu'il était un lycéen de 17 ans, au moment où il tombait fou amoureux de la belle et intelligente Valerie Epstein, s'interposant avec courage lors d'une dispute entre elle et son petit ami alors qu'elle le quitte.
Entamer une relation avec elle va provoquer la colère de cet ancien petit-ami, le rejeton de l'une des familles les plus riches de la ville, Grady, qui promet de se venger. Il va vite se rendre compte que ce ne sont pas que des mots, le père de Grady étant un homme important qui fraye avec la mafia. Lui et son meilleur ami Saber se retrouvent bientôt pris entre des familles en guerre et la mafia.
Entraînant son meilleur ami Saber, farceur et un brin tête brûlé, ils vont avoir maille à partir avec des gangs de rue, des gangsters mafieux, des policiers corrompus et même un de leurs professeurs… Heureusement, ils ne sont pas seuls. Bien que ne voulant pas impliquer ses parents, Aaron recevra l'aide ponctuelle de son père, mais aussi d'un flic honnête et d'une prostituée avisée.
L'intrigue des « Jaloux » est dense (quel bonheur une intrigue qui ne se résume pas en une ligne !).
Il est tout à la fois une intrigue policière, une histoire d'amour et de passage à l'âge adulte.
Houston, ville en proie à la criminalité, est si bien dessiné qu'elle est un personnage en soi. On est bien loin de la vision aseptisée des États-Unis des années 50 et le but du narrateur est d'ailleurs de dissiper un malentendu qui voudrait faire de ces années une sorte d'âge d'or. Il y réussit très bien et nous offre une vision sombre de l'Amérique, où règne violence, racisme, conflits de classe avec en fond, l'impérialisme et la guerre de Corée.
Les personnages sont tous inoubliables, notamment les parents d'Aaron, une mère dépressive et un père alcoolique marqué par la guerre.
Comme tous les héros de Burke, Aaron, victime de crises « d'absence », partageant ainsi quelque chose de la constitution mentale fragile de sa mère, s'interroge sur le bien et le mal, mais aussi sur le courage, dans un monde corrompu peuplé d'êtres malfaisants.
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Quel bonheur de retrouver la plume de James Lee Burke dans cette intrigue des années 1950 !
Dans "Les jaloux", il nous entraîne au Texas, à Houston et Galveston, dans cette belle intrigue pimentée à souhait. Ça permet de varier un peu des enquêtes de Dave Robicheaux dans les bayous de Louisiane. Ce roman très abouti date de 2016, mais a été traduit en français seulement en 2023.

Bref, dans "Les jaloux" on suit le jeune Aaron, 17 ans, qui tombe amoureux de la belle Valérie. Mais, Aaron, qui n'a pas froid aux yeux et qui ne manque pas de répondant, va se retrouver confronté à l'ex-copain de Valérie, Grady issu d'une famille texane fortunée. Et, par la même occasion, il va s'enliser dans les ennuis avec ce Grady, qui a des liens avec la mafia et ses amis qui sont des durs sans pitié.

Aaron est bien souvent accompagné de son meilleur ami Saber, jeune rebelle tête brulée, vivant dans des conditions modestes avec un père alcoolique et violent.

Les dialogues et le récit sont passionnants avec une immersion dans cette ambiance USA vintage des fifties composée de voitures et musique d'époque, virées au drive-in et les fameux milk-shakes à la cerise. Les personnages sont habilement décrits, intéressants et certains particulièrement attachants. L'intrigue est dense et les thèmes abordés sont nombreux, notamment l'amitié, le passage de l'adolescence à l'âge adulte, la relation amoureuse, la mafia, la violence, la corruption, la dépression, l'alcoolisme, l'Amérique d'après-guerre, sans oublier les fragilités de certains personnages, par exemple les "absences" d'Aaron.

Du grand, du très grand James Lee Burke, un de mes préférés à ce jour et d'ailleurs l'auteur le dit lui-même à la fin du roman dans les remerciements, c'est "un des meilleurs que j'aie écrits !".



Pour les fans de James Lee Burke et Dave Robicheaux, vous trouverez en pièce jointe mon article sur New Iberia en Louisiane.
Lien : https://leblogusadedom.com/w..
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