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Citations sur Quand la ville dort (23)

- Hé, t'as bouffé ?
- Non, répondit Louis. J' suis venu tout droit en sortant de la boutique.
- Ça te dirait, un bon steak double ? De la viande de choix, tu sais. Je m' suis fait livrer quarante kilos de première. Du filet !
- Du filet ?
- Oui. C'est pour mes copains, pour moi, pour Mike, pour Terry. Pour les gens qu' j'aime pas — les flics, les fumiers, comme ce sale camionneur — j'prends du cheval ! (Et Gus s'envoya une grande claque sur la cuisse.) Tu connais le Tandem du Rire, tu sais, les deux flics du Strip ? Ils passent leur temps à me cuisiner. Eh bien ! y z'en bouffent tellement, du canasson, que pour finir, on les verra hennir en mesure, et ruer des quatre fers !
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- Plus d'espoir, Woodford. J'ai fait tout ce que je pouvais, mais...
Dix ouvrit les yeux. Un visage se penchait sur lui, un vieux visage ridé, tanné comme le cuir, partiellement masqué par des lunettes. Bon sang ! C'était le vieux docteur Carmichael. Pas encore mort ? Il avait sûrement plus de quatre-vingts ans... (...)
Dix mourut peu après minuit.
" Je les mets au monde, et après, je les enterre. Les mêmes, songea le vieux docteur Carmichael. À la longue, ça devient pénible... "
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Les laideurs de l’existence n’avaient pas de secret pour elle – elle n’avait pratiquement jamais connu autre chose et, depuis plus de vingt ans, elle avait dû mener sa barque toute seule ; mais elle avait su éviter le fatalisme sordide du milieu dans lequel elle vivait et elle menait depuis toujours un combat de tous les instants, sans grand résultat, pour ne pas tomber en bas de la pente. Mais cette lutte incessante l’avait profondément marquée et, ce soir-là, elle se sentait démoralisée, triste et seule.
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- Tu trouves que ça se présente bien ? demanda Louis, qui se sentait toujours mal à l'aise en face de Dix — mal à l'aise au point que son assurance disparaissait, et qu'il faisait de la conversation uniquement pour dissiper le silence intimidant et hostile que Dix imposait toujours.
- Quoi ? demanda Dix en lançant à Louis un regard surpris. (...)
- Ce boulot, répondit Louis, qui se sentait tout honteux de mener une conversation aussi oiseuse.
- Difficile à dire pour le moment, répondit Dix d'un ton condescendant, comme s'il essayait d'expliquer à un petit garçon curieux pourquoi la lune n'était pas verte.
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Plus cela allait, plus Emmerich se persuadait qu'il serait incapable de s'en sortir. Il n'était pas un criminel. Hé ! qui sait ? Qu'est-ce qu'un criminel, tout compte fait ? Un individu qui a tellement besoin d'argent qu'il ne s'embarrasse pas de la délicatesse des moyens nécessaires pour s'en procurer ? Ou bien un être anormal, à l'esprit vicieux ? Ou encore un pauvre type incapable de se conformer aux règles établies et contraint d'improviser au fur et à mesure, ce qui indisposait les joueurs plus classiques ?
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"Pauvre con ! se dit-il. Laisse tomber. Tu rentres chez toi. Tu ne peux pas l'emmener là-bas. C'est une fille pourrie par la ville !"

Enfin, il s'endormit.
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C’était à cette heure de la nuit qu’il aimait rester seul, tout à fait seul, sans que rien ni personne ne vienne le déranger. Dehors, la ville était calme et obscure ; pas de rayons inquisiteurs du soleil dont il fallait se garder, pas de foule dérangeante, aucun des regrets, des peurs et des ambitions du plein jour. Dans son petit appartement chaud et douillet, il se sentait à l’abri du monde. Il pouvait boire tranquillement, lire ses journaux et songer à ce qui se passerait le lendemain sur les champs de courses du monde entier ; puis les premières lueurs de l’aube s’élèveraient au-dessus des toits branlants de Camden Square ; les premiers murmures annonciateurs d’une nouvelle journée allaient monter des rues encore obscures de la grande ville ; alors il pourrait éteindre sa lampe dont la lumière aurait déjà commencé à faiblir aux approches de l’aurore ; étendu sur son lit, il pourrait retourner vers son passé : ce passé radieux qui faisait maintenant figure de rêve sans consistance réelle – et pourtant il l’avait bel et bien vécu -, ces années heureuses, sans le moindre lien avec les affreuses et rudes certitudes, mais inéluctables, du présent ; cette époque où personne ne l’appelait « Dixie », ni « Dix », ni « le Bouseux », où personne ne se moquait de son accent du Sud et où personne ne se permettait de faire toute une histoire parce qu’il devait deux mille trois cents dollars qu’il avait bien l’intention de rendre ; où tout le monde le traitait avec amabilité et respect
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- Qu'est ce que vous prenez ? Demanda le petit docteur. Vous avez faim ?
- La nuit j'ai toujours faim. Un hamburger double et une bière. Dans ce pays, la bière est abominable, mais c'est quand même mieux que pas de bière du tout
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Les grands ponts du centre étiraient leurs arches par-dessus les eaux noires du fleuve gigantesque, dont les rives se perdaient dans la brume. Et les rafales de vent, qui entraînaient dans leur course les journaux abandonnés sur le pavé, balayaient les boulevards presque déserts, sifflant à petit bruit le long des façades et gémissant aux carrefours. Des tramways vides et des autobus aux vitres brouillées descendaient lentement, en ferraillant, vers le terminus du centre. A part les taxis et les autos de la police, il n’y avait aucune voiture dans les rues.
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Une nuit opaque et cinglée de bourrasques s’était abattue sur l’immense cité du Middle West qui s’étirait le long du fleuve. Une pluie fine, presque un brouillard, s’engouffrait par moments entre les hauts immeubles, mouillant les chaussées et les trottoirs qu’elle transformait en miroirs sombres où se réfléchissaient, grotesquement déformées, les lumières des réverbères et les enseignes au néon.
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